Créer une masse de maneuvre en réserve, oui mais comment?

Bonjour à tous,

J'ai eu l'idée de faire ce sujet en lisant l'article Le rôle de l' « hypothèse Suisse » dans la défaite de 1940 ou comment une simple possibilité théorique a pu affecter la réalité de Philippe Garaud (lien: https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2008-2-page-59.htm). L'auteur note en particulier que l'hypothèse suisse a fixé des forces non négligeables, de 10 à 13 divisions, qui auraient pu être plus utiles ailleurs.

On se souvient aussi de l'hypothèse uchronique récurrente de ne pas envoyer la 7ème Armée en Hollande pour "avoir une réserve au niveau de Reims pour empêcher la percée allemande. J'ai également lu dans La préparation du raid de la 7ème armée vers Breda (lien: http://www.institut-strategie.fr/RIHM_81_TANGUY_2.html) que Gamelin n'avait pas pu convaincre Prételat de lui céder des unités du GA2 pour constituer des réserves.

Nous avons donc là 3 sources potentielles de forces en réserve au Nord-Est, l'armée des Alpes (ou tout du moins une partie), la 7ème Armée et le GA2 (une partie là encore).

Je souhaite donc poser la question aux personnes mieux informées sur ce forum: Dans quelle mesure était-il possible de constituer des réserves à partir de ces sources , et est-ce que la masse formée serait suffisante pour augmenter significativement les chances d'une victoire française en 1940?

Le document sur le raid de la 7ème armée me laisse plutôt penser qu'il n'y avait en réalité que l'organe de commandement à Reims en 1939, et que plus tard les forces rattachées à Giraud étaient éparpillées un peu partout au Nord, et qu'avant le plan Breda l'intention était de lui faire jouer un rôle mineur avec le GA1 lors de la marche vers la Dyle, mais en aucun cas de le laisser en défensive pour protéger le secteur de Sedan. Même sans plan Dyle-Breda, on est donc loin d'une vraie réserve.

Quand au GA2, l'opposition de Prételat à la diminution de ses forces ou de sa dotation en équipement était-elle légitime, ou y avait-il une marge suffisante dans son secteur pour lui prélever des moyens?

Pour ce qui est de l'hypothèse suisse, il faudrait que le commandement estime qu'elle soit suffisamment improbable pour prélever des unités pour le Nord-Est. Est-ce que c'est faisable compte-tenu de l'incertitude des renseignements sur le lieu d'une attaque allemande?

Admin Nombre de messages : 9112 Date d'inscription : 21/11/2006

Bonsoir,

Sur l'hypothèse Suisse : les unités de l'armée des Alpes ne sont pas utilisables, sauf à ouvrir la porte à Mussolini. Dans les quelques unités qui sont en ligne face à la Suisse, qui ne se sont ni des unités de forteresse, ni de série B inutiles pour constituer une réserve dans un premier temps, il doit y avoir la 27e DI et la 13e DI. Il reste donc les divisions du Lot Alpes, 3 de mémoire, réserve du généralissime, qu'il a mises à disposition du front nord-est dès que Georges en a fait la demande. On peut évidemment imaginer que des DI de série B soient déplacées pour relever des DI de série A là où l'on sait que les allemands n'ont pas attaqué...

Pour ce qui est de la VIIe armée, effectivement, tant qu'elle n'est pas activée, c'est un organe de commandement qui coordonne probablement le ravitaillement de certaines divisions proches, mais ce n'est pas une force groupée, chapeautant des CA, prête à entrer en action avec les divisions qui lui ont été affectées dès lors qu'elle a été impliquée dans la manoeuvre Dyle - Breda.

Pour Prételat, oui il y avait possibilité de prélever des divisions, ce qui n'est pas normal est que Gamelin prétende qu'il n'a pas pu convaincre Prételat de lui redonner des DI, alors que Prételat lui était subordonné, et qu'il était donc en position de l'ordonner.

Cela dit, il y avait des réserves... derrière le GA1 et derrière le GA2. Pour qu'elles agissent plus vite, il aurait fallu, soit qu'elles soient alertées plus rapidement, ce qui suppose que l'on ait compris plus vite la manoeuvre allemande, soit qu'elles soient prépositionnées, ce qui suppose que l'on ait prévu la manoeuvre allemande... A mon sens, le problème n'est pas la quantité de réserves, mais leur mobilité et surtout le rythme des opérations.

Cordialement,
DH

dhouliez a écrit:: Bonsoir,

Sur l'hypothèse Suisse : les unités de l'armée des Alpes ne sont pas utilisables, sauf à ouvrir la porte à Mussolini. Dans les quelques unités qui sont en ligne face à la Suisse, qui ne se sont ni des unités de forteresse, ni de série B inutiles pour constituer une réserve dans un premier temps, il doit y avoir la 27e DI et la 13e DI. Il reste donc les divisions du Lot Alpes, 3 de mémoire, réserve du généralissime, qu'il a mises à disposition du front nord-est dès que Georges en a fait la demande. On peut évidemment imaginer que des DI de série B soient déplacées pour relever des DI de série A là où l'on sait que les allemands n'ont pas attaqué...

Pour ce qui est de la VIIe armée, effectivement, tant qu'elle n'est pas activée, c'est un organe de commandement qui coordonne probablement le ravitaillement de certaines divisions proches, mais ce n'est pas une force groupée, chapeautant des CA, prête à entrer en action avec les divisions qui lui ont été affectées dès lors qu'elle a été impliquée dans la manoeuvre Dyle - Breda.

Pour Prételat, oui il y avait possibilité de prélever des divisions, ce qui n'est pas normal est que Gamelin prétende qu'il n'a pas pu convaincre Prételat de lui redonner des DI, alors que Prételat lui était subordonné, et qu'il était donc en position de l'ordonner.

Cela dit, il y avait des réserves... derrière le GA1 et derrière le GA2. Pour qu'elles agissent plus vite, il aurait fallu, soit qu'elles soient alertées plus rapidement, ce qui suppose que l'on ait compris plus vite la manoeuvre allemande, soit qu'elles soient prépositionnées, ce qui suppose que l'on ait prévu la manoeuvre allemande... A mon sens, le problème n'est pas la quantité de réserves, mais leur mobilité et surtout le rythme des opérations.

Cordialement,
DH

Bonsoir,

Merci pour ta réponse, donc c'est plutôt du côté de la mobilité des réserves (ou de l'efficacité des troupes immédiatement en place dans les Ardennes et près de Sedan pour retarder les Allemands) qu'il faut chercher. Donc entrainement, commandement et communications.

Pour l'histoire de Gamelin et Prételat, peut-être qu'en réalité Gamelin était comme d'habitude assez vague et que contrairement à ce qui était dit il n'a pas exigé des unités du GA2 mais a seulement suggéré l'idée avant de rapidement passer à autre chose?

Admin Nombre de messages : 9112 Date d'inscription : 21/11/2006

Bonsoir,

Il n'a certainement pas exigé... la question serait plutôt de savoir si il a même demandé...

Cordialement,
DH

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