Photos actuelles du champ de bataille Dinant-Anhée-Flavion

Je place régulièrement des photos actuelles de la région Anhée-Yvoir-Haut-le-Wastia-Dinant-Flavion sur la page Facebook du Musée du Souvenir de Haut-le-Wastia sur https://www.facebook.com/museedusouvenirmai40

Avoir une idée concrète du relief, des obstacles et des lieux peut aider à comprendre les opérations.

Très intéressant, merci.

Merci

Bonjour à tous !

Et merci également pour le lien avec notre forum !
Cordialement !

Des photos prises sur le terrain-même, montrant le relief "difficile" entre Haut-le-Wastia et Bouvignes et son impact possible sur les opérations françaises e allemandes. Musée du Souvenir/Facebook : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.971134316237199.1073741852.234351566582148&type=3

Hum, que pensent les professionnels -réputés moustachus- de ce chevelu ?
JD

Je suis professionnel et pas moustachu!  
La technique d'étude du terrain (un aspect de l'appréciation tactique, en fait une partie de l'analyse du facteur milieu) est pratiquée sous une forme ou sous une autre dans toutes les armées.

L'armée belge, avant de suivre les procédés d'appréciation OTAN (mais en fait, la méthode ancienne est restée d'application aux échelons inférieurs) a développé une méthode d'appréciation assez simple mais très efficace (et pas spécifique à la Belgique) avec 4 facteurs d'appréciation : Milieu, Mission, Moyens, Ennemi.
La carte, les photos et les commentaires ne sont que le résultats d'un "croisement" entre l'étude du terrain, une visite du champ de bataille et les faits historiques prouvés.

Une série de photos sur Dinant sur la page facebook du Musée du Souvenir : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.1015852051765425.1073741861.234351566582148&type=1

JARDIN DAVID a écrit:

Hum, que pensent les professionnels -réputés moustachus- de ce chevelu ?
JD

Vu... l'arbre en boule !

Mais l'auteur (Olivier) ne prétend nullement avoir réalisé là un "chevelu" si cher à nos artilleurs...

J'en a toujours "bavé" pour réaliser un bon chevelu avec le fameux "crayon de plombier" rouge et bleu (eau chaude - eau froide).
Ô combien de mes lignes rouges de crêtes sont venues couper les lignes bleues absentes de tant de talwegs non décelés !

J'ai toujours préféré l'hypsométrie au chevelu (en utilisant quelques courbes de niveau maîtresses), d'autant que la carte est toujours lisible à l'issue du processus. J'ai d'ailleurs adapté ce système aux cartes de mes publications pour montrer le nivellement sans gêner l'utilisation de figuratifs.

Mais aujourd'hui tout cela est largement dépassé avec l'utilisation des MNT et MNE (Modèle de Numérisation de Terrain, d'Elévation). Quand on pense qu'en mai-juin 1940, même le capitaine commandant une unité élémentaire n'était pas toujours en possession de la carte du terrain sur lequel il manœuvrait...

Cordialement,

Thierry Moné


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Thierry,

Effectivement ils n'avaient parfois pas de carte.
En mai 1990, lors des 50 ans de 1940, j'ai servi d'interprète, de guide, de représentant de l'Armée belge et de descendant de l'instituteur du village d'Isières qui avait regroupé les corps des soldats britanniques morts à l'époque, lors d'un battle tour de vétérans du 22nd Chesshire Regiment.
A mon étonnement (de jeunes officier), ils m'ont affirmé qu'ils n'avaient pas de cartes en mai 1940!

Beau souvenir!

Bonjour Olivier,

A ma grande surprise également, j'ai lu récemment le témoignage d'officiers (commandants d'escadron et chefs de peloton de la 3e Brigade de Spahis) qui n'avaient pas de carte en mai 1940... Par contre ils avaient parfois des schémas tirés à la machine à alcool.

J'ai récemment acquis des cartes Michelin de 1939 ou 1940 au 1/200 000 qui donnent une excellent aperçu des axes principaux utilisés dans les ordres français et/ou allemands. Il y a sur "ibé" un vendeur qui en propose régulièrement de nombreux exemplaires à 8 euros pièce en achat immédiat : taper Michelin et le numéro de la carte pour trouver les propositions. Chez le même vendeur, j'ai acquis une superbe Michelin de 1940 de l'AFN. C'est très utile pour savoir ce qui attirait l'œil - à l'époque - au niveau de la planimétrie.

Cordialement,

Thierry Moné

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Bonsoir Thierry,

Limitant plus ma zone d'intérêt, j'ai une carte allemande 1/50 000 de 1941 sur le fond IGN belge de l'édition d'avant-guerre et une 1/200 000 belge (édition d'avant-guerre).

On peut aussi acheter des anciennes éditions belges à l'IGN belge.
J'utilise aussi les cartes actuelles sous format digital. Cela permet de décomposer la carte et d'en extraire les composantes oro-hydrographiques. 

J'adore les cartes... mon père était cartographe!

Bonjour,

Mon père n'était pas cartographe, mais j'adore aussi les cartes.

J'ai presque toute la France en Michelin éditions 39, 40, parfois 37 ou 38 ou 41, 2 cartes de la Belgique, 2 de la Suisse, 2 d'AFN, et une de 45 des Pays Rhénans.

Il m'en manque quelques unes seulement.

Laurent, 
J'ai dû fortement réduire ma collection (essentiellement Belgique) car ma maison est plus petite que celle de mes parents aujourd'hui vendue.

Je ne peux pas donc pas vous dépanner avec une perle rare...

Bonne surprise ce dimanche matin : j'ai pu accéder à la cours arrière d'un immeuble de Bouvignes (Dinant) et j'y ai découvert de nombreux impacts dont certains probablement d'un calibre 20 ou 37 mm!
Voici 4 photos parlantes!

L'immeuble en mai 1940 au centre du site de franchissement de Rommel. Pour rappel : des obusiers de 10,5 cm seront déployés sur la rive orientale (un peu à gauche de la position du photographe) pour engager les positions françaises en tir direct, également avec des panzers dont des 38t.


Le rez-de-chaussée est intact grâce à la protection du remblai de chemin de fer (+/- 8 m derrière moi pendant la photo). Ces traces et d'autres (moins visibles) sur des immeubles voisins ainsi que la disposition des lieux (Meuse-haut remblai avec un mur de pierre côté Meuse-cours étroite - rangée de maison parallèle au chemin de fer) me laissent penser que les positions françaises ont été installées dans les étages, seuls endroits offrant observation et champs de tir vers la Meuse et l'autre rive (et une protection toute relative). Ces positions étaient a contrario très visibles des Allemands et assez faciles à neutraliser avec des chars ou des armes automatiques camouflées sur l'autre rive. De surcroît, ces postes de tir en hauteur n'offraient pas une rasance idéale aux armes automatiques dont l'efficacité était ainsi fortement réduite.


Vive les vieilles pierres! A noter que l'immeuble a été rénové mais sans toucher aux impacts!


La mémoire de la pierre

Bonjour Olivier,

Beau reportage !

Une ou deux rafales de 2 cm pourrait en effet bien être à l'origine de ces impacts sur brique et ciment (Panzer II ou Flak en tir à terre). Mais il est vrai que le 3,7 cm allemand de l'époque n'était pas très bon et aurait pu causer des dégâts similaires...

Cordialement,

Thierry

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3 photos du secteur du 66e RI entre Haut-le-Wastia et Sommière prises ce samedi 5 août 2017. Pour les situer, utilisez la carte dans une de mes publications précédentes sur ce fil. Les photos sont prises sur le petit chemin partant de Grange et passant au Sud d'Hontoir, à proximité du chiffre 6 sur la carte.

Ferme de Hontoir : initialement PC du 66e RI transformée en centre de résistance pour contrer l'avancée allemande (Schützen-Regiment.6) montant depuis les abords de l'île de Houx. Haut-le-Wastia est à droite (non visible), Sommière à l'arrière gauche (non visible).


Ferme de Grange (PC du commandant Cadennes du II/39, placé en renfort du 66e RI). Grange est située sur la lisière des bois montant de la Meuse et bordant la cuvette d'Anhée. Elle est visible depuis Hontoir. La Meuse est sur la droite de la ferme en contrebas. La ferme fut rapidement conquise par les Allemands le 13 mai au matin.


Encore Hontoir mais la photo est prise plus bas dans le talweg (vallée sèche) montant de la Meuse, voie de progression des fusiliers allemands. La difficulté pour de l'infanterie sans chars de poursuivre la progression vers la ferme au travers du plateau très ouvert est ici bien visible.

J'ai parcouru le terrain entre le Mémorial de Haut-le-Wastia et la crête de Champioule soit dans l'ordre Bois de Surinvaux, Bois du Curé, Fermes de Grange et doigt de Champioule (souvent confondu avec le Mont Noir ou Noirmont plus au Sud.
Pour vous localiser plus facilement, consulter ma carte ci-dessus. J'ai suivi la ligne de crête en jaune orientée Ouest-Est entre Haut-le-Wastia et le promontoire dominant la Meuse (mon chiffre 2 sur la carte).
Voici quelques photos des lieux : 

Cette photo est prise dans le Bois de Surinvaux, versant Nord donnant sur la cuvette d'Anhée. La pente est bien visible (comparer avec les arbres). Ici pas de rochers mais à certains endroits, des barres rocheuses et des éperons transforment ce versant en forteresse difficile d'accès pour les Allemands qui viennent du bas et difficile à à défendre pour les soldats du II/39 du Cdt Cadennes. Cette pente est également infranchissable aux chars français descendant (je pense la 3/6eBCC parfois décrite comme arpentant la tête de pont allemande en bord de Meuse... totalement utopique) ou infranchissable à des panzers montant par là.


Bel exemple d'éperon rocheux sur le même versant en allant plus loin vers la Meuse


Vue vers les fermes de Grange (PC du Cdt Cadennes) à droite et la ferme de Hontoir (PC du 66e RI) à gauche. Nous sommes ici entre Champioule (à droite) et le Mont Noir à gauche. La Meuse est derrière. Le terrain et la végétation n'ont quasi pas changé.


Même endroit mais en regardant vers l'Est. La Meuse est en contrebas invisible. Devant sur l'autre versant, le magnifique poste d'observaton de la ferme de Viet avec vue sur tout le plateau de la rive Ouest. Fut utilisé par l'artillerie allemande et servi brièvement de PC à Rommel après la conquête d'Onhaye.


De la pointe de Champioule, vue sur l'île et l'écluse de Houx, on devine sur le versant opposé à gauche Poilevache, la tour de Géronsart dans les bois et la ferme château de Blocqmont qui servi de PC à la 5.Panzer-Division (14 mai fin de journée). Le lotissement dans la vallée à droite est à l'emplacement de l'ancien cimetière allemand, constitué pendant l'occupation. environ 900 tombes en fin de guerre. les corps reposent aujourd'hui pour la plupart à Lommel (Flandre)


Chemin caillouteux entre Grange et la pointe de Champoule. Un soldat du I/39eRI fait prisonnier à Surinvaux le 14 mai raconte que lui est ses camarades d'infortune suivirent ce chemin, après un détour par Senenne (?) pour descendre vers la Meuse et la traverser via l'écluse et l'île de Houx. Dans son récit, il décrit les environs dévastés autour de ce chemin et les nombreux morts dans les bois, probablement du II/39eRI, tués le 13 mai 40. 


Toute la crête est creusée de sites d'extraction de pierres (pour construire les fermes?). Ces trous ont certainement servi de protection aux soldats des 2 camps en mai 40. En revanche, quasi impossible de creuser de bonnes positions en quelques heures. Ces nombreux tas de cailloux ont-ils été érigés par des combattants de 40 ou ont-ils servi de protection?


Ici en contrebas de Champioule, vue vers la vallée montant vers Haut-le-Wastia (on peut deviner le clocher au centre sur l'horizon. le chemin à l'avant-plan relie Senenne (à droite invisible) et Grange sur la crête. Le seul bon accès vers la crête en venant de la cuvette d'Anhée.
La colline à droite, Mont d'Anhée, servit de PC au III/129eRI. Nous sommes ici à la limite 66eRI (Sud)-129eRI Nord.


Le même chemin au sommet. Grange est 100 m derrière. Ce chemin, le seul que les chars du 6eBCC aurait pu emprunter pour descendre vers Anhée est fort encaissé et tactiquement impraticable à des R35 sans infanterie.

Vidéo prise au centre des positions du 66e RI des 13 et 14 mai entre la ferme de Hontoir et Rostenne (Belgique)