364e RALP

Bonjour,

Auriez vous des information sur le 364e Régiment d'Artillerie Lourde Portée (364e RALP) en 1939 - 1940 ?

Je souhaite en effet remonter les infos sur ce régiment dans le cadre de mes recherches sur
le soldat de 2e classe MAURETTE Jean (Sauveur, Michel), 364e RALP
né le 13 08 1905, à Serralongue (66)
Mort pour la France le 25 mai 1940, à Montreuil sur Mer (62)

Je collecte ainsi toutes infos sur ce régiment en 1939 - 1940, également sur ce soldat.

Merci de vos réponses.

Luc

Bonjour,


Mon grand-père Horace Leva a été mobilisé en 1939 en tant que maréchal des logis (chef ?) et commandait une batterie (3 canons) au 364^éme RALP en mai 1940.


Je n'ai aucune date exacte à fournir pour les faits qu'il m'a conté de cette période, ni aucun nom.
Ce récit s'arrête à la mi-mai.


Le régiment était basé à Chalons-en-Champagne (CMA16 ?). Il était courant et connu, que les mobilisés de Chalons faisaient le mur la nuit pour retrouver leur famille. Mon grand-père devait être sanctionné lorsqu'un contrôle fût fait et qu'il était en charge de la garde de la caserne,cette nuit là. Le début de l'offensive allemande ne donna pas de suite aux sanctions.


Lors du départ du régiment, il a demandé à son officier, pourquoi ils partaient avec des camions «datant» de la 1^ére guerre, non manoeuvrable hors des routes avec des roues à bandage et qui consommé 1 litre au kilomètre, alors que le parc comprenait en grande partie des camions tout neuf (équipés de pneu). Evidemment, l'officier n'avait pas à justifier ce choix à un subalterne.


La cortège est donc partie vers la Belgique, avec ces camions avec le citerne en queue de la colonne. Lorsqu'un équipage était à cour de carburant,il se garait et attendait la citerne pour se ravitailler.


Il a observé en passant par Reims, les fumées provenant du terrain d'aviation venant d'être bombardé.


Ils sont remontés jusqu'à l'Escaut en Belgique, sans jamais rencontrer d'unité de l'armée française.
Je crois même (sous réserve de ma mémoire) qu'il ont vu des motards de l'avant-garde allemande sur l'autre rive.


Le repli a été ordonné et le citerne s'est retrouvé en tête de colonne. La panne d'essence d'un véhicule provoquée l'abandon de celui-ci, après démontage de la culasse du canon, balancée plus loin.


Pendant cette période le régiment a été mis en batterie une fois, et à fait feu une seule fois, avant de reprendre son repli.


La colonne a été attaquée par des stukas. Les équipages étant non manoeuvrables, tous le savaient,
tout le monde a évacué vers les champs bordant la route. Mon grand-père a observé que les stukas commençaient par bombarder le premier et le dernier camion pour immobilisé la colonne.
L'officier commandant a alors ordonné que les véhicules soient sorties de la route. Mon grand-père
étant à proximité de lui, est donc reparti vers la colonne (la poisse...), pour tenter de sortir de la route un véhicule de type 4x4, non attelé, parce qu'il pensait que s'était le seul possible qui pouvait être sauvé.
Il a tenté de démarrer le véhicule avec la manivelle, mais celui-ci était en prise. Après sa mise au point mort, il a repris le démarrage à la manivelle, et le véhicule a explosé. Projeté à une dizaine de mètre par le souffle, il s'assit sur la route, à senti un liquide chaud sur sa cuisse. C'était du sang. Constatant que le véhicule était en flamme, sa blessure et que l'attaque n'était pas terminé, il a rampé jusqu'au fossé et s'est évanoui.


Il s'est réveillée en fin d'après-midi dans un local donnant sur la place d'Avesnes sur Helpe, où l'on procurait des soins aux blessés de guerre. Ceux capables de marcher devaient partir sans tarder selon les responsables (médecin militaire ?). Les autres devraient attendre qu'un camion passe les prendre le lendemain matin. Pas dupe, mon grand-père a écrit une lettre pour ma grand-mère lui déclarant son état, un éclat dans la cuisse, pas trop grave, et qu'il serait vraisemblablement fait prisonnier. Il l'a transmis à un homme en état de quitter la ville. (ma grand-mère a reçu cette lettre)
Le lendemain matin, un char allemand entouré d'une dizaine de soldat entra sur la place d'Avesnes, gardé par un canon de 75 sans servant n'y autre unité française.


Il a été ensuite transféré par l'armée allemande vers un hôpital. Il a été bien soigné et a reçu une rééducation pour sa cuisse.


Il a été conduit après vers le stalag VIa et delà dans une ferme dans un village du côté de Frankfurt jusqu'en 45. Mon grand-père est décédé en 1991. Il avait un sentiment de cette époque de n'importe quoi, n'importe comment...et n'a jamais voulu participer à une quelconque célébration.


Son histoire dans ce régiment s'arrête donc vers la mi-mai, je pense. En consultant le site mémorial, j'observe que des soldats de ce régiment sont morts à Bavay (situé un peu au nord d'Avesnes) autour du 14 / 17 mai, vraisemblablement à cause de la même attaque.


J'espère que ce récit de cette période peut un peu, enrichir votre quête de la mémoire.
Je souhaite (la famille) bien sûr, que vous me communiquiez les informations que vous pourriez obtenir.


Cordialement
Bruno

Bonsoir

pour compléter ce récit vivant et vécu de quelques jalons historiques récupérés ici et là :

à la Mobilisation le 364^éme RALP est mis sur pied par le Centre de Mobilisation d'Artillerie n° 16 à Castres donc grosso modo un régiment d'extraction Languedocienne Roussillonnaise AveyroLozérienne

articulé à 2 (puis 3) groupes de 155 C Schneider modèle 1917 portés par des tracteurs-porteurs Pierce-Arrow à bandage pleins de la fin de la guerre 1914-1918

il est envoyé dans le secteur de Boulay fin septembre puis de Laon le mois suivant où il passera la "drôle de guerre" (automne 1939 au 10 mai 1940)

avec l'offensive allemande le 10 il est engagé en Belgique, il prend position à l'ouest de Namur le 14 mai 1940, puis replié sur Maubeuge le 15

Il est rattaché à la 101^éme DIF du 16 au 21 mai : secteurs Cambrai, Denain, défense de Bouchain du 21 au 25

retraite sur Dunkerque par la région de Lille, embarquement sur les plages sans le matériel qui est détruit puis débarquement en Normandie via l'Angleterre début juin, le reliquat du régiment est regroupé puis acheminé sur le Bordelais et enfin les environs de Castres où le trouve l'armistice 


Salutations
Loïc

Pour les bibliophiles, à défaut du SHD de Vincennes la campagne 1939-1940 du régiment a été l'objet d'un Historique publié en 1961 

Bonjour à tous, bonjour Bruno,  

Merci pour ce très émouvant récit de la guerre de votre grand-père ! C'est un bel hommage que vous lui rendez ainsi.

Cordialement,

Thierry Moné

'

Bonjour,


J'avoue après avoir vu la date d'ouverture de ce sujet, patienter pour recevoir des réactions. Elle ne sont pas fait attendre et j'en suis très heureux, et je vous en remercie.


Grâce à la demande de ww2collection, j'ai transmis ce récit pour les soldats de ce régiment et plus vraisemblablement à leurs descendants, qui liront ce forum. Et j'espère surtout que d'autres récits viendront étoffer, compléter, l'histoire de ce régiment.


Correction, d'après Loïc Lilian, le régiment a poussé jusqu'à Namur, et donc plutôt sur les rives de la Sambre ou de la Meuse et non de l'Escaut...


Je me prends au jeu, je viens d'acheter l'Historique du 364 ralp sur Prime minister !...
Je pourrai bien sûr transmettre toute informations de cette ouvrage, j'ignore s'il y a encore des droits sur cet ouvrage ?
Il y a aussi une autre publication nommée :

364e RALP. 1er Groupe. 2e Batterie. Opérations et marches. 1939-1940.

Qui est consultable à la bibliothèque du musée Le Militarial, Musée mémorial pour la Paix, Le fort, 81490 BOISSEZON (entre Castres et Mazamet). C'est un peu loin pour le lillois...


Avec le centenaire du commencement de la 1éré guerre mondiale, il va falloir aussi que je m'intéresse sérieusement à mon grand-père paternel, dans l'artillerie lourde aussi (Je crois que Lille a une tradition dans l'artillerie), blessé en 16, éclats tête et poitrine, et décédé en 43.


Salutations
Bruno

Bonjour,

Effectivement, il s'agit du musée des canonniers sédentaires, 44, rue des canonniers. Appelez avant de vous déplacer.
Cordialement, Hervé.

Bonjour à tous,

Une petite question sur l'historique de ce régiment :combien de personnels ont été évacué par Dunkerque ? De quelles batteries venaient-ils ?

Cordialement
Armel

Bonjour,
 
J'ai reçu "l'Historique du 364 RALP", ce jour. C'est le récit d'une odyssée comme l'appelle l'auteur, qui va vite se transformer en une sacrée cavalcade !...
Le récit de mon grand-père, et que j'ai essayé de vous transmettre, correspond assez bien aux faits rapportés dans ce livre, notamment l'attaque aérienne de la colonne à l'entrée de Bavay, qui aura fait 23 tués et 25 blessés. Les héros de cette fin de journée du 17 sont les médecins, infirmiers et brancardiers qui ont été, malgré la mitraille et les bombes, soigner les blessés. Mon grand-père a eu beaucoup de chance !


Comme je ne peux retranscrire toutes ces péripéties, je me propose vous de scanner en PDF, ce fascicule de 92 pages. Indiquez-moi si cela pose un problème et le meilleur moyen, afin de le rendre accessible sur ce site.


Salutations
Bruno

Bonjour 
Je suis nouveau sur ce forum que je viens de découvrir. 
Je suis à la recherche de l'historique du 364ème RALP et plus précisément de la batterie à laquelle était affecté mon arrière grand oncle, Paul Capdeville, d'après son registre matricule il était affecté à la 4ème batterie et a été fait prisonnier le 17 juin 1940 à Laignes en Côte d'Or.
Si quelqu'un pouvait me donner quelques éléments sur son parcours au sein de cette batterie,  ce serait génial. 
Amicalement 
France.

Bonsoir

en Bourgogne le 17 juin...? 

si vous relisez bien ce fil cela ne correspond pas du tout au parcours du régiment ou des rescapés en juin après Dunkerque 
celui-ci est alors géographiquement totalement à l'opposé à l'ouest, se repliant depuis la Normandie jusqu'à Bordeaux avant de regagner Castres


Salutations
Loïc L.

Bonsoir Loïc
Je n'ai fait que retranscrire ce qui figure dans le registre matricule.
Je cite:
Rappelé à l'activité à la mobilisation générale le 2-9-39.
Arrivé au corps le 8-9-39.
Affecté au 364E RALP (4e Bie)
Parti aux armées le 17-9-39.
Fait prisonnier le 17-6-40 à Laignes.
Stalag XI A
Libéré le 6-5-45.
Rapatrié le 7-5-45
Démobilisé à Perpignan le 7-6-45.

Cordialement

Bonjour,

Il pourrait s'agir de Laigné, en Mayenne.

Cordialement,

DH

Bonjour
J'ai demandé confirmation à ma grand-mère, c'est bien Laignes en Côte d'Or, en effet, mon oncle lui avait parlé de Bar sur Aube qui se trouve un peu plus au Nord Est de Laignes.
Laignes était alors peut-être le lieu de l'enregistrement de sa captivité?

Bonjour,

Les 16 - 17 juin, des combats se déroulent dans la région de Laignes. Peut-être votre parent a t il changé d'affection...

Les principales unités concernées sont la 42e DI, la 56e DI, des éléments de la 3e DIM, la 240e DLI (qui aurait été une bonne candidate, mais qui n'a semble-t-il pas reçu d'artillerie !), peut-être le 313e RAP...

Cordialement,

DH

N'y aurait-il pas éventuellement une possibilité que quelques éléments du régiment aient été détachés sur cette partie du front ou du fait de l'offensive allemande qui se seraient retrouvés par là?
Je viens de faire une demande au WAST pour voir s'il ont son dossier. J'en saurai peut-être plus sur le pourquoi de cette localisation en Côte d'Or.
Je vais demander à Bruno5659 s'il a des éléments dans le journal de marche ou sinon je demanderai une copie au SHD.

franck1972 a écrit:

N'y aurait-il pas éventuellement une possibilité que quelques éléments du régiment aient été détachés sur cette partie du front ou du fait de l'offensive allemande qui se seraient retrouvés par là?

Bonsoir,

il aurait pu être séparé de son unité :

- à cause de permissions prises et il n'aurait pu regagner sa batterie;

ou,

- certains hommes au cours de la retraite de la batterie aurait été séparés de celle-ci et auraient retraité par d'autres itinéraires;

ou,

- aurait pu être détaché ou en mission après d'une autre unité ou d'un organisme au moment de sa capture;

en gros il peut y avoir de multiple raison pour lesquelles il ne se trouvait pas avec son unité au moment de sa capture.

Cordialement

avz94 a écrit:

franck1972 a écrit:

N'y aurait-il pas éventuellement une possibilité que quelques éléments du régiment aient été détachés sur cette partie du front ou du fait de l'offensive allemande qui se seraient retrouvés par là?

Bonsoir,

il aurait pu être séparé de son unité :
- à cause de permissions prises et il n'aurait pu regagner sa batterie;
ou,
- certains hommes au cours de la retraite de la batterie aurait été séparés de celle-ci et auraient retraité par d'autres itinéraires;
ou,
- aurait pu être détaché ou en mission après d'une autre unité ou d'un organisme au moment de sa capture;
en gros il peut y avoir de multiple raison pour lesquelles il ne se trouvait pas avec son unité au moment de sa capture.

Cordialement

Bonjour
Effectivement s'il n'y a pas d'éléments de la présence de son régiment c'est qu'il a dû se produire un évènement particulier pour qu'il ait été séparé de celui-ci.
Je vais essayer de trouver des éléments de réponse. Je vais écrire à Caen pour voir s'ils ont son dossier. Pour une fois c'est pas trop loin de là où j'habite.

Bonjour,

Je cherche en vain l'ouvrage "Historique du 3-6-4 RALP, 1939-1940" du Lt-Colonel Versevy  mentionné dans ce forum.

Mon père a fait la campagne de 1939-1940 au 3-6-4 RALP, il était observateur d'artillerie. Je ne sais pas dans quelle batterie car je n'ai pas son carnet militaire. Il était à Dunkerque, il est revenu en Normandie, à Cherbourg je crois et a été démobilisé à Castres.

Mon père est décédé en 1982 mais il m'a raconté divers épisodes de cette campagne qui sont effectivement rappelés dans ce forum, dont l'attaque des Stukas, la colonne immobilisée et le refuge dans les champs alentour. Il a mentionné aussi les roues à bandage ...

Cela m'a fait plaisir de lire ces témoignages, autant d'épisodes de la vie de mon père qui était peu prolixe sur la guerre mais savait relater les faits modestement et avec précision.

Sincères salutations d'Amérique du Nord où je réside.

Cordialement