Les chars fantômes de Sedan. Arnaud Gillet

Reste du bloc fosse colin noizet nord;3 morts le 13 mai 1940.

photos

En haut sur la droite un peu de ferraille

Bloc Paquis des cailles nord impacts obus 88 ou 105 2 morts le 13 mai 1940.

Oui, là on voit un peu de fer... ça me semble quand même d'une valeur assez inégale, Là où l'obus de 88 est, semble-t-il passé un seul gros fer vertical ?

Bonjour
Oui, pauvre béton du bloc fosse colin noizet nord; suivant le récit du lieutenant Drapier qui commandait la 9 CM du 147 RIF.La construction de son observatoire ainsi que du bloc colin noizet se fit avec des restes de matériaux des gros blocs, par manque de fournitures, système D.
Il y a 10 ans on trouvait même les restes d'un bloc en rondins sur le bord de Meuse, qui a maintenant  disparu suite à la construction de la voie verte.
Bonne journée

Bonjour à tous, 

J'attire l'attention des lecteurs les plus avertis du présent fil, sur le billet que je viens de rajouter au fil dédié au "Kriegspiel" en général :
Kriegspiel d'Etat major (1fr1.net)

On y trouve le lien qui mène à l'archive de l'ordre initial de la 2. Panzer-Division, établi à l'occasion du fameux Kriegspiel de Coblence au premier trimestre de 1940, avant les opérations réelles de mai 1940.

Outre le caractère très intéressant du document, les chercheurs avertis pourront comparer cet ordre initial "d'exercice en carré vert" avec la réalité de l'ordre initial de mai 1940. Comme me le disait un ami "ça fait froid dans le dos"!

Pas la peine d'aller chercher midi à quatorze heures ou de monter de savantes théories du complot... tout était déjà écrit et planifié ! Maktoub (ou Mektoub, "c'est écrit" !).

Cordialement,

Pour plus de commodité, je rappelle le lien de l'archive de la 2. Panzer-Division à Coblence :
Russisch-deutsches Projekt zur Digitalisierung deutscher Dokumente in den Archiven der Russischen Föderation | Akte 19. Unterlagen der Ia-Abteilung der 2. Panzerdivision: taktische Meldungen der Division und ihrer Einheiten, Divisionsbefehle, Anordnungen und Weisungen des XIX. Armeekorps, Aufklärungsmeldungen, Kampfanweisungen u.a. (germandocsinrussia.org)

Bonjour,

Oui tout était écrit... y compris côté français puisqu'il est rappelé, dans le fil cité, l'exercice sur carte où le général Prételat a lui aussi prévu la manœuvre à traversl es Ardennes. Les généraux Georges et Gamelin trouvèrent l'exercice excessif (toujours dixit Wikipédia) bien que Georges ait dit qu'il s'agissait là d'un problème difficile (de mémoire).

Ce qui m'a toujours interpellé, c'est que Prételat n'en ait pas tenu compte en mai 1940. Certes, le secteur ne lui incombait pas mais il se trouvait juste à la limite du sien et il savait le danger d'enveloppement de la Ligne Maginot en ce cas.

Quelles informations a-t-il eues du Deuxième bureau quand à la localisation des unités allemandes à la veille de l'attaque ? Leur déploiement indiquait bien qu'un effort sur les Ardennes était prévu.

Quelles dispositions a-t-il pris pour vérifier si, oui ou non, une poussée sur les Ardennes avait lieu ?

Pourquoi n'a-t-il pas prévu une force de manœuvre sur son flanc gauche pour parer à toute éventualité ? Il n'avait peut-être pas de quoi ni la latitude pour le faire. Il avait pourtant des réserves dont il était le seul à pouvoir disposer.

Quelles étaient ses relations avec Huntziger et aurait-il pu le mettre en garde et préparer quelque chose avec lui ? Il ne voulait à aucun prix se départir de ses unités mais rien ne l'empêchait de préparer des plans "au cas où".

A-t-il remonté quelque information ou crainte que ce soit dans les jours précédant ou suivant immédiatement le déclenchement de l'attaque ?

Sommes-nous ici dans une situation où chacun se contente de son pré carré, Prételat y compris ? Ou avait-il oublié ou négligé cet exercice prémonitoire ? Ou pensait-il, comme tout le monde, que les Allemands ne ferait pas l'erreur de se fourvoyer dans un lieu aussi dangereux ?

Je pense qu'en 1940,se préoccuper de ce qui menacerait l'aile gauche de son voisin ne lui incombait pas.......sans oublier qu'il avait du s'excuser en1938 en disant qu'il avait un peu triché pour avoir su démontrer devant tous que les méthodes de ses supérieurs mèneraient à une défaite.......

Bonjour à tous,

Prételat ne s'est pas soucié des problèmes que vous soulevez dans la mesure où la 2e Armée d'Huntziger avait précisément pour mission d'empêcher un enroulement de la ligne Maginot. C'est la raison pour laquelle Huntziger a fait pivoter autour du petit ouvrage de La Ferté, dans la nuit du 14 au 15 mai, les troupes qui tenaient encore la Chiers pour les porter sur la bretelle d'Inor afin de cloisonner le champ de bataille.
Ce qui est regrettable, c'est que la 2e Armée n'ait pas été rattachée d'emblée au GA 2 de Prételat. Il aurait eu ainsi la mainmise sur toute la partie fortifiée du front et aurait pu affecter à ce secteur les unités qui lui ont fait défaut. Le plus étonnant est que Georges, déjà débordé par sa charge de travail, a enlevé le 12 mai 1940, la 2e Armée à Billotte pour le soulager et il l'a prise sous son commandement direct au lieu de la rattacher au GA 2.
Je ne connais pas l'état des relations entre Huntziger et Prételat mais on peut relever que dans son livre "Le destin tragique de la ligne Maginot", Prételat émet à plusieurs reprises des doutes sur la capacité d'Huntziger à assurer la protection de la ligne Maginot.
Le 12 juin 1940, il refusera de passer une division à la 2e Armée, considérant qu'il valait mieux qu'il la garde pour assurer lui-même la protection de son flanc gauche. Finalement, il devra céder devant l'insistance d'Huntziger : la malheureuse 56e DI ne servira à personne car le 14 juin 1940, elle sera cisaillée par la Gruppe Guderian et dispersée lors de son mouvement.
Pour finir, notons que Prételat n'appréciera que très modérément la nomination d'Huntziger à la tête du GA 4, le 3 juin 1940, d'autant que le général Georges qu'il avait rencontré la veille, s'était bien gardé de l'en informer !

Jean-Yves MARY

bonjour à tous,

si tout était déjà écrit de la prise des hauteurs sud de Donchery le jour du 13 mai par la 2 PZ, et le passage du canal de la Bar dans la foulée (se reporter au lien cité plus haut par Thierry), cela a été légèrement différent du fait de l'intervention de Korthals.

Je reviens en effet sur le rapport du 43 Sturm-Pi et sur le réseau de fils qui s'étendait vers l'ouest Donchery, mais aussi vers le sud, c'est à dire vers le long de route qui monte au col de la Boulette vers Cheveuges ; or derrière le CR de la Crête sur la LPR, se trouve le CR de la Boulette ou du Défilé sur la ligne d'arrêt, tenu par le capitaine Litalien commandant la 3ème compagnie du 331 RI,  qui devait barrer cette route :  pour mieux illustrer la pénétration des hommes de Korthals ( et d'autres Schûtzen,) dans le dispositif, notamment entre les deux CR, je vous joins le compte rendu du 11 mai du capitaine Litalien et des réponses apportées : éviter de rire....ou de pleurer






et jusqu'au 12 mai, les combattants réclament des pelles et des pioches, du matériel qui arrive au compte gouttes ou jamais : ce combat contre les lourdeurs administratives, tout au long de la drôle de guerre a été plus presque plus épuisant pour les cadres que le 13 mai : le lieutenant de la 9 CM a reçu un jour un lot de pelles, mais sans les manches : il s'est débrouillé lui-même pour faire tourner les manches.....les préparatifs de Korthals devaient être d'un tout autre ordre.......et il a bien trouvé la chicane pour s'infiltrer entre les deux CR, pas besoin d'explosifs.
cordialement

Bonsoir à tous, bonsoir 59RI,

Je précise que mes remarques du genre "Maktoub, c'est écrit" - faisant suite à la découverte de la "copie" rendue par la 2. Panzer-Division au Kriegspiel de Coblence - s'appliquent au seul niveau opératif.

Le niveau tactique offre tellement d'options dans les modes d'action que l'on ne peut pas prétendre retrouver à l'identique un ordre initial tactique décliné sur plusieurs jours en carré vert. Comme le rappelait naguère Olivier, "la première victime de la guerre c'est l'ordre initial". C'est tout l'objet des ordres de conduite.

Tout cela pour dire qu'avec l'action de Korthals, on entre de plain-pied dans la micro-histoire (je cite, mutatis-mutandis, mon directeur de thèse Olivier Forcade). 

Cordialement,

Bonjour à tous, bonjour Thierry,

j'ai en effet vu les beaux tableaux,un peu brûlés, avec les actions prévues pour la brigade de Schützen, pour le régiment d'artillerie, pour le bombardement de la Luftflotte, pour les chars, des différentes unités de pionniers qui doivent suivre la première vague au plus près.....etc.
Évidemment, sur place, le jour venu, il y a bien des imprévus, votre réponse est pertinente, comme d'habitude.
cordialement

bonjour,

je complète le sujet de la défense de Donchery par la note suivante que j'avais oubliée: ne pas rire, les Allemands vont attaquer dans quelques heures......



cordialement

Bonjour à tous,



D'après un spécialiste, il s'avère que les hommes visibles sur ce cliché portent des uniformes bleus. Quant au nom sur la tourelle de ce char communiste français, il ne laisse aucun doute !

Une belle relance pour la thèse complotiste ?     

Cordialement,

Bonjour Thierry, bonjour à tous,

Si ces tenues sont bleues, je me demande bien à quelle arme elles appartiennent, car il ne s'agit pas d'uniformes de la Luftwaffe. Elles ressemblent en tous points à la tenue standard de la Heer.

Hmmmm...

Je pense, cher Éric, que Thierry a suggéré que l'uniforme de ces apparemment honorables combattants de la Heer cachaient sous leur tenue réglementaire un bleu de travail (de La Redoute à Roubaix, sûrement) destiné à tromper l'ennemi.

C'est pour cela qu'il a fallu faire appel à un spécialiste afin d'établir cette vérité habilement dissimulée. Mais en scrutant l'image, on vient bien que le bras gauche du soldat tient dans la main droite un marteau et une faucille. Et d'ailleurs que l'homme en question a un couteau entre les dents. Et de plus, le bougre, il s'est arrangé pour ne pas apparaître sur la photo.

Ce sont, en somme, de " vrais-faux " renégats à la solde de... au fait, on ne sait plus qui.

Bien cordialement à tous

François

Kolossale finesse !

Je vais m'empresser de partir à la recherche de ce cliché à la valeur historique "grundlegend" !

Bonjour,

Et en plus, ils ont réussi à former un commando vêtu comme des tirailleurs sénégalais.
Quel talent ces troupes spéciales de l’Abwehr !

Bonjour à tous,

Bravo Laurent pour cette nouvelle pièce de premier ordre versée au dossier.

En effet, cette photographie apporte un élément d'explication crucial.

Comment les blindés hostiles non identifiés avaient-ils franchi la Meuse avant les gros de l'ennemi ?

Tout simplement par la voie des airs.

Et, ce qui est le plus fou, c'est que la carlingue de ce puissant avion de transport à ailes escamotables porte ce qui, finalement, pourrait bien être la clé de l'énigme au sommet de la hiérarchie militaire : IPS, pour instruction personnelle et secrète.

Il ne manque plus que le numéro et la teneur de cette IPS pour que le mystère des chars fantômes de Sedan soit définitivement élucidé.

À moins qu'une autre archive ne vienne, à nouveau, mettre à bas ce faisceau d'indices concordants et ouvrir une nouvelle piste.

Plus que jamais, l'enquête continue.

Excellente journée à tous

François

Laurent Deneu a écrit:

Bonjour,

Et en plus, ils ont réussi à former un commando vêtu comme des tirailleurs sénégalais.
Quel talent ces troupes spéciales de l’Abwehr !

Bonjour à tous, bonjour Laurent, 

Je voudrais apporter sans plus tarder quelques informations, afin que les chercheurs ne partent pas sur de fausses pistes...

Tout d'abord, je confirme l'information de François : l'appareil de droite, comme son immatriculation l'indique, transportait également l'Instruction Personnelle et Secrète (IPS) à usage du Kommandeur des Chars Fantômes de Sedan, dit "KGP" (Kommandeur der Ghost Panzer) dans l'IPS.

Par ailleurs, mon spécialiste de la colorimétrie m'assure qu'il ne s'agit pas là de troupes sénégalaises puisque ces hommes sont en réalité bleus et qu'ils portent des uniformes bleus de fabrication allemande (Firme Strumpfheim A.G. de Blauberg).

Cordialement,

Effectivement, seule une diapo permettrait de confirmer votre vraisemblable hypothèse, Thierry.

Maintenant, ce qui m'ennuie le plus, à mon petit niveau, c'est qu'il va me falloir modifier la légende de ma planche de décals...

Bonjour Laurent,

C'est effectivement un problème de taille (et d'estoc) ! 

Peut-être un titre du genre "Char Fantôme des Hommes Bleus" ? 

Cordialement,

[...]

Cette enquête se révèle édifiante.

Je relève un nouvel indice qui, sans infimer la piste que nous suivons depuis hier, pourrait l'élargir à un complot international et, oserais-je, une véritable trahison entre Alliés. Pour ainsi dire, le Grand Secret de la campagne à l'Ouest.

Il semble en effet que certains Britanniques de triste réputation soient intervenus dans cette histoire. Je ne soupçonne certes pas le grand Winston, ni même " Holly Fox", mais plutôt un fidèle de l'entourage de l'ex-roi Edouard VIII, si ce n'est lui-même.

En effet, le "variant anglais" — aux effets redoutables comme l'on sait — est décelable dans la désignation même de " Kommandeur der Ghost Panzer".

Toujours très documenté, Thierry n'a pas donné cette désignation par erreur. L'indice est là, qui crève les yeux : s'il n'y avait pas eu de Godons dans cette histoire, nous aurions lu en effet " Kommandeur der Geist Panzer".

L'étau se resserre...

À suivre, sûrement.

François