Montcornet, mai 2020

Bonjour à tous,
Aujourd'hui doit avoir lieu une cérémonie à Montcornet, dans le cadre des hommages au Général de Gaulle. L'occasion pour le site de l'Elysée de publier ceci :
https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/05/16/2020-annee-de-gaulle

Citation :

En cette année 2020, nous célébrons le Général de Gaulle à travers trois anniversaires :

• le 130ème anniversaire de sa naissance 
  
• le 80ème anniversaire de l’appel du 18 juin
  
• et le 50ème anniversaire de sa disparition.
  

Cette « année de Gaulle » sera l’occasion de célébrer l’esprit de Résistance, l’esprit de la République et l’esprit de la Nation incarnés par la figure du Général.
Le premier temps fort aura lieu ce dimanche 17 mai 2020, dans les communes de Dizy-le-Gros et La-Ville-aux-Bois-les-Dizy où le Président Emmanuel Macron participera à la cérémonie de commémoration du 80ème anniversaire de la bataille de Montcornet. L’occasion de revenir sur cet épisode méconnu de la Bataille de France qui est pourtant un fait d’arme militaire du futur Général.

17 août 1940 : la première grande offensive militaire française de la Seconde Guerre mondiale a lieu dans l’Aisne

Le 10 mai 1940, les troupes allemandes envahissent les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique et déferlent sur les frontières nord-est de la France. C’est le début de ce que l’on appellera « la bataille de France ». 
Ils avancent à une vitesse fulgurante, perçant une à une les défenses françaises. Notre pays essuie une lourde défaite militaire. Nos armées sont certes battues mais elles luttent jusqu’au bout avec honneur et courage pour infliger des pertes à l’ennemi et retarder son avancée.
Charles de Gaulle est alors colonel. Il prend dès le 11 mai 1940 le commandement de la 4e division cuirassée de réserve.
Alors que les panzers de la Wehrmacht progressent sur le territoire français, mission lui est confiée de bloquer leur avancée vers Paris.
Le 17 août 1940, au beau milieu de la nuit, ses troupes lancent une contre-attaque à Montcornet, commune située dans le département de l’Aisne.
L’armée allemande subit dans un premier temps des pertes humaines et doit ralentir sa progression vers Paris. Mais la Wehrmacht contre-attaque, aidée par l’appui aérien de la Luftwaffe. Les Français font face à des difficultés techniques et à l’absence de moyens de communication. La 4ème division cuirassée n’a pas d’autre choix : elle doit se replier face à l’ennemi. 
Si la France ne sortira pas victorieuse de cette bataille, le moral des troupes en ressortira meilleur : pour la première fois depuis le début de la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands ont subi des pertes et les Français ont réussi à les faire reculer, même si ce ne fut que temporaire. Un esprit de résistance se lève dans le pays qui par la suite animera celles et ceux qui combattront l’occupant et ses collaborateurs.
Quant à Charles de Gaulle, il écrira dans ses mémoires de guerre que c’est au cours de cet affrontement que s’est forgée sa conviction qu’il fallait poursuivre le combat et entrer en Résistance.

Citation :

« Au spectacle de ce peuple éperdu et de cette déroute militaire, au récit de cette insolence méprisante de l’adversaire, je me sens soulevé d’une fureur sans bornes. Ah, c’est trop bête ! La guerre commence infiniment mal. Il faut donc qu’elle continue. Il y a, pour cela, de l’espace dans le monde. Si je vis, je me battrai, où il faudra, tant qu’il faudra, jusqu’à ce que l’ennemi soit défait et lavée la tache nationale. Ce que j’ai pu faire par la suite c’est ce jour-là que je l’ai résolu. »
Charles de Gaulle, « Mémoires de guerre. L’appel, 1940-1942 »

Une bataille que le Président de la République commémorera ce 17 mai 

Dimanche 17 mai 2020, le Président Emmanuel Macron se rendra tout d’abord à Dizy-le-Gros, lieu de la première offensive allemande dans l’Aisne, puis à La-Ville-aux-Bois-les-Dizy, où la 4ème division cuirassée du colonel De Gaulle lança la contre-offensive. Ce fait d’arme fondateur fut également l’un des premiers actes de résistance militaire. L’esprit de résistance et le refus de la résignation, inséparables de cet esprit français dont procède notre Art d’être Français, seront à cette occasion salués par le Président de la République.
Ce déplacement permettra également de commémorer les Soldats qui ont livré des combats héroïques dans des situations inextricables en mai-juin 1940. Le Président rendra ainsi hommage aux 58 829 tués au combat, aux 123 000 blessés et aux 2 000 000 de prisonniers qui ont livré la bataille de la France.
Les prochaines commémorations honorant le Général de Gaulle auront lieu le 18 juin pour les 80 ans du célèbre appel et en novembre à Colombey-les-Deux-Eglises où repose le Général.

Evidemment, dans cette présentation, la 4e DCR semble lutter seule contre toute la Wehrmacht aidée par la Luftwaffe,
Montcornet semble être le premier combat dans lequel les allemands subissent des pertes et reculent ; évidemment, le chargé de communication (sur-chargé ?) a mis en gros et en gras cette énorme boulette du 18 août 1940 répétée dans le texte...

Il n'en reste pas moins que l'avant-dernier paragraphe est un hommage officiel suffisamment rare pour être retenu !

Cordialement,
DH

Bonjour Didier, bonjour à tous,

J'ai suivi avec la plus grande attention la retransmission, sur LCI, des cérémonies de ce matin, à Dizy-le-Gros (dépôt de gerbe devant le monument du 3e RAM) puis le discours et le dépôt de gerbe devant le monument à la mémoire du commandant Bescond et de l'équipage du Sampiero Corso, du 46e BCC.

Ce discours m'a fait la meilleure impression, même si, bien entendu, on aura pu y déceler, ça et là, telle ou telle approximation historique, telle ou telle simplification.

Par ailleurs, j'avais été très désagréablement surpris, ces jours derniers, de lire ou entendre les critiques préalables émanant de divers bords, autour, soit de la figure de Charles de Gaulle, soit de son éventuelle récupération à des fins politiciennes.

Il n'est pas question ici d'approbation ou de dénigrement de l'action politique d'Emmanuel Macron.

La seule question qui vaille est celle de la commémoration par elle-même, en ce 17 mai. C'est la première fois, depuis le Général lui-même, en 1964 je crois, qu'un président de la République honore de sa présence un haut-lieu des combats de 1940. Qui plus est, avec des paroles fortes et claires sur la mémoire que nous devons à " Ceux de 40 ", terme strictement utilisé dans le discours.

Quel regret que la crise sanitaire soit venue empêcher le grand déploiement historique prévu de longue date par nos amis collectionneurs et reconstituants ! Encore, quatre-vingt après, une " occasion manquée", comme aurait-dit le colonel Goutard.

Mais, les choses étant ce qu'elles sont, comment pourrions-nous cacher notre émotion d'avoir entendu, de la bouche du chef de l'Etat, évoquer le souvenir de nos combattants d'Hannut et de Gembloux, de Stonne, de La Horgne, de Lille, de Dunkerque, de Saumur et des Alpes (j'espère n'avoir oublié aucun des hauts-lieux cités dans le discours) ?

Bien sûr, ce sont des mots, aussitôt dits, aussitôt emportés par le vent incessant de l'actualité.

Mais le peu qu'il en restera aura fait avancer la cause.

François

Bonjour,

Je partage l'avis intégral de François et ne peux que me réjouir de cette reconnaissance du président envers ceux de 1939 - 1940. Peu importe en effet les approximations de ce discours, l'essentiel est bien là !

Je sais qu'il est coutume dans notre pays de surtout protester mais j'encourage tous ceux qui partagent ce point de vue sur le discours du président à lui manifester notre reconnaissance. c'est très simple à faire et cela ne vous prendra que quelques minutes en laissant un message ici :

https://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/

Cela ne préjuge en rien de votre vision de M. Macron, mais je pense que cette démarche peut faire avancer notre si juste cause envers nos soldats de 1940. Cette démarche pourrait de plus appuyer le report des commémorations prévues cette année plutôt que de les voir purement annulées.

Faites ce que vous jugerez juste...

(La grosse coquille de date a été corrigée)

Il y a toujours une part de récupération dans toute commémoration à laquelle participe un homme politique. C'est le jeu. Ici, je n'y ai rien trouvé d'indécent. Il faut donc retenir l'hommage aux soldats de 1940 (le Président a aussi cité la Somme).

Malheureusement, les chaînes qui nous abreuvent d' "information" en continu, une fois passé la retransmission de l'événement, ne parlent plus de 1940... Ca aurait évidemment demandé un peu plus de travail préalable que de gloser sur les apartés de MM Macron et Bertrand.

Une hirondelle ne fait pas le printemps...

Journal de France 2 ce soir.

L'information a pris ... 10 secondes ?

Bonjour à tous,

ça y est !
J'ai aussi remercié le Président d'avoir attiré les projecteurs sur "Ceux de 40", en rendant hommage au Général de Gaulle.
Pour une fois que l'on met en valeur la Bataille de France de façon positive, c'est très important de le faire savoir.

Cordialement,
Rhonbuc

Parfaitement d'accord avec François et Eric, beau discours qu'il a fait bon d'entendre, un juste hommage enfin rendu. Et effectivement, François, quel dommage que les reconstituants et collectionneurs n'aient pu être de la partie, ça aurait donné un relief incomparable à l'événement. Ça "aurait eu de la gueule" et ça aurait sûrement marqué les esprits, donné envie à plus d'un spectateur de creuser un peu plus cette période...

Frédéric

Bonjour 
J'ai aussi apprécié ce discours qui rendait enfin hommage à ceux de 40, et d'autant plus que le piquet d'honneur était assuré par le 94e RI, régiment de mon grand-père qui en ce 17 mai 1940 quittait la Lorraine pour prendre position sur l'Aisne à une vingtaine de kilomètre au sud de Montcornet.  
Amicalement 
Le Grognard