10-11 mai 1940 - Une défaite annoncée, de Yves Charpy

Bonjour,
Grace aux alertes, j'ai été prévenu de la sortie récente de cet ouvrage: "10-11 mai 1940 - Une défaite annoncée"  de Yves Charpy aux Editions Sutton.

Résumé:
"Si les deux mois de la campagne de France, en mai et juin 1940, ont généré une abondante bibliographie, rares sont les études consacrées aux deux premiers jours de l'offensive allemande, sans doute parce que les combats se déroulaient au Grand-Duché de Luxembourg et en Belgique. Ce sont pourtant ces deux journées qui ont décidé du sort de la bataille et dès le 11 mai, la cause était entendue. Pour avoir l'explication du désastre militaire dans lequel les soldats français ont été entraînés, Yves Charpy s'intéresse aux doctrines et actes du haut-commandement et du gouvernement, qui tenaient le destin de la France entre leurs mains et qui ont failli à leur tâche. Les faits qui se sont produits au cours des premiers jours de mai 1940 constituent le dernier épisode d'un désastre qui prend naissance avec la Traité de Versailles (1919). Les soldats de 1940 n'ont pas perdu l'honneur. En tous lieux, ils se sont comportés comme des braves. Dans une étude stimulante et fondée sur une documentation considérable, l'auteur nous invite à renouveler notre réflexion sur l'impuissance totale de la France à faire échec à l'armée allemande."

https://www.cultura.com/11-mai-40-9782813811363.html?utm_source=tenue31&utm_medium=affiliation&utm_campaign=affinitaire#ae462

Est-ce que l'un de vous l'a lu? Vos avis?

Laurent

Je ne l'ai pas lu mais j'ai du mal avec les théories définitives du style tout s'est joué en deux jours, tout était déjà réglé. Qu'après Sedan et le franchissement de la Meuse la situation devienne compliquée pourquoi pas mais dire que dès le 11 mai la guerre est perdue c'est aller un peu vite en besogne. 

La défaite de 1940 est un sujet tellement complexe, tellement sensible, tellement vaste qu'il faut à mon sens se garder de toute exagération, de toute précipitation

Je partage.
Malheureusement, force est de constater que pour vendre, il faut attirer l'attention, et utiliser des accroches parfois racoleuses. 
Quitte à ce que le contenu ne soit pas exactement à l'image du titre.
Laurent

Sans m'avancer sur la qualité de ce livre que je n'ai pas lu, il n'est pas totalement dénué de sens d'affirmer que tout était joué dès le 10 mai.
En effet, tout plan militaire repose sur une appréciation des facteurs mission, moyens, milieu et ennemi. Dans tout plan de l'ampleur de Fall Gelb, le décideur se fonde sur des données vérifiables et quasi certaines comme le relief, les cours d'eau, le réseau de communication disponible..., sur des données extrapolées avec une certitude plus ou moins grande (présence d'obstacles artificiels ou de fortifications...) et sur des hypothèses étayées par les renseignements recueillis, la doctrine ennemie...

Force est de constater que le 10 mai, Fall Gelb, malgré un côté "coup de poker", avait quasi tout juste et que les réactions alliées sont pratiquement toujours allées dans le sens des hypothèses allemandes.

Je n'ai pas lu cet ouvrage, mais après lecture de nombreuses publications des champs tant militaires que politiques à propos de cette guerre, la défaite future peut être pronostiquée très tôt. Les jeux étaient faits au point de vue aérien c'était évident. Le manque de mise en oeuvre tant au niveau théorie que pratique de quoique ce soit d'efficace en ce qui concerne les blindés complète le tableau. La pauvre infanterie parfois très tenace et courageuse tout comme les hommes des chars se trouve surclassée dans les techniques de l'infiltration et de la manoeuvre... Pour la DCA, peu de chose à voir comparée à la Flak quant à la densité des feux et à la capacité d'interdiction de certaines zones et encore moins quant au savoir faire pour intervenir par exemple dans le domaine appui feu et antichar... Il ne restait que les yeux pour pleurer... J'ai vécu dans une famille où quatre hommes jeunes avaient été en première ligne, noyés par le flot d'amertume émanant du sentiment profond de l'incapacité de nos prétendues "élites" tant militaires que politiques et civiles... Daladier avait été lucide un jour de désespoir quand il avait dit à Churchill : "Quand les Français sauront... Ils me fusilleront"