Les derniers navires du type Jacques Coeur en 1940.

En 1918 sont mis sur cale à Brest, Lorient et Nantes, 13 patrouilleurs de 700 tonnes du type Jacques Coeur. Après l'armistice, 9 d'entre eux seront terminés, mais sur des plans modifiés : 3 deviendront des petits transports frigorifiques, 4 des petits transports côtiers, enfin deux auront leur coque allongée de 12 m et leur tonnage porté à 781 tonnes et seront aménagés en navires hydrographes. Tous seront terminés en 1919/1920.

Au début de la seconde guerre mondiale ne subsistaient que 5 de ces navires:

- 1 transport frigorifique : le Champlain qui sera sabordé à Toulon le 27 novembre 1942.

- 3 transports côtiers : le Coetlogon et le Forfait, désarmés en 1941 et devenant civils, leur sort final m'est inconnu; le Hamelin aménagé en ravitailleur d'aviation avant guerre est sabordé à Toulon le 27 novembre 1942, renfloué il n'aurait été démoli qu'en 1957.

- 1 hydrographe le La Pérouse sabordé à Vinh Long sur le Mekong le 12 mars 1945 lors de l'attaque japonaise de la flotte d’Extrême orient.

Alain

Le transport frigorique Champlain qui sera sabordé à Toulon le 27 novembre 1942.

Le transport cotier Hamelin, aménagé en ravitailleur d'aviation sera sabordé le 27 novembre 1942 à Toulon puis renfloué le 30 octobre 1943, coulé par les bombardements de Toulon en avril 1944, renfloué à nouveau n'aurait été démoli qu'en 1957.

Lapérouse; navire hydrographe, sa coque est allongée de 12 mètres en cours de construction, il sera coulé le 12 mars 1945 à Vinh Long sur le Mekong lors de l'attaque japonaise.

Cordialement

Alain

Bonsoir,
Le Champlain sabordé darse Castigneau est relevé 17/03/1943. Conduit dans le Port Marchand, il doit être remis aux Allemands. il est coulé lors du bombardement du 17/02/1944. Relevé en 02/1945, il demeure en attente dans un coin du port jusqu'à sa condamnation le 15/05/1950. Sa coque est vendue par les Domaines le 20/03/1951.

Le Coëtlogon est radié des Listes de la Flotte le 26/02/1941. Il est alors reversé à la Direction des Transports Maritimes qui le place en gérance à la Société de Cabotage Méditerranéen. Saisi par les Allemands à Marseille le 24/12/1942, il devient l'italien Postumia. Avarié par l'aviation alliée dans la nuit du 1er au juin 1943, il doit s'échouer au cap Spartivento en Calabre. Ramené à Naples le 11 juin, il sera sabordé dans ce port par les Allemands en septembre 1943. Le Gouvernement Français ayant fait abandon de son épave, les Italiens le renfloue et le remettent en service après refonte, mise en place d'un moteur diesel, diminution de superstructures, création d'une cale supplémentaire à l'avant. Il naviguera sous pavillon italien en changeant plusieurs fois de nom, sept noms au total, jusqu'à sa démolition en 1979.

Le Forfait est radié des Listes de la Flotte le 26/02/1941 et versé lui aussi à la DTM. Placé en gérance au Ravitaillement de l'Afrique du Nord, il est sabordé le 9 novembre quai Beaupuy à Oran lors de l'opération Torch. Relevé par la suite, date inconnue de moi, il a été condamné une deuxième fois le 15/11/1949.

Le Hamelin relevé le 30/10/1943 est coulé lors du bombardement du 29/04/1944. relevé à nouveau fin 1944, il est réparé mais comme transport car les Allemands avaient fait enlever ses citernes à essence. Il sert de bâtiment support à à la 28ème Division de Dragage avant de reprendre une activité de transport fin 1947. Au 1er juillet 1949, il est placé en réserve avant d'être condamné le 31/05/1951.

@+
Alain

Bonsoir,

Merci pour ces renseignements.

En ce qui concerne l'Hamelin j'ai lu quelque part, que condamné en 1951; ce que vous confirmez; il n'aurait été démoli qu'en 1957.

Pour le Forfait a t'il été démoli rapidement apres sa comdamnation en 1949?

Cordialement

Alain

Bonsoir,
En principe les épaves d'AN ont été mises en vente assez rapidement mais concernant le Forfait, je n'ai pas d'indication précise.

@+
Alain

Bonjour,

Pour notre ami Balette qui s'intéresse plus particulièrement à l'Hamelin, voici ses caractéristiques:
déplacement: 622 t
dimensions: longueur 50,50 m;largeur 7,80 m; tirant d'eau 5,10 m
propulsé par une machine alternative de 1 200 cv,sa vitesse était de 12 noeuds
charbon: 80 t, il était armé d'un canon de 75mm.
Cet ancien transport cotier semble avoir été utilisé comme ravitailleur d'hydravions à partir des années 1930.

Cordialement

Alain

La photo du Hamelin de Balette est intéressante à plus d'un titre; d'abord il a changé de marque de coque alors que sur les photos antérieures, il était marqué HM, il et marqué HL sur cette photo; en outre je pense qu'il a subit un certain nombre de modifications, pour sa nouvelle fonction de ravitailleur d'hydravions; il me semble bien, sauf erreur que l'arrière a été modifié; et je me demande si le mat portique arrière n'a pas été remplacé par un mat simple; à moins qu'il ne s'agisse d'une impression causée par l'angle de prise de vue; pour toutes ces raisons il serait utile de dater si possible cette photo.

Cordialement

Alain

Bonjour,

Citation :

La photo du Hamelin de Balette est intéressante à plus d'un titre

Euh ! où est la photo ?

Ça y est, je l'ai trouvé, il y avait un autre post d'ouvert.

@+
Alain

La voila; Balette avait ouvert un nouvel article, j'ai donc rapatrié la photo pour faciliter les comparaisons.

Alain

Bonjour,

Citation :

et je me demande si le mat portique arrière n'a pas été remplacé par un
mat simple; à moins qu'il ne s'agisse d'une impression causée par
l'angle de prise de vue

Non on a toujours un mât portique. En arrière du radeau, on distingue la partie basse du mât peinte en blanc qui se détache à peine sur le roof peint de la même couleur.

@+
Alain

Désolé, je n'ai pas l'habitude des fils de discussion !

Une autre photo de l'Hamelin trouvé dans mes archives. C'est une carte postale.

Je viens de retrouver un album de photos que je ne connaissais pas. Plein de photos de l'Hamelin, de la Petite-Yvette et de la Turquoise, sous-marin mouilleyr de mines (classe Rubis) sur lequel mon père a navigué aussi.

Si ça intéresse ...

Bertrand

Bonsoir Bertrand,

Bien sur que des photos de l'Hamelin, la Petite Yvette, ou la Turquoise nous intéressent; d'autant que des photos des marins ont toujours un air de vécu, de naturel qui fait leur charme, et une rareté que n'ont pas les photos des professionnels.

Cordialement

Alain

Bonsoir,

La nouvelle photo de Bertrand montrant l'Hamelin m' amène à rectifier le tir; les modifications de ce navire n'existent que dans mon esprit inventif; il s'agit ni plus ni moins d'erreurs d'interprétation d'ombres dues à l'angle de la prise de vue.

Cordialement

Alain

Pour répondre à la question du portique de l'Hamelin , en 1936 une vue vers l'arrière depuis le mât d'avant :



Bertrand

Bonjour,

Longtemps sans me connecter à ce site, je reviens pour le plaisir !

J'ai trouvé des photos du sous-marin "Turquoise" où mon père a été matelot dans les années trente. Je ne sais pas où les "poster".

Merci de me l'indiquer.

Je ne suis pas passionné par la marine (j'ai eu le brevet de pilote privé d'avion de tourisme !) mais mon père qui a quitté définitivement la Marine Nationale en 1940, a passé le reste de sa vie à regretter de ne plus être marin ! J'en souffrais pour lui.

Cordialement

Bertrand

Le sous-marin Turquoise étant du type Saphir, vous pouvez les poster là:

https://atf40.1fr1.net/t4612-les-sous-marins-mouilleurs-de-mines-du-type-saphir?highlight=SAPHIR

Cordialement

Alain

Bonjour,

Ainsi que je crois l'avoir déjà dis sur ce forum, je m'intéresse beaucoup aux "sans grades" de la Marine, les besogneux, les obscurs, tels les chasseurs de sous-marin, les patrouilleurs coloniaux, les garde-pêches... etc.

Alors, merci pour cet article sur les "Jacques Cœur", très intéressant. Toutefois, j'avais déjà entendu parler de cette classe de navire qui étaient classés comme "Chalutiers armés", or vous les présentez comme une classe de patrouilleurs de 700 tonnes...

Alors quid ? A quelle technologie de construction font-il appel ? Civile, visiblement, mais encore ? Sont-ils bâtis sur de plans de chalutiers ? De caboteurs ? Autre chose ? Ils semblent avoir d'intéressantes capacités de transport puisque pouvant être reconverti en transport frigorifique. Savez-vous quelle est leur capacité d'emport dans cette configuration ?

En tout cas encore merci pour ce sujet très intéressant pour "l'amateur de bateaux" que je suis...

Bonjour,

Sur l'exemplaire du marché du 4 septembre 1918 avec les Ateliers et Chantiers de la Loire concernant les Coëtlogon, Forfait, Hamelin et Lamotte Picquet, il est bien spécifié qu'il s'agit de "navires patrouilleurs de 700 tonnes".

@+
Alain

D'accord. Ce sont bien des patrouilleurs conçus comme tels, merci.

Questions en vrac:
-Ils ont des formes très "civiles" pour des patrouilleurs à quoi est-ce du ?
-Sait-on ce qu'étaient leurs capacité de transport en tant que transports frigorifiques ou côtiers ?
-Quelle était leur autonomie en mer ?
-Ont-ils été employés aux colonies ? *ÉDITER* Question obsolète, la réponse est donnée en page précédente, désolé...
-Avec un tonnage de 700 tonnes, ils étaient, je suppose, non-concernés par la Conférence de Washington, n'est-ce pas ?

Ils entrent dans la catégories des bâtiments non limitables; soit déplacement inférieur à 600 t; soit vitesse inférieure à 20 nœuds ce qui est le cas.

Alain

Bonjour,

1) Dans la lignée des bateaux pièges (classe "Meg"), les divers avisos et patrouilleurs commandés en 1917 et 1918 vont avoir des silhouettes de cargos avec leur armement camouflé : classe "Amiens", classe "Dubourdieu" et donc classe "Jacques Coeur".

2) je n'ai pas les ports en lourd de ces unités, mais compte tenu de celui d'autres unités entre 200 et 300 tonnes.

3) suivant les données du devis de campagne du Champlain en 1942, avec 15 tonnes de charbon, l'autonomie est de 1200 milles à 8 nœuds ou 6 jours de chauffe.

4) effectivement non concernés par la conférence de Washington et de d'autant plus qu'ils étaient en cours de conversion en transport à ce moment là.

@+
Alain