Général Altmayer (Robert et René)

Les deux frères Altmayer ont exercé des commandements importants durant la campagne mai/juin 1940 :

Général de corps d'armée Marie-Robert Altmayer (1875-1959)
Commandant le 4º groupement régional de cavalerie (22/05/25-07/01/29)
commandant la cavalerie d'Algérie (07/01/29-17/10/29)
commandant la 5º division de cavalerie (17/10/29-09/10/31)
8º région militaire (09/10/31-14/10/32)
inspecteur général de la Cavalerie (14/10/32-05/10/36)
en réserve 30/07/37
réactivé 02/09/39
commandant la 10º région militaire (02/09/39-15/09/39)
en réserve (15/09/39-26/09/39)
replacé dans la réserve 26/09/39
réactivé 21/05/40
commandant le 10º armée (24/05/40-19/06/40)
en captivité (19/06/40-23/12/41) .

Général de corps d'armée Félix-René Altmayer (1882-1976)
commandant la 4º brigade légère mécanique (15/10/36-05/07/37)
commandant la 5º brigade de cavalerie (02/01/35-15/10/36)
commandant la 2º division légère mécanique (-15/01/40)
commandant le 5º corps d'armée (15/01/40-20/06/40)
sous-chef la 18º région militaire (20/06/40-01/07/40)
commandant la 18º région militaire (Bordeaux) (01/07/40-17/08/40)
commandant la 16º région militaire (Montpellier) (17/08/40 - 07/02/42).
en réserve 07/02/42.

Bon 2012 à tous.

Pour compléter le post précédent.

Ce furent les deux seuls frères à arriver au grade de général de corps d'armée dans l'armée française période 1939-1945.

Salut.

Monsieur,

Avez-vous d'autres informations sur FELIX Altmayer.


Merci d'avance pour votre retour

Bonjour Olivier_GMF,

À propos du général Felix ALTMAYER.

Lien:
https://gw.geneanet.org/garric?lang=en&n=altmayer&oc=0&p=felix+rene

Cordialement,

Marcos.

Bonsoir,

Le parcours du Général Altmayer Félix m'interpelle car si mes souvenirs sont exacts le 5eme CA est en cours reconstitution en Bretagne et le 20 juin 1940 on le retrouve sous chef de la 18 ème région militaire.
Sachant que la Bretagne est tombée entre le 18 juin et le 19 juin 1940, comment s'est 'il échappé par voie terrestre ou maritime.
Cordialement Nicolas

Bonjour,

A noter que les deux frères sont généralement appelés Robert et René.

Cordialement,
DH

Bonsoir,

C'est le parcours de René Félix Altmayer au 18-20 juin 1940 qui m'interpelle comment s'est il échappé de Bretagne. Par voie terrestre ou maritime?

Cordialement Nicolas

Bonjour,

Je ne sais pas comment le général Félix René Altmayer échappé de Bretagne, mais Son frère le général Marie Robert Altmayer a été pris à Rennes le 18 juin.

Cordialement,

Marcos.

René s'est échappé par la voie terrestre. Son frère lui a donné toute latitude pour ce faire..

Mais je crois que René n'en aurait fait qu'à sa tête de toute façon. Evidemment, personne ne peut douter que je préfère l'attitude de René à celle de Robert. 

Un principe demeure intangible chez tout guerrier : sus à l'ennemi !

Bonsoir,

Une image du général Robert Altmayer


https://media.gettyimages.com/photos/le-gnral-altmayer-rcompensant-la-danseuse-mona-pava-gagnante-dun-picture-id843690438?s=2048x2048

Cordialement,

Marcos.

bonjour
concernant la capture de Robert Altmayer, voici des éléments de réponse:

"Quant à moi, dès midi le 18 juin, j'avais décidé de rester avec mon état major, en mon poste de commandement, tant qu'un bataillon ou un groupe d’artillerie de mon armée serait à son poste de combat, face à l'Est. Au surplus, je ressentais une répulsion morale et physique à l'idée d'être mêlé, dans mon auto de fonction, portant les insignes de mon état et de mon grade, à la foule de l'exode, et de ne pas  partager le sort d'une grande partie de mon quartier général et de mes troupes. Pendant dix huit mois de captivité, quelque pénible qu'ait été, moralement, ma situation, je n'ai pas une seule fois regretté ma décision."

pas vraiment de jugement de comparaison à établir quant au comportement de l'un ou de l'autre.

Pour information, la colonne ennemie traversa Rennes en prenant l'avenue de Paris, alors que le QG de Robert se trouvait dans une rue adjacente 200 m plus loin! (bâtiment de l' Ecole Normale des filles)
la colonne allemande passa ainsi sans avoir connaissance de la présence Française - l' Etat Major Français n'eut d'ailleurs connaissance de ces faits que plusieurs jours après...Preuve du chaos régnant pendant ces jours....
cdlmt
jd

Merci pour cette citation.
Pourriez vous préciser la source dont elle est tirée ?

Cordialement,
DH

"la Xe armée sur la basse somme, en Normandie vers le réduit breton mai juin 1940", défense de la France, général Robert Altmayer
cdlmt
jd

Merci bien.

DH

Bonjour,

Merci pour la contribution Jidé.

Cordialement,

Marcos.

de rien Marcos,
c'est un coup de chance: recherchant des infos sur le réduit Breton ainsi que sur la brigade des chasseurs de Podhale, un ami m'a confié il y a 2 jours cet ouvrage et je venais juste de le terminer quand j'ai vu le post daté du 23/07. Il s'agit d'un exemplaire dédicacé en 46 par son auteur, le général Altmayer
cdlmt
jd

Sur l'occupation de Rennes, le 18 juin 1940, on lira avec profit ce témoignage :

http://www.wiki-rennes.fr/Rennes_sous_l%27occupation_allemande

Citation :

18 JUIN 1940 : LES TROUPES ALLEMANDES À RENNES, VILLE TRAUMATISÉE
Deux témoins se sont exprimés par écrit détaillé sur le 18 juin 1940 à Rennes : Mme Valentine Ladam dans « Les Heures douloureuses de Rennes » et le docteur René Patay dans ses « Mémoires d’un Français moyen ». Ce document polycopié méconnu comporte un récit saisissant de l’arrivée des troupes allemandes à Rennes, traumatisée par le bombardement allemand, la veille sur la plaine de Baud, où des trains de militaires français et britanniques, et de réfugiés aux côtés d’un train de munitions ont sauté occasionnant près d’un millier de victimes. Rennes était déclarée ville ouverte.
Au petit matin du mardi 18 juin, des chars arrivent par la rue de Fougères, capots ouverts, chef de char debout dans la tourelle, encadrés de fantassins, fusils braqués, et suivis de motocyclistes ; ils descendent les rues du centre et passent la Vilaine au pont de Nemours. Vers 10 heures, une colonne allemande arrive par la route de Paris et se scinde au carrefour avec le boulevard de Metz, un tronçon prenant la rue de Paris et passant devant la préfecture pendant des heures, avec des bus parisiens bondés de prisonniers, l’autre descendant le boulevard de Strasbourg et empruntant les quais. Alors qu’un dernier train à vapeur des T.I.V. achève l’évacuation des 4000 ou 5000 réfugiés affolés qui restaient encore en ville, le docteur Patay voit arriver, un peu après 10 heures, des motocyclistes allemands à l’Hôtel Moderne, quai Lamennais, et passer quai Duguay-Trouindes chars, capots ouverts dont les chefs saluent des officiers français « errant sur le trottoir et quelque peu médusés ».
Vers 13 heures, il répond à l’appel téléphonique du maire François Château qui souhaite l’avoir à ses côtés, en sa qualité de président de l’Union des Combattants, car il attend l’arrivée des Allemands à l’hôtel de ville d’un moment à l’autre. Vers 16 heures, le maire, les adjoints MM. Bourgot et Bourdin, M. Loiseleux, conseiller, et le docteur Patay voient arriver « un capitaine allemand flanqué de deux motocyclistes vêtus de longs manteaux de cuir, mitraillette en travers de la poitrine. ». Le capitaine, après s’être présenté en français, va droit vers un petit tableau représentant le monument de la niche de l’hôtel de ville détruit par les autonomistes en 1932, figurant l’union de la Bretagne à la France. Puis, ayant demandé une machine à écrire, il dicte des consignes à un motocycliste transformé en dactylo : livraison d’armes, couvre-feu etc. L’après-midi, des soldats prisonniers sont requis pour creuser au cimetière de l'Est des tranchées dans lesquelles on aligne des corps de victimes du bombardement de la veille. Radio-Bretagne, les imprimeries de l’Ouest-Eclair et du Nouvelliste sont occupées en priorité. Dès 17 heures à la caserne du Colombier sont faits prisonniers tous les officiers d’active et de réserves et les soldats qui n’avaient pas fui. Le feldkommandant major Kruger tient une première réunion à la mairie à 18 heures. « À ce moment, on voit du cabinet du maire, d’assez nombreux badauds fraternisant avec des détachements allemands » observe le docteur Patay. Le maire envoie des agents faire circuler ces Rennais. En revanche, Mme Ladam observe des Rennais atterrés aux visages crispés, certains les larmes aux yeux.
Vers 20 heures 30, un sous-officier remet un billet du préfet Jouany demandant au docteur Patay de se rendre d’urgence au 61 boulevard de Sévigné. Le docteur y va à vélo pour ne pas risquer de se faire confisquer son auto. Il y trouve, avec Me Bourrut-Lacouture, le général René Altmayer, encore chargé il y a quelques jours de l’aménagement d’un impossible « réduit breton ». Celui-ci ne veut pas se rendre, mais refuse de mettre des vêtements civils et veut partir avec son état-major, ce qui paraît difficile car des colonnes allemandes passent sans arrêt. S’étant posté au coin du boulevard de la Duchesse Anne, guettant en vain une interruption, le docteur Patay voit le général et ses officiers, en uniformes mais képis à la main, couper une colonne allemande pour gagner la rue Saint-Alphonse, mais les chauffeurs ont disparu et les voitures ont été sabotées. Les officiers et le général font les cent pas dans la roseraie du Thabor, attendant le docteur Patay parti chercher sa Panhard mais quand il revient, il n’y a plus personne. Malgré les Allemands gardant les ponts, ils avaient pu gagner, dans la voiture de Me Bourrut-Lacouture, le château de la Prévalaye où existait un parc militaire français.
Alors que, la veille à 12 heures 30, bon nombre de Rennais ont pu entendre sur leur poste de T.S.F la voix chevrotante du maréchal Pétain annoncer qu’il faut cesser le combat, ce soir du 18 juin, rares sont ceux qui entendront à la BBC celle d’un général de Gaulle affirmant d’une voix décidée que « quoi qu’il arrive la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».
--Stephanus 24 janvier 2011 à 10:12 (CET)

Citation :

pas vraiment de jugement de comparaison à établir quant au comportement de l'un ou de l'autre.

Personnellement, je préfère l'attitude de René à celle de Robert...

"Personnellement, je préfère l'attitude de René à celle de Robert..."

Il s'agit d'un jugement de valeur, ce que je m'efforce de ne pas émettre, car, pour ma part, je préfère m'inscrire dans une démarche historique pure.
cdlmt
jd

Les historiens n'émettent jamais de jugements de valeur ? 

Tiendriez-vous le même raisonnement entre Pétain et de Gaulle ? Les faits sont les faits. Il faut les rapporter correctement, autant que faire se peut. Après, chacun en pense ce qu'il veut.  

Quant au contexte, il convient également de le rappeler. Notamment, au cas d'espèce, par rapport au code de justice militaire de l'époque. 

Il ne semble pas que l'attitude de Robert Altmayer ait fait l'objet d'une enquête à la Libération. Son comportement était couvert -en quelque sorte- par les décisions du gouvernement Pétain, transmises notamment par le général Colson. Savoir, ne pas défendre les villes de plus de 20 000 habitants (sauf aux lisières) et ne pas quitter son poste, malgré l'occupation des points considérés par l'ennemi. Le général Altmayer a appliqué cette doctrine de son propre chef, avant d'avoir eu connaissance des directives gouvernementales ; mieux, il en a revendiqué toute la responsabilité. 

Pour notre part, il s'agit d'un comportement fautif, apprécié comme tel par tous les historiens militaires. Il l'est d'ailleurs doublement, puisqu'il justifie jusqu'à un certain point les directives en question du gouvernement Pétain. 

On notera d'ailleurs que le général Weygand a condamné lui-même cette position, en reconnaissant qu'elle avait été désastreuse s'agissant de la ville de Lyon. Et ce qui était désastreux pour Lyon ne l'aurait pas été s'agissant de la Bretagne ? Tel n'est pas notre avis.

BRH a écrit:

Pour notre part, (...) Tel n'est pas notre avis.

Vous utilisez le pluriel de majesté ?

ou vous faites partie de "tous les historiens militaires" ?

BRH a écrit:

Quant au contexte, il convient également de le rappeler. Notamment, au cas d'espèce, par rapport au code de justice militaire de l'époque.

Pourriez vous nous citer les articles du code de justice militaire qui s'appliquent dans le cas d'espèce ?

Quant au contexte :

- Qui est disponible pour défendre Rennes ? En unités constituées, pas grand monde... le réduit breton est une chimère, dont personne ne n'est guère soucié de revendiquer la paternité. On nous parle régulièrement des hommes restés dans les dépôts, des armes aux râteliers... on nous précise rarement que les hommes, ce sont essentiellement les jeunes classes récemment incorporées (3 mois de 1939 incorporés en avril, les jeunes gens nés entre le 1er octobre 1919 et le 31 mars 1920, incorporés... les 8 et 9 juin !), sous-encadrés, armés avec des armes d'instruction qui valent ce que valent des armes d'instruction x fois montées et démontées...

- L'ordre aux autorités de rester sur place, donné par le ministre de la Guerre, concerne pour ce qui est l'armée, les unités de l'intérieur (sinon, ce serait le Général en chef qui le donnerait - et même si théoriquement la zone de l'intérieur ne concerne plus que 5 ou 6 départements). Il faut peut être se rappeler que l'on a vu des maires abandonner leurs administrés, des pompiers partir avec le matériel, des officiers, dans les régions et les subdivision, laisser leurs troupes, des médecins laisser malades et blessés aux soins des infirmières, etc. C'est contre ça que l'ordre entendait lutter. Jean Moulin, par exemple, est resté à son poste, avant l'ordre...


Pour revenir au "cas d'espèce", l'extrait proposé montre un chef qui n'entend pas abandonner ses troupes qui combattent... quel est le problème moral ? Ce qui est honorable dans la Marine devient une honte dans l'armée de terre ?


"Un principe demeure intangible chez tout guerrier : sus à l'ennemi !" : comme à Crécy et Azincourt ?

Bonjour.
Il y avait moyen de défendre Rennes, mais le discours de Pétain et le desastre de la plaine du Baud sont largement à l'origine du délitement de la Xe armée les 17 et 18 juin.
Pour ce qui est du réduit nous sommes bien d'accord sur le fait qu'il s'agit d'une chimère.
Amicalement
Pontus

Bonjour,

Pour ce qui est des moyens de la Xe armée elle même, son aile gauche n'a guère de valeur : le XVIe corps et ses 4 DLI reconstituées avec des rescapés de Dunkerque n'a qu'une très faible valeur combative. Elle ne dépassera pas la Normandie.

Quand au reste, la manoeuvre pour venir s'aligner sur la ligne de défense du réduit est vouée à l'échec.

La Division Bethouart (Brigade des chasseurs de Podhale, 13e DBMLE, 27e DBCA très incomplète) est vers Dol, Combourg, au nord de Rennes, dépourvue de ses équipements lourds...

Que reste-t-il de solide pour assurer la défense de Rennes ? (c'est une vraie question)

Pour le réduit breton, étaient prévues la 7e DI belge en voie de reconstitution, ainsi que la 3e DI polonaise encore à l'instruction sur laquelle on a prélevé de nombreux personnels pour former des CDAC... Les anglais sauf erreur ont commencé leur rembarquement...

Cordialement,
DH

Ancien code de justice militaire

Art. 205. Est puni de mort, avec dégradation militaire, tout militaire: 

1° Qui livre à l'ennemi, ou dans l'intérêt de l'ennemi soit la troupe qu'il commande, soit la place qui lui est confiée, soit les approvisionnements de l'armée, soit les plans des places de guerre ou des arsenaux maritimes, des ports ou rades, soit le mot d'ordre ou le secret d'une opération, d'une expédition ou d'une négociation ;


CRIMES OU DÉLITS CONTRE LE DEVOIR MILITAIRE. 

Art. 209. Est puni de mort, avec dégradation militaire, tout gouverneur ou commandant qui, mis en jugement par avis d'un conseil d'enquête, est reconnu coupable d'avoir capitulé avec l'ennemi et rendu la place qui lui était confiée, sans avoir épuisé tous les moyens de défense dont il disposait, et sans avoir fait tout ce que prescrivaient le devoir et l'honneur. 

Art. 210. Tout général, tout commandant d'une troupe armée qui capitule en rase campagne est puni : 

1° De la peine de mort, avec dégradation militaire, si la capitulation a eu pour résultat de faire poser les armes à sa troupe, ou si, avant de traiter verbalement ou par écrit, il n'a pas fait tout ce que lui prescrivaient le devoir et l'honneur ; 

2° De la destitution dans tous les autres cas.

Fort bien :
pouvez vous produire l'acte de capitulation ?