Bonjour,
En effet ... Et quel sacrifice !!
Voici une photo qui montre le sacrifice extrême du 37 ème BCC, je la poste ici car ce fil est dédié au 37ème BCC et pour montrer tout l'horreur de la guerre.
Cet homme gisant au sol à demi carbonisé est certainement le 2ème Aide pilote, le chasseur Gustave De Ridder.
B1bis N° 408 "YPRES" 3ème compagnie du 37ème BCC
Perçu par le 37ème BCC 3ème compagnie à Gien le 2 mai 1940.
Equipage :
Chef de char : Lieutenant Michel Duhourceau
Pilote : Caporal chef Jean Duranton
Radio : Sous-lieutenant Jean Mathieu
Aide pilote : Chasseur Paul Merger
2e Aide pilote : Chasseur Gustave De Ridder ou Deridder ?
à voir si comme bien souvent les orthographes des Noms de familles sont les bons ?
Car même dans les dossiers au SHD, les orthographes ne sont pas respectées ...
Ce qui n'aide pas quand on recherche des familles et des descendants ...
Voici le témoignage de la fin du char B1bis "YPRES" par le Sous-lieutenant MATHIEU (grièvement blessé)
(source : http://www.chars-francais.net/2015/index.php/classement-individuel/chars-b1-et-b1-bis?task=view&id=446)
"Le 15 mai 1940, la 3e compagnie reçoit ordre de rejoindre Somtet en Belgique, un village au sud de Mettet. A Ermeton, les chars sont bloqués par un ruisseau et s'engagent vers le nord pour rejoindre la route principale à Denée. Aux environs de Denée, les chars français attaquent des soldats allemands de la 8. Infanterie Division. L'artillerie allemande réagit rapidement avec plusieurs dizaines de canons dont des 88 et 105mm qui tirent presque à bout portant sur les chars français. L' YPRES est touché et détruit. Trois membres de l'équipage sont tués : Lieutenant Michel Duhourceau, chasseurs Paul Merger et Gustave Deridder. Les deux autres, blessés, vont être fait prisonniers.
Témoignage du sous-lieutenant Mathieu :
"Nous repartons rejoindre la compagnie. Nous roulons depuis un certain temps lorsque les premiers obus ennemis tapent sur le char. Le lieutenant Duhourceau répond à la mitrailleuse. Le sergent chef Beauchamp de la 2, dont le char est démoli monte avec nous, et voici l'effectif du char porté à 6. La mitrailleuse s'enraye. Le 47 parle et parle vite, accompagné du 75.
Pendant une accalmie le lieutenant essaye de remettre la mitrailleuse en état ; rien à faire !
Nous avançons toujours ; la canonnade reprend de plus belle ; le 47 répond à droite, à gauche, partout. Le deuxième pilote Derrider va chercher les obus dans la chambre des machines et me les passe. Merger s'occupe du 75. Les glaces des épiscopes sont brisées. Le lieutenant m'en passe un. Il est démonté et remis en place. Il nous reste seulement un obus de 47 mais nous avançons toujours. Le pilote caporal-chef Duranton reçoit l'ordre de virer à gauche, mais à peine le virage est amorcé que le moteur s'arrête. Impossible de le remettre en route !
" Descendez ! Essayez d'aller jusqu'au talus " nous crie le lieutenant et il tire le dernier obus !
Beauchamp, Derrider, Merger descendent. Je remets mon briquet au lieutenant et saute, suivi de Duranton. Impossible de gagner le talus de la route où flambent quelques chars. Nous sommes mitraillés sans arrêt. Au moment où je me laisse tomber à genoux pour passer sous le char, je reçois de multiples éclats au visage ; l’œil est touché. Je rampe pour gagner l'avant. Merger est touché ; le lieutenant est étendu devant moi, la tempe couverte de sang ; à côté, Beauchamp ne donne plus signe de vie, Derrider est allongé sur la droite du char ; un mince filet de sang lui coule de la bouche. Je m'écroule face contre terre.
Lorsque je reviens à moi, je suis cueilli !
Sur la route je retrouve le lieutenant Pourtal, le lieutenant Perrier, Merger blessés ; le lieutenant Baston, sergent Caquard, Duranton, Laneger.
À 200 mètres en avant le POITOU flambe, toutes portes fermées ; derrière, les chars de la première section ; plus loin en arrière de nous le restant de la compagnie. Deux chars sont en flammes ; l'un a la chenille coupée ; deux autres le tourelleau enlevé !
Tous sont bien en ordre, seul le nôtre, en plein champ, à une centaine de mètres, jette une note discordante dans la symétrie observée par la compagnie dans la bataille."
Cordialement
Silvère