152e RI - 15/2 en mai/juin 40

bonjour,
je souhaite avoir des détails concernant le 152émeRI pendant la campagne 39-40
je sais qu'il faisait partie de la 14ème DIM de De Lattre et qu'une partie de ses éléments ont été bloqués dans Lille ... par la suite il y a eu une belle défense à Réthel....
je voudrais en savoir plus
merci beaucoup
vincent

Oulà...

Quelques confusions :
La 14ème DI n'est pas une division motorisée.
Le 152ème en fait bien partie, donc il n'a pas mis les pieds à Lille...

De quel régiment voulez-vous parler ?

bonsoir,
en effet, je me suis un peu (beaucoup) emmelé les pinceaux avec la 14ème DI et j'ai confondu De Lattre avec Juin (je mérite des baffes!!)
je voulais parler du 152ème RI régiment de colmar- '1er régiment de France'
je souhaite avoit le détail des opérations de cette unité
merci
vincent

Bonsoir

voici le peu de renseignements que je peux vous apporter :

Pendant la drôle de guerre le régiment occupe le terre en Alsace. il accomplit un travail gigantesque en travaux de terrassements et de fortifications, sous le soleil comme sous la pluie et la neige. Entre deux périodes de travaux il occupe pendant trois mois et demi d'un hivers vigoureux les avant postes en Sarre. Guerre de coups de main, de patrouilles, d'incursions audacieuses dans les lignes ennemies. Ses groupes francs ne ménagent pas leur fatigue, ne ménagent pas leur sang.

Lors de la ruée allemande, le 15.2 RI défend désespérément le sol de la Patrie. Le nord de l'Aisne, Rethel, la Champagne demeureront pour lui des titres de gloire.

Cordialement

Bonsoir Monsieur ,

Le 152° R.I. a été engagé le 15 mai à La Bascule ( 3 km Sud de Poix-Terron ) puis dans la tete de pont de Rethel le 16, ensuite il est passé réserve de D.I. . Le 11 juin il a entamé la retraite à l'aile gauche de la division et a subi de lourdes pertes le 12 à l' Est du camp de Mourmelon . Au terme d'une marche épuisante il a été regroupé le 14 matin au Sud de Vitry-Le-François et a continué la retraite vers le Massif Central avec sa division .

Le carton du 152° R.I. au S.H.A.T. est le 34 N 150

cordialement
Jacques

merci beaucoup pour vos renseignements
Vincent

Bonsoir

voici un complément :

le 27 août, le 15.2 prend son dispositif de couverture au pied des Vosges puis, dans la région de Colmar et ensuite aux environs de Mulhouse, il effectue des travaux de défense particulièrement pénibles.

le 19 décembre il débarque à Dieuze.

le 3 janvier il s'installe en avant de la position principale de résistance de Puttellange.

La 14ème Division d'Infanterie est commandée depuis le 28 décembre par le général de Lattre De Tassigny.

De jour, il faut travailler à l'organisation de la position avancée. De nuit, il faut résister aux coups de main des patrouilles allemandes sur les petits postes, leur tendre des embuscades et envoyer à son tour des patrouilles dans les lignes ennemies.

Le froid est intense et atteint -27°, Le 30 janvier le régiment est relevé et se porte sur la position de résistance où les travaux reprennent sans répit.

Le 21 février, le 15.2 remonte en ligne où recommence la vie épuisante des travaux de jour et des combats de nuit;

Dans la nuit du 29 au 30 mars deux groupes francs, sous les ordres du SLT CHIGE, tendent une embuscade en avant du bois du BRANDENBUSCH, surprennent une forte patrouille ennemie, la dispersent, la mettent en fuite en lui capturant des prisonniers et en lui infligeant de fortes pertes en hommes et matériels.

Le 14 Avril, le régiment descend au repos à SARRALBE, puis dans la région d'ARRACOURT en réserve d'Armée.

Le 13 mai, le 15.2 est alerté et s'embarque vers les Ardennes.

Le Colonel, les unités régimentaires et le 1er bataillon débarquent le 14 à VAUX MONTREUIL et le 2ème bataillon à PONT FAVERGER. Le 3ème bataillon est encore en route.

Ils reçoivent aussitôt le choc ennemi.

Les unités, que la vue des fuyards et des réfugiés n'a pas ébranlées, résistent pied à pied, détruisent de nombreux chars, font des prisonniers et se replient en combattant sans se laisser encercler ni se débander, malgré la violence de l'attaque ennemie menée principalement par de très nombreux chars et avions.

Le 16 arrive l'ordre de se porter sur l'Aisne et d'en tenir les ponts.

A la tombée de la nuit le régiment est en place sur l'Aisne et le canal à l'est de RETHEL, dans la région de SEUIL - AMBLY - GIVRY.

Les deux bataillons ont perdu pendant les deux jours huit officiers, 40 Sous-Officiers et environ 350 Hommes.

Le Général CHANOINE, Cdt la 4ème DLC (?) fait parvenie une lettre de félicitations et de gratitude au 1er bataillon pour son courage et sa belle camaraderie de combat lors des affaires de JONVAL et de BOUILLEMONT.

Dans la nuit du 17 au 18, les 1er et 2ème bataillons sont relevés et passent en réserve de secteur dans les bois au nord d'ANNELLES.

Pendant ce temps, le 3ème bataillon avait débarqué le 15 mai à REIMS et s'était porté à RETHEL où, le 16, il s'intègre dans le dispositif de défense de la tête de pont dont il constitue l'élément de beaucoup le plus important.

Dans la nuit, après avoir repoussé des reconnaissances ennemies, détruit des blindés et fait des prisonniers dont un colonel, le bataillon capture un convoi de 13 camionnettes chargées.

Le 17 l'après-midi, l'ennemi attaque avec des chars qui sont repoussés. Dans la soirée, l'infanterie allemande, appuyée par des blindés et des tirs violents d'artillerie, se porte à l'assaut des positions. Pendant la première partie de la nuit le combat fait rage à la lueur des incendies, en particulier aux cimetières militaires et civils. Les Diables Rouges se défendent avec héroîme mais, sous la violence du choc et le nombre des assaillants, ils doivent céder par endroits un peu de terrain.

Avant le lever du jour, une contre-attaque reprend à l'ennemi fatigué tout le terrain perdu que l'on retrouve jonché de cadavres et de matériel allemands.

Le 18, journée calme. Le bataillon reçoit des renforts du 35ème RI.

le 19 à 14h00, les allemands déclanchent une nouvelle attaque appuyée par un bombardement particulièrement violent et les obligent, après de durs combats ou les Diables Rouges se distinguent par leur ténacité, à se replier sur la rive sud du canal.

Certains ponts sur l'Aisne ne peuvent être détruits, le dispositif de mise à feu ayant été endommagé par le bombardement.

Le 20 au matin l'ennemi revient à l'assaut en utilisant les ponts intacts.

Le régiment, dont deux bataillons sont toujours en réserve reçoit mission de l'arrêter, de tenir le canal, de reprendre dès que possible le terrain entre le canal et l'Aisne et de détruire les ponts.

Le 29 mai, la partie de RETHEL au sud de l'Aisne est occupée et notre ligne portée sur la rivière même.

Le 1er juin le régiment est relevé et se porte sur la Retourne dont il est chargé de tenir la coupure.

Le 9 juin l'offensive allemande se déclanche. Le régiment tient bon mais à droite d'abort, la 36ème DI cède du terrain, puis à gauche la 16ème DI, à son tour, fléchit.

Le débordement s'accentue et sur ordre, le régiment doit se replier.

Alors commence une longue série de replis successifs que, malgré la désorganisation générale et la pression ennemie, le régiment exécute en ordre comme à la manoeuvre et sans cesser de combattre.

Le 10 juin, le 2ème bataillon résiste dans HAUVINE où il est détruit. A Saint-Martin l'Heureux et Dontière, le régiemnt tient tête, puis il reçoit l'ordre de se porter sur la Py et enfin sur Mourmelon. Là, le général de LATTRE lui demande de résister pour protéger le repli des camarades. Le 15.2 arrête l'ennemi aussi longtemps que la situation l'exige puis, sa mission parfaitement remplie, il décroche et passe la Marne.

Le 3ème bataillon qui voulait franchir la rivière à Chalons se heurte à l'ennemi qui tient la ville - il cherche à se frayer un chemin en combattant mais ne peut y parvenir. Il est fait prisonnier sauf quelques éléments qui s'échappent en utilisant une écluse.

Après la disparition du 2ème bataillon à Hauvine, celle du 3ème bataillon à Chalons, est un nouveau et dur sacrifice qui a permis au reste de la division de se dégager en retardant l'avance des éléments rapides ennemis chargés de déborder les unités.

Le 13 juin, à Brandonvillers,le colonel regroupe les éléments dispersés du régiment et récupère 25 Oficiers, 60 Sous-Officiers, 400 Hommes avec 10 FM et 1 canon de 25.

Ce restes du régiment sont transportés à Chavanges-Montmorency d'où ils vont s'établir sur l'Aube de Ramerupt, puis dans la fôret du Grand-Orient et là, gagnent la région de Tonnerre et ensuite Moulins en Tonnerois.

Le 16 à 8h30, le 15.2 arrive à Saulieu.

Le 17 est à Moulins et vers 2h00 à la Palisse.

Le 18 à Saint-Flour, le régiment réarmé et habillé de neuf organise la défense de la ville.

Les restes du 2ème bataillon, aux ordres du commandant BAILLY, sont passés par Avallon - Montluçon - Riom - Champeix. Le 20 juin, ils arrêtent un détachement ennemi à Aigueperse. Le 21, ils s'organises dans Coudes.

Le 25 c'est l'Armistice.

Le régiment, regroupé à Coudes ne compte plus que 26 Officiers, 83 Sous-Officiers, 445 Hommes.

Cordialement

Respect ! ...

merci beaucoup pour ces renseignements complémentaires
quelle est votre source ?
Vincent

Bonsoir

voici ma source :





Cordialement

Bonjour à tous, bonjour Alain,

J'allais poser la même question que Vincent, tant l'évocation des journées des 15 et 16 mai me semblait "un tantinet hagiographique"...

Merci pour cette belle et sobre couverture datant donc de 1945.

Cordialement,

Thierry Moné

comme vous dites ce n'est pas une histoire "sainte"
même si le texte est un peu "édulcoré" cela reste de l'information ou une information complémentaire...
donc
merci à AVZ
Vincent

Bonsoir

revoir aussi ici :

https://atf40.1fr1.net/t1634-14eme-di-a-rethel

Cordialement

avz94 a écrit:

Le Général CHANOINE, Cdt la 4ème DLC (?) fait parvenie une lettre de félicitations et de gratitude au 1er bataillon pour son courage et sa belle camaraderie de combat lors des affaires de JONVAL et de BOUILLEMONT.

Bonsoir,

Le général CHANOINE commandait la 5ème DLC.

A mon avis il s'agit des combats de BOUVELLEMONT ( Ardennes) ou 2 compagnie du 152ème ont combattu aux cotés d'un escadron du 15ème régiment de dragons portés.

AVZ 94, si dans votre livre sur le 152ème, vous avez des informations sur ces combats de BOUVELLEMONT, je suis très preneur
( voir https://atf40.1fr1.net/t5592p15-que-sont-devenus-nos-emblemes-pris-par-les-allemands en page 2)
Merci et bon week-end Pascal à tous.

Gérard

Bonsoir

il n'y a rien de plus.

Cordialement

avz94 a écrit:

Bonsoir

il n'y a rien de plus.

Cordialement

Bonsoir,

Dommage.

Merci d'avoir cherché.

Cordialement.

Gérard

Bonjour Messieurs ,

Vous pourrez trouver quelques informations sur le combat de Bouvellemont dans le livre "SEDAN" de Claude Gounelle ,que je n'ai pas près de moi . Si je me souviens bien il parle surtout du 15° R.D.P. . Le J.M.O. du 152 ° R.I. ne s' étend pas beaucoup sur cette affaire si j' ai bonne mémoire ; je vérifierai .

Cordialement

merci pour l'info
Vincent

jacques BRISSART a écrit:

Bonjour Messieurs ,

Vous pourrez trouver quelques informations sur le combat de Bouvellemont dans le livre "SEDAN" de Claude Gounelle ,que je n'ai pas près de moi . Si je me souviens bien il parle surtout du 15° R.D.P. . Le J.M.O. du 152 ° R.I. ne s' étend pas beaucoup sur cette affaire si j' ai bonne mémoire ; je vérifierai .Cordialement

Bonsoir

Merci pour votre message.

Je possède ce livre de Gounelle qui relate bien ces combats du 15 mai.
Il a même "la bonté" de citer le nom de mon grand-père , le capitaine FONTANT.
Si vous avez d'autres informations sur ce combat, rejoignez nous sur https://atf40.1fr1.net/t6354-combat-de-bouvellemont-15-mai-40

Merci et bonne soirée.
Gérard

Bonjour

Sur le 15-2, le témoignage de Roland de Margerie (dans son Journal 1939-1940, Grasset) est très intéressant. Ce diplomate choisit de servir dans le plus décoré des régiments pour faire vraiment la guerre. Or il raconte qu'en décembre 39, quand le régiment eut l'obligation de constituer un groupe franc dans la Sarre aucun soldat ne se porte volontaire. "Il fallait des volontaires parmi les hommes de troupe : il n'y en eut pas et il fallut... désigner des volontaires" (p 50). Il raconte aussi que les mitrailleuses du régiment ne furent réglées qu'en novembre 39. Je passe les pages où il évoque la vie intellectuelle des officiers. Cela donne une fâcheuse impression pour un régiment d'élite.
Cordialement

Bonsoir Messieurs ,
Monsieur de Margerie n'était plus dans les rangs du 152° R.I. au moment du combat à Bouvellemont et sur les cretes pré -ardennaises . Son témoignage concerne la période du début de la guerre et non celle des opérations . Il est probable que l' amalgame de l'échelon A s'étant effectué la cohésion s' est faite .
Je pense qu' on peu faire confiance au Gl de Lattre de Tassigny qui a pris le comandement de la 14° D.I. en février 1940 pour avoir veillé au grain . Quoi qu' il en soit ce régiment n' a semble t il pas démérité en Mai- Juin 1940 . C' est d' ailleurs le Cne Quiche ancien Cdt de la 9/152 que le Gl a appelé pour ses écoles de Salembo et Rouffach .
Cordialement

Bonjour à tous,

J'ai retrouvé dans le carton du 1er Zouaves au SHD le compte rendu du coup de main du Sous Lieutenant CHIGE du 29 au 30 mai 1940 signé du Colonel Betant commandant le 15-2 et reçu par le Colonel Fromentin du 1er RZ.