Bataille de Boulogne-sur-Mer

Bonsoir

voici la traduction d'un compte-rendu d'un officier allemand (Lieutenant ERDMANN) sur la prise de Boulogne sur Mer /








Cordialement

Place de la cathédrale après la bataille (vente expirée ebay.com - recto et verso). On distingue une auto-blindée AMD 178. A noter que le texte a dû être ajouté plus tard par le veteran allemande car l'écriture est moderne.




Emmanuel

Bonjour,

La Panpan est soit la M 7646 n°17 de tourelle, soit  la M 7657 n° 29 de tourelle toutes deux du 12e Cuirs.

Plus vraisemblablement cette dernière dont les chiffres ont été estompés peut être par un incendie.

Bonjour,

voici un autre récit vécu du côté des troupes encerclées :





Cordialement

Bonsoir,

Il y a eu deux bâtiments coulés par la Luftwaffe : le torpilleur de 1500 tonnes Orage le 23 mai et le contre-torpilleur de 2100 tonnes Chacal le 24 mai. Plusieurs autres, français ou britanniques, ont été plus ou moins avariés.
Le Chacal a été attaqué par un groupe de quatre Heinkel 111 et touché par deux bombes. Machines stoppées, il dérive vers la côte et est pris sous le feu de l'artillerie allemande auquel il ne peut répondre car quatre de ses cinq pièces de 130 mm sont en avarie depuis plusieurs jours et que la cinquième n'est pas battante. Lors de son évacuation, l'artillerie allemande cessera le feu sauf au aux moments où un autre bâtiment s'approchait de lui.

Le KTB du XIX° Panzer Korps indique le 23 mai à 19h30 : "L'attaque aérienne, longuement attendue, des eaux de Boulogne soulage momentanément la pression de la 2ème Panzer Division"

@+
Alain

Bonsoir

voici un autre document, de quatre pages en date du 31 mai 1960, sur les combats de Boulogne-sur-Mer










Cordialement

Super sympa comme doc  AVZ94 !!!!!

Au plaisir , amicalement

Coll. avz94, c'est "collection avz94" !

Mais c'est vrai que c'est très sympathique de partager sur le forum cette riche collection.

DH

Pour information il y a un canon du chacal qui est visible au Fort de la Créche ( sur la route de Wimereux).


Voici une photo de ce  canon:

Bonsoir,

C'est en effet une excellente occasion de remercier avz94 pour les innombrables apports qu'il propose dans nos pages.

Capu Rossu a écrit:

Bonsoir,

Il y a eu deux bâtiments coulés par la Luftwaffe : le torpilleur de 1500 tonnes Orage le 23 mai et le contre-torpilleur de 2100 tonnes Chacal le 24 mai. Plusieurs autres, français ou britanniques, ont été plus ou moins avariés.
Le Chacal a été attaqué par un groupe de quatre Heinkel 111 et touché par deux bombes. Machines stoppées, il dérive vers la côte et est pris sous le feu de l'artillerie allemande auquel il ne peut répondre car quatre de ses cinq pièces de 130 mm sont en avarie depuis plusieurs jours et que la cinquième n'est pas battante. Lors de son évacuation, l'artillerie allemande cessera le feu sauf au aux moments où un autre bâtiment s'approchait de lui.

Le KTB du XIX° Panzer Korps indique le 23 mai à 19h30 : "L'attaque aérienne, longuement attendue, des eaux de Boulogne soulage momentanément la pression de la 2ème Panzer Division"

@+
Alain

Bonjour à tous, bonjour Alain et Alain, 

Je découvre ce fil après une recherche effectuée sur le forum avec le mot clé "Boulogne". Les documents sont très intéressants et montrent en filigrane un problème signalé par certains de mes correspondants spécialisés Air : l'identification de la nationalité des navires pris à partie depuis les airs (voire la terre).

C'est le cas du contre-torpilleur français Chacal que les pilotes de Stuka semblent avoir classé systématiquement dans les navires britanniques dans l'équivalent allemand du "BDA" (Bomb Damage Assessment)".

Je profite de ce fil pour tenter d'identifier la nature des unités terrestres allemandes qui - dans le cadre de la prise de Boulogne - se sont emparées "en premier" des ouvrages côtiers du fort de la Crèche et d'Alprecht. Il semble bien que lesdites unités allemandes appartenaient à la 2. Panzerdivision. C'est, semble-t-il, à partir de l'un de ces deux sites (ou des deux) qu'ont été effectués des tirs au canon contre le Chacal déjà désemparé et en cours d'évacuation. Je souligne "au canon" car attribuer ces tirs à l'artillerie me semble prématuré. Il semble (à vérifier) que lesdits tirs étaient des tirs directs eu égard à la distance qui aurait été d'environ 1 500 mètres. Ces tirs pourraient donc bien être le fait de chars (Panzer IV, canon de 7,5 cm) ou de canon antiaérien employés en antichar-antiblockhaus (Acht-Acht ou/et Bufla). 

Parmi les indices (après une fructueuse discussion avec mon ami Barthélémy Vieillot), le cliché bien connu d'un Panzer IV de la Kp. 4 du Panzer-Regiment 3 de la 2. Panzer-Division : la nuque de tourelle arbore la silhouette d'un navire pris à partie par le char le 23 mai 1940.

Cordialement,

Suite...



Cordialement,

Suite...



On notera que dans la légende en allemand le destroyer est coulé sur la côte de la Manche, alors que dans la légende en anglais le destroyer est coulé dans le bassin du port de Boulogne.

Source : franz Steiner, Die 2. Panzer-Division : Bewaffnung, Einsätze, Männer, Dörfler Zeitgeschichte, p. 61.

Cordialement,

Bonjour à tous,

Finalement, après avoir consulté l'historique de la 2. Panzer-Division, il semble bien que le "trophée" peint sur la nuque de tourelle soit bel et bien une représentation du contre-torpilleur Chacal... 

Je vais placer dans ce fil les éléments trouvés dans l'historique.

Cordialement,

Bonjour à tous,
Bonjour Thierry,

Cette information conforterait ce que, dans son livre "Dunkerque", Jacques Mordal avait précisé dans un renvoi en bas de page, au sujet de la batterie ennemie qui avait ouvert le feu : "D'après certains témoins, il s'agirait plutôt des canons de chars" (Message du 4 janvier 2021 dans le fil "Les contre-torpilleurs du type Jaguar") ...


Bien cordialement !

Claude Girod a écrit:

Bonjour à tous,
Bonjour Thierry,

Cette information conforterait ce que, dans son livre "Dunkerque", Jacques Mordal avait précisé dans un renvoi en bas de page, au sujet de la batterie ennemie qui avait ouvert le feu : "D'après certains témoins, il s'agirait plutôt des canons de chars" (Message du 4 janvier 2021 dans le fil "Les contre-torpilleurs du type Jaguar") ...


Bien cordialement !

Bonjour Claude,

J'avais bien noté cet élément que vous aviez apporté dans un billet précédent. Après avoir lu tout à l'heure les relations de la 2. Panzer-Division, je serais un peu moins affirmatif.

En effet, dans ces relations allemandes l'attaque aérienne (Stuka) n'est pas mentionnée. C'est quand même gênant alors que ce sont initialement les bombes de Stuka qui incendient le Chacal et le rendent ingouvernable. De plus, nous savons que les tirs d'obus "venant de la terre" ont pris la suite de l'attaque aérienne dans la foulée.

Que faut-il en conclure ?

- H1. Rivalité entre Heer et Luftwaffe ? Les tankistes de la 2. Pz-Div ont tenté de s'attribuer un "destroyer" qu'ils n'ont pas coulé mais seulement soumis à des tirs de harcèlement pendant l'évacuation de l'équipage ?

- H2. Les tankistes de la 2.Pz-Div s'en sont pris à un "destroyer" qui n'était pas le Chacal ?

- H3. Une autre unité allemande a traité le Chacal ?


Noter au second plan l'épave du contre-torpilleur Chacal vue de bâbord.

Cordialement,

Thierry,
Je suis bien d'accord avec vous ... (D'où l'emploi du conditionnel ... Je taquine) ...
"L'enquête continue" donc ... !
Bien cordialement !

Je posséde "Boulogne 1940... mourir en Chantant" par André-Georges Vasseur (mémoire de la société Académique du Boulonnais Tome VII ) cet ouvrage apporte bien des précisions sur la bataille et la perte de Boulogne...

Il commence par expliquer la situation qui s'y développe depuis le 20 mai et par exemple la destruction de bien du matériel français qui s'y trouvait par de mauvaises interprétations des ordres reçus (matériels d'artillerie ou bien de liaison radios, centres téléphoniques etc...) Il y avait bien des destroyers britanniques dans le port etc...

Des précisions aussi sur le "Chacal" pieces de 130 avant hs à cause d'avaries de freins causées par ses premières interventions... il lui reste moins d'une centaine d'obus, il est presque à l'arrêt pour liaison avec un chalutier quand il est pris pour cible par des stukas qui lui placent plusieurs bombes au but dont certaines n'explosent pas et qui le mitraillent à courte portée avec leurs armes de bord causant bien des victimes...

Bonjour Alfred 2,

Merci pour ces précisions car l'ouvrage en question n'est pas facile à trouver. Il n'apporte donc rien sur la nature des tirs venant de la côte et frappant le Chacal ?

Cordialement,

Bonsoir Thierry Monè,
 voici le texte exact relatif à la seconde attaque d'avions p 119 :
"La rue de chauffe numèro 1 et la machine arrière sont hors de service ; une seconde attaque ennemie survient et, une bombe, qui éclate dans le poste de service des quartiers-maitres, allume un incendie et crible la passerelle d'éclats, blessant plusieurs timoniers. Le second maître Cabon a le bras arraché mais participe quand même à la lutte contre l'incendie. A ce même moment, une batterie allemande de petit calibre, installée près d'Alprech, ouvre le feu, et, son tir précis cause aussitôt des pertes dans l'équipage. Le premier maître-mécanicien est tué. La majeure partie du personnel de machine a été mis hors de combat...
... C'est alors que d'Alprech une nouvelle salve d'obus allemands est tirée en direction du navire. Le commandant est projeté à terre, aveuglé par le sang, il s'efforce de gagner la passerelle, mais ne voyant plus rien et, probablement sur le point de s'évanouir, il tombe à la mer. La température le fait revenir à lui et l'eau lave le sang qui coule  sur ses yeux. Il se rend compte à ce moment là que l'évacuation n'est pas terminée comme il le pensait. Mais, il ne peut remonter à bord avec sa jambe brisée..."

    D'après ce texte, il y aurait donc des "salves", ce qui impliquerait plusieurs tubes... "petit calibre" peut être du 37 de Flak ????

Bonjour Alfred 2,

Merci pour cet extrait très intéressant. Pour ce qui concerne le "petit calibre", tout est possible car tout est relatif en ces moments difficiles. Seul le compte rendu de l'unité allemande ayant effectué les tirs pourrait nous apporter une certitude.

Je retiens toutefois comme très sérieuse votre hypothèse d'un 3,7 cm-Flak37 auf Selbstfahrlafette. En effet:
- ce matériel est présent au sein de la 2. Panzer-Division,
- cela colle assez bien avec la description des coups qui arrivent par salves sur la passerelle du Chacal,
- la portée pratique de cette arme est de 4 800 m.



Cordialement,

Bonjour à tous,

Du coup, je me suis replongé dans l'ouvrage (pavé) de 1960 de Josef Strauss Die Geschichte des 2. (Wiener) Panzer-Division pour tenter d'y trouver une action des 3.7cm-Flak-37-auf-Selbstfahrlafette, en vain !

Par contre, en bas de la page 52, je relève les indications suivantes :

"Die Eroberung des Fort de la Crèche war für alle Beteiligten als grosser Erfolg zu werten, weil dadurch diese Bastion an der Nordflanke von Boulogne schon zwei Tage vor der Einnahme der eigentlichen Festung herausgebrochen wurde und dadurch eine Umgehung von der Seeseite her möglich war.


Der Kampf um die Zitadelle Boulogne wurde massgeblich durch persönlichen Einsatz des Obersten von Vaerst entschieden, der die zum direkten Beschuss herhangeholte 8,8 cm Flak selbst einwies und deren Feuer lenkte."

Tentative de traduction avec l'aide du traducteur de Goo...

"La conquête du Fort de la Crèche fut considérée comme un grand succès par tous les participants, car la prise de ce bastion sur le flanc nord de Boulogne permettait un contournement par le bord de mer, deux jours avant la prise proprement dite de la forteresse [de Boulogne].

On doit en grande partie la prise de la citadelle de Boulogne à l'engagement personnel du colonel von Vaerst qui a lui-même ordonné et dirigé les tirs directs de la Flak de 88 mm."

Voici une piste qui me semble très prometteuse avec la portée et la cadence de tir du Acht-Acht dont les obus très "épais" ne contenaient pas beaucoup d'explosif (en comparaison avec les obus d'artillerie classique).

Cordialement

Suite...

Le colonel Gustav von Vaerts (1894-1975) commande alors la 2. Schützen-Brigade de la 2. Panzer-Division.

Gustav von Vaerst (General) – Wikipedia

"Für seinen Einsatz bei der Eroberung von Boulogne wurde Vaerst am 30. Juli 1940 mit dem Ritterkreuz des Eisenen Kreuzes ausgezeichnet."

Cordialement,

Il était colonel, il devient général pour son action à la tête de sa colonne qui remonte vers Boulogne, c'est aussi lui, il me semble bien qui va donner l'ordre au capitaine Horst Harras de la Flak d'attaquer le mur de la citadelle (la vieille ville haute avec ses murs de 4 mètres d'épaisseur et leur hauteur de 10 mètres... Harras commandera l'action sur le terrain d'un 88 et son tracteur, accompagné par deux pièces de 20. et d'un détachement d'infanterie ; Harras sera l'un des premiers chevaliers de la croix de fer de la campagne...

      Il est à noter que la silhouette de navire sur la tourelle du PZKW IV ne comporte pas de pièce d'atillerie... je pense qu'il s'agit du char qui a détruit un navire chargé de nombreux passagers militaires et civils qui tentaient de s'échapper du port d'Etaples ?

Bonjour à tous, 

Il est bien difficile de trier les informations disponibles pour déterminer d'où provenaient exactement les tirs appliqués de la terre vers la mer... 

J'attends deux cartes Michelin au 1:200 000 Boulogne-Lille, de 1936 et de 1946, ainsi qu'une carte marine St Valéry-en-Caux - Cap Gris Nez du type SHM 1902 mise à jour en 1943. A partir de ces documents, je vais essayer de retracer la dernière sortie du contre-torpilleur Chacal qui a beaucoup dérivé entre sa position lors de l'attaque aérienne et son point d'échouage final.

Cordialement,