Message radio-diffusé du Maréchal Pétain le 17 juin 1940

Non, ce n'est pas ce que je dis. Mais une information via le personnel de l'ambassade. Information transmise avant sa nomination comme président du Conseil. Par exemple, que l'Allemagne réclamerait l'occupation de territoires identique à celle de 1871, plus une bande côtière. Une information sur les intentions de l'ennemi, ne constitue pas une "intelligence avec l'ennemi". Dès-lors, son discours du 17 juin serait moins insensé, du moins de mon point de vue...

Une information sur les intentions de l'ennemi, connue et gardée secrète, ne constitue pas une intelligence avec l'ennemi ? Ce n'est pas un crime parce que ce n'est pas nécessairement destiné à favoriser ses entreprises, mais comme argument pour contrer les accusations de ceux qui considèrent les attendus des condamnations de l'après-guerre comme vérité historique indépassable, je crains que ce soit un peu léger.

Réflexion matinale :

Si l'hypothèse était vraie
et
Si cela écartait effectivement l'accusation de haute-trahison

pourquoi Me Jacques Isorni n'en aurait-il pas tiré argument lors du procès ?

A supposer que l'hypothèse soit vraie, il est probable que cette info n'aurait laissé aucune trace écrite. Il pourrait s'agir d'une conversation téléphonique entre Madrid et Bordeaux. Possiblement le 15 juin ; à relier avec l'intervention du maréchal le 16, au conseil des ministres... Et dans ce cas, Pétain aurait-il jugé opportun d'en faire état, en 1945 ? Ce n'est pas certain !

Une information susceptible d'écarter l'accusation de haute-trahison d'après vous ? Pas utile d'en faire état ?

Tout ça ne me paraît pas de la plus grande logique. Mais encore une fois, discuter d'une hypothèse qui ne s'appuie sur aucune trace écrite, aucun témoignage, ça ne peut pas mener très loin.

De toute façon, il n'était au pouvoir de personne d'écarter l'accusation de Haute-Trahison en 1945, s'agissant de Pétain et de ses ministres...

Par contre, il me semble que nous n'avons pas développé suffisamment les conséquences militaires de cet appel public à cesser le combat. Si cette allocution n'était pas destinée aux armées, il est hors de doute que la troupe en a eu rapidement connaissance, que ce soit par contact avec les civils lors de la retraite, ou par la propagande de l'ennemi. 

Je n'ai pas relevé d'incidences militaires gravissimes dans l'après-midi du 17 juin, sauf en Normandie et en Bretagne où cela a précipité la déliquescence de la Xème armée.

Par contre, j'ai le sentiment que cela a été bien différent pour les journées du 18, 19 et 20 juin. Il y a eu la reddition de nombreuses unités en rase-campagne, notamment entre Loire et Saône. Ultérieurement, le mouvement s'est arrêté de lui-même, parce que les unités restantes étaient les plus solides et s'étaient extirpées d'une mauvaise situation (encerclements en cours ou probable). 

Dans une certaine mesure (j'attends les précisions de JD sur ce point), cela a pu aussi influer sur le moral des combattants des armées de l'Est encerclées. La combativité n'y a été maintenue que par l'idée qu'il fallait gagner l'armistice pour éviter la captivité...

D'après Roger BRUGE (je n'ai jamais retrouvé de témoignage direct sur ce point) il y eut un moment de flottement, puis, effectivement, quelques redditions. A noter les "ruses" employées par les Allemands pour tenter de justifier la capture de prisonniers : guerre finie ! etc.
Au 43e CAF, l'idée était de réitérer la conduite du colonel DENFERT-ROCHEREAU, de tenir jusqu'à la signature et si possible l'entrée en vigueur de l'armistice. Puis les ambitions se sont réduites à l'obtention des "conditions honorables" dont le contenu précis laisse place à toutes les interprétations. Seul résultat palpable, certains officiers se sont présentés à l'Oflag avec leur arme personnelle chargée, remise à l'accueil.
JD

Bonjour Messieurs,
attention à ne pas  jouer " le café du commerce"   Si mes souvenirs sont bons , le maréchal Pétain ( académicien) a enregistré un message le 18 juin rectifiant son erreur . Il est intéressant de relire les carnets du général Huntziger ,( max Shiavon ) qui n'ont pas été rédigés après la guerre. la situation , hélas n'était pas brillante le 17 juin .  Les divisions étaient squelettiques, l'ennemi arrivait à Pontarlier et sur la Loire ; et les politiciens plus ou moins dépassés entre les visions plus ou moins utopiques et la situation réelle, des millions de réfugiés sur les routes . Il n'en est pas moins vrai que " il faut cesser le combat" est une maladresse , qui a donné l'occasion à des hommes pas toujours bien commandés et  qui ne comprenaient plus ces replis épuisants et cette sensation d'infériorité vis à vis de l'ennemi , de cesser le combat avant d'en avoir reçu l'ordre. Il y a eu pourtant de beaux combats après le 17 juin.