La belle carrière de la mitrailleuse de 7,5 mm MAC Mle 1931 dite "Reibel"

Fantassin a écrit:

Bonjour
Pour information, le tir "au jugé" à partir de blindé se nomme TSO, pour "traceur/traçante sur objectif". Le tireur amène son tir sur l'objectif grâce au panachage BO/BT un peu comme il le ferait avec un tuyau d'arrosage...

Bonjour à tous,
Bonjour Fantassin, 

Je confirme que le tir du pilote et du pilote-inverseur s'éffectuait à courte ou très courte distance au jugé, grâce à la présence des traçantes. Si je me souviens bien on recommandait de tirer court, puis de relever un poil le canon de la MAC 31.

Par contre, sauf erreur de ma part, le tir TSO consiste, lorsque l'on tire au canon avec une lunette, à visualiser et à garder en mémoire l'emplacement du traceur sur le réticule de la lunette au moment où le traceur passe dans le plan vertical de l'objectif fixe, puis de déplacer cet emplacement (devenu imaginaire) sur l'objectif. Et quand on a bien effectué cette manip... le coup suivant est au but !

Le règlement explique sans doute mieux que moi le tir TSO (traceur sur objectif) mais c'est l'esprit...

Cordialement,

Re - Bonjour à tous, 

(Parce qu'elle le vaut bien !) 


Je reviens donc sur - l'éventuel - emploi de la mitrailleuse Mle 1931 comme mitrailleuse d'infanterie. On retient que la cadence est lente et que les boites-chargeur lourdes sont donc difficilement transportables...... Dans la majeure partie de son emploi, on va résoudre l'inconvénient de la cadence de tir par un emploi en jumelage , c'est ce qui se passe dans la fortification (où la mitrailleuse est exclusivement employées ainsi). Ce qui permet par ailleurs de résoudre aussi la problématique du réchauffement un limitant l'emploi alterné (sauf le cas particulier de tir de barrage) ..... la solution ne peut être retenue pour un blindé que l'on évite d'alourdir...... Que dire pour un usage infanterie ?!

Toujours en 1936 et ce n'est pas un hasard; il est envisagé une version "mobile". Si les photos sont parfaitement connues , il est toujours utile de lire le texte qui les accompagne ..

































Et bien entendu, pour finir je  ne résiste pas à montrer différentes versions rassemblées .....

la mitrailleuse de 7,5 Mle  1931  C1 - coté gauche - rayures au pas de de 270 ( cartouches à balle légère )  - chargeur série F - 8 encoches - poignée cuir renforcée



Marquage ....avec au dessus un martelage incongru 



Et malheureusement sur le bloc arrière un Waffenamt au "corbeau à roulette" marquant la destinée de l'arme après 1940 ... 




La mitrailleuse de 7,5 Mle 1931 type F - Coté droit - sur son jumelage sous casemate - rayures au pas de de 235 - cartouches à balles légère et lourde - faut-il changer la lunette 



Et bien que dépassant le cadre de notre période de prédilection 

La mitrailleuse de 7,5 Mle 1931 Type A1 - sur trépied Mle 1945 - A noter les organes de visée spécifiques - le raccourcissement de la poignée pistolet - rayure au pas de 270 - crosse épaulière qui n'allège certainement pas l'arme - la boite chargeur à poignée aluminium  



A ses pieds la machine  à garnir après 1940 (seule changement c'est la nature de la plaque de précaution en aluminium qui permet de différencier les machines)



Pour finir, l'ultime version et malheureusement en trop petit nombre ...... La mitrailleuse de 7,5 Mle 1931 Type A2  (1948) à chargeur plat de 35 cps sur Affût M2 US Modifié - on peut noter les efforts d'allègement de l'arme.....



 Bien cordialement
 Eric


                                                                                                                                                                  .../....  à suivre avec une variante peu connue ....

Thierry Moné a écrit:

Fantassin a écrit:

Bonjour
Pour information, le tir "au jugé" à partir de blindé se nomme TSO, pour "traceur/traçante sur objectif". Le tireur amène son tir sur l'objectif grâce au panachage BO/BT un peu comme il le ferait avec un tuyau d'arrosage...

Bonjour à tous,
Bonjour Fantassin, 

Je confirme que le tir du pilote et du pilote-inverseur s'éffectuait à courte ou très courte distance au jugé, grâce à la présence des traçantes. Si je me souviens bien on recommandait de tirer court, puis de relever un poil le canon de la MAC 31.

Par contre, sauf erreur de ma part, le tir TSO consiste, lorsque l'on tire au canon avec une lunette, à visualiser et à garder en mémoire l'emplacement du traceur sur le réticule de la lunette au moment où le traceur passe dans le plan vertical de l'objectif fixe, puis de déplacer cet emplacement (devenu imaginaire) sur l'objectif. Et quand on a bien effectué cette manip... le coup suivant est au but !

Le règlement explique sans doute mieux que moi le tir TSO (traceur sur objectif) mais c'est l'esprit...

Cordialement,

Bonjour M. Moné,

Je pense que nous voyons là la différence selon les armes d'origine. Le TSO du cavalier qui tire un obus à la fois est différent de celui du fantassin mecanisé tirant en rafale, à la mitrailleuse ou au canon mitrailleur de 20 ou 25 mm selon les époques concernées.

Cordialement 

F

Je ne crois pas que l'arme d'origine y soit pour quelque chose puisque chef de peloton d'AMX 30 B j'avais des canons mitrailleurs de 20 mm en coaxiale...

Ce que je voulais souligner, c'est qu'à mon sens le tir TSO ne se conçoit qu'avec l'emploi d'une lunette de tir. Or, dans le cas des pilotes et pilotes-inverseurs de l'EBR, point de lunette...

Cordialement,

Fantassin : a écrit:

Bonjour
Pour information, le tir "au jugé" à partir de blindé se nomme TSO, pour "traceur/traçante sur objectif". Le tireur amène son tir sur l'objectif grâce au panachage BO/BT un peu comme il le ferait avec un tuyau d'arrosage...

Existe t'il une raison officielle à la défiance française vis à vis de l'alimentation des armes collectives par bandes entre 1900 et 1952 ?

Cordialement

F

Bonjour Fantassin, 

    Oui, il existe une défiance française vis à vis de l'alimentation par bandes des armes collectives de 1900 à avant 1940 notamment pour l'infanterie..... c'est un problème purement économique (avec un impact sur la logistique) il faut limiter le gaspillage des munitions ! Par ailleurs, la très mauvaises expérience de la bande textile de 300 coups à la mitrailleuse de 8mm Mle 1907 particulièrement sensible aux intempéries (elle se déformait une fois imbibée d'eau ) a condamné son développement. Cependant très tôt, à partir de 1915, les bandes à maillons détachables sont usitées en aviation dans les calibres 8mm (1915), 7,7 mm (1920) et 7,5 mm (1933). Ne pas oublier que nous avions la bande articulée mais qui avait ses limites de volume/poids (plaquettes de 3 cps pour l'Armée de terre  et plaquettes individuelles pour l'Armée de l'Air).
    Quand à un éventuel tir TSO en 1940, il faut l'oublier dans l'armée de terre car le panachage des munitions en chargeurs voire en bandes est proscrit à cette période. Et pourtant le panachage est de règle, à la même période dans l'armée de l'air notamment en balles lumineuses (traçantes) et perforantes ....... additionnées de balles incendiaires (1935).  J'écarte les trop rares cartouches à balle incendiaire de 8 mm utilisaient contre les ballons et aéroplanes, la fabrication étant toujours restée marginale.

Bien cordialement  
Eric

Bonsoir,

Au sujet de la dotation de "machines à grailler", j'ai posé la question à un ancien subordonné de peloton EBR de mon escadron de Spire :

' [...] pour ce qui est de la machine à grailler il me semble qu'il y avait une par engin plus un tasseau en bois avec la clé (stockée dans un des coffres latéraux). 13 ou 15 chargeurs par voiture EBR, 10 MAC 31 par peloton ! impensable aujourd'hui !"


Cordialement,

Thierry Moné a écrit:

Le Four à Chaux, effectivement ! 

L'initiative du don était celle de mon adjoint d'escadron, le capitaine Coeurdacier.

TM

Je rectifie une erreur car j'ai eu deux capitaines adjoints à Spire... L'initiative était celle du capitaine Bouzigues, le mordu de la ligne Maginot...

TM

Eric Klamerek a écrit:

Fantassin : a écrit:

Bonjour
Pour information, le tir "au jugé" à partir de blindé se nomme TSO, pour "traceur/traçante sur objectif". Le tireur amène son tir sur l'objectif grâce au panachage BO/BT un peu comme il le ferait avec un tuyau d'arrosage...

Existe t'il une raison officielle à la défiance française vis à vis de l'alimentation des armes collectives par bandes entre 1900 et 1952 ?

Cordialement

F

Bonjour Fantassin, 

    Oui, il existe une défiance française vis à vis de l'alimentation par bandes des armes collectives de 1900 à avant 1940 notamment pour l'infanterie..... c'est un problème purement économique (avec un impact sur la logistique) il faut limiter le gaspillage des munitions ! Par ailleurs, la très mauvaises expérience de la bande textile de 300 coups à la mitrailleuse de 8mm Mle 1907 particulièrement sensible aux intempéries (elle se déformait une fois imbibée d'eau ) a condamné son développement. Cependant très tôt, à partir de 1915, les bandes à maillons détachables sont usitées en aviation dans les calibres 8mm (1915), 7,7 mm (1920) et 7,5 mm (1933). Ne pas oublier que nous avions la bande articulée mais qui avait ses limites de volume/poids (plaquettes de 3 cps pour l'Armée de terre  et plaquettes individuelles pour l'Armée de l'Air).
    Quand à un éventuel tir TSO en 1940, il faut l'oublier dans l'armée de terre car le panachage des munitions en chargeurs voire en bandes est proscrit à cette période. Et pourtant le panachage est de règle, à la même période dans l'armée de l'air notamment en balles lumineuses (traçantes) et perforantes ....... additionnées de balles incendiaires (1935).  J'écarte les trop rares cartouches à balle incendiaire de 8 mm utilisaient contre les ballons et aéroplanes, la fabrication étant toujours restée marginale.

Bien cordialement  
Eric

Merci pour cette réponse très érudite et très éclairante. Comme d'habitude dans notre belle armée, c'est la pénurie qui fait la doctrine...

Cordialement

F

Bonjour,

En complément à la photo prise en Indochine et mise en ligne par Eric Denis, cette vue couleur trouvée sur yo...be en illustration du chant de la Colo "Marie Dominique".

Apparemment, il y a eu un reportage sur un opération quelconque ou sur une unité déployée là-bas par l'ECPA ou un magazine quelconque dans lequel le photographe s'est fait plaisir avec cette jeep.



@+
Alain

Bonjour,

Merci à tous pour ces informations qui permettent, une fois de plus dans nos pages, de proposer un exposé détaillé concernant cette arme.

Un complément peut être consulté en visionnant cette vidéo :

...

Voila ce que l'on trouve sur la MAC 31 dans ce manuel de 1945. Non seulement les infos sont sommaires comparées aux autres armes présentées mais il faut noter l'appellation "REWBELL" donnée à cette arme...

Bonjour, 

 Pour continuer avec des montages "exotiques" Contre Avions - le qualificatif n'est pas exagéré - car réalisé au 62e BCC  / 2 Cie en 1939 par l'Adjudant chef ORSAT y compris la mise au point d'organe de visée spécifique( correcteur).

le plan du montage et vue rapprochée du correcteur





La description du correcteur







Un exposé théorique sur le correcteur par l'Adc ORSAT 







Le montage en image .....






Mais l'AdC Orsat a également travaillé sur un support CA adaptable sur camion Saurer 6BL

D'abord avec la mitrailleuse de  8mm Mle 1914 ....



puis avec la mitrailleuse de 7,5 Mle 1931 C..



Bien cordialement
Eric                                                                                                                                                         

 .../...

Bonjour , 

 Puisque nous sommes dans les montages  Contre Avions de la mitrailleuse de 7,5 mm Mle 1931, retenons les supports S187 & S190 (et dérivés) pour les tourelles de blindés ....

Support S187
































Le support S190 et dérivés











la seconde partie : notice d'emploi du correcteur est identique au support S187 




La notice de montage du support S190 




Le correcteur simplifié 



Bien cordialement
Eric 

.../...

bonjour, 
 
Pour continuer la "saga" sur la mitrailleuse de 7,5mm Mle 1931 ... On a envisagé en 1938, l'utilisation de cette dernière en jumelage pour abri bétonné fort de l'expérience du carter de la mitrailleuse Mle 1914 ( https://atf40.1fr1.net/t19243-dispositif-de-recuperation-des-douilles-pour-mitrailleuse-hotchkiss-8-mm ) et de l'utilisation faite en Régions fortifiées ........Ce nouveau jumelage est de conception fort différente ....... ( Ce projet semble finalement ne pas avoir abouti) ...

















bien cordialement

Eric

.../...

Pour finir ........

la MAC étudia une mitrailleuse d'aile d'aviation ( à partir de 1924) puis en parallèle toujours d'aviation une mitrailleuse de tourelle, pour cette dernière  on adapta simplement la mitrailleuse de 7,5mm Mle 1930 devenue Mle 1931 destinée  aux chars et aux régions fortifiées.
Cette mitrailleuse fut modifiée, en particulier  le mode de fixation de commande , afin de l'unifier avec la mitrailleuse d'aile en cours de développement. Elle devint la mitrailleuse de 7,5 mm Mle 1932 qui était en cours d'expérimentation en février 1934. 

En 1935 , l'étude de la mitrailleuse Mle 1932 fut suspendue en raison de l'avancement de la mitrailleuse d'aile adaptée en tourelle et adoptée sous le millésime Mle 1934.

Ci-dessous la mitrailleuse Mle 1931 N°5 modifiée qui n'est que le prototype de la mitrailleuse de tourelle Mle 1932. (Cette arme unique est exposée au Musée de l'ouvrage de Fermont)




On note le double système de commande soit manuel par queue de détente et par câble bowden, ainsi que le double pontet pour une meilleure prise en main. Le couloir d'éjection est assujetti pour y fixer un collecteur d'étuis pour les évacuer. 











Version définitive:




************************************************

Contrairement à ce qu'affirment de nombreux auteurs, la mitrailleuse de 7,5 mm Mle 1934 n'est pas une version de la mitrailleuse Mle 1931 ! 

En effet, C'est en 1924 que débute l'étude d'une mitrailleuse d'aile à partir du Fusil Mitrailleur Mle 1924 qui sera présentée à la CEV le 22 décembre 1926. Cette mitrailleuse de calibre 7,5 utilise la cartouche Mle 1924 , avec une cadence de tir de 1000 cps/mn alimentée par chargeur de 1000 cartouches (40kg). L'arme pèse elle 8kg.
Les essais de montage sur avion sont réalisés en 1927 et 1928 avec des chargeurs de 500 cps. Les premiers essais en vol sont réalisés vers 1932. Entretemps la MAC  étudia la transformation de l'arme à la cartouche de 7,5mm Mle 1929. Celle ci aboutit à la mitrailleuse d'aile Mle 1932 . 
En juillet 1933 , 6 armes Mle 1932 sont présentées au camps de Cazeaux pour expérimentation en grand dés janvier 1934. La MAC revoit cette mitrailleuse en l'allégeant et la renforçant et en perfectionnant son système d'alimentation comme mitrailleuse d'aile Mle 1932 M33.
Donnant satisfaction, cette mitrailleuse sera adoptée le 6 novembre 1934 comme Mitrailleuse d'aile de 7,5mm Mle 1934.
C'est son adaptation en mitrailleuse de tourelle Mle 1934 qui condamna la mitrailleuse de tourelle Mle 1932 issue de la mitrailleuse Mle 1931.......

La mitrailleuse de 7,5mm Mle 1934 est une version du FM Mle 1924 adaptée pour l'aviation
La mitrailleuse de 7,5mm Mle 1931 dans sa version aviation donnera naissance à la mitrailleuse de tourelle Mle 1932 mort-née. 

Mitrailleuse de Tourelle de 7,5 mm Mle 1934





Avec chargeurs de 100 cps MAS et Cibié Mle 1937







Chargeur MAS 100 cps pour mitrailleuse de Tourelle Mle 1934



Chargeur Cibié 100 cps Mle 1937 pour mitrailleuse de Tourelle Mle 1934



Chargeur MAS 500 cps pour mitrailleuse d'Aile Mle 1934



Bien cordialement
Eric


..Fin...

Bonjour,

Merci Eric pour cet exposé très bien documenté sur cette famille d'armes. A sa lecture, on s'aperçoit que son histoire est fort peu connue.

Bonsoir,

voici une petite participation de ma part.

Pour la MAC Mle 1931






Pour la Mitrailleuse de Tourelle de 7,5 mm Mle 1934




Cordialement