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| Journal du Général HALDER | |
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+4Thierry Moné Chevalier libre pmpm avz94 8 participants | |
Auteur | Message |
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avz94 Membre ATF40
Nombre de messages : 10685 Age : 63 Localisation : PARIS Date d'inscription : 30/09/2007
| Sujet: Re: Journal du Général HALDER Mer 19 Fév 2014 - 0:06 | |
| Bonjour
12ème suite :
27 mai 1940 :
Tôt dans la matinée - Les messages confirment seulement la ruée de l'attaque contre l'ennemi encerclé. Sur l'aile gauche, Kleist semble rencontrer une résistance plus ferme que prévue.
Vers midi - L'attaque a très lentement progressé dans la poche de Douai, mieux sur le terrain de Béthume, tandis qu'un chemin beaucoup plus considérable semble avoir été fait entre Bailleul et la côte. La 6ème Armée parait aussi avoir gagné de l'avant en direction d'ypres. L'ennemi commence sa percée, mais c'est une progression lente. Il faut avoir à l'esprit que 4 armées ennemies au total sont enveloppées dans cette poche et qu'il n'y a rien à faire pour elles que se battre jusqu'à épuisement des munitions. Elles peuvent éventuellement se rendre.
09H30 - Après la conférence du matin avec von Brauchitsch : je me rends au champ d'aviation d'Euskirchen. de là à Mézières-Charleville dans notre Junker, pour la conférence au Quartier Général du Groupe d'Armées A avec le 1er Bureau et les officiers d'état-major pour la suite des opérations (Rot). Après cette conférence d'environ une heure et demie, Greiffenberg parle des détails d'opération, et Wagner discute la nouvelle direction des renforts. Après un bref repas avec le commandant en chef du Groupe d'Armées A et une courte sortie sur la Meuse, je survole au retour la vallée de la Meuse, Namur, Liège, Maastricht.
Points essentiels de la conférence - Le Groupe d'Armées voudrait : - Un alignement des armées différent de celui que nous avons donné. Ils préfèreraient avoir dans l'ordre suivant, de la droite à la gauche : 4ème, 6ème, 9ème et 2ème Armées; - éventualité d'une offensive ennemie dans le secteur Somme-Oise. Blaskowitz (Commandant la 9ème Armée) prévoit une attaque par 12 divisions ennemies et s'effraie. Une telle attaque est hautement improbable, de l'avis également de von Runstedt; - quelques difficultés de ravitaillement en munitions. La 4ème Armée en a utilisé beaucoup et a puisé dans les ressources des divisions nouvellement arrivées de la 2ème Armée. D'où quelques divisions, à leur arrivée en ligne, n'ont pas leur pleine réserve de munitions. C'est embarrassant, mais cette situation est temporaire et s'arrangera bientôt.
20H45 - Message du Goupe d'Armées B : un général Belge est venu au Quartier Général de la 6ème Armée de la part de son Roi demander les conditions d'une reddition de l'Armée Belge. Demandé au Führer. Réponse : reddition sans conditions. Pas d'autre stipulation (20H55).
Kossmann - L'administration de la Hollande échoit à Seyss-Inquart. Ordre du Führer du 28 mai. Raison : Mussert (Mussert, chef du parti nazi hollandais, ne voulait pas être sous la coupe de l'armée).
A suivre
Cordialement |
| | | avz94 Membre ATF40
Nombre de messages : 10685 Age : 63 Localisation : PARIS Date d'inscription : 30/09/2007
| Sujet: Re: Journal du Général HALDER Dim 23 Fév 2014 - 18:38 | |
| Bonjour
13ème suite :
28 mai 1940 :
Les négociations pour la reddition de l'Armée Belge, commencées la nuit dernière, ont été conclues. A 10H45, le général von Bock informe von Brauchitsch que le document de reddition a été signé. La reddition porte sur un million d'homme environ.
von Brauchitsch voit le Führer dans la matinée et revient à 13 heures avec les résultats suivants : a) Le changement proposé dans l'ordre de bataille a été approuvé. Blaskowitz sera remplacé par Strauss, ce dernier par Stulpnagel; b) Guderian aura le commandement d'un groupement blindé. Cela s'effectuera au mieux en mettant Hoth à la 4ème Armée, Kleist au Groupe d'Armées B (le 14ème Corps allant avec lui), et Guderian au Groupe d'Armées A;
d) Liquidation de la campagne de Belgique : - 1ère étape : Désarmement. Ravitaillement. Disperser les prisonniers de la poche sur Anvers-Bruxelles, dégageant pour le moment les secteurs industriels. Statut du Roi pas encore décidé; - 2ème étape : Séparation des Flamands et des Wallons. Libération des Flamands. Les Wallons seront sans doute évacués en Allemagne comme travailleurs forcés. e) Côte : Besoin de la Marine : doit prendre en charge la défense côtière. Les hommes pour l'artillerie de forteresse seront retirés du Groupe d'Armées C; f) Opérations : 1. Tout dernièrement, je suis persuadé que, pour cette opération (bataille de France), nous devons concentrer notre armée blindée en avant de notre aile gauche, en direction de Bar-le-Duc (A) - Saint-Dizier (B). Sur cette base, nous pouvons établir un puissant groupement en avant de l'infanterie divisionnaire plus lente, qui poussera sur la rive est de la Moselle sur l'axe Saint-Mihiel-Pont-à-Mousson pour former un cercle intérieur (et à travers le secteur sud de Nancy pour clore un cercle extérieur). Une attaque depuis le cercle intérieur visera Verdun par l'arrière; 2. L'opération "Tigre" est différée jusqu'à ce que l'effet des opérations du Nord-ouest se soit fait sentir sur la rive est de la Moselle; 3. Tracer un cercle autour de Paris, puis marcher avec l'infanterie, non avec les blindés. il faut en conséquence que l'aile droite de von Bock soit très profonde; g) Projet d'armée du temps de paix : 24 divisions blindées; 12 divisions motorisées; 30-40 autres divisions. La solution du problème d'une plus grande mobilité des chars est de pouvoir les déplacer sur une voie ferrée; en plaçant au-dessous de petits chariots mus par le moteur du char.
A suivre
Cordialement |
| | | avz94 Membre ATF40
Nombre de messages : 10685 Age : 63 Localisation : PARIS Date d'inscription : 30/09/2007
| Sujet: Re: Journal du Général HALDER Dim 2 Mar 2014 - 19:56 | |
| Bonjour
14ème suite :
29 mai 1940 :
La poche s'est encore resserrée sur l'ennemi. Intéressant de voir quelle force sera capturée dans ce cul-de-sac de 45 km de long et 30 km de large. Même maintenant, Lille, Roubaix, tourcoing étant entre nos mains, l'ennemi se bat encore désespérément contre la pression de nos troupes sur ses flancs. Von Brauchitsch reçoit Blaskowitz et l'informe de la décision du Führer de le relever de son commandement.
30 mai 1940 :
La dislocation des forces embouteillées se poursuit. Quelques unités britanniques se battent encore résolument et opiniâtrement : le reste reflue vers la côte et essaie de gagner la mer sur tout ce qui peut flotter : " La Débâcle". Sur le front sud, les Français attaquent localement pour faire sauter notre tête de pont sur la Somme et mettre ainsi la rivière entre eux et nous. Cela indiquerait qu'ils en sont réduits uniquement à la défensive, ce qui ne nous surprend pas. Telle que se présente la balance des forces, ils ne peuvent même plus rêver de mettre sur pied une attaque coordonnée qui changerait l'issue de la campagne : ils peuvent tout juste raidir leur énergie. Dans les éléments pris en tenaille, nous avons fait prisonnier un autre général commandant d'armée (Général Prioux, successeur du général Blanchard à la tête de la 1er Armée, fait prisonnier à son P.C. de Steenwerck.)
Conférence matinale avec von Brauchitsch - Il est de mauvaise humeur : les effets des bévues imposées par l'O.K.X. (détour en direction de Laon et retrait de nos blindés à Saint-Omer) commencent à se faire sentir. Nous perdons du temps, et la poche qui renferme Français et Britanniques sera fermée plus tard. Au pis, la poche aurait été fermée à la mer si nos blindés n'avaient pas été retirés. Le mauvais temps a rivé au sol nos forces aériennes et maintenant il faut rester sur place, à regarder attentivement d'innombrables milliers d'ennemis gagner l'Angleterre en nous passant sous le nez.
Résultats de la conférence du matin : Forces disponibles pour le regroupement : 20 divisions de réserve d'O.K.H. Poche ouest de Lille : 8 divisions + 1 division blindée (S.S. tête de mort) Poche est de Hirson : 6 divisions Centre d'instruction de l'Intérieur : 5 divisions
Parlé avec Wagner de réorganiser un système complet de ravitaillement pour aiguiller la poussée vers le sud. Les préparatifs doivent être achevés le 3 juin.
A suivre (suite et fin)
Cordialement |
| | | avz94 Membre ATF40
Nombre de messages : 10685 Age : 63 Localisation : PARIS Date d'inscription : 30/09/2007
| Sujet: Re: Journal du Général HALDER Dim 9 Mar 2014 - 19:29 | |
| Bonjour
15ème suite et fin :
31 mai 1940 :
Les comptes rendus du matin ne modifient pas profondément le tableau de la situation. Le cercle autour de Dunkerque s'est encore resserré. Pourtant les Anglais continuent l'évacuation dans les conditions les plus difficiles et se battent encore désespérément. il faut attaquer avec tous les moyens d'une opération à grande échelle. La poche de Lille semble renfermer une importante force ennemie. Sur le front sud, l'adversaire fait des essais en force pour balayer nos têtes de pont, mais n'a réalisé à cette heure que des gains dérisoires. Là, notre position a été renforcée par l'arrivée de divisions d'infanterie (les 57, 9, 87, 44, 33, 62, 293ème sur la Somme, entre la mer et l'Oise). Le regroupement de nos forces est commencé. L'état-major de la 18ème Armée (PC à Bruges) a théoriquement pris son commandement, mais n'a pas encore, semble-t-il, toucher toutes les unités qu'il a sous ses ordres. plus tard dans la matinée, visite au Groupe d'Armées C à Bad Schwalbach. En route, je m'arrête une heure sur l'autostrade allemande près de Limbourg, où Wagner (Quartier Général) me soumet son ordre de réorganisation des communications arrières pour la bataille qui va commencer. Les modalités logistiques seront au point le 3 juin et les premiers résultats sont attendus le 4 juin.
Conférence au Groupe d'Armées C - Von Brauchitsch résume notre plan dans les grandes lignes. le commandant en chef du groupe d'Armées et les généraux commandant d'Armées (von Leeb, von Witzleben, Dollmann) exposent leur opinion. Von Brauchitsch souligne qu'il ne faut pas diminuer l'effort de rupture en considération de la situation sur les flancs. La conférence ne découvre pas de nouveaux points de vue, mais il fallait la tenir pour les chefs de ce front, qui n'avaient pas participé ou presque aux événements des dernières semaines. Retour par Bad Ems, la vallée du Rhin, la vallée de l'Ahr. Arrivé à 19 heures. Les messages de la journée confirment le tableau de la matinée. faute d'un commandement unifié (l'état-major de la 18ème Armée n'a pu atteindre à temps tous ses états-majors), notre attaque s'est résolue en actions individuelles contre un ennemi acharné à se défendre derrière les canaux; d'où légers succés locaux seulement. un message radio intercepté indiquerait que l'ennemi doit reprendre les opérations d'évacuation cette nuit : il sra difficile de l'arrêter. nous payons maintenant notre erreur, due à l'intervention d'en haut : n'avoir pas coupé la route de la côte. L'efficacité de notre artillerie est fort réduite dans les dunes sablonneuses... Le regroupement marche à grands pas. Les 4°, 6°, 9° et 2° Armées occuperont leurs secteurs demain vers midi, à côté de la 12° et la 16° Armée arrivées avant. Le Groupe d'Armées B prendra alors le commandement le 2 juin à midi : notre front sera édifié. Des appels à longue distance ont été faits dans la soirée (par téléphone et radio, à des unités de divers échelons), pour s'assurer que notre nouvelle offensive est montée comme prévu et que le 5 juin est tenu pour la date de l'attaque. Goth (officier de liaison de la 4° Armée) : rend compte de la situation sur la Somme. L'attaque de chars ennemis semble avoir été sérieuse. Etat de nos blindées : en dernier lieu, encourageant : 50% de nos chars sont prêts immédiatement. dans quelques jours (5 environs) nécessaires pour de menues réparations, notre force combattante sera sur pied à 70%. Les chars amenés en remplacement des pertes sont prêts à sortir. Il est bon toutefois de se souvenir que la vie utile d'un char est limitée. Il faut en retrancher un bon nombre qui seront hors de course après 300 nouveaux kilomètres. Cela cadre avec nos plans. D'ailleurs nous pourrions employer quelques-uns des nombreux chars ennemis capturés.
1er juin1940 :
Les opérations n'ont pas progressé sensiblement. L'étroite bande de côte tenue par l'ennemi s'est encore resserrée, mais nos attaques n'ont gagné que peu de terrain. Ce qui reste de l'ennemi se bat vaillamment, mais la démoralisation se marque à quelques endroits. Il faut s'attendre à une nouvelle tentative d'évacuation cette nuit. Ceci mis à part, l'opération lancée le 10 mai est maintenant terminée. Le Führer l'a marqué aujourd'hui par sa visite au Quartier Général du Groupe d'Armées B, et le marquera demain pour le Groupe d'Armées A, en venant apporter ses félicitations. Puis ce sera la décoration de von Brauchitsch et des officiers de l'O.K.H. et de l'Etat-Major Général...
Cordialement |
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