Prisonniers allemands

Bonjour

A-t-on une idée du nombre de prisonniers Allemands que nous avons faits.

Certains sont partis en Angleterre les autres été parqués où, dans quelles conditions et quels traitements

Un fois libérés selon les conditions d'armistice, comment leurs supérieurs les ont traités

Merci pour les réponses

Cordialement

Bonjour,

Je sais que la 3e DIM à fait plus d'une centaine de prisonniers à Stonne, ce qui semblait être exceptionnel. D'après ce que j'ai lu ils ont été bien traités.

Cordialement
Eric Denis

Je me souviens de 400 aviateurs allemands que nous avons libérés à l'armistice plutôt que (horreur !) les donner aux Anglais qui nous les demandaient, y compris un certain Molders, mais il faudrait que je retrouve le chiffre des prisonniers. Il n'y en a pas eu tant que ça.

je suis tombé dessus il n'y a pas longtemps et je l'avais griffoné pour le conserver :

"1903 prisonniers de guerre allemands"

mais où étaient-ils ? c'est aussi la question qui m'est venue à l'eprit, donc en fouinant sur google.books j'avais trouvé la mention

en juin 1940 1100 prisonniers de guerre allemands travaillent sur les quais de Bordeaux

[Nouveaux regards sur l'Histoire économique de l'Aquitaine]

il semble qu'il y'en ait eu au camp de la Braconne et à Toulouse
les pilotes de la Luftwaffe envoyés jusqu'au Sénégal
pilotes allemands rapatriés du Sénégal

Amusant, j'avais en tête un chiffre de 2.000 - ces 1.903 m'évitent de faire la recherche, merci ! Le sud-ouest est logique: région avec suffisamment de besoins de main d'oeuvre (agricole, notamment) et d'où il était difficile de s'échapper en cette époque d'avant les autoroutes et TGV.

Il me semble qu'il y avait des camps de prévus dans le Loiret.

Ces camps servirent lors de l'affaire du VeldHiv.

bonjour,

durant la bataille de voncq (36 DI) le 57 RI a fait environ 500 prisonniers (principalement du 78 IR) les prisonniers ont été enfermés à les alleux dans une grange. le 11 juin 40 la division retraite et laisse les prisonniers seuls, ils sont libérés par leurs camarades.
quelques photos devenues célébres sur la route des alleux ont été publiées dernièrement.

C.08

Bonsoir

sur les 1903 prisonniers allemands, il y avait 701 aviateurs provenant des 1123 appareils abattus.

Cordialement

Une partie a je crois tout de même été évacuée sur l'Angleterre (au moins ceux capturés à Dunkerque et en Norvège).

Parfois ces Allemands ne sont restés prisonniers que quelques jours.

Exemple : lors de la reprise de Haut-le-Wastia (Anhée-Belgique) le 14 mai au matin,  par le 2e bataillon du 14e RDP (renforcé par des éléments (faibles!) du 1 GRDI et du 129e RI), des défenseurs allemands de la 5 PzDiv (II/SR14) sont faits prisonniers : 46 dont un officier selon les sources françaises citées dans "Mai 40 Haut-le-Wastia au coeur de la tourmente" de Dominique Halloin.

L'historique de la 5.Panzerdivision donne le chiffre de 22 manquants dans ses pertes du 14 mai et stipule qu'ils furent libérés le 17 mai pendant la progression de la division.
Anecdote plausible : en effet, et la 9e Armée (avec ses prisonniers allemands) et le XV Armeekorps (et beaucoup de réfugiés) utiliseront les mêmes itinéraires pour se replier ou pour progresser vers l'Ouest.

Bonsoir,

il y avait un camp de prisonniers Allemands au camp de Montenon à Cepoy, internés là depuis septembre 1939 jusqu'à début juin 1940. Puis ils furent redirigés vers des camps du sud de la France.

Cordialement

bonjour


attention à ne pas confondre "prisonniers" (de guerre) et "internés" (civils) austro-allemands

effectivement il y'a le camp de Cepoy (verrerie de Montenon) mais que je sache c'est un C.R.E. Centre de Rassemblement des Etrangers gardé par le 3^ème Bataillon du 51^ème Régiment Régional (Commandant Pinoteaux) et non un camp de prisonniers de guerre

les Allemands et Autrichiens résidents civils en France ont tout d'abord été visés par des mesures d' internement au début de la guerre pour être largement libérés au cours de l'automne hiver puis on a estimé opportun de les interner à nouveau quand leurs compatriotes sur panzers fonçaient sur la France (comme au fameux camp des Milles)

Salutations
Loïc

Bonjour,

Les combats de la 14°DI à Rethel entre le 16 mai et le 21 mai 1940 et sur l'Aisne le 9 juin 1940 sont souvent mentionnés comme ayant donné lieu à la capture d'un nombre conséquent de soldats allemands.

Les chiffres varient selon les sources, de 400 (chiffre que je cite de mémoire et qu'il me semble avoir lu dans un Militaria HS) à 1200 comme au lien ci-dessous (chiffre qui me semble très élevé).

Au soir du 9 juin, les assaillants déplorent beaucoup de victimes, 1 800 morts et 1 200 prisonniers.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/aisne/seconde-guerre-mondiale-retour-combats-oublies-du-general-lattre-tassigny-1839070.html

Des photos ici:

https://imagesdefense.gouv.fr/fr/prisonniers-allemands-captures-lors-des-combats-de-rethel-par-la-14e-di-de-la-6e-armee.html

Cordialement

F

Bonjour,

A ce sujet, rappelons l'article 19 des conventions d'armistice franco-allemands :

Article 19.
Tous les prisonniers de guerre et prisonniers civils allemands, y compris les prévenus et condamnés qui ont été arrêtés et condamnés pour des actes commis en faveur du Reich allemand, doivent être remis sans délai aux troupes allemandes. Le Gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants allemands désignés par le Gouvernement du Reich et qui se trouvent en France, de même que dans les possessions françaises, les colonies, les territoires sous protectorat et sous mandat.
Le Gouvernement français s'engage à empêcher le transfert de prisonniers de guerre ou de prisonniers civils allemands de France dans les possessions françaises ou bien à l'étranger.
Pour ce qui concerne les prisonniers déjà transférés hors de France, de même que les prisonniers de guerre allemands malades, inévacuables ou blessés, des listes exactes portant la désignation de l'endroit de leur séjour doivent être présentées.
Le Haut-Commandement allemand s'occupera des prisonniers de guerre allemands, malades ou blessés.

La seconde phrase de l'article 19 des conventions d'armistice "Le Gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants allemands désignés par le Gouvernement du Reich et qui se trouvent en France, de même que dans les possessions françaises, les colonies, les territoires sous protectorat et sous mandat." sera malheureusement bien lourde de conséquences pour les Allemands qui avaient trouvé refuge chez nous avant la guerre ...



Bien cordialement !

Bonjour Claude,

D'autant plus qu'une bonne partie d'entre eux était juive.

Apparemment certains Allemands ont été évacués vers l’Angleterre depuis Dunkerque par un navire qui va couler après plusieurs trajets entre l’Angleterre et le port de Dunkerque (le Emile Deschamps je crois)

Bonsoir à tous,

Le baliseur Émile-Deschamps, réquisitionné comme dragueur auxiliaire, non démagnétisé, a effectué du 1er au 2 juin une première rotation sur l'Angleterre pour y transférer des prisonniers allemands. Le 3 juin, il fut chargé d'embarquer près de 500 passagers, parmi lesquels se trouvaient beaucoup des rescapés de bâtiments coulés dans les parages de Dunkerque. Le navire appareilla à 22 heures et le lendemain à l'aube, il fit route vers Ramsgate sous une brume épaisse, en ligne de file derrière le dragueur HMS Albury qui transportait lui aussi de nombreux passagers.A 6 h 20, à environ 6 milles de North Foreland, il sauta sur une mine et sombra en quelques secondes. Il n'y eut qu'une centaine de rescapés, dont le médecin de Marine Hervé Cras, connu sous le pseudonyme de Jacques Mordal.

(Extraits du site "Mémorial des Officiers de Marine")

Je suis effaré par la vitesse avec laquelle ce bâtiment sombra. Je ne sais où la mine fit hélas son oeuvre.

Bien cordialement !

Bonjour,

Voici les détails donnés dans l'ouvrage du SHM "Les Forces Maritimes du Nord - Tome II" au sujet de la perte de l'Emile Deschamps
Au passage, je précise que ce bâtiment n'était pas un baliseur mais un navire à passager de la Compagnie Normande de Navigation à Vapeur, compagnie qui assurait la liaison entre Le Havre et les ports de la baie de Seine. Il jaugeait 385 tx et avait deux hélices pour pouvoir manœuvrer plus aisément dans ces ports dépourvus de remorqueurs. 

"
L’EMILE DESCHAMPS avait appareillé du quai Félix Faure vers 22 l1 30 le 3 juin transportant environ 500 hommes : équipage du JAGUAR, de différents bâtiments coulés, personnel des transmissions de la D.L. Dunkerque, de l’artillerie de côtes, du C.A.M.B.C. etc.
Ce dragueur auxiliaire (AD 20), armé depuis le début de la guerre, n‘avait pratiquement eu aucune activité au cours de l’hiver en raison de sa mauvaise tenue à la mer. Il n'était pas démagnétisé.
Il avait toutefois effectué un premier voyage sans incidents an cours de la nuit du 1^er au 2 juin, transportant 250 prisonniers allemands.
Comme la plupart des petits bâtiments l’EMILE DESCHAMPS fut immobilisé par la brume entre 03h00 et 05 h 30. Lorsque la brume se déchira. il se retrouva au milieu d'une grande quantité de chalutiers tous plus ou moins égarés comme lui-même.
A 05 h 58, l'Enseigne de Vaisseau TELLIER fit un signal an sloop anglais ALBURY qui passait à proximité pour lui demander la route à suivre. La réponse paraissant inintelligible (« one-four-naught » 140..., c'est-à-dire une route qui ramenait vers la côte des Flandres), il prit la décision de suivre dans les eaux de l'ALBURY, qui faisait route vers les côtes anglaises qu’on commencerait à entrevoir. De nombreux bâtiments étaient en vue, cheminant dans la même direction.
A 06 h20. alors qu'il se trouvait à 2 milles environ à l'est de North Foreland, près de la bouée Elbow l’EMILE DESCHAMPS sauta sur une mine magnétique et s'engloutit presque immédiatement.
Les survivants (une centaine environ) furent recueillis par le MASSEY SHAW, bateau-pompe de la Tamise, l’ALBURY, la malle KING GEORGES V, la SAINTE-ELISABETH et l'ANNA-MARGUERITE et déposés peu après au poste de secours de Margate.
Parmi les victimes dont le nombre s'élevait à 300 ou 350, on relève les noms de l’Enseigne de Vaisseau TELLIER commandant EMILE DESCHAMPS, le Capitaine de Corvette Michaud commandant en second du JAGUAR. le Capitaine de Frégate BOYER de BOUILLANE, chef du service Trans de Dunkerque, le Lieutenant de Vaisseau GARNUCHOT commandant la JUNON, placé à la tête de l’équipe de démolition pendant que son bâtiment était en réparation à Cherbourg, etc. La plupart des survivants étaient plus ou moins grièvement blessés."

Pour la rapidité du naufrage, il est à supposer que la mine a explosé sous la chaufferie et que l'explosion des chaudières a été une cause aggravante de la perte du bâtiment.



@+
Alain

Est-ce vous savez dans quel port anglais, il a déchargé les prisonniers Allemands svp ?

Les prisonniers ont été débarqués à Douvres.

@+
Alain

Merci beaucoup