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| De la volonté d'évolution des Cavaliers dans les années 20 et 30. | |
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Thierry Moné Général d'Armée
Nombre de messages : 6493 Age : 71 Localisation : Irlande Date d'inscription : 05/04/2009
| Sujet: De la volonté d'évolution des Cavaliers dans les années 20 et 30. Sam 28 Fév 2015 - 2:46 | |
| Bonjour à tous, Je n'ai pas la prétention d'apporter une réponse claire et nette à une question mise sur le tapis en mainte occasion, simplement l'intention d'apporter un éclairage quelque peu différent. Je viens de lire le travail du Commandant d'Amonville : Traditions et progrèsCavalerie d'hierCavalerie d'aujourd'huiCavalerie de ...demain !Paris, Editions Berger-Levrault, 1931 (l'auteur signe son travail en janvier 1930), 47 pages. Je n'ai découvert qu'ultérieurement que ce travail avait aussi fait l'objet d'une parution dans la Revue de la Cavalerie, livraison de mai-juin et juillet-août 1930 (précisé dans l'édition de Berger-Levrault de 1931). J'ai trouvé ce travail très intéressant et surtout très révélateur de la mentalité de certains de ces Cavaliers qui prônaient en façade le passage au "progrès", tout en trouvant une montagne de prétextes et de raisons pseudo-historiques pour effectuer deux pas en arrière après s'être aventurés à effectuer péniblement un demi-pas en avant ! On y trouve également, entres autres choses très intéressantes à mon avis, la justification quasi-permanente (hier, aujourd'hui et demain) de l'existence de cet avatar de Cavalier qu'est le... Dragon. L'auteur en fait, en quelque sorte, une manière de facilitateur du passage du cheval à la mécanisation. Cordialement, Thierry Moné ' |
| | | Louis Martel Commandant
Nombre de messages : 611 Localisation : Sud-ouest Date d'inscription : 13/06/2009
| Sujet: Re: De la volonté d'évolution des Cavaliers dans les années 20 et 30. Dim 1 Mar 2015 - 5:36 | |
| Bonjour
Peut-être qu'il ne faut pas réfléchir à partir d'un schéma modernistes/traditionnalistes. La cavalerie est alors le corps qui connait la crise d'identité plus profonde de toutes les forces armées puisque c'est son "coeur de métier" qui est remis en cause (pour utiliser une expression actuelle). Le cheval étant remplacé dans tous ses rôles dans les domaines militaires et civils. Même quand la Marine est passée de la voile à la vapeur, les marins restaient des "marins". Sans cheval, un cavalier est t-il toujours un cavalier? Il y a donc un questionnement identitaire très fort.
La cavalerie est en crise bien avant la PGM puisque le feu remet en cause le combat à cheval. Avant 14 s'affrontent les partisans d'une cavalerie de combattants à pieds se déplaçant à cheval, dans la lignée des Dragons, et ceux qui souhaitent l'abandon de tous rôles sur le champs de bataille pour se concentrer sur les missions en dehors mais qui permettent au cavalier de rester un combattant à cheval. Enfin, parmi ces derniers, il y a aussi ceux qui restent nostalgiques de la cavalerie de choc napoléonienne. Ce qui me semble le plus intéressant pour un historien c'est que, dans l'Entre-deux-guerres, "l'histoire" donne raison aux plus traditionalistes, ceux pronant un replis identitaire, sur les réalistes/progressistes d'avant-guerre car l'arrivée des engins blindés brouille les cartes et les redistribues. La mécanisation de la cavalerie dans les années trente ce fait avec une orientation "missions" et avec l'ambition de la renaissance d'une cavalerie de choc apte à jouer le rôle décisif sur le champs de bataille. cette ambition se réalise complètement en 1942 par la création de l'Arme blindée, enfant de la défaite et du modèle du Blitzkrieg (qui devient rapidement "Arme blindée et cavalerie" avant de devenir après guerre "Arme blindée-cavalerie" et aujourd'hui "Cavalerie blindée"). Mais si la mécanisation permet ce "retour aux sources napoléoniennes" c'est au prix de l'abandon du cheval, abandon qui génère des frustrations identitaires. Car la crise est telle que, quelque soit l'évolution suivie, elle implique l'abandon d'une part de l'identité de la cavalerie d'où une difficulté pour les cavaliers prenant la parole de ce positionner clairement. Je crois qu'il faut plutôt parler de nécessité d'évoluer plutôt que de volonté.
Je pense donc que la difficulté à positionner votre auteur dans une approche progressiste/conservateur découle de sa propre difficulté à ce positionner clairement et dans l'emploi d'un schéma explicatif, qui postule une opposition entre seulement deux alternatives, insuffisant pour rendre compte de trajectoires complexes où des aspects "modernistes" se conjuguent systématiquement avec des questionnements identitaires et donc des aspects "passéistes".
Cordialement |
| | | Fantassin Lieutenant
Nombre de messages : 420 Date d'inscription : 09/06/2017
| Sujet: Re: De la volonté d'évolution des Cavaliers dans les années 20 et 30. Mar 10 Oct 2017 - 8:47 | |
| Bonjour,
Un auteur Britannique du nom de Roger Salmon s'est livré à une étude sur ce sujet mais au sein des forces Britanniques publiée chez Helion et dont le titre est :
"Everything worked like clockwork...": The Mechanization of British Regular and Household Cavalry 1918-1942
Je ne l'ai pas lu mais en voici une présentation en Anglais:
The mechanization of British and Household Cavalry regiments took place between the two World Wars and on into 1942. This book describes the process by which many horsed cavalrymen were re-trained to operate and fight in Armoured Fighting Vehicles (AFVs) and the experiences of some of the men and regiments involved.
Extensive use has been made of regimental and War Office archives, and particularly from the Imperial War Museum's sound archives - the oral testimonies of soldiers who had experienced this huge change. A small number of veterans are, or were, still living and were interviewed by the author for this work. The reason given for the delay in cavalry mechanization - cited in some military histories and much influenced by the writings of Sir Basil Liddell Hart - was the reluctance by the cavalrymen to part with their horses and their technophobic attitude.
This book tests the accuracy of this assertion, together with what was the availability of suitable and sufficient armoured fighting vehicles to replace the cavalry's horses. Of special interest is the examination of the historical papers of the tank manufacturers Vickers, held at the Cambridge University Library, regarding tank development and production.
This story of mechanising the cavalry has been set against the backdrop of the social, economic and political climate of the 1920s and 1930s, and the pressure on politicians of the wider franchise and public opinion. In researching this aspect, the Britain by Mass Observation archives - held at the University of Sussex - have been most illuminating. The interwar impact on cavalry mechanization; the role of the British Army in general; disarmament; and rearmament are described - again with illustrations from oral testimonies.
Cordialement
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| Sujet: Re: De la volonté d'évolution des Cavaliers dans les années 20 et 30. | |
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