1ère DINA

Je recherche des renseignements (n'ayant pas accès à Vincennes) sur la 1ere DINA ,lot de réserve Belgique en mai40 :ODB,lieux,etc...je sais qu'on ne la retrouve plus le 30 mai sur l'organigramme:décimée ,volatilisée
merci

Bonjour,

Vous trouverez la composition de la 1ère DINA sur la page unités du site ATF40.
Vous pourrez suivre ses déplacements à partir des cartes du même site.

Elle a effectivement disparu dans le Nord, et ses éléments ont formé une partie de la 1ère DLINA.

Cordialement,

DH

Pour bien il faudrait que je relise le Corridor des Panzer tome II (de Jean-Yves Mary) mais je la connais un peu puisqu'elle défendait mon secteur (Jolimetz, Le Quesnoy, forêt de Mormal) vers le 18 mai. Je me souviens que de bribes qui ne vont sans doute pas vous aider mais bon j'essaye quand même.

Elle a sûrement été envoyé dans le secteur, avec la 1re DLM, pour s'opposer à la progression du XV. Armee-Korps (mot.) de Hoth au niveau de la Sambre. Mais elle arrive déjà trop tard.

Elle a vers cette date son PC (général Tarrit) installé à Le Quesnoy, avant d'être évacué devant l'avancée allemande (5. Panzer-Division, von Hartlieb). Le 18, le III/27e RTA stationné à Jolimetz, est remplacé par le II/27e RTA, pour se porter, en prenant la chaussée Brunehaut, en direction de Maison Rouge mais il se fait « tronçonner » en plein déplacement par la progression des Allemands de la 5. PzD. Je me rappelle que Jean-Yves Mary s'est interrogé sur la pertinence d'envoyer ainsi le moins mobile des deux bataillons, alors qu'il était déjà en place à Jolimetz, pour le remplacer par le plus mobile dans une opération de défense statique. 

Le II/27e RTA défend donc mon village dans la journée du 18, aux côtés de l'escadron de De Segonzac (S-35) de la 1re DLM face à la Kampfgruppe Haarde qui vient de traverser la Sambre à Berlaimont et la forêt de Mormal en passant par Locquignol en balayant par le feu tout les débris d'unités qui tentent de s'opposer à son passage. Elle bute alors en débouchant de la forêt sur Jolimetz où de très durs combats ont lieu avant que la position improvisée des Français tombe, tournée par le nord (Maison Rouge - Villereau).

La 5. Panzer-Division arrive ainsi dans l'après midi contre Le Quesnoy à deux-trois km de là. L'ancienne forteresse de Vauban dont les quelques accès ont été obstrués est défendue principalement par un bataillon du 5e RTM. Celui-ci, avec ses remparts et ses douves, gardés quasiment intacts depuis le déclassement de la place à la fin du XIXe (la ville, éloigné des canaux, n'a connu que modérément la révolution industrielle) va alors tenir face aux attaques de la 5. Panzer-Division. Il faut dire que celle-ci a fort à faire pendant que sa voisine, la 7. Panzer-Division (Rommel) fonce droit devant elle en lui laissant le soin de réduire les unités désorganisées mais encore combattantes : les résistances dans la forêt de Mormal, à Maubeuge et aussi à Le Quesnoy retardent la 5. Panzer-Division sur sa voisine qui se retrouvera ainsi étirée le 21 mai, alors qu'elle attaque Arras, pour faire face à la contre-attaque franco-britannique.

Mais je m'égare, revenons en à Le Quesnoy : ce même jour, épuisées et à courts de munitions, avec des blessés sur les bras, dans une ville ruinée par l'artillerie et la Luftwaffe, les défenseurs acceptent la reddition proposée par les Allemands, lesquels leurs rendent les honneurs. La 5. Panzer-Division n'est d'ailleurs plus seule car elle bénéficie depuis peu du renfort des deux Panzer-Divisionen du XVI. Arme-Korps revenu de Gembloux.

Je ne me rappelle plus trop de la participation ou non d'unités de la 1re DINA dans les combats de la forêts de Mormal, très confus dans ma tête, mais sûrement, et la belle résistance y cesse ce même 21 mai avec l'attaque concentrique des 3. et 4. Panzer-Divisionen, après une ultime contre-attaque française vers le sud (Englefontaine, Louvignies-Quesnoy), avec notamment des chars, qui est arrêtée, c'est déjà devenue une habitude, par les meurtriers « 88 » antiaériens.

Une partie de la 1re DINA a sans doute continué divers combats sur la route de la 5. Panzer-Division après Le Quesnoy vers Douai ou Cambrai. À voir ce qu'il en reste ensuite.

Hommage à ces métropolitains, mais aussi une pensée particulière à ceux venus de leur lointaine contrée du Maghreb, pour mourir au combat ici, pour la France, dans des petits villages du nord ou dans les bois du nord de la France. Des combats peu connus à côté de Sedan, Stonne, Gembloux, Lille ou bien sûr Dunkerque, mais aussi intenses.

Bonjour,

voici quelques éléments sur la 1° DINA.



Division active, type nord-est.

Commandant : général Libaud, puis général Tarrit (15 janvier 1940). Chef d'état-major, lieutenant-colonel Marmillot. Commandant l'infanterie divisionnaire, colonel de Juvigny. Commandant l'artillerie divisionnaire, général Donnio. 5e régiment de tirailleurs marocains, colonel Jacob; 27e régiment de tirailleurs algériens, lieutenant-colonel Roudil; 28e régiment de tirailleurs tunisiens, colonel de La Minardière, puis lieutenant-colonel Trabila, à partir du 1er février 1940, tué le 20 mai 1940. L'artillerie était composée des 54e et 254e R.A. G.R.D.I. 91.

Mobilisé dans la XIVe région avec P.C. à Lyon en septembre 1939, cette division fut portée à la frontière des Alpes jusque vers la fin du mois de septembre, puis fut dirigée sur la IIe armée, avec P.C. à Triaucourt-en-Argonne le 25 septembre, et employée à divers travaux. Les P.C. successifs de la division ont été Verdun (11 octobre), Spincourt (17 octobre), Jarny (8 novembre), Butrange (22 novembre). Sur le front de Lorraine à partir du 24 novembre, elle accomplit des travaux sur la position fortifiée Stromberg, Apach. Regroupée dans la région de Villers-Cotterets à la fin décembre, elle est placée en réserve de G.Q.G. avec P.C. à la Ferté-Milon.

Bataille de la Meuse : à partir du 13 mai, la 1er D.I.N.A. est transportée vers la région de Valenciennes, mais de nombreux retards se produisent dans l'acheminement des trains. En fait, elle sera dissociée à partir du 15, combattant par détachements isolés vers Trelon, Ohain, Anor et son bois, et entre Glageon et Féron. Le 16 mai, la division se trouve séparée en quatre fractions par suite des attaques des blindés allemands sur l'Axe SoIre-le-Château, Avesnes, Landrecies : A Valenciennes, 3 bataillons sont en cours de débarquement; dans la forêt de Mormal, l'artillerie ; en retraite vers le Nord, le quartier général et les services; dans la région de Trelon, le reste de l'infanterie. Le 17, a lieu un repli vers Fourmies, Rocquigny, le bois d'Andigny, Etroeungt, et des détachements entiers sont capturés. Le 18, une fraction comprenant un bataillon et demi du 27e algériens, un bataillon du 28e tunisien et un bataillon du 5e marocain, sous les ordres du colonel Roudil, défend le Quesnoy. Deux bataillons du 28e et un bataillon du 27e défendent le bois d'Antigny. Le Quesnoy ne se rendra que le 21 mai, à 13 heures. Deux groupes d'artillerie participent à la défense de Béthune (II/54 et Vl/254). Le 22, le général Tarrit regroupe les débris de sa division auxquels se joignent deux bataillons du 512e régiment de travailleurs, deux bataillons du 401e régiment de pionniers, trois compagnies du 9e bataillon de chars (R 35) et deux du 22e bataillon (R 35 également). Le groupement tient Béthune et le passage du canal de l'Aire à la Bassée, entre Cuinchy et Robecq. Le 23, les défenseurs de Béthune se replient derrière le canal : le Hamel, Cornet-Malo. Le 27 ils tiennent une tête de pont à Estaires, le 28, se replient au nord de la Lys. Du 29 mai au 2 juin, ont lieu des embarquements à Dunkerque, Malo, Bray-Dunes.

C'est un résumé mais il y a l'essentiel ;dans les grandes lignes.

Cordialement

R SCHERER

merci des renseignements.On a une idée des ces unités envoyées dans la précipitation,bataillons isolés parfois sans les trains de combat,se consommant au fur et à mesure face à la force mécanique des PzD.Unités peu autonomes mécaniquement nécessitant des transports ferroviaires par rocade;pourtant le matériel existait dans les dépots(camions,chenilletes,AM etc..) et ne servira pas.

Bonjour,

pour la période du 10 au 17 mai voici les prévisions de mouvements de la 1ère D.I.N.A.

12 mai 1940.

Les ordres de mouvement concernant la 1ère D.I.N.A. sont donnés sous le numéro 9.559-4/F.T. du 12 mai, 13 heures.

L'enlèvement par V.F. s'effectue à partir de la zone A4 (La Ferté-Millon) sur l'itinéraire M H par Longueil,  Montdidier, Cambrai; première destination Montdidier, où le transport est livré au R.G. Valenciennes. Les 43 trains du transport ne sont pas bloqués, car ils doivent être imbriqués dans les marchés laissés libres. Il en résultera une durée d'écoulement de 57 heures au lieu de 43. premiers départs par V.F. le 13 mai, après-midi.

Les éléments organiques automobiles font mouvement de jour, par voie de terre, en une seule colonne; première étape le 13 mai sur LA FERE (par SOISSONS) où les éléments sont livrés au R.G. Valenciennes.

Le plan Y prévoit que la 1ère D.I.N.A. sera débarquée totalement le 16 mai  dans la région de Valenciennes. Mais cette G.U. sera mise à la disposition de la IXe Armée, au fur et à mesure de ses débarquements.

14 mai 1940.

La 1ère D.I.N.A. affectée  dans un premier temps à la 1ère Armée est en cours de débarquement dans la région d'Aulnoye.

le 14 mai, le commandement décide de retirer cette Division à la 1ère Armée pour la mettre à la disposition de la IXe Armée (télégramme 1.488-3/op.).

Puisque la division est en cours de débarquement V.F. à Aulnoye (5 trains débarqués le 14 au soir, 4 autres en cours de débarquement), il est décidé de laisser s'effectuer cette opération sans modifications, et de reprendre en camions, au fur et à mesure de leur arrivée, les éléments de la division pour les livrer à la IXe Armée. Les ordres sont donnés en conséquence à la D.M.T.R. et aux R.G. intéressés. Les mouvements complémentaires par voie de terre qui en résultent, sont entrepris, dès le 14 mai.

16 mai 1940.

Durant les dernières 24 heures, l'aviation ennemie préparant et couvrant les opérations des forces terrestres, à multiplié ses attaques sur le réseau ferré. Les acheminements s'effectuent avec des retards plus ou moins importants du fait surtout des déviations d'itinéraires. vers 18h00, 15 trains restent encore à débarquer; les éléments sont poussés au fur et à mesure des débarquements à la IXe Armée, par voie de terre vers la forêt de Mormal.

Cordialement

Salut.
Voici un extrait du livre "Des trains contre les Panzers" (de Pierre Thomas, édition la voix du nord de 1999), un livre intéressant pour saisir les difficultés croissantes du transport ferroviaire mais truffé de petites erreurs... à recouper, confirmer, préciser, corriger...

"Présente dans les environs de La Ferté Milon et Château-Thierry, son point de ralliement se situe à Valenciennes et dans le secteur de l'Escaut moyen.
Pour que le courant de ses 14 trains n'interfère pas celui de la 43e DI, elle emprunte un itinéraire allongé par Soissons, Compiègne, Montdidier, Chaulnes, Cambrai... et les retards s'accumulent.

Le 1er train arrive à Valenciennes le 14 à 3H avec les éléments du 91e GRDI aussitôt poussés vers les ponts de Condé. 3 autres convois avec état major et bataillons des RI (5e RTM, 27e RTA et 28e RTT) parviennent durant la journée à St Saulve, Onnaing et Fresnes sur Escaut où ils sont la cible continuelle de la LW.
En provenance de Villers-Cotterêts, l'état-major et le 1er btn du 27e RTA sont attaqués lors de leur arrivée à Blanc-Misseron (??) au moment où le convoi emprunte la voie unique vers St Amand (les eaux ?) pour débarquer à Fresnes sur Escaut. Les derniers wagons sont endommagés ou totalement détruits et la locomotive ne peut effectuer les manœuvres de tête à queue.
Les hommes et le matériel rejoignent Fresnes à pied.
Le reste de ces régiments met près de 60h pour accomplir 200km, il n'arrive dans la zone que les 15 et 16 avec des retards considérables.

Les 54e RANA et 254e RALNA connaissent un sort identique.
Embarqués à Maroeuil sous Ourcq (Mareuil sur Ourcq), les trains du 54e dont réceptionnés le 15 au soir à Saultain et Vicoigne (??). La SNCF ne dispose plus des relations téléphoniques lui permettant de modifier éventuellement la destination des transports. Le 15 au matin, les trains traversent Chaulnes avant que la gare ne subisse sa 1ère attaque importante et que les voies ne soient détruites.
L'artillerie lourde en fait les frais. 2 trains parviennent en gare de St Amand le 16. Partis l'un et l'autre de Mareuil et de Vinchy (??) dans la nuit du 14 au 15, ils ont roulé sans la moindre "halte abreuvoir" pour les chevaux. Le dernier train arrive dans la nuit du 18 au 19 avec une unité hippo du GRDI.

Le drame se consomme: la division n'intervient plus à Valenciennes mais à Trélon. L'ordonnancement scrupuleusement respecté par la SNCF oblige un transfert en catastrophe par autobus des 1ères unités débarquées de Valenciennes jusque dans le sud du département. Avant son 1er engagement la 1ère DINA est écartelée en 3 parties. Comment pourra-t-elle être efficace?"

Question perso... Où était le PC à la Ferté Milon?

merci de cette réponse après 5 ans ... mon père officier au 5e RTM disait que cette division avait été "évaporée " et gaspillée. En stage à Tours, il n' a pas eu le temps de rejoindre.
en plus c'était toute la réserve stratégique de Gamelin (2 lots).
La 1 ere DINA est à Fourmies le 15. Giraud (IXe A) lui demande de tenir la trouée de Chimay. Le 16 avec des éléments dispersés, est poussé vers la passe de Trélon. A 16h30 attaque blindée sur Trélon. Le 17 se porte avec le XIe corps à la foret de Mormal (il reste 4 bat de la 1e DINA à débarquer). Après "mystére" = on n'en parle plus dans les rapports. C'est la 4e DINA qui tient Mormal.

Une belle carte ferroviaire du réseau nord pour retracer les déplacements :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8459241v

On y voit notamment les raccordements aujourd'hui démantelés de Mareuil sur Ourcq et de Troësnes, de part et d'autre de la ferté milon et qui reliaient la vallée de l'ourcq, de l'ex réseau est, directement à l'ex réseau nord sans avoir besoin d'aller rebrousser à Bazoches, plus loin vers Reims dans le tardenois, pour rejoindre Soissons.

Blanc-misseron n'est autre que la Gare frontière au nord de Quiévrechain (en face de Quiévrain) et on voit effectivement cette fameuse voie unique qui part directement vers st Amand les eaux via Fresnes sur Escaut. Elle permettait tout simplement d'éviter Valenciennes en sortant de Belgique.
On comprend aussi le pourquoi de la nécessité du tête à queue dans cette histoire, devenu impossible.

Autres renseignements pris, Vicoigne est une localité au nord ouest de Valenciennes en direction de st Amand les eaux, entre Raismes et... le prussien !

Vinchy... lieu-dit apparement au sud de Cambrai, une écluse sur l'Escaut porte ce nom, non loin de Masnières et sa voie unique... mais j'avoue ne pas comprendre la cohérence d'un départ de trains du 254e ralna de ce secteur.

Vinchy... ou Vincy... Vincy-manoeuvre
Situé au bord de la vallée de l'ourcq, à quelques kilomètres de Lizy et Crouy sur Ourcq, les gares précédentes au sud de Mareuil... et même pas si loin de Mareuil ou même Ormoy sur l'ex réseau nord.

bonjour

voici des photos de généraux, de toute évidence la scène concerne la 1^ère DINA puisque j'ai reconnu l'insigne de la 191^ème Compagnie Automobile de Quartier Général prés de la Ferté-Milon du 23 décembre 1939 au 12 mai 1940 (le village de Neuilly-Saint-Front ayant été reconnu)

le premier général plus corpulent ne semble pas correspondre au Général de Division Libaud (commandant de août 1939 au 15 janvier 1940) peut être le deuxième?

Photos aimablement partagées par Christophe Petitjean (dont le grand-père était alors au 28^ème RTT) que je remercie

Bonsoir,

Je crois que le général plus corpulent est Robert TOUCHON.

Cordialement,

Marcos

Merci Marcos, effectivement une autre personne a aussi reconnu Touchon

par déduction le deuxième général est Libaud qui commandait la Division jusqu'au 15 janvier 1940

Salutations
Loïc

Bonjour,

RSCHERER a écrit:

Mobilisé dans la XIVe région avec P.C. à Lyon en septembre 1939, cette division fut portée à la frontière des Alpes 
jusque vers la fin du mois de septembre, puis fut dirigée sur la IIe armée, avec P.C. à Triaucourt-en-Argonne le 25 septembre, et employée à divers travaux.

Peut-être les deux photos ci-dessus sont avant la guerre.

Cordialement,

Marcos

bonjour

non car le village a été identifié sans problème

Loïc Lilian a écrit:

voici des photos de généraux, de toute évidence la scène concerne la 1^ère DINA puisque j'ai reconnu l'insigne de la 191^ème Compagnie Automobile de Quartier Général prés de la Ferté-Milon du 23 décembre 1939 au 12 mai 1940 (le village de Neuilly-Saint-Front ayant été reconnu)

la photo a donc été très probablement prise entre le 23 décembre 1939 et 15 janvier 1940 dans ce secteur de la Ferté-Milon (le QG à 13 km)

on remarque d'ailleurs les écharpes et manteaux qui pointent un temps froid

une autre photo montre une remise de décorations en plein hiver malheureusement on devine la même silhouette du général Libaud sans discerner son visage


Salutations
Loïc Lilian