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| D'autres choix pour la production de blindés français ? | |
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Bougnas Caporal
Nombre de messages : 23 Age : 25 Localisation : Grenoble Date d'inscription : 27/07/2017
| Sujet: D'autres choix pour la production de blindés français ? Dim 20 Jan 2019 - 11:08 | |
| Bonjour. Ayant évoqué la question du FCM 36 dans le sujet "Les petits trucs qui auraient pu faciliter la résistance française" et m'intéressant particulièrement aux choix de matériels d'une force armée (et notamment celle de la France des années 30), je voulais vous faire part de quelques réflexions sur des choix alternatifs dans la production de blindés à l'époque. Je ne sais pas grand-chose sur les circonstances exactes derrière chaque choix de l'époque donc je voudrais savoir à quels point ces alternatives étaient plausibles, et aussi si elles pouvaient être supérieures/équivalentes à ce qui a été fait en réalité. Mes idées sont assez nombreuses et touffues donc je regrouperai chaque alternative dans un spoiler. Voici: - Pas de char B?:
Le B1 m'est à bien des égards une énigme: développé pendant une durée extraordinairement longue (plus d'une décennie), complexe, très coûteux et dont le résultat était très éloigné des désirs initiaux (masse 27 tonnes au lieu des 15 à 20 tonnes initialement prévues par exemple), ce char a quand-même pu atteindre le stade de la mise en service. Cependant, même sous la forme du B1 Bis ce n'était pas vraiment un engin idéal. Comme dit plus haut il était très coûteux (1,218 millions de Francs à la fin de sa production quand-même), difficile à produire en masse (un peu plus de 400 exemplaires produits en 5 ans malgré la contribution d'une grande partie de l'industrie des chars français), difficile à entretenir et pas forcément très fiable à cause de sa transmission Naeder complexe, d'autant plus que son design venu tout droit des années 20 commençait à être sérieusement dépassé.
Pourtant Renault avait bien conçu un concurrent (au cas où un traité de désarmement alors à l'étude imposerait des limitations de poids), le D2. Il partageait avec le B1 nombre de caractéristiques et composants (tourelle APX à canon de 47mm SA 34 puis 35, version 6 cylindres du moteur du B1, opérateur radio et radio, blindage de 40mm, (et une suspension quelque peu archaïque en 1935). Mais il ne pesait que 20 tonnes, était facile à produire et à entretenir et alors qu'il n'avait été produit au départ qu'à 50 exemplaires et n'a pas eu le traitement de faveur du B1, il coûtait 2 fois moins cher. Le seul avantage du B1 est son canon de 75, avantage cher payé et d'intérêt douteux quand il est si difficile à utiliser et disponible en si faible nombre.
Cela m'amène donc à ma première réflexion: Et si on avait abandonné le B1, potentiellement pendant les années 20 et qu'on avait produit en masse le D2, voire temporairement le D1 (hypothèse abandon dans les années 20), malgré les défauts de ce dernier? Partons du principe qu'on a commandé 750 D2 comme cela était initialement envisagé. Sur le plan financier on est largement dans les clous, le B1 ayant coûté grosso modo l'équivalent de 900 D2 et le prix du D2 pouvant sans doute baisser en cas de production de masse si aucune amélioration du char n'est faite. La production des 750 châssis semble aussi faisable d'ici 1940, peut-être même sans avoir à faire produire le char partout. Par contre je me demande si on peut fournir les radios, les tourelles et les canons étant donné que ces derniers équipements étaient souvent en retard. L'équipage étant de 3 hommes contre 4 sur le B1, il faudra peut-être plus d'hommes.
Le D2 n'étant pas non plus idéal (la suspension laisse à désirer), l'ATF peut demander soit une sérieuse modernisation soit un remplaçant à l'horizon 1937-1938, ce qui pourrait mener au mystérieux DAC 1 proposé par Renault en 1940. Le programme de char de 20 tonnes, plus tard le G1 pourrait ne pas se résumer à un B1 de 20 tonnes et pourrait donc ne pas s'étendre jusqu'en 1940 avec tous les changements de spécifications.
L'intérêt de cette idée est que si la production des tourelles et canons suit on peut avoir au moins 300 chars bien armés en plus, de surcroit plus fiables que le B1 si modernisés et donc les pertes liées à des problèmes techniques pourraient être plus faibles en 1940.
En plus, la libération potentielle de certaines usines (je pense en particulier à FCM) pourrait donner plus d'opportunités, comme monopoliser FCM pour la production de FCM 36. En commandant un plus grand nombre de ces derniers (300 ou 400 d'office) que FCM peut cette fois fournir on peut baisser le coût du char et obtenir un vrai remplaçant au R35 dont la commande pourrait s'arrêter avant 1940. La nouvelle priorité accordée au FCM permet d'obtenir des améliorations (embrayage, boîte de vitesse, moteur poussé à 100ch) vers 1939 et d'autres (tourelle renforcée à canon SA 38 et train de roulement complètement redessiné) vers 1940.
Alternativement le succès du D2 pourrait même inciter l'Infanterie à renoncer aux chars légers et donc à standardiser le D2 qui serait plus adapté (plus puissant, plus mobile que le R35, plus confortable, doté d'une radio et d'un opérateur), donc pas loin de 2000 chars en tout.
- Un meilleur timing pour Renault était-il possible?:
En m'informant sur les améliorations des chars Renault (en particulier le B1 et le R35), j'ai remarqué que l'ATF ne s'était semble-t-il pas pressée sur celles-ci lorsqu'elles devenaient disponibles. J'ai peut-être loupé quelque chose mais par exemple:
- alors même que la suspension AMX pour le Renault R35 Modifié 1939 est donc disponible en 1939, on décide de terminer le contrat pour les R35 en n'exigeant la nouvelle suspension qu'à partir du 1501 ème exemplaire, et dans les faits le R40 n'entrera en production qu'encore plus tard. Ce délai n'est-il que dû à la préparation de la production ou à un réel retard administratif comme on sait si bien le faire?
- il en va de même pour la suspension améliorée de Renault pour le 35 en 1939. Elle avait été proposée pour l'amélioration de 800 chars existants, mais rien n'a été fait.
- le programme B1 Ter semble être délaissé pour plusieurs mois avant qu'on s'y intéresse à nouveau en 1939.
Il y avait là peut-être des opportunités de fournir des chars Renault modernisés plus tôt.
- L'AMX 38 au lieu du R40?:
Le prototype de l'AMX 38 est testé dès le printemps 1939 et offre alors une alternative plus simple, moins chère et à certain égards supérieure au FCM 36 (et bien sûr au R40). Il a un blindage soudé, sa tourelle a un puit de diamètre plus grand par rapport au FCM et peut emporter le canon SA38, il est plus rapide à 25 km/h, a toujours un diesel (mais un ratio puissance/poids de presque 10 contre moins de , possède la très bonne suspension utilisée sur le R40. Il me semble faisable de fiabiliser l'engin et de le mettre en production fin 39/début 40 à la place du R40, tout en y étant supérieur.
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| | | Ppblouin21 Caporal ADL
Nombre de messages : 58 Age : 68 Localisation : Talant Date d'inscription : 16/12/2021
| Sujet: D2 Ven 14 Jan 2022 - 15:55 | |
| Le D2 comme le D1 étaient équipés d'une suspension qui semble bien peu moderne, à la fin des années 20 alors que la France n'était équipée pratiquement que de FT, n'aurait on pas dû expérimenter d'autres type de suspensions, celle du char Vickers 6 tons par exemple ; qui a donné naissance à la lignée des char italiens jusqu'au Semovente et P43, on aurait eu alors des chars plus mobiles, même chose pour les AMR et chenillettes UE avec la suspension Horstmann qui apparaît vers 1932, par ailleurs le char AMX 40 semble équipé d'une suspension Christie, la démarche semble donc possible. |
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