Le 14 juin : le recul vers la SeineLa 239e DLI est en arrière garde avec la 3e DLI à l’ouest et des éléments de la 4e DLM (6e armée) à l’est. A l’arrière, la coupure de la Seine est en cours d’occupation défensive par les troupes françaises avec les 7e DINA, 87e DIA, 57e DI, 23eDI et 2e DLIC; du nord au sud. Ces unités, serviront à leur tour d’accueil et de soutien pour les unités en arrière garde dont la 239e DLI.
Le but de la 239e DLI est de rejoindre la 7e armée derrière la Seine au niveau de Champagne-sur-Seine sous la protection de la 87e DIA.
Le départ s’effectue dans de bonnes conditions. Après les unités de service et le 325e RAD, le 59e RI ouvre la marche suivi du 138e RI puis du 2e R Tchèque. A l’aube, la colonne du 138e RI arrive à Celle sur Morin d’où elle repart après 2 heures de repos. Le trajet est le suivant : Celle-sur-Morin, Bernay-Vilbert, Aubepierre Ozouer-le-Repos, Mormant, Champagne-sur-Seine et Montigny-sur-Loing, au sud de Fontainebleau. Il est à noter des accrochages au niveau de Beautheil.
A Celle-sur-Morin, les ponts sur le Morin sont détruits pour retarder la poursuite des troupes allemandes. Cette marche de près de 40 km est très fatigante et de nombreux traînards sont à déplorer.
Jusqu’à Mormant la marche s’effectue sans incident. Dans ce dernier village le détachement d’arrière-garde du 138e RI sous les ordres du capitaine Girardon et composé d’une section de fusiliers, d’un FM, d’un canon de 25, est pris à partie par des automitrailleuses allemandes. Le lieutenant Verot est blessé. Le capitaine Girardon fait établir des barrages sur les voies d’accès latérales afin de permettre au gros du régiment ainsi qu’aux autres unités de la division d’arriver au pont de Champagne-sur-Seine pour ne pas être surpris par les avant-gardes allemandes.
Ce secteur est sécurisé par la 87e DIA qui s’installe en matinée avec le dispositif suivant :
Samois : 334e RI ;
Vulaines : 18e RTA et 19e BATS ;
Avon : 17e RTA ;
Champagne-sur-Seine : 9e Zouaves.
Deux têtes de pont sont organisées à Vulaines et à Champagne-sur-Seine. La 87e DIA est en liaison au nord avec la 7e DINA au sud de Fontaine le Port et au sud avec la 23e DI. La 2e DLIC est en cours de débarquement plus à l’est vers Saint-Mammès.
Devant l’ampleur du recul des armées françaises, l’état-major décide d’abandonner la ligne de la Seine et de reporter la défense au niveau de la Loire. En conséquence, la 239e DLI reçoit en soirée un ordre de continuer le repli et de rejoindre la gare Montigny-sur-Loing, au sud de Fontainebleau. La destination finale est la ville de Gien. A 21h30, les unités à pied de la division embarquent à Montigny-sur-Loing pour rejoindre la Loire par voie ferrée. Les trains hippomobiles rejoindront par la route. Dans la nuit du 14 au 15, les troupes françaises encore au nord de la Seine la franchissent sous la protection des divisions de recueil et de l’artillerie. Aussitôt, le génie fait sauter les ponts.
Il est à noter des pertes comme le soldat Jacob Armand du 59e RI décédé à Fontainebleau.
Mais les principales pertes à déplorer sont le fait d’éléments qui n’ont pu rejoindre la gare de Montigny sur Loing à cause du long déplacement à pied.
La chasse française est faiblement engagée ce jour pour soutenir la 7e armée. Il est à noter l’action du GC I/1 (les Vignots – MB. 152) avec deux patrouilles doubles (11 avions) qui effectuent une mission de couverture de la Seine. Aucune rencontre avec la Luftwaffe n’est à signaler.
Le 15 juin : le repli vers la Loire
Le matin, l'ennemi étant signalé à Melun, le génie français fait sauter les ponts ferroviaires du Mée et du Pet-au-Diable vers 8h du matin. Le pont de Champagne sur Seine est aussi détruit à 15h45 après le passage du 2e régiment Tchécoslovaque suivi du repli du 9e Zouaves de la tête de pont. En fin de journée, c’est le pont de Valvins qui est détruit. Les Allemands ont atteint la rive droite et passent la Seine sur un pont de bateaux à Bois-le-Roi mais sont longtemps arrêtés par des mitrailleurs africains à l’emplacement du pont de Valvins. Fontaine-le-Port est atteint par la 98 ID.
La 239e DLI poursuit son transfert par train vers Gien. Le trajet par voie ferrée est le suivant : Montigny-sur-Loing, Nemours, Montargis, Gien. Ce trajet, malgré une distance relativement faible, est très long à cause de l’engorgement des lignes ferroviaires. Mais les convois hippomobiles, pris dans un exode massif, peinent à rejoindre Gien.
En début d'après-midi, les 87e DIA et 2e DLIC sont toujours positionnées sur la Seine pour couvrir le repli du 24e corps d’armée vers la Loire. Vers 15h00, la 98e ID allemande est signalée vers Fontaine-le-Port et à Héricy. Les têtes de pont de Vulaines et Champagne se replient et les ponts sont détruits. Vers 17h00, l'ennemi est au contact sur la Seine au niveau de Samois aux lisières nord de la forêt de Fontainebleau.
L’aviation française, avec des moyens de plus en plus réduits, intervient pour couvrir le repli des troupes derrière la Loire. C’est le GC I/1 qui intervient entre 8h30 et 13h30 avec 4 patrouilles simples pour couvrir des ponts de la Loire. D’autres missions sont effectuées à midi et à 19h.
Le 16 juin : la défense de la Loire à GienA Gien, deux ponts permettent la traversée de la Loire :
Le viaduc ferroviaire au niveau de Poilly-lez-Gien en rive gauche. Il est bombardé le 15 juin 1940 par la Luftwaffe, afin de couper la retraite de l'armée française. Ce bombardement atteint aussi les vieux quartiers au pied du château qui sont détruits suite à un important incendie.
Le Vieux Pont routier en amont du viaduc. Il est détruit le 17 juin à 20h15 mais un parapet reste intact. Le 17, à 20h, le dernier convoi militaire, constitué d’éléments de la 87e DIA, l’emprunte. Suite à la destruction du pont routier, des troupes françaises continuent à traverser la Loire par le parapet intact ou à la nage.
Gien : le 15 juin, la dernière arche du viaduc sur la rive droite avant la Loire s’effondre pendant le bombardement (La république du Centre, 26 juin 2012).
Après le premier raid aérien à 12h30, vers 23 heures, c'est un déluge de bombes incendiaires qui s'abat sur la ville. Gien est en grande partie en ruines : 422 immeubles sont totalement détruits et 921 partiellement. Le centre-ville brûlera pendant 3 jours et 3 nuits. Les églises Saint-Pierre et Saint-Louis sont détruites, mais le château est épargné par un orage providentiel. La cohue des réfugiés s'entasse sur les rives de la Loire.
Au matin du 16 juin, les bombardements sont entrecoupés de mitraillages. Sur le pont et sur les quais, ce ne sont qu'encombrements, blocages et ralentissements.
Le 16, après un voyage long et pénible, les convois ferroviaires de la 239e DLI débarquent en gare de Gien le 16 juin entre 15h et 20h.
Immédiatement, les unités de la division sont dirigées en rive gauche de la Loire. La 239e DLI doit s’intercaler entre Gien défendue par la 23e DI et Sully-sur-Loire défendue par la 3e DLI. Entre la 3e DLI et la 239e DLI s’intercale aussi la 57e DI. Toutes ces unités sont en cours d’installation.
Au moment où la colonne du 138e RI traverse le Vieux Pont sur la Loire vers 23h, elle est soumise à un raid aérien de la Luftwaffe. Le pont est de nouveau touché et une pile est endommagée. Le pont est l’objet de quatre attaques successives mais il n’est pas encore coupé. Ce raid occasionne de nombreuses pertes, surtout pour les convois civils qui encombrent les rues de Gien.
La colonne du 138e RI s’arrête à 2 km environ du village de Saint-Gondon, au niveau du château de Dominuze. La colonne du 138e RI s’installe provisoirement en attendant des ordres définitifs. Le 59e RI poursuit vers Saint-Gondon et le 2e RT plus à l’ouest.
Le poste de commandement du 138e RI s’établit au château de Dominuze. L’effectif du régiment s’est réduit à cause d’éléments qui n’ont pu rejoindre l’embarquement à Montigny-sur-Loing. Sur un effectif au de 2 440 hommes, il n’en reste que 850 le 16 juin.
La 23e DI est chargée de la défense de la Loire à Gien. Les premiers éléments de la division atteignent la ville dans la matinée du 16 juin. En soirée, le 32e RI s’installe en position défensive à l’ouest de Gien, prolongeant en rive droite les positions de la 239e DLI.
L'accès des ponts est défendu par des aménagements anti-chars sous les ponts SNCF de l'avenue de La République et de la route d'Orléans.
Le 17 juin : la 239e DLI en position défensive derrière la LoireLa 239e DLI s’installe en position défensive avec le dispositif suivant :
A l’ouest : 2e RT à Lion-en-Sullias (château de la Ronce), au contact du 235e RI de la 57e DI ;
Au centre : le 59e RI à Saint-Gondon
A l’est : le 138e RI entre Saint-Gondon et Poilly-lez-Gien. Poilly-lez-Gien est tenu par le 32e RI de la 23e DI.
Le poste de commandement divisionnaire est au lieu-dit La Huttière, sur la commune de Coullons au sud de Saint-Gondon.
Le front est d’environ 10 kilomètres, ce qui est très important pour une unité qui a déjà perdu beaucoup d’effectifs. Cette journée, la 239e DLI n’est pas directement confrontée aux troupes allemandes. Il est à noter des pertes dont le caporal Cournol Henri du 138e RI.
Sous la protection des 3e DLI et 23e DI qui tiennent les têtes de pont de Sully-sur-Loire et de Gien, les autres unités du 24e corps d’armée passent la Loire et tentent de se réorganiser comme la 2e DLIC et la 87e DIA.
A Gien, la 23e DI s’installe. Des tranchées sont creusées, les fenêtres des maisons du quai de Sully sont obstruées. Le poste de commandement divisionnaire s'installe à la Roche, celui du 32e RI à La Ruellée. Le 32e RI prend possession du viaduc et son 3e bataillon assure la garde du pont routier.
L'accès des ponts est interdit à l'envahisseur par un rideau défensif. Des aménagements anti-chars sont édifiés sous les ponts SNCF de l'avenue de La République et de la route d'Orléans.
Dans l'après-midi du 17 juin, Gien est investi, la route de Briare est aux mains de l'ennemi. Les troupes françaises, retardées par les convois interminables de réfugiés auxquels elles sont mêlées, subissent les premiers assauts des troupes allemandes venant du nord. Les premiers accrochages ont lieu au nord de Gien, au niveau de La Gâcherie, de la Prise-d'Eau et de la Bosserie. A 18 h 30, les troupes allemandes sont aux portes de la ville.
Les soldats français, face à l'ennemi, le dos aux chariots, entament un combat sans espoir. On se bat par îlots mais les allemands se faufilent pour atteindre la ville et la Loire.
Les dernières unités françaises tentent de traverser la Loire comme le 9e RAC, des éléments de la 4e DLM, le 5e BCP et les quatre derniers chars de la compagnie de marche du 34e BCC. Deux chars sont à bout de souffle, l'un doit être détruit par son équipage, l'autre est pris en remorque. La marche est rendue encore plus lente par l'embouteillage des routes. Un char est engagé pour aider au décrochage d'un groupe d'artillerie qui a pris position afin de répondre au feu de l'artillerie ennemie.
Ce qui reste du 5e BCP franchit le pont routier à 19h00 heures. Le 17, à 20h, le dernier convoi militaire, constitué d’éléments de la 87e DIA, l’emprunte.
Le 19e BATS, débarqué à Sully-sur-Loire dans l’après-midi, ne peut franchir la Loire. Etant bloqué, il rejoint à pied Gien pour passer la Loire. Il est en arrière garde de la 87e DIA. Le 19e BATS est la dernière unité militaire à avoir franchi la Loire à Gien. Le pont a été franchi au pas de course, par groupes espaces de 50 mètres. Le bataillon arrive très fatigué dans les bois sur la route Poilly-lez-Gien - Coullons; où il cantonne dans la nuit du 17 au 18.
Les réfugiés vivent des instants horribles. A 20h, un bruit se colporte rapidement de bouche à oreille : « Ils vont faire sauter le pont » et, avec son cortège d'horreurs, une gigantesque bousculade se produit sur la Loire.
Il est 20h15, les sapeurs du 624e R Pionniers détruisent le pont routier sur l’ordre du commandant du 32e RI. A 22h, les allemands surviennent et ne peuvent se rendre maîtres du pont. Dans Gien, les combats continuent. Embusqués dans les maisons de la rue Génabie, des tirailleurs sénégalais du 19e BATS qui n’ont pu traverser la Loire avant la destruction du pont, se battent à la grenade et au coupe-coupe, puis traversent la Loire à la nage. Les réfugiés qui n'ont pu franchir le pont vivent des instants horribles.
Suite à la destruction du pont routier, les trois derniers chars de la compagnie du 34e BCC ne peuvent traverser la Loire. Leurs équipages, après en avoir lancé deux dans la Loire franchissent le fleuve utilisant le tablier du pont du viaduc.
La destruction du pont routier de Gien, à cause de la pression des troupes allemandes, isole des unités en rive droite et à Gien, dont les convois hippomobiles de la 239e DLI. Ils sont coupés de la division et seront fait prisonniers. Une importante partie du matériel (voiturettes, mitrailleuses, fusils-mitrailleurs, mortier de 60) est perdue. Quelques hommes chargés de la conduite des convois réussissent tout de même à rejoindre la division en traversant la Loire à la nage.
Dans la nuit du 17 juin, des milliers de civils essaient de rejoindre le parapet pour passer le pont routier, une cohue essaie de traverser la Loire pour échapper aux troupes allemandes.
Depuis la coupure du pont routier, sous les mitraillages incessants, des milliers de personnes se précipitent, à l'aide de deux échelles, à l'assaut du viaduc coupé le 15 juin. A 0h10 le 18 juin, il est détruit à son tour, empêchant toute échappatoire pour les civils et militaires sur la rive nord du fleuve.
En rive gauche, le III/32e RI défend l’accès du pont routier dont un parapet est resté intact. Les troupes allemandes essaient pendant la nuit de traverser le pont, sans succès.
Gien après les combats
Le 18 juin : l’échec allemand devant la Loire.L’avancée profonde des armées allemandes en France oblige les troupes françaises à abandonner la Loire comme ligne de défense. Le 24e corps d’armée prépare dans la journée le repli sur le Cher au niveau de Vierzon. Les 3e DLI, 57e DI, 239e DLI et 23e DI doivent tenir cette journée sur la Loire tandis que les 87e DIA et 2e DLIC continuent la retraite pour préparer une ligne de recueil sur le Cher. L’état-major du 24e corps d’armée se replie au sud du Cher.
Le général Von Reichenau, commandant la VI armée allemande, par l’ordre ne 14 du 18 juin à 8h00, a donné ses instructions à ses 3 commandants de corps : « Par ordre du Führer, la poursuite de l’adversaire en déroute doit être entreprise immédiatement, et avec la totalité des moyens. »
Le XXXXIV. AK a pour mission de créer une tête de pont sur la Loire. Sully sur Loire est investie par la 98. ID et Gien par la 83. ID. Il a aussi l’intention de franchir la Loire entre Arcole et Nevoy, en rive droite de la Loire, face à Saint-Gondon, secteur tenu par le 59e RI. Cette action est dévolue au colonel Sinzinger, commandant le IR 257 de la 83. ID, pour l’après-midi du 18 juin.
Toute la journée, la 5e compagnie du 32e RI, amenée en renfort du III/32e RI, commandée par le lieutenant Gaudriault et appuyée par un canon de 75, interdit à l’ennemi le passage de la Loire par le parapet du pont routier resté intact. Les troupes allemandes, essayant de déboucher de la tête de pont à Gien, sont repoussés les contre-attaques du 32e RI soutenu par quatre canons de 155 et deux de 75.
A l'extrémité sud du pont de Gien, au croisement de la D941 et la D951, une stèle en hommage du 32e RI a été érigée en mémoire des combats du 18 juin 1940. Elle commémore les combats pour la défense de la ville et du passage de la Loire par les Allemands. Il y eut plus de 300 morts recensés.
Dans la matinée la 239e DLI signale des éléments ennemis sur la rive droite de la Loire. Toute la journée, l’artillerie française, dont le 325e RAD, tire sur les objectifs en rive droite qui lui sont indiqués par les observatoires.
Les positions de la 239e DLI sont sommaires, suite au manque de temps et de matériel lourd. Une mitrailleuse Hotchkiss est installée dans un vaste trou, en bas du chemin de la ferme de la Chassenaudière. Une pièce antiaérienne est positionnée à la rue du Clou, en sortie est du village, une autre au début du Chemin des Plantes, à l’est de Saint-Gondon.
Les positions françaises sont repérées et photographiées par l’escadrille de reconnaissance 4(H)12. Il est prévu qu’elles soient d’abord bombardées par l’artillerie allemande. Le colonel Sinzinger décide de réaliser l’opération de franchissement à 16h00. Selon le plan d’attaque, le franchissement sera précédé d’une préparation d’artillerie sur les positions repérées de Saint-Gondon.
La rive sud de la Loire sera aussi battue par le tir des armes lourdes de l’infanterie: canons de 20 mm et de 37 mm antichars, mitrailleuses de 10 mm et mortiers de 81 mm. Puis l’infanterie traversera le fleuve en 4 vagues de 120 hommes chacune, espacées de 15 minutes pour permettre le retour des radeaux pneumatiques.
Le premier objectif est la côte 134 au nord-ouest de Saint-Gondon. Ensuite l’opération sera alimentée avec de nouvelles troupes de la 83. ID pour élargir la tête de pont.
A 15h58, très exactement, un tir d’artillerie s’abat sur Saint-Gondon, le château de l’Ormet est touché ainsi qu’une scierie. Le colonel Sinzinger donne ordre de porter son poste de commandement à hauteur de la Route Nationale 152, à la côte 151. Son objectif est d’atteindre Saint-Gondon et d’envoyer soin groupe de reconnaissance vers Argent-sur-Sauldre. Par la suite, il fut déclaré en mairie 40 points d'impacts dans le bourg.
Devant les résistances françaises, en particulier à Sully-sur-Loire et à Gien, la traversée de la Loire est annulée. Le détachement Sinzinger, qui devait franchir la Loire, est finalement employé à nettoyer le bois Béhague, au nord de Gien, dans lequel des isolés continuent le combat, dont des éléments de la 87e DIA.
A Lion-en-Sullias, les bombardements allemands causèrent des pertes dont Hersch Serge, du 2e RT.
Mais, à 17h arrive un ordre de repli pour la 239e DLI, la défense de la Loire est abandonnée par l’armée française. Le repli doit se poursuivre vers le Cher par l’itinéraire suivant : Argent-sur-Sauldre et Sainte-Montaine, dans le Cher.
Suite au repli des troupes françaises, vers 18h, les allemands franchissent la Loire à Gien en soirée. Rapidement, les troupes allemandes construiront un pont de bateaux en bois pour passer le pont le temps de la reconstruction du pont routier.
Pour l’anecdote, il faut noter que le 1er RT (Régiment Tchèque) a été affecté à la 23e DI le 13 juin. Les deux régiments tchèques de l’armée française sont donc voisins. Le 18 juin, à 21h05, le 189 IR (81. ID, XVIII. AK, 9. Armee) traverse la Loire à Gien et prend la route de Saint-Martin-sur-Ocre, en rive gauche de la Loire. Jusqu'à minuit la masse du régiment a traversé et formé une tête de pont. Les pertes de la traversée s'élèvent à 4 morts et blessés, dont un officier. Le 189. IR, doté d’armes tchèques, s’est retrouvé face au 1er RT. Quelques-uns des natifs des Sudètes reconnaissent même les noms de quelques officiers tchèques, du temps de leur service militaire dans l'armée tchèque. Certains soldats, principalement slovaques, ne sont pas mécontents d’être prisonniers, la guerre se terminant pour eux.
Le 18 juin à Sully-sur-LoireEn même temps, la ville de Sully-sur-Loire connaît un sort similaire à la ville de Gien.
Sully-sur-Loire est bombardée le 15 juin à 17h30. Cette attaque visant les ponts sur la Loire est infructueuse. Une seconde attaque, à 22h, n’atteint les ponts mais touche l’hospice. Le dimanche 16, une nouvelle attaque met le feu à la ville. Vers 11h30, d'autres bombes écrasent la ville, manquant la gare qui était visée mais tuant encore d'autres civils. L'église Saint-Ythier est sérieusement touchée. Les bombardements se poursuivent toute la soirée, presque sans interruption.
Le 17 juin, la circulation sur le pont routier est désormais strictement et réservée aux militaires. Dès 5h du matin, les civils empruntent le pont de chemin de fer, ultime passage, dans un défilé ininterrompu.
Les premiers accrochages avec les avant-gardes allemandes se produisent au milieu des civils qui supplient les soldats français de ne pas tirer. Néanmoins, les premières rafales sont et devant cette résistance, les allemands se retirent.
Le 18 juin, des parlementaires allemands de la 98. ID essayent d'obtenir la capitulation des troupes françaises. Le général Duchemin, commandant la 3e DLI, fait savoir qu'il avait mission d'interdire le passage de la Loire et qu'il l'interdirait. Il évacue la rive droite. À midi, heure limite de l'ultimatum, l'ennemi agite un drapeau blanc, espérant obtenir la reddition des troupes. Dès que le dernier homme du 141e RIA rejoint la rive gauche de la Loire, l'ordre de mise à feu des charges de démolition est donné. Il est 12h31 et le pont routier est détruit en s’écroulant dans la Loire.
Le pont de chemin de fer ne peut être détruit, faute d'explosifs suffisants. Dans Sully-sur-Loire, l'incendie allumé à la fois par les bombardements de l'aviation et de l'artillerie se développe, gagnant l'ensemble du centre-ville, dont l'anéantissement devait être quasi-total.
Les combats menés par la 3e DLI cessent le 18 juin dans la nuit, date à laquelle l'ordre de repli leur est donné afin d'échapper à l'encerclement. Puis les dernières troupes françaises en couverture décrochent dans la nuit du 18 juin à 23h30.