Capitaine Rémy, 1er RSM (quizz)

Bonsoir,

Je n'avais pas prévu en répondant à la question que j'allais devoir en poser une moi-même...

Une petite devinette en rapport avec la nécessaire prudence dont il faut faire preuve avant de porter un quelconque jugement sur les combattants de 1940 :

J'ai reçu la Croix russe de Saint-Georges en 1917, pour ma bravoure en Russie ; j'ai reçu la Croix de guerre du modèle dit "de Vichy" (avec 2 citations !) en 1941, pour ma bravoure au Levant ; j'ai reçu la DSO britannique en 1944 pour ma bravoure en Afrique du Nord et j'ai été fait Compagnon de l'Ordre de la Libération en 1944... Qui suis-je ?  

Cordialement,

Thierry Moné

Damned ...
Ca me paraissait simple ...

Une carrière bien mouvementée, en tout cas ...

Bonjour,

Sans trop y croire et après une recherche acharnée sur le net, Colonel Jean Rémy du 1e RSM.

Eric

Bravo Eric !

Une toute petite nuance cependant, si le capitaine Rémy servait bien au 1er RSM d'Alep (1er Régiment de Spahis Marocains), le colonel Rémy était par contre le chef de corps du 1er RMSM (1er Régiment de Marche de Spahis Marocains de la France libre puis de la France combattante).

Cordialement,

Thierry Moné

NB. Je vais rajouter quelques explications concernant le colonel Rémy.

"Les chemins du devoir du capitaine Jean Stanislas Rémy (1899-1955)

Jean Stanislas Rémy est né le 3 octobre 1899 à Paris. Sa carrière militaire débute le 1er juin 1917 quand il s’engage dans l’armée russe, sous les ordres du général tsariste Kornilov. Dès le 25 juin, il reçoit la Croix de Saint-Georges de 4e classe pour sa bravoure au combat. En février 1918, il rejoint le 1er Régiment de cavalerie du général tsariste Alexiev et c’est au sein des armées blanches contre-révolutionnaires qu’il passe sous-officier. Après la victoire des armées bolcheviques, il s’engage à l’été 1919 au Corps d’occupation français de Constantinople (COFC). Servant tout d’abord comme éclaireur monté dans un régiment d’infanterie, il passe ensuite brigadier et maréchal des logis au 35e Escadron du Train. En 1923, il rejoint le 5e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Muté en Algérie, il est admis l’Ecole de cavalerie de Saumur d’où il sort sous-lieutenant en 1925 pour rejoindre les Spahis du 4e Tunisiens à Sfax ; il y commandera le 10e escadron.

On retrouve le lieutenant Rémy à Damas en 1934, au 8e Groupe d’automitrailleuses (8e GAM) d’où il est muté en 1937 au 1er Régiment de Spahis Marocains à Alep. Détaché à l’état-major de Deir ez-Zor, il passe capitaine à l’ancienneté. En août 1940, il est affecté au GRDI 192 et, après le regroupement du 1er RSM, il prend au 1er octobre 1940 le commandement du 1er escadron, l’ancien escadron de Paul Jourdier. Son Etat des services précise : « Prend part aux opérations contre l’Angleterre le 8 juin 1941 », puis « Rallie la cause Alliée (FFL) le 17 juillet 1941 ». Durant cette courte période, il reçoit deux citations signées du général Dentz. La première est à l’ordre de la division : « Capitaine commandant dont l’ardeur au combat et l’ascendant sur sa troupe n’ont cessé de s’affirmer, tant aux combats des 19 et 20 juin 1941 à Mezzé, où complètement encerclé dans le Khan, il a su dégager sa troupe en ordre en infligeant des pertes sévères à l’ennemi, que dans la journée du 21 où après un vif engagement à Rhasui, a ramené son escadron à pied à travers le Djebel ». La seconde est à l’ordre du corps d’armée : « Brillant commandant d’escadron attaqué le 2 juillet 1941 à Bourkoch par un adversaire supérieur en nombre, a opposé un calme imperturbable aux premiers succès de l’ennemi comme aux fluctuations de la ligne, a conduit sa manœuvre pendant 14 heures de combat, rétablissant la situation sans qu’il ait besoin d’engager ses réserves ». Ces deux citations comportaient l’attribution de la Croix de guerre du modèle institué par Vichy par un décret de mars 1941.

Promu chef d’escadrons, Rémy est chargé en octobre 1941 de réorganiser les Troupes spéciales des Territoires Nord-Syrie et il prend le commandement des Groupements d’escadrons légers Nord-Syrie et Djezireh (c’est le poste que prendra Paul Jourdier quand il quittera les spahis de la France libre). Lieutenant-colonel en juin 1943, il passe colonel un an plus tard. Après la guerre, il commande un groupement d’infanterie à Oran, puis passe adjoint au général commandant la Division d’Oran. En 1952, il commande l’Arme blindée cavalerie de la 25e Division d’Infanterie Aéroportée à Toulouse. Il décède le 15 août 1955, des suites de ses blessures de guerre. Il a été inhumé au carré militaire du cimetière-jardin de Terre Cabade à Toulouse, non loin de la tombe du général Collet des Tcherkess (1896-1945). Le colonel Rémy était Compagnon de la libération, grand officier de la Légion d’honneur, décoré de la Croix de guerre 39-45, du Distinguished Service Order (DSO) britannique et de la Croix de Saint-Georges russe."

(copyright Thierry Moné, Les Burnous Bleus sur les Chemins du Devoir, les Spahis du 1er Marocains de 1939 à 1947,La Gandoura 2007, 208 pages)

Pour les illustrations, voir "Les Burnous Bleus sur les Chemins du Devoir, les Spahis du 1er Marocains de 1939 à 1947", La Gandoura 2007, 208 pages.

TM

Bonjour à tous,
merci à Thierry pour cet intéressant développement sur la carrière du Cel Rémy. Je ne vous cacherai pas que sa période au Levant a particulièrement attiré mon attention.

Citation :

Détaché à l’état-major de Deir ez-Zor, il passe capitaine à l’ancienneté.

Cet état-major à Deir ez-Zor était celui des Troupes du Territoire de l'Euphrate. Au 1er septembre 1939, le commandant des TTE était le LC Ardoin, le Cne Rémy étant son chef d'état-major. Ce n'était pas un gros état-major et il semble que le Cne Rémy exerçait alors de fait - sans doute par interim - le commandement de la 2e Compagnie Légère du Désert, en remplacement du Cne Gerhardi. En tout cas, ce poste semble permanent à partir du 15 septembre 1939. Après, je n'ai plus rien...

Cordialement,
Jean-Guy Rathé

P.S: Éric, n'oubliez pas que c'est maintenant à vous de soumettre une question.

Bonjour,

Merci de me le rappeller
Je travaille dessus et je poste ensuite, cela risque d'être un quizz facile.

J'avoue que j'avais fait un raccourci entre 1e RSM et 1e RMSM comme il avait servi dans les deux unités.

Eric