Un ancien de Stonne à l'honneur

Le 3 juin dernier, dans le cadre de la journée #AvecNos Blessés de l'Armée de Terre, le Centre d'Appui et de Préparation au Combat Interarmes de Mourmelon, porteur des traditions du 51° R.I, un des 3 régiments d'infanterie de la 3eme DIM, a mis à l'honneur un de ses anciens, le CBA Bernard Horen. Lieutenant en 1940, officier-adjoint à la Compagnie Divisionnaire Anti Chars, après s'être battu à Stonne du 15 au 25 mai, il a été de tous les combats de la 3eme DIM jusqu'à Saint-Seine l'Abbaye. Quand toute la division a été encerclée le 18 juin, il a réussi à passer à travers les mailles du filet, évitant ainsi la captivité. Démobilisé, il a retrouvé sa ville natale, Abbeville, où il a ensuite rejoint la Résistance.
Pour la défense de l'honneur de ses camarades tombés dans les combats de Stonne et, plus généralement de l'ensemble de l'Armée Française, il a écrit "Stonne, une bataille oubliée" afin de montrer que, contrairement à ce qu'affirmait Céline, la campagne de France, ce n'était pas "9 mois de belote et 6 semaines de course à pied"...

Ci-dessous l'ordre du jour du chef de corps du 51° R.I lors de la prise d'armes clôturant la journée

Bonjour Christophe, bonjour à tous,

Voila une mise à l'honneur qui me ravit, parce qu'elle est amplement méritée. Le chef de bataillon Horen (lieutenant à l'époque) et l'ensemble du 51e RI feront plus que s'illustrer au cours de la campagne de France.

Qu'on en juge, rien que sur le secteur de Stonne - Mont Dieu - Tannay, le 51e RI comptabilisera 475 tués, 805 blessés et 110 disparus, ces derniers étant majoritairement des morts non retrouvés ou non identifiés. Représentant environ 45% des effectifs d'origine, ce taux de pertes est l'un des plus lourds enregistré par l'ensemble des unités françaises de 1940.

Et les pertes s'alourdiront encore lors des combats à suivre. Seuls 115 hommes parviendront à rejoindre Saramon à la date du 22 juin, dont Bernard Horen.

Stonne figure en lettres d'or sur le drapeau du 51e RI.

Bonjour.

Merci pour ce bel hommage rendu à cette grande unité qui le mérite tant. 
Je possède quelques "reliques" d'un ancien médecin auxiliaire appartenant à la 203e section de munitions automobile du chef d'escadron Caron qui sera fait prisonnier dans la nuit du 15 au 16 juin aux environ de Sacy dans l'Yonne. Toute la division n'a pas été faite prisonnière le 18 juin. Environ un millier d'hommes "véhiculés" a rejoint le Gers. Je possède des photos que je pense être d'une prise d'armes montrant probablement ces rescapés en zone libre. A l'occasion Eric je te contacterai en M.P à ce sujet.

Bien cordialement.

Rémi.

Eric Denis a écrit:

Bonjour Christophe, bonjour à tous,

Voila une mise à l'honneur qui me ravit, parce qu'elle est amplement méritée. Le chef de bataillon Horen (lieutenant à l'époque) et l'ensemble du 51e RI feront plus que s'illustrer au cours de la campagne de France.

Qu'on en juge, rien que sur le secteur de Stonne - Mont Dieu - Tannay, le 51e RI comptabilisera 475 tués, 805 blessés et 110 disparus, ces derniers étant majoritairement des morts non retrouvés ou non identifiés. Représentant environ 45% des effectifs d'origine, ce taux de pertes est l'un des plus lourds enregistré par l'ensemble des unités françaises de 1940.

Et les pertes s'alourdiront encore lors des combats à suivre. Seuls 115 hommes parviendront à rejoindre Saramon à la date du 22 juin, dont Bernard Horen.

Stonne figure en lettres d'or sur le drapeau du 51e RI.

Et non, Bernard Horen n'est pas allé à Saramon, il a marché avec le Cne du Pin, les lieutenants Zaleski et de Bresson, le sous-lieutenant Billon (officier de réserve à la BDAC de la 3eme DIM) et le sergent Barbou (chef de pièce à la CDAC) vers le sud, toujours en uniforme jusqu'à la ligne maginot qui se mettait en place et qu'il a franchi en se mêlant à un groupe d'ouvriers se rendant au travail à Montceau-les-Mines. le 9 juillet à 11h. Arrivé à Lyon le 19 juillet, il a été démobilisé et à pu rejoindre sa famille. Tout cela est raconté dans le dernier chapitre de "Stonne, une bataille oubliée.
Entre temps, le sgt Barbou avait arrêté, le lieutenant de Bresson et le s/lt Zaleski marchant en tête le 8 juillet, s'étaient fait reprendre par l'ennemi.
C'est à Lyon le 19 juillet qu'il a été démobilisé. Une autre forme de résistance à l'ennemi allait commencer.

Christophe HOREN a écrit:

 toujours en uniforme jusqu'à la ligne maginot qui se mettait en place 

Lire ligne de démarcation.

Merci pour cette mise à l'honneur et ces précisions.

Cordialement,
DH

Bonjour,

Christophe HOREN a écrit:

Et non, Bernard Horen n'est pas allé à Saramon, il a marché avec le Cne du Pin, les lieutenants Zaleski et de Bresson, le sous-lieutenant Billon (officier de réserve à la BDAC de la 3eme DIM) et le sergent Barbou (chef de pièce à la CDAC) vers le sud, toujours en uniforme jusqu'à la ligne maginot qui se mettait en place et qu'il a franchi en se mêlant à un groupe d'ouvriers se rendant au travail à Montceau-les-Mines. le 9 juillet à 11h. Arrivé à Lyon le 19 juillet, il a été démobilisé et à pu rejoindre sa famille. Tout cela est raconté dans le dernier chapitre de "Stonne, une bataille oubliée.
Entre temps, le sgt Barbou avait arrêté, le lieutenant de Bresson et le s/lt Zaleski marchant en tête le 8 juillet, s'étaient fait reprendre par l'ennemi.
C'est à Lyon le 19 juillet qu'il a été démobilisé. Une autre forme de résistance à l'ennemi allait commencer.

Merci pour cette rectification. Cet ouvrage a d'ailleurs été l'une de mes sources dans la rédaction de mon dernier ouvrage et fait partie de la bibliographie mentionnée.

Je précise également que le millier d'homme mentionné ci-dessus concerne l'ensemble de la division :

"Depuis son installation à Saramon, le groupement se grossit chaque jour d’éléments isolés de la 3e DIM ayant gagné la région. Au 27 juin, il rassemble environ 30 officiers, 100 sous-officiers, 750 hommes et 120 véhicules. La vie s’organise et une liaison est mise en place avec le BCM afin de recevoir le courrier." (Voir page 211).

Bonjour,

Il y a longtemps, peut être  à la fin des années soixante-dix, je revois ma mère sortir de la boîte à lettre une grosse enveloppe contenant un tapuscrit d'un certain M.Horen qui allait devenir "une bataille oubliée".
J'ai découvert ainsi la bataille de Stonne. Ma mère a eu des entretiens avec M.Horen, sur sa famille....
En fait B.Horen recherchait des éléments complémentaires sur ce qui s'était passé dans les quelques jours précédents le 15 mai à Stonne, c'est à dire Sedan le 13 mai : il avait recherché mon père, mais  celui-ci était décédé et je crois, qu'entre officiers, ils auraient été ravis d'échanger  sur leurs expériences.
Cette anecdote personnelle montre comment B.Horen cherchait tous les éléments et détails en élargissant  ses recherches à d'autres unités que celles présentes à Stonne et alentours.
C'est ainsi, que plus tard, j'ai rejoint Ardennes 40.
cordialement

Bonjour,

Si je n'ai aucun doute sur les motivations ayant poussé M. Horen à rédiger son ouvrage, il convient néanmoins de l'aborder avec le recul nécessaire à la lecture de tout témoignage. En effet, bien des éléments méritent d'être mentionnés, mais d'autres sont contestables.

Par exemple, dans son introduction, M. Horen annonce 120 000 morts du côté français et seulement 1520 chars alignés par l'armée de Terre française en 1940. Or, nous savons aujourd'hui qu'il n'y eu "que" 60 000 morts français durant cette campagne et qu'a eux seuls, les R-35 ont été construits à 1545 exemplaires. Aussi, il y avait indiscutablement plus de chars alliés qu'allemands en ligne le 10 mai 1940.

Ne nous trompons pas sur l'objectif de mes remarques. J'ai repris dans mon ouvrage sur la 3e DIM des éléments mentionnés par M. Horen, mais mon travail a tout d'abord nécessité de les vérifier à l'aide d'autres sources comme les archives ou d'autres témoignages.

Le remarquable travail de M. Horen a été fait à une époque ou les archives étaient encore inaccessibles et la campagne de 1940 était surtout racontée par la littérature anglo-saxonne, peu apte à mettre en valeur les faits d'armes des Français. Or, nous savons aujourd'hui que la grande majorité des pertes en hommes et en matériels infligées à la Wehrmacht ont été causées par les Français.

Toute la difficulté de l'analyse d'évènements historiques doit être réalisée avec le plus de recul et d'objectivité possible, en replaçant chaque élément dans le contexte de l'époque, en exploitant le plus grand nombre de sources disponibles, et en consultant celles des deux camps. Rappelons de plus que même les archives comportent leurs lots d'erreurs ou d'approximations.

C'est pour cette raison que ce type de démarche est long et difficile car il y a souvent des contradictions d'une source à l'autre. C'est pour cette raison que je ne cesse de répéter qu'en Histoire, un fait est avéré jusqu'à preuve de son contraire. Chaque écrit historique ne peut jamais être considéré comme définitif comme je le rappelais dernièrement dans un récent GBM, c'est au mieux le reflet des évènements à un moment précis et certains doutes ne seront peut-être jamais éclaircis.