Le contre-torpilleur Chacal

Bonjour à tous,

Je reviens sur l'ouvrage consacré au peintre de la Marine Etienne Blandin.

Patrick Blandin (fils du peintre) et Jérôme Loyer (petit-fils du peintre), Etienne Blandin peintre de la Marine, Editions des Tilleuls, 2019, 392 p.

Voici l'extrait consacré à la fin du Chacal, rapporté par le lieutenant de vaisseau Réné Marie Georgelin.






Cordialement,

Bonjour,

Un lien qui contient "un" rôle d'équipage du Chacal et un témoignage déjà relaté :

Association ALAMER http://alamer.fr - V418.0 @06:32:41

Dans cette relation, on note les indications suivantes relatives à l'engagement du Chacal depuis la terre :
"Pendant ce temps les batteries allemandes, d'ailleurs de petit calibre, qui étaient déjà installées le long de la côte, d'Alprech à la Pointe-aux-oies, tiraient sur nous."

Cordialement,

Bonjour,

La fiche de René Marie Georgelin (1907-1989), ancien de l'Ecole Navale :

Ecole Navale / Espace tradition / Officiers célèbres (free.fr)

Citation à l'ordre de l'Armée de Mer (palme) du lieutenant de vaisseau Georgelin du contre-torpilleur Chacal : "Le 23 mai 1940, a dirigé un tir efficace contre les colonnes allemandes. Le 24 mai, bien que grièvement blessé, a continué à assurer son service et a coopéré à diriger l'évacuation du bâtiment. A quitté le bord avec le dernier échelon."

Cordialement,

Thierry Moné a écrit:

Bonjour à tous, 

Dans l'ouvrage consacré au peintre de la Marine Etienne Blandin, j'ai remarqué deux œuvres de l'artiste qui montrent des contre-torpilleurs (dont le Chacal) arborant des pavillons au-dessus de la passerelle (voir ci-après). 

Je me demandais si ces pavillons indiquaient un ordre ou un code particulier à la Marine : R 14 sur le Jaguar et R 13 sur le Chacal. S'il s'agissait du numéro de coque, faudrait-il en conclure que le Chacal arborait un R 23 par mer agitée en mai 1940 ? Ou bien, s'agissait-il d'un code préétabli pour une mission particulière ?

Qu'en pensent les spécialistes ?



Cordialement,

Bonjour,

Après agrandissement de la gouache du Chacal de juillet 1940 d'Etienne Blandin (qui montre 5 affûts de 130 mm au lieu de quatre car il ne devait pas être au courant des dernières modifications), je me suis aperçu qu'un troisième pavillon était en préparation à la timonerie du Chacal : le pavillon "3R" qui répète le troisième signe envoyé. Du coup, on aurait le pavillon Roméo qui indique un signal de procédure, suivi dudit signal 1-3-3. Ce qui ne me dit pas à quoi correspondait "133" dans les procédures... 





Cordialement,

Bonjour,

Trouvé sur un forum... russe ! Billet rédigé par un Allemand de Dusseldorf (si j'ai bien compris).

Афанасьев, Григорий (borda.ru)

Extrait de l’ouvrage du Commandant Maurice GUIERRE »Marine-Dunkerque" Deuxième partie, chapitre VI, p. 188-190.
22 Mai 1940
Chapitre VI
de Charybde en Scylla
Le double drame de Gris-Nez…

Comment n’eussent-ils pas tendu vers le promontoire de Gris-Nez des regards chargés d’espoir, les rescapés du contre-torpilleur "Chacal" qui, d’une part crevé par les bombes d’avions ennemis et l’avant en flammes, d’autre part encadré par les salves des batteries allemandes, allait, d’un instant à l’autre sombrer dans le gouffre d’eau, d’acier et de feu ?
Le Commandant, le Capitaine de frégate Estienne, grièvement blessé à son poste, avait ordonné l’évacuation du navire; près de lui, le second-maitre timonier Cabon, un bras arraché, n’en avait pas moins continué son service.
Une salve l’ayant jeté bas, Estienne, étourdi, aveuglé par le sang, s’était laissé glisser sur la teugue; tombé à l’eau, il avait été soutenu par des marins pendant deux ou trois heures, avant d’être hissé sur le chalutier "Messidor", accouru sur les lieux en même temps que l’aviso "Arras" qui avait pu sauver 27 hommes avant que le tir ennemi ne l’obligeât à s’éloigner.
Restaient à bord, sur l’arrière, 26 hommes et officiers.
Il s’agissait de faire vite, car sur l’avant en flammes, les soutes à munitions n’avaient pu être noyées.
Le lieutenant de vaisseau Bourély, officier en second, commande maintenant. Près de lui, le lieutenant de vaisseau Georgelin, officier canonnier, auquel un éclat a ouvert le bras jusqu’à l’os, les enseignes Basseras, Afanatieff, les ingénieurs mécaniciens Crevelier, et Audemard, tous deux durement touchés, le commissaire Descombes, blessé aussi.
Un état-major qui a sévèrement "écopé" mais qui garde tout l’allant nécessaire pour sauver un équipage qui, lui non plus, n’a pas été épargné, et n’en a pas moins conservé un magnifique moral.
Plus rien à faire pour le bateau, mais il faut à tout prix conduire à terre les rescapés.
- Amenez le youyou, Basseras ?
C’est vite fait.
- Georgelin, embarque avec trois hommes valides et le plus possible de blessés.
Les plus touchés d’entre eux sont étendus avec précaution au milieu du youyou; les autres suivent; l’embarcation est pleine à couler bas; jamais youyou ne reçut pareille charge de douleur humaine.
Fort heureusement, l’enseigne de vaisseau Afanatieff s’est employé à confectionner un radeau avec des bidons et des planches.
Le reste de l’équipage, conduit par le lieutenant de vaisseau Georgelin, vient y chercher une chance indécise de salut.
- Poussez, poussez youyou, remorquez-nous l
Déjà les munitions sautent dans le parc avant du "Chacal" en flammes.
L’aviso "Arras" aperçoit les sinistrés, fait route vers eux, mais est refoulé par le tir des batteries allemandes.
Il ne reste plus au youyou et au radeau qu’à faire toute sur la côte qui dessine dans la brume matinale son ruban d’espoir.
Il y a sept milles à parcourir; en propulsant avec deux avirons et toutes les mains valides, utilisant le courant, les naufragés mettront six heures pour arriver à l’anse du Crapoulet; cinq d’entre eux (dont l’enseigne de vaisseau Afanatieff) saisis par le froid, paralysés par la fatigue, ont disparu au cours de la traversée.

Cordialement,

Bonjour,

"Bombardé et incendié en 1940, l'épave du Chacal servira de cible d'entrainement pour les canons installé par les soldats allemands au Fort d'Ambleteuse".

Bonsoir Thierry,

Au sujet du signal battant à la vergue du Chacal, à condition que ce soit un signal relevant du Code International des Signaux et non pas un code tactique propre à la Marine en 1939, je vous donne une piste pour l'expliciter.
La Bibliothèque Sainte Geneviève, à côté du Panthéon, a dans ses collections le "Code International des Signaux - Editions 1935". Je l'avais rapidement parcouru en 1975.
Donc, si vous êtes parisien ou proche de Paris et si la dite bibliothèque est accessible dans les circonstances actuelles, vous pourriez avoir une réponse à votre question sur la signification de ce signal en admettant bien sûr que le dit signal ne soit pas un signal tactique.
Cordialement
Alain

Capu Rossu a écrit:

Bonsoir Thierry,

Au sujet du signal battant à la vergue du Chacal, à condition que ce soit un signal relevant du Code International des Signaux et non pas un code tactique propre à la Marine en 1939, je vous donne une piste pour l'expliciter.
La Bibliothèque Sainte Geneviève, à côté du Panthéon, a dans ses collections le "Code International des Signaux - Editions 1935". Je l'avais rapidement parcouru en 1975.
Donc, si vous êtes parisien ou proche de Paris et si la dite bibliothèque est accessible dans les circonstances actuelles, vous pourriez avoir une réponse à votre question sur la signification de ce signal en admettant bien sûr que le dit signal ne soit pas un signal tactique.
Cordialement
Alain

Bonsoir Alain,

Tant que je ne suis pas vacciné, je limite mes déplacements dans Paris et hors de Paris... Vous êtes dans la même catégorie que moi, celle que l'on surnomme à présent le "trou dans la raquette" (les 65-74 ans). C'est pour la même raison que je ne vais pas non plus au Shd de Vincennes. A mon sens, l'Histoire peut attendre un peu... 

Mais comme j'ai quelques marins et spécialistes de la Marine dans mes connaissances, je vais tout simplement... leur poser la question par mail !

A mon avis, eu égard à ses nombreux embarquements sur le Chacal, Etienne Blandin a probablement reproduit un "signal" qu'il avait vu employer à bord.

Cordialement,

Thierry Moné a écrit:

Bonjour,

Après agrandissement de la gouache du Chacal de juillet 1940 d'Etienne Blandin (qui montre 5 affûts de 130 mm au lieu de quatre car il ne devait pas être au courant des dernières modifications), je me suis aperçu qu'un troisième pavillon était en préparation à la timonerie du Chacal : le pavillon "3R" qui répète le troisième signe envoyé. Du coup, on aurait le pavillon Roméo qui indique un signal de procédure, suivi dudit signal 1-3-3. Ce qui ne me dit pas à quoi correspondait "133" dans les procédures... 

Bonjour,

attention, le troisième substitut ne va pas être envoyé sur la même drisse, donc il ne fait pas partie de la signification des pavillons en l'air. D'ailleurs, tous les pavillons d'une même drisse sont envoyés simultanément autant que je sache.

D'un autre côté, c'est étrange de voir un substitut en tête de drisse...

Bonjour DMZ,

Excellentes remarques ! J'avoue ne pas avoir vu que la la drisse était différente...

Cordialement,

Bonsoir,

Aquarelle terminée... 
20 x 56 cm



Cordialement,

Superbe, comme d'habitude. Très belle aquarelle. Ah, il n'y a pas à dire,en ces temps-là, les bâtiments de la Royale "avaient de la gueule" !

Frédéric

Ce qui m'émerveille toujours c'est la vitesse...frôler les 40 noeuds,c'est pratiquement parvenir à 70 km/heure avec de telles masses.......c'était du sport......

Capu Rossu a écrit:

Bonsoir Thierry,

Au sujet du signal battant à la vergue du Chacal, à condition que ce soit un signal relevant du Code International des Signaux et non pas un code tactique propre à la Marine en 1939, je vous donne une piste pour l'expliciter.
La Bibliothèque Sainte Geneviève, à côté du Panthéon, a dans ses collections le "Code International des Signaux - Editions 1935". Je l'avais rapidement parcouru en 1975.
Donc, si vous êtes parisien ou proche de Paris et si la dite bibliothèque est accessible dans les circonstances actuelles, vous pourriez avoir une réponse à votre question sur la signification de ce signal en admettant bien sûr que le dit signal ne soit pas un signal tactique.
Cordialement
Alain

Bonjour à tous, bonjour Alain,

Comme je l'avais annoncé plus haut, j'ai envoyé un courriel à différents "spécialistes" (historiens et hommes du métier) de la Marine. Ce courriel a en outre été transféré par le Shd à d'autres spécialistes inconnus de moi. Tout ce petit monde s'est mis au travail et s'est penché sur les pavillons du Chacal. J'ai reçu hier soir différentes réponses... mais aucune ne donne la solution. J'aurai peut-être d'autres communications dans les jours à venir.

En attendant, j'ai poursuivi mes recherches et en suis arrivé au même point que vous : le Code international des signaux de 1931 (1931 International Code of Signals, ICS).
International Code of Signals - Wikipedia
Il semble que ce Code international des signaux a été publié en français en 1933 et qu'il a fait l'objet de plusieurs rééditions. C'est un gros ouvrage de plus de 700 pages (édition française). Je devrais pouvoir le consulter dans quelques jours.

A mon avis, ce code est celui qui était utilisé en 1939-1940, ce qui n'empêchait pas d'utiliser un "code codé" (un chiffre) à des fins militaires. Par définition, ces procédures chiffrées étaient sans doute très changeantes et détruites après leur période de validité. En l'occurrence, on pourrait imaginer le pavillon Romeo comme début de message (signal de procédure, signal également utilisé seul pour faire l'aperçu (1) du message d'un autre navire). Les deux pavillons suivants ("1" et "3") indiquent :
- soit un code non chiffré, indiqué dans le Code de 1931 (d'après un extrait du code en anglais on lirait alors une distance en milles nautiques, en l'occurrence 13 NM soit 24 km) ;
- soit un code militaire particulier chiffré (par exemple, 13 = alerte aérienne !)

Wait & "sea" !

Cordialement,

(1) "Aperçu" : j'ai bien reçu, j'ai bien compris, je suis en mesure d'exécuter.

Bonjour Thierry,

Je voudrais pas jouer les pessimistes mais je pense qu'on est en présence d'un signal "tactique" et non pas du signal conventionnel de l'ICS.
Je m'explique, le signal conventionnel donnant la distance est souvent pour ne pas dire toujours associé à un ou deux autres (hissés d'autres drisses) donnant d'autre' informations : bâtiment en difficulté, amer particulier (phare, sémaphore, entrée de port), la position du gros de l'escadre et le gisement de cette information donnée par le chef de file et par rapport à la position du groupe de bâtiments.
Dans le cas de l'ICS, on a en principe trois indications : nature de "l'objet" de la communication, son gisement et la distance.

@+
Alain

Bonjour à tous, bonjour Alain,

Je vais demeurer optimiste... 

Dans les cadre de ces recherches, la Sabretache me recommande de contacter le capitaine de frégate et écrivain Jean-Michel Roche. Je n'arrive pas à trouver un point de contact rapide. Un membre du forum le connaît peut-être... Si c'était le cas, merci de bien vouloir me contacter par la MP !

Cordialement,

Suite...

C'est bon, j'ai à présent une adresse mail pour le capitaine de frégate Roche ! Le courriel est parti... 

Cordialement,

Bonjour à tous, 

Mettant un peu d'ordre dans mes affaires et dans mes archives, je me suis dit que le sextant et les diverses aquarelles et autre médaille relatifs au Chacal pourraient peut-être intéresser un musée, une école ou un bâtiment...

Quelqu'un aurait-il une idée à ce sujet ? Le fort de la Crèche ne fait plus partie des possibles, son président ne m'ayant pas contacté alors que je lui ai fait passer mes coordonnées via l'un de ses guides bénévoles... no comment !

Cordialement,

Bonjour Thierry,

Deux possibilités :

- 1) Musée de la Marine à Chaillot

- 2) Ecole Navale à Lanveoc Poulmic puisque cette institution a, pour les besoins de l'enseignement, une véritable "ménagerie" dont le Chacal.

Cordialement
Alain

Capu Rossu a écrit:

Bonjour Thierry,

Deux possibilités :

- 1) Musée de la Marine à Chaillot

- 2) Ecole Navale à Lanveoc Poulmic puisque cette institution a, pour les besoins de l'enseignement, une véritable "ménagerie" dont le Chacal.

Cordialement
Alain

Bonjour Alain, 

La première solution me semble peu probable au vu des nouvelles orientations (mais je leur ai envoyé un message, à toutes fins utiles...). Par contre, la seconde proposition est tentante, même si je pense ne connaître personne sur place ; leur espace traditions est assez dissuasif !

Cordialement,
Thierry

Bonjour Alain, 

Les deux ont ma proposition depuis queques jours... wait & "sea" !

Cordialement,

Bonjour Thierry,

Croisons les doigts, croisons les doigts et attendons une renverse de vent pour que le courrier progresse dans les couloirs.

Cordialement
Alain

Bonjour à tous, bonjour Alain, 

Après être passé par un maître de conférences de l'Ecole Navale, j'ai été mis en relation avec l'officier en charge du patrimoine historique... Il se trouve que le CT Chacal était affecté à l'Ecole Navale avant-guerre. Les souvenirs auraient donc logiquement leur place au musée de l'Ecole. On attend à présent la décision des "autorités".

Bien cordialement,

Bonsoir Thierry,

Bonne nouvelle !

En effet, dès le 01/08/1935, les Chacal et Léopard sont détachés auprès de l'Ecole Navale, ainsi que quelques avisos survivants de constructions de 14/18, pour assurer les corvettes selon les besoins de l'instruction.
Le Jaguar ne les rejoint que le 01/08/1938 car placé hors rang il porte à plusieurs reprises la marque du contre-amiral commandant la 1ère Flottille de Torpilleurs rebaptisée par la suite 2ème Flottille.
Ce détachement cessera à la mobilisation quand le 2ème DCT (Jaguar - Léopard - Chacal) sera mise aux ordres d' l'Amiral Ouest, amiral de Laborde

Cordialement
Alain

Bonjour à tous, 

Après plus de deux mois d'attente, le Musée national de la Marine m'a contacté au sujet de ma proposition de don des souvenirs du Chacal, en me demandant des détails pour une éventuelle présentation au comité d'acquisition...

Dans l'intervalle, l'Ecole navale de Brest m'avait fait part de son intérêt et la rédaction d'une convention de don est en cours. Les pièces devraient quitter l'Irlande pour Brest la semaine prochaine.

Cordialement,