Recherche d'informations sur la Batterie 13 du 5e Groupe du 402e RADCA

Bonjour,

J'essaye de reconstituer le parcours militaire de mon père, Richard FISCHBACH, lors de la seconde guerre mondiale.

Mon père s'est engagé volontairement à Metz, le 11 avril 1932, pour 2 ans. Il a été affecté au 402ème RDCA.

Mobilisé en 1939, à l'âge de 27 ans, il a de nouveau été affecté au 402ème RDCA.
Le 11/09/1939, il a été affecté à la 13ème Batterie avec le grade de Maréchal des logis.

Concernant son parcours, je dispose de 2 carnets :

1 - Un petit carnet à spirales dans lequel il a noté des informations concernant son activité de MdL :

- auto canon n°54287.
- Caisson n° 28010.
- Liste de ses hommes (nom prénom, classe, profession, fonction).
- Barrages, angle mort, repérages ... autant de détails qui me sont totalement étrangers ...
- Composition du peloton de pièce.
Tout ça suivi par des itinéraires, des relevés d'avions et de coups-canon, parfois illisibles ...
et un tableau d'affectation de "lunettes Fieuzal avec étui".

Ces informations sont soit trop techniques pour moi soit trop mal écrites pour ce qui est des itinéraires suivis.

2 - L'agenda de 1940 : 

Cet agenda donne plus d'informations concernant les itinéraires suivis jusqu'au départ de Dunkerque le 3 juin 1940 à 3h du matin, à bord de la Gilda. Ensuite, il y a un court séjour en Angleterre puis le retour de Plymouth vers Brest le 6 juin, à bord du Prinses Beatrix. Ensuite un parcours en France marqué par la démobilisation à Muret en août 1940.

Lettres circulaires entre sous-officiers


L'un des sous-officiers de la Batterie 13, Georges LECOCQ, était abbé !
Le Père LECOCQ a eu la riche idée de demander à ses camarades d'échanger des lettres circulaires pour y décrire leur retour à la vie courante après démobilisation puis, un peu plus tard, pour décrire les "moments d'émotion" qui les ont le plus frappé lors de leurs campagnes de Belgique et de Flandres. Les 7 lettres ainsi rédigées ont été échangées de novembre 1940 à novembre 1942. L'abbé LECOCQ les a dactylographiées puis ronéotypées afin de constituer un document d'environ 50 pages très riche en détails. Mon père n'a pas pu participer aux lettres circulaires car il était en zone libre alors que ses camarades étaient en zone occupée où le courrier circulait.
Autre avantage pour moi des lettres circulaires c'est que l'abbé LECOCQ y a inclus une description de leurs campagnes de Belgique et de Flandres (à propos de laquelle ils n'étaient pas tous d'accord !).

En guise de bilan:

- je dispose de pas mal de données mais j'ai besoin de les rendre cohérentes, ce qui n'est pas si facile.
- j'ai besoin de consolider des données sur la composition du régiment,
- je souhaite récupérer des informations sur les officiers et sous-officiers de la Batterie 13.

Je suis persuadé que je pourrais compléter mes connaissances grâce au forum.

Je vais donc préparer mes questions !

Bien à vous.

Jean-Pierre FISCHBACH

Bonjour,

Voilà un très intéressant projet. En espérant que le forum pourra vous aider.

Cordialement,
DH

Bonjour,

L'auto caisson de Dion Bouton immatriculé 28 010 apparait en photo dans le Charge Utile Hors Série n° 84 page 49.
Il est alors attribué au 403e RADCA.

Bonjour,

D'abord, merci à dhouliez pour son message d'accueil.

Merci également à Laurent Deneu à propos de l'auto caisson n°28010.

Je suis malheureusement totalement incompétent concernant le matériel utilisé par mon père, membre de la batterie 13.

Canon de 75 auto-porté ?
Auto canon ?
Caisson ?
Utilisation du train pour le transport ?

J'aimerai avoir si possible des explications sur les matériels effectivement utilisés, sans pour cela passer par une description de l'artillerie française de 39-40.

Voici quelques photos, datant de 1939, qui a priori ont été prises à Ville-sur-Yron où le 402ème RADCA a fait un séjour pendant la drôle de guerre, du 9 septembre au 27 novembre 39.

Premier photo : mon père à la manoeuvre, tout sourire.
Troisième photo : à gauche de l'entrée de l'enclos, André MESSAGER, à droite Édouard MARTIN.

Bien cordialement.

JPF

Bonjour,

Magnifiques photos qui malheureusement pour vous ne permettent pas de comprendre exactement ce qu'est un canon autoporté.

Il s'agit d'un canon de DCA monté sur une plateforme sur un véhicule automobile (dont on distingue à peine le capot).
Le caisson, dans ce cas, est un véhicule équipé pour le transport des munitions.
Les deux sont susceptibles de se déplacer par le train pour les trajets un peu importants.

Un article qui explique le principe général.
https://artillerie.asso.fr/basart/article.php3?id_article=1120

Dans le détail, le canon que vous avez en photo n'est pas exactement le même que ceux présentés dans le lien puisqu'il est équipé d'organes de conduite de tirs (toutes les manivelles sur les côtés). Je pense qu'il s'agit d'un canon Modèle 1913/34, c'est-à-dire équipé du poste de conduite de tir Mle 1934.

Un plus pointu que moi confirmera...

Cordialement,
DH

Bonjour DH,

Merci beaucoup pour les références communiquées : j'ai maintenant une idée beaucoup plus précise des notions d'auto-canon et de caisson !

Après lecture, je pense comme vous que le canon est un modèle 1913/1934. J'ai récupéré à ce propos une description du poste de conduite de tir optique.

Je pense pouvoir récupérer le HS n°84 de Charge Utile via E-Bay.
Je suis très étonné par ce type de revue qui couvre les matériels militaires par n° de série !
J'espère pouvoir y trouver un jour une photo de l'auto-canon n°54287 s'il a été photographié avant le conflit car, dans la citation à l'Ordre de l'Armée accordée au 5ème Groupe du 402ème DCA, il est précisé "A eu successivement toutes ses pièces mises hors de combat par le feu de l'ennemi".
Je n'ai trouvé aucune trace de cette mise hors de combat dans les papiers de mon père.

Bien cordialement.

JPF

bonjour

belles photos en effet merci du partage 

pour la DCA il ne faut pas du tout la penser en "composition de régiment" ce n'est pas du tout la bonne échelle en 1939-1940

il s'agit pour le 402^ème qui cesse d'être un régiment d'un ensemble d'une centaine de batteries réparties en Groupes indépendants les uns des autres et dispersés géographiquement ente les Armées et le Territoire, en l'occurrence il faut plutôt retenir pour faire sens au mieux l'échelle du V^ème Groupe (13^ème 14^ème 15^ème Batteries) de 75 autocanons mdle 1913/34

en terme de composition Lee Sharp Volume V page 43 donne pour un Groupe (3 batteries plus colonne de ravitaillement) 20 officiers 68 sous-officiers 65 brigadiers 309 canonniers 158 conducteurs (620 artilleurs)
une batterie de ce type doit comprendre 3 officiers 15 sous-officiers 14 brigadiers 66 canonniers 31 conducteurs (129 artilleurs)

Salutations
Loïc

Bonjour,

A noter que la troisième photo, avec les deux officiers, est inversée droite/gauche. Regarder notamment le boutonnage des vareuses.

Cordialement,
DH

Bonjour à tous,

À ma connaissance, l'autocanon II 54287 n'a pas, à ce jour, fait surface sur une photo où l'on pourrait lire son immatriculation.

Voici, en attendant, son voisin immédiat le II 54288, vu dans un Sammelstelle (rassemblement de matériels saisis par les Allemands après la bataille de mai-juin 1940).



Excellente après-midi dominicale à tous

François

Bonjour à tous, voici quelques petits éléments concernant le 5e groupe du 402e RADCA.


 
 
 
 
 
 
 
 

RSCHERER a écrit:

Bonjour à tous, voici quelques petits éléments concernant le 5e groupe du 402e RADCA.

5° GROUPE (chef d’escadron Guet)

 

Il est affecté en septembre 1939 à la 3° Armée puis à la 1° Armée (Corps de Cavalerie) le 1° décembre 194039   .

Cordialement.

Rémy SCHERER

Bonjour,

Cordialement

Bonjour

Si vous m'envoyez votre adresse mail, je peux vous envoyer la copie du JMO du 5e Groupe (SHD 34N690).

En espérant que vous y trouverez des éléments qui vous intéressent.

Cordialement

Michel

Bonjour à tous,

Encore une fois merci beaucoup pour vos contributions.

Je vais essayer de reprendre le fil de notre discussion que j’ai abandonnée la semaine dernière à cause de problèmes d’utilisation du forum. Heureusement j’ai été secouru par Eric Denis et Didier Houliez !

J’ai enfin trouvé, sur e-Bay, un « dernier » exemplaire du HS n°84 de CHARGE UTILE. Merci à Laurent pour cette référence.


Concernant le matériel

J’ai un petit souci d’évaluation du nombre de canons de 75 dont disposait la 13^ème Batterie.

Dans son message du 25/02/2024, Loïc écrit : « … il faut plutôt retenir pour faire sens au mieux l’échelle du V^ème Groupe (13^ème, 14^ème, 15^ème Batteries) de 75 autocanons mdle 1913/34 ».

S’agit-il bien de 75 canons pour le Groupe 5 ?

Quel était alors le nombre de canons affectés à la Batterie 13 ?

Il me reste une dernière photo de matériel :


 
Vous imaginez bien que je ne sait pas de quoi il s’agit !

Photo inversée


DH a l’œil et le bon !

La photo 3 de mon message est pourtant celle dont je dispose, probablement un bug au développement ou au tirage.
Voici la photo rectifiée :


 


Maintenant à gauche se trouve l’adjudant Édouard MARTIN et à droite se trouve André MESSAGER (je ne connais pas son grade) qui fera plus tard une brillante carrière politique en devenant Sénateur Maire de Taverny (Val d’Oise).

Encadrement de la Batterie 13


Les éléments dont je dispose pour essayer répondre aux attentes de Rémy SCHERER (et aux miennes d’ailleurs !) sont les suivants :

-          Les carnets de mon père,
-          Des photos pour la plupart sans la moindre légende,
-          Les lettres-circulaires échangées entre sous-officiers.

Par ailleurs :

-          Je suis en contact avec la Mairie de Ville-sur-Yron (Meurthe et Moselle) qui dispose d’un Cahier de Cantonnement correspondant à la période où le 402^ème était présent dans cette ville (a priori, septembre-novembre 1939).
-          J’attends de la part de Michel une copie du JMO du 5ème Groupe.
Tous ces documents ont besoin d’être analysés et synthétisés pour en faire une communication correcte.

Donc je vous promets d’autres messages.
 
Lettres-circulaires


Je tiens à votre disposition ces lettres.
Si vous me communiquez par messagerie votre e-mail je me ferai un plaisir de vous envoyer les lettres sous la forme d’un document PDF de 50 pages.
 
À très bientôt.
 
Jean-Pierre

Bonjour à tous,

voici une petite contribution.

Le commandant de la 13e batterie était le capitaine Forget assisté du lietenant Lebled et du sous-lieutenant Kaas.

La batterie serait dotée de 3 auto-canons et de 3 auto-caissons.

En décembre 1939, la batterie était cantonnée au Mesnil Saint Laurent.

Cordialement.

Rémy SCHERER

Bonjour,

La très belle photo que vous nous proposez présente un télémètre.

Cordialement,
DH

dhouliez a écrit:

Bonjour,

La très belle photo que vous nous proposez présente un télémètre.

Cordialement,
DH

Bonjour à tous,

Pour compléter la réponse de Didier, il s'agit d'un télémètre stéréoscopique S.O.M (Société d'Optique et de Mécanique de haute précision) de 3 mètres qui est constitutif du PC 34.
Il en existe 3 types : A3, AC et AC bis, que je ne saurais distinguer sur photographie.

Cordialement,

Bonjour à tous,

Merci pour les dernières contributions de Rémy, Didier et Nicolas.

J’ai récupéré, de la part de Michel « Molvange » le JMO du 5^ème Groupe.

Au début de ce précieux document, j’ai trouvé la dotation en matériels et l’effectif de la Batterie 13 en début de conflit.

-          - Côté autocanons et autocaissons, c’est conforme au dernier message de Rémy.

-          - Côté effectif, les 3 officiers cités par Rémy sont complétés par un ensemble de 15 sous-officiers et 109 brigadiers et hommes de troupe.

Photos


La lecture du JMO m’a permis de localiser clairement certaines des photos dont je dispose.

-         3 photos ont été faites à Ville-sur-Yron (Meurthe-et-Moselle) où la Batterie 13 est arrivée le 11 septembre 1939 (voir la photo plus bas).

-         La Batterie 13 repart le 29 novembre en direction de Saint-Quentin puis se positionne à Mesnil-Saint-Laurent ; les photos que j’ai déjà postées sur le site ont été prises à cet endroit.

Les officiers


Le Capitaine Charles Antoine FORGET

Dixit les lettres-circulaires, le Capitaine Forget était très apprécié de ses troupes. Il n’a pas participé à la rédaction des lettres, « réservées » aux sous-officiers, mais il a été très présent dans leurs écrits.

J’ai fait des recherches le concernant car je tiens vraiment à récupérer sa photo.

Sous Geneanet, mon logiciel de généalogie, j’ai trouvé les informations suivantes :

-        - Charles Antoine FORGET né le 06/12/1892 à Bosseval-et-Briancourt (Ardennes), mort à Sedan (Ardennes) le 12/11/1977.
Marié à Edmée Louise Céline CORNET (1922-2006) qui lui a donné 2 enfants, chacun d'eux ayant eu 2 enfants à son tour. J’ai essayé de contacter la famille … sans succès pour le moment.

-         - Charles Antoine FORGET a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur en juin 1937, alors qu’il était lieutenant, pour sa participation à la 1^ère Guerre Mondiale. Dans son dossier, issu de la base de données LEONORE, on trouve un état des services et sa fiche matricule. Hélas, ces deux documents ne couvrent pas la seconde guerre mondiale.
 
J’ai peut-être sa photo, peut-être aussi celle du Lieutenant LEBLED et du Sous/Lieutenant KAAS.
 
Voici une photo des sous-officiers et des officiers de la Batterie 13. Elle date du 18 avril 1940. Je n’y ai pas encore coché les sous-officiers que je connais déjà.
 

 
Voici une photo d’officiers (sauf le dernier à droite qui est l’Adjudant Edouard MARTIN). Cette photo date aussi du 18 avril 1940. Vous devez probablement connaitre leurs uniformes, ce qui permettrait d’avancer dans leur identification ?
 

 
Des 3 photos prises à Ville-sur-Yron, la plus intéressante est la suivante :
 
On y trouve les sous-officiers et des personnes qui les ont hébergés. Elle a été prise le 16 septembre 1939.
 

 
C’est tout pour aujourd’hui !
 
Au plaisir de vous lire.
 
Jean-Pierre

Encore quelques questions pour vous :

LE DERNIER TOUBIB, FRANÇOIS HUBERT


L’un des rédacteurs des lettres-circulaires, le dernier entré dans la boucle, est « le dernier toubib » qu’a eu la Batterie 13, François HUBERT.
François HUBERT a été « laissé sur le pavé à Mesnil-St-Laurent ». Il n’a donc pas été présent lors des combats et il a dit à différentes reprises, dans les courriers auxquels il a participé, qu’il regrettait de n’être pas resté auprès de ses camarades.

Questions le concernant :

-          À quel niveau du Groupe 5 était-il rattaché ?
-          Était-il officier ?

GEORGES EUGÈNE LECOCQ


Georges LECOCQ était abbé. Dans les lettres-circulaires il a indiqué à plusieurs reprises où il avait donné la messe ou baptisé un enfant.
Il précise : « Le jeudi 30 mai 1940, nous étions au soir dans une petite ferme de Gyvelde. J’avais trouvé une valise-autel (la mienne est restée à Holque ; c’est LEFER qui l’a oubliée dans le camion à munitions). »

Questions le concernant :

-          Georges LECOCQ était-il aumônier ?
-          En tant que tel, était-il attaché à la Batterie 13 ?

Merci d'avance pour vos réponses.

Bonne soirée.

Jean-Pierre

Bonjour,

Concernant les effectifs totaux, à deux hommes près, c'est la dotation complète d'une batterie de DCA armée d'auto-canons. Par contre, une batterie compte normalement quatre canons et non trois. Elle en aurait perdu un ?

Concernant le "toubib". Il n'y a pas de personnel médical affecté à la batterie, on trouve le médecin au niveau du groupe, à ce qu'on appelle la "colonne de ravitaillement". Quand il n'y a qu'un médecin dans une unité, c'est normalement un officier. Toutefois, il existe des médecins auxiliaires qui ont rang d'adjudant / adjudant-chef.

Pour ce qui est du père Lecocq, il n'est probablement pas aumônier, c'est-à-dire chargé uniquement du culte, mais il en joue probablement le rôle dans son unité.

Enfin, pour la photo, l'officier du milieu est le capitaine, à côté de lui sur sa droite se trouve le sous-lieutenant, le plus grand, avec des lunettes, est donc le lieutenant, même si on ne voit pas ses galons.

Cordialement,
DH

Bonjour Didier,

Merci pour votre dernier message.

Concernant les canons et caissons dont la Batterie 13 a été dotée en début de conflit, vous avez parfaitement raison.
Voici un extrait du JMO du 5ème Groupe daté du 8 septembre 1939 :




Concernant le Capitaine, j'ai maintenant une photo !

Et probablement une autre car le Capitaine FORGET était invité au mariage de mes parents, en février 1943 à Marseille.

A l'époque il était basé à Toulouse.

Dans les 2 ou 3 photos des convives du mariage dont je dispose, si j'élimine les parents et amis, il reste 2 hommes non identifiés et aucun d'entre eux ne ressemble au Capitaine photographié au Mesnil-St-Laurent !

Par suite, je vais poursuivre mes recherches au niveau des enfants et/ou petits-enfants du Capitaine FORGET.

Bonne continuation.

Jean-Pierre