14e DI à Rethel

bonsoir,
je voudrais connaitre en détail les évenements de la défense de la tête de pont de Rethel pour la division De Lattre
merci de me donner le plus d'éléments possible (infanterie, chars....)
cordialement
vincent

Bonsoir,

14ème DI - Combats de RETHEL

Le 15 mai, vers 23h00, le 3ème Bataillon du 152ème Régiment d'Infanterie prend position aux environs de Rethel. La 10ème Compagnie s'installe à Dionne-Ferme et au pont de Maillery. La 9ème Compagnie au bois de Sunois et à Novy-Chevrières. La 11ème Compagnie reste en réserve à Bertoncourt.
Les sections de la compagnie de mitrailleuses et les canons antichars sont répartis entre les différentes unités. Le dispositif est en place vers 2h30 du matin.
Vers 3h15, l'ordre arrive au commandant JABAN, qui commande le bataillon de se replier sur Rethel et d'assurer la défense de la ville. Le bataillon exécute aussitôt l'ordre. Il arrive à Rethel à 5h30.
La situation est confuse. Les Allemands, précédés d'une masse d'engins blindés, attaquent depuis plusieurs jours sur tout le front. Ils sont en train de foncer sur rethel. ils n'ont plus devant eux que des îlots de résistance épars. Par toutes les routes, nos troupes en retraite, nos convois refluent vers l'Aisne pour passer la rivière.
La 14ème Division est chargée d'arrêter l'ennemi. elle va remplir magnifiquement sa mission.
La 11ème Compagnie s'installe aux lisières nord-est de Rethel. La 9ème Compagnie, renforcée d'un peloton de mitrailleuses, occupe des points d'appui sur la route de Novion-Porcien, au carrefour des cimetières civil et allemand, et dans ce cimetière même.
Une ligne de défense a été organisée au sud du canal des Ardennes. La 10ème Compagnie prend position entre le pont du chemin de fer et le château d'Acy.
Nous sommes le 16 au matin. Pendant toute la matinée le reflux des convois et des unités en retraite continue. Le mouvement cesse complètement à partir de midi.
Un groupe d'éclaireurs de la 9ème Compagnie observe aux environs immédiats de Rethel une trentaine de chars et de nombreux motocyclistes allemands. deux motocyclistes ennemis sont faits prisonniers à la barricade de l'hôpital et à celle du cimetière.
Le groupe des chars d'accompagnement, commandé par le Lieutenant ROBERT collabore étroitement avec l'infanteire. Il détruit de nombreuses voitures allemandes. Vers 21h30 il anéantit un convoi ennemi avec l'aide d'une section de la 11ème Compagnie et participe à la capture d'un officier supérieur allemand, porteur d'ordres importants.
Le 17 mai, la 3ème Compagnie du 31ème Chasseurs à Pied, débarquée dans la nuit, arrive en renfort. Le dispositif de défense est légèrement modifié.
Vers 14h00 une forte attaque allemande se déclenche entre la voie ferrée et les cimetières civil et allemand. Appuyée par l'artillerie et les auto-mitrailleuses, l'attaque commence par progresser. Elle est bientôt stoppée par les feux de nos armes automatiques et par les tirs des chars du Lieutenant ROBERT et des canons antichars.
Entre 16h30 et 18h30 une seconde attaque menée par des engins blindés est à son tour repoussée.
A 19h00, troisième attaque. Celle-ci est menée par l'infanterie à la faveur de la nuit tombante et sous la protection d'une violente préparation d'artillerie. Cette fois l'ennemi pousse l'attaque à fond.
Des crêtes nord et nord-est de Rethel, les chars ennemis canonnent nos positions. Les obus, les torpilles, les balles incendiaires pleuvent sur la ville. A 21h00, le bombardement s'accentue encore. Les allemands lancent à l'assaut leurs colonnes d'infanterie. La 11ème Compagnie resserre son dispositif à la hauteur de la place de l'Hôtel-de-Ville et réussit à arrêter l'ennemi qui s'est infiltré dans le sous-quartier du Centre. La 9ème Compagnie défend les deux cimetières avec acharnement. La fusillade fait rage. L'ennemi fonce en avant, en hurlant. Bientôt il vient au contact. Il pénètre dans le cimetière allemand. La mêlée est générale.
Le cimetière civil, attaqué sur trois faces, est défendu fureieusement. Le combat dure toute la nuit.
Le 18, vers 2h00 du matin, l'attaque commence à faiblir. A 3h45, quand le jour se lève, l'ennemi a reculé. Déployées en tirailleurs, nos troupes réoccupent partout leurs positions. en dépit d'un assaut furieux elles n'ont pas cédé un pouce de terrain. L'attaque a complètement échoué.
La journée du 18 mai est relativement calme. Elle est marquée seulement par quelques bombardements et par la capture d'un certain nombre d'éclaireurs ennemis qui croyant Rethel pris sont tout étonnés d'être faits prisonniers.
Des reconnaissances effectuées par nos éléments légers aux environs révèlent que l'ennemi semble glisser vers l'ouest. L'étreinte allemande autour de Rethel s'est un peu desserrée.
La nuit du 18 au 19 mai est marquée par un bombardement assez violent qui s'accentue dans la matinée.
Le 19, vers 14h00, l'attaque allemande une fois de plus se déclenche. Elle est extrêmement violente. Cette fois les Allemands après une lutte acharnée finissent par s'infiltrer dans les cimetières français et allemand. La défense qui a été renforcée par des éléments du 35ème d'Infanterie est d'une ténacité, d'un acharnement rare.
Les chars d'accompagnement, sous les ordres du Lieutenant ROBERT, collaborent à l'action de l'infanterie avec une audace et une efficacité magnifiques.
Vers 17h00 les Allemands ont réussi à pénétrer dans la ville où se livrent de furieux combats de rue. Le Capitaine QUINCHE, qui dirige la défense de la ville, sous les ordres du commandant JABAN qui commande la tête de pont, multiplie les contre_attaque et anime la résistance.
La 6ème Compagnie du 35ème d'Infanterie dont les éléments se sont maintenus dans le cimetière allemand est presque complètement encerclée. Elle réussit à se dégager et à regagner le carrefour de l'hôtel de ville, pour se replier ensuite vers la place du Marché.
Mais la résistance devient difficile. L'ennemi a été arrêté quatre jours devant Rethel. Ce temps d'arrêt a permis d'organiser la résistance de l'autre côté de l'Aisne. Le Commandant JABAN donne aux troupes l'ordre de repasser le canal des Ardennes. L'ordre est exécuté. L'ennemi occupe la ville.
Le 20 mai nos troupe occupent la rive sud du canal. Au petit jour le bombardement ennemi s'accentue. Vers 6h00 du matin des éléments allemands parviennent à passer sur la rive sud du canal en utilisant ce qui reste du pont et y prennent pied.
Une contre-attaque d'éléments de la 3ème compagnie du 31ème Chasseurs à pied arrête leur progression. Le combat dure toute la journée. En fin de journée l'ennemi bat en retraite et repasse le canal. il n'attaque plus et se contente de s'organiser défensivement sur la rive nord.
La tête de pont de Rethel a été défendue pendant quatre jours. Le passage du canal reste interdit à l'ennemi. La 14ème Division a brillamment rempli sa mission. Elle a stoppé l'avanceallemande dans son secteur et contraint l'adversaire à adopter la défensive.

Cordialement

merci beaucoup pour ce récit détaillé
vous parlez de chars... ce sont des B récupérés et réquisitionnés par De Lattre ?
cordialement
vincent

Bonjour à tous,

Des éléments précurseurs du 152 RI étaient, je crois, déjà en place dans la nuit du 14 au 15 mai et ont participé aux dures opérations du 15 mai 1940. On parle aussi d'une batterie de 75 mm de la 14e DI de de Lattre, qui tirait vers midi le 15 mai sur le village de La Horgne en pensant que ce dernier avait été évacué par les Français et que les Allemands l'occupaient.

"On" raconte aussi qu'un officier étant intervenu auprès du commandant de batterie pour qu'il cesse immédiatement le tir fratricide, aurait répondu qu'il n'arrêterait son tir que sur ordre écrit de son colonel...

L'un de vous en saurait-il plus sur ces événements ?

Merci pour tout complément,

Thierry Moné

bonjour,
le 152ème RI (15/2) est basé à Colmar....
je vous donne l'adresse : 2, rue des Belges 68000 Colmar tel :03 89 21 89 99 ils ont peut être dans leurs archives quelque chose qui vous fera avancer...
cordialement
vincent
NB : "pour les Belges y'en a plus, pour les Belges y'en a plus, ce sont des tireurs au cul"
j'ai pas pu m'empêcher de mettre une connerie....(qui concerne la légion qui était au contact à Réthel aussi)
vincent

Bonsoir
A l'occasion d'une recherche sur les combats de Rethel, je découvre que Carlos Téolindo Javier de Funès, né en 1908, frère de Louis de Funès, est décédé au combat le 20 mai 1940 près du tunnel de Sault-les Rethel (tunnel de Tagnon ?). Il était servant de FM au 152ème RI et repose au cimetière militaire de Rethel auprès des soldats de 14/18 ... Son frère se rendait régulièrement dans les Ardennes ...
Cordialement !

Ce sujet est particulièrement interressant pour moi qui suis à la recherche du parcours militaire de mon père qui a été blessé à Rethel et qui faisait partis du 35ème RI.Par contre mes recherches m'ont appris qu'il faisait probablement partie de la Compagnie Hors Rang du régiment.Auriez vous quelque chose sur son devenir au sein des combats.

Bonjour Alain 2974 !

Je suis désolé ; je n'ai pas de réponse à votre question ... Ma recherche sur Rethel était ponctuelle ...Mais le 35ème est un régiment qui m'est cher ... Si je trouve par la suite des éléments de réponse, je ne manquerai pas de vous en faire part ...
Bien cordialement !

D'avance merci,je vais faire un courrier à l'officier traditions du 35ème RI pour en savoir plus sur le parcours du régiment en 1939-1940,car,sur le site du régiment les infos sont bien minces.

Bonsoir
Mon grand père a servi au 31e BCP 3e DBCP, a participé à la bataille de Rethel et a été fais prisonnier le 12 Juin 1940 au camp de Mourmelon (Marne ). Auriez vous des renseignements sur la 2e compagnie du 31e BCP lors de la bataille de Rethel. La 1er compagnie a tout de suite été engagé à Faissault le 14 mai. Mais concernant les autres compagnies je ne dispose pas d'éléments clairs.
Cordialement