Une pièce de Résistance? St-Etienne 1944

Bonjour Emmanuel,

J'interviens, non sur le canon mais sur le camion.

C'est bien un Berliet mais il ne peut pas s'agir d'un GDRAG pour l'excellente raison que le G final, dans cette désignation, signifie gazogène. Et qu'ici, il n'y a nulle trace de dispositif gazogène.

Sans documentation sous la main, je ne m'avancerai pas plus mais il me semble que ce Berliet est un peu plus léger qu'un camion de la gamme GDR (GDRA = GDR Armée).

Affaire à suivre, je reviendrai sur le sujet la semaine prochaine.

Bien cordialement

François

Le tracteur ressemble furieusement à un GDM

Bonjour,

Cette magnifique photographie prise devant l'Hôtel de ville de Saint-Etienne m'inspire quelques réflexions :

-ce montage de canon doit avoir plutôt été réalisé dans les ateliers des Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt de l'usine de Saint-Chamond. Hypothèse d'autant plus plausible que le camouflage de matériels d'artillerie y a connu des sommets. En effet, des corps entiers et des éléments de canons de marine de 380 mm modèle 1936 C/1935 y ont été camouflés et permettront d'accélérer la production de ces pièces destinées à l'armement du "Jean-Bart" dès 1945 et 1946.
Il existait donc un véritable esprit de Résistance au plus haut niveau de l'entreprise et aussi probablement des contrôleurs allemands particulièrement obtus!

-on distingue deux éléments intéressants sur ce canon :
-existence d'une plaque de garde, en usage sur les canons anti-chars de 25 mm notamment, permettant de protéger du recul le servant de gauche.
-surtout, la flèche de l'affût a un profil bien particulier. Je ne connais qu'un type de pièce présentant la même forme de flèche avec deux renforts verticaux au milieu des flancs de la flèche et l'aspect ouvert des cornières de tôles à l'arrière de celle-ci. Cet affût à échancrure me fait penser irrésistiblement au 75 Saint-Chamond de 1918 présenté dans un récent GBM. Ce type d'affût a ensuite été repris dans les années 1920 pour des 75 "puissants" proposés par Saint-Chamond.
-par contre, je "sèche" lamentablement sur l'origine du tube et sur les roues. Il est dommage que l'on ne distingue pas son extrémité. Un gros plan sur la culasse serait aussi utile car elle a une forme "bizarre".

Cordialement,
Guy François.

On retrouve une plaque de garde aussi sur les canons antichars allemands.

Les tubes récupérateurs courts me font penser au canon allemand de 5 cm KwK pour char mais tournés de 90 degrés.
 

Emmanuel

Bonjour,

 Je me faisais la même réflexion que Emmanuel.

Origine allemande de la pièce ?

L'affut peut-il être d'origine Russe ?
Comme le 76mm modèle 1902/30 ?

Ronguild a écrit:

L'affut peut-il être d'origine Russe ?
Comme le 76mm modèle 1902/30 ?

Cela n'en a pas l'air:


(www.parcmodels.ro)



Source: http://www.jaegerplatoon.net/ARTILLERY3.htm

Emmanuel

ALVF a écrit:

-surtout, la flèche de l'affût a un profil bien particulier. Je ne connais qu'un type de pièce présentant la même forme de flèche avec deux renforts verticaux au milieu des flancs de la flèche et l'aspect ouvert des cornières de tôles à l'arrière de celle-ci. Cet affût à échancrure me fait penser irrésistiblement au 75 Saint-Chamond de 1918 présenté dans un récent GBM. Ce type d'affût a ensuite été repris dans les années 1920 pour des 75 "puissants" proposés par Saint-Chamond.

Tout à fait d'accord avec ALVF, les flèches ressemblent en tout point à celles du 75 Saint-Chamond Mle 1918. Voir GBM n°105. Qui plus est, et comme indiqué aussi par ALVF, cet affût a ensuite été repris pour l'étude de 75 "puissants". Le canon pourrait-il dans ce cas être un de ces 75 "puissants" ?

ALVF a écrit:

-ce montage de canon doit avoir plutôt été réalisé dans les ateliers des Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt de l'usine de Saint-Chamond. Hypothèse d'autant plus plausible que le camouflage de matériels d'artillerie y a connu des sommets. En effet, des corps entiers et des éléments de canons de marine de 380 mm modèle 1936 C/1935 y ont été camouflés et permettront d'accélérer la production de ces pièces destinées à l'armement du "Jean-Bart" dès 1945 et 1946.
Il existait donc un véritable esprit de Résistance au plus haut niveau de l'entreprise et aussi probablement des contrôleurs allemands particulièrement obtus!

Au vu des flèches, cette hypothèse pourrait donc s'avérer tout à fait valable.  

Bonjour à tous,

Je vais peut-être dire une ânerie mais il pourrait s'agir tout simplement d'un 88 mm allemand que nos amis résistants auraient eu la bonne idée de bricoler.

La forme de la culasse, du récupérateur et du petit arceau avant pourraient bien correspondre.

Qu'en pensez-vous ?

Bonjour,

Je doute que le calibre de cette pièce soit aussi élevé qu'un 88, le tube, tout comme l'aspect général semblent de plus petite taille. Je pencherais pour une pièce d'un calibre compris entre 47 et 75 mm mais pas d'un PaK allemand en fonction de l'aspect du tube, semblant se rétrécir (le tout, sous toutes réserves, bien sûr).

En revanche, la faiblesse de la hausse maximum et l'aspect bas de l'ensemble rapprocherait plutôt d'un emploi antichar que d'une pièce d'artillerie classique.

Oups, je viens de m'apercevoir que j'avais oublié de mentionner le type de canon.   

En fait, je ne pensais pas à un Pak mais plutôt à un Flak 36 modifié par les résistants pour jouer un rôle antichar.