Le fusil antichar Boys

Bonjour,

Ce n'est pas un expérimentation tactique à mon sens, mais plutôt la réponse de l'armée française à la crainte d'être débordée par des chars qu'on imagine alors venir de toutes parts depuis le 10 mai.
J'ai déjà cité plus haut l'exemple de la 28e DIAlp, mais c'est dans toute la 6e armée que des Fusils Boys sont livrés en petite quantité, ainsi que le souligne les archives du SHD, comme celles de la 45e DI (GR 32 N 229).



Bien cordialement

hugo a écrit:

Il semble que ce type d'arme (fusil Antichar Boys) fut en dotation au sein de certains GRDI et GRCA pour pallier au manque de canons de 25mm !
Avez vous une estimation du nombre utilisés lors de la campagne de mai-juin ??? Quelles unités en furent équipées ??

Merci d'avance.

   La France n'était pas en manque de 25mm puisque la plupart des sources évaluent la quantité disponible en mai 1940 entre 5000 et 6000   exemplaires.

Bonjour,

Archive très intéressante. Il existe peu d'infos sur cette arme au sein de l'ATF40, probablement en raison de sa distribution tardive.

Merci pour Viencent02 le partage.

Bonjour, 

Dans le journal de marche du 34e GRDI, il est fait mention d'un fusil antichar appartenant à l'escadron à cheval. 

Amicalement, 
Nico

Dans les archives du 94e G.R.D.I. de la 4e D.I.N.A. (Historique des opérations menées par l'Escadron de fusiliers-motocyclistes du 10 au 26 mai 1940) ,on trouve le récit d'une utilisation du fusil anti-chars anglais le 14 mai 1940 à Onhaye. L'unité occupe une position à 800 m des lisières OUEST du village sur la RN Dinant-Philippeville, en second échelon derrière les défenseurs de la localité, un agglomérat de divers éléments issus du 19e R.D., 5e R.D.P., 77e et 125e R.I., quelques artilleurs sans canons du 308e R.A.P., les pièces de la 604e B.A.C. (des 47 mm qui ne tireront pas un obus).

Le 94e G.R.D.I. a placé un canon de 25 mm dans l'axe de la Nationale et un fusil Boys au Sud de la route (parfois orthographié Boyce ou Boyse dans le texte).
En début d'après-midi, la poussée par le Nord de la 7.Panzer-Division force les défenseurs d'Onhaye à se replier progressivement. Vu le grand nombre d'unités mélangées sans véritable cohésion dans le commandement, le repli est assez décousu. La localité ne sera entièrement sous contrôle allemand que dans l'après-midi.

Après l'apparition de blindés aux lisières OUEST, quelques échanges de tirs entre Allemands et cavaliers du G.R.D.I. en couverture du repli, apparaissent des auto-mitrailleuses/chars (7 selon le rapport) détruit(e)s principalement par le canon de 25 mm soutenu par le fusil Boys "D'autres engins blindés arrivent en renfort. Le fusil Boyce malgré la distance, les prend de flanc. L'arrêt des engins ennemis est assuré." 


Dans son repli, le 94e G.R.D.I. marque un temps d'arrêt à un carrefour 800 m plus à l'OUEST "...Le fusil Boyce entre à nouveau en action sur les blindées ennemies prises d'enfilade..."

Se rétablissant à la limite EST d'Anthée, les cavaliers engagent à nouveau l'ennemi avec leur fusil anti-chars : "Une compagnie de chars ennemis commence l'attaque sur l'axe central en l'appuyant sur sa gauche par 3 engins. Au centre, le canon de 25 et les mitrailleuses arrêtent leur progression, cependant qu'à droite le fusil Boyse (sic) de l'escadron moto anéantit un char à 200 mètres."

Bonjour Olivier,

Très intéressant, ce type de témoignage de l'usage d'un fusil AC est extrêmement rare.

A les lire, ces cavaliers avaient l'air assez satisfait de cette arme souvent décriée. Il est vrai que le blindage des blindés allemands de 1940 n'était pas celui d'un B1 bis ou d'un MATILDA!

Sans doute était -il nécessaire de savoir où viser et faire preuve de beaucoup de sang froid pour ne tirer qu'à courte,voire très courte distance sur des véhicules au blindage assez faible....On peut aussi comparer avec l'utilisation à très grande échelle des fusils antichars faite par les soviétiques.......

Une arme dangereuse, et pas seulement pour les chars.
JD

alfred a écrit:

Sans doute était -il nécessaire de savoir où viser et faire preuve de beaucoup de sang froid pour ne tirer qu'à courte,voire très courte distance sur des véhicules au blindage assez faible....On peut aussi comparer avec l'utilisation à très grande échelle des fusils antichars faite par les soviétiques.......

D'accord avec vous pour les nerfs d'acier des tireurs fusil AC.
Côté russe, d'une part, les fantassins russes pouvaient "saturer" le champ de bataille avec leurs nombreux fusils AC et d'autre part, ils les utilisaient comme arme de sniper lourd contre des objectifs autres que les blindés. Un défaut de leur fusil AC était cependant le manque de précision et donc c'était du sniping très rustique.

Le Boys a aussi été envoyé par le SOE, le réseau Buckmaster pour la résistance : 61 pièces au total