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 Historique de la 241e DLI : essai

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RSCHERER
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MessageSujet: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptyJeu 2 Mai 2019 - 13:16

Bonjour à tous,

 Je viens de finaliser un essai concernant la 241° DLI, unité d’existence éphémère.

Je vous le soumets mais ce n’est qu’un essai. Ainsi, toute remarque sera la bienvenue pour améliorer la connaissance de cette unité.

 En voici la première partie (5 – 12 juin 1940).

 Bonne lecture.


Formation de la 241° DLI : du 27 mai au 5 juin 1940

La 241° DLI est mise sur pied à Louviers (Eure) à partir du 27 mai 1940. Elle est formée avec les rescapés de la 61° DI (ex 9° armée), détruite lors de la percée allemande sur la Meuse et des renforts venant de l’intérieur. Sa composition est la suivante :
 
- Commandant : général Lhéritier.
- Chef d'Etat Major lieutenant-colonel Hallier (ex chef d’état-major de la 61° DI).
- Commandant de l’infanterie divisionnaire : colonel Vallet (ex commandant de l’infanterie divisionnaire  de la 61° DI).
- 219° RI (Réserve B, type nord-est allégé): commandé par le commandant Braniat. Il est formé le 30 mai dans le secteur de Louviers par le CMI 112 à partir de rescapés des 248° et 265° RI (ex 61° DI). Il comprend 3 bataillons (2° bataillon : commandant Peyrou).
- 264° RI (Réserve B, type nord-est allégé) : commandé par le lieutenant-colonel Petithory. Il est formé le 30 mai dans le secteur de Gaillon par le CMI 111 à partir de rescapés du 337° RI (ex 61° DI). Il comprend 3 bataillons (2° bataillon : commandant Andlauer). Le lieutenant-colonel Petithory commandait précédemment le 337° RI de la 61° DI.
- 98° RAD : commandé par le colonel Gannier. Il est de type tracté avec des canons de 75 mm. Il est mis sur pied le 2 juin avec deux groupes par le CMA 215/341. Le personnel est en particulier issu de l’ex 51° RA (ex 61° DI). L’unité est dotée d’une 10° batterie antichar (6 pièces de 47 mm).
- 9° CDAC polonaise (47 mm antichar) : affectée le 1° juin.
- 56° batterie antichars automotrice (Laffly W 15 TCC) : lieutenant Letruc
- 59° batterie antichars automotrice (Laffly W 15 TCC) : sous-lieutenant Rocher
- Cavalerie : 122° GRDI (capitaine André) : groupe de type réduit (4 pelotons) formé à Angers et Montlhéry le 25 mai. Il est rattaché à la 241° DLI le 2 juin.
- Compagnie de Sapeurs Mineurs 241/1 (à partir du 5 juin).
- Compagnie mixte de Transmissions 241/84 : créée avec le regroupement de la compagnie de sapeurs-télégraphistes 61/81 et de la compagnie de radiotélégraphistes 61/82 (ex 61° DI). La fusion des deux compagnies donne une compagnie mixte de transmissions commandée par le capitaine Lafosse (issu de la 61/82), avec pour adjoints les lieutenants Martin (61/81) et Vaur (61/82) et les sous-lieutenants Bignon et Noye (à partir du 5 juin).
- Compagnie automobile du Train 491/7 (du 5 juin au 19 juin).
- Intendance : Groupe d’Exploitation Divisionnaire 241/11 (à partir du 5 juin).
- Groupe de Santé Divisionnaire 241 (à partir du 5 juin).
- Prévôté divisionnaire (issue de l’ex 61° DI).
 
La division est équipée d’un matériel neuf mais les hommes de renfort font partie de classes anciennes, peu instruites. L’encadrement est aussi insuffisant. Sous la pression des attaques allemandes, sa formation se termine le 5 juin et elle intégrera dans l’urgence le 10° corps d’armée.
 
Des unités diverses seront ultérieurement rattachées à la 241° DLI :
 
- 404° RPionniers (2 bataillons) : formé le 7 septembre 1939. Il est d’abord affecté à la 4° armée puis à compter du 5 juin, en renfort pour la 241° DLI.
- 441° RPionniers (3 bataillons) : formé le 15 septembre 1939. Colonel Vallot puis colonel Cardot à partir de décembre 1939. Mis à la disposition de la 7° armée puis affecté à la 241° DLI.
- Cavalerie : 42° escadron (à cheval) du 10°  Dragons. Initialement affecté à l’organe de commandement de Défense du Littoral "I" de Nice.
- 125° GRDI (capitaine Dewatre): rattaché au 18 juin.
- 3° groupe franc motorisé (capitaine De Furst) : rattaché au 14 juin.
 
Les Divisions Légères d’Infanterie sont des unités créées à partir de la fin mai. Une douzaine ont été mises sur pied. Les 32° DLI, 43° DLI, 53° DLI et 1° DLINA (Division Légère d’Infanterie Nord Africaine) sont reconstituées à partir des unités d’origine à l’issue de la première phase de la bataille de France. Les autres, les 235° à 241° DLI ainsi que les 17° et 59° DLI sont des nouvelles unités constituées généralement à partir des bataillons d’instructions et des restes des régiments précédemment détruits sur la Meuse ou dans le nord.
 
Par rapport aux grandes unités « classiques », ces divisions ne comportent que deux régiments d’infanterie au lieu de trois et un seul régiment d’artillerie, léger (canons de 75), au lieu de deux. Cette organisation explique le terme de « légère ». Néanmoins, certaines sont renforcées comme avec des régiments de pionniers ou des bataillons de mitrailleurs. Il faut noter que le temps consacré à leur formation est très bref, à peine une dizaine de jour.
Le 5 juin, l'offensive allemande reprend avec une nette supériorité numérique. Le général Weygand, nommé commandant en chef des armées françaises en cours de bataille, a constitué une ligne de défense sur la Somme, le canal Crozat, l'Ailette et l'Aisne dite Ligne Weygand ou position Somme-Aisne. L'attaque allemande est déclenchée tout d'abord le 5 juin sur la Somme tenue par la 10° armée et l’Ailette, puis sur l’Aisne le 9 juin. Malgré une résistance héroïque des unités françaises deux jours durant, le 7 juin, le front français est percé sur la Somme, le 10 juin sur l'Aisne. Malgré la défaite sur la Somme, l’Etat-major français veut poursuivre la lutte et constitue à cet effet une nouvelle armée, dite « armée de Paris » et reconstitue une nouvelle 10° armée derrière la Seine.

L’armée de Paris est créée le 9 juin, dans la Région Militaire de Paris sous le commandement du Gouverneur Militaire de Paris, le Général Héring. Elle est constituée le 10 juin 1940 avec les 10° et 25° corps d’armée. A l’ouest se trouve la 10° armée et le corps de cavalerie lui aussi reconstitué après les combats de mai.


Le 10° corps d’armée est issu de la 10° armée coupée en deux suite aux combats sur la Somme. Le 9° corps d’armée est encerclé à Saint Valery en Caux et le 10° corps d’armée est obligé de retraiter vers le sud, en direction de Paris. Une nouvelle 10° armée sera ensuite reconstituée pour défendre les passages de la Seine.  Le 25° corps est crée le 1° juin à partir du groupement Audet, mis à la disposition de la 10° armée le 7 juin. Il est positionné en seconde ligne, sur les arrières de la 10° armée.
 

L’engagement de la 241° DLI

Du 5 au 7 juin : mise en place de la 241° DLI

 
Le 5 juin, la 241° DLI quitte Louviers et rejoint le front via Vernon, Mantes, Pontoise, Beaumont et se regroupe à Mouy, dans l’Oise, entre Creil et Beauvais. Elle reçoit le renfort les 404° et 441° Régiments de Pionniers, la 4° compagnie du 601° RPionniers et la 56° BDAC (47 antichar).
Le 5 juin 1940, le 441° RP s’embarque à Conflans-Jarny pour Liancourt (Oise) où il est incorporé à la 241° DLI. Avec le 264° RI, il organise et occupe défensivement les lisières nord et sud est du massif boisé de Liancourt. 
Le 6 juin, après son transfert ferroviaire depuis la Basse-Seine, la 241° DLI rejoint ses positions au nord du Thérain, de Pont Sainte Maxence sur l’Oise à Pont de Bailleul sur le Thérain. Elle est intégrée au 25° corps d’armée qui s’installe défensivement sur une ligne de Beauvais à l’Oise avec de gauche à droite : la 4° DCR, la 85° DIA et la 241° DLI. Le poste de commandement du 25° corps d’armée s’installe entre les deux divisions, en arrière, à Noailles.
 
La pression allemande est présente avec des bombardements le 6 juin sur la localité de Clermont ce qui occasionne les décès de Bossard Pierre (soldat au 219° RI) et de Nivet François (219° RI).
Le 7 juin, la 241° DLI aménage ses positions. Il faut juste noter des bombardements aériens. L’artilleur Louis Juet du 98° RAD est tué ce jour à  Hondainville par des  éclats d'obus. Le 122° GRDI protège la division en installant des détachements à Estrées Saint Denis et à Saint Just en Chaussée.
Le 441° RP a pour mission d’occuper les lisières nord et sud du massif boisé de Liancourt. Le poste de commandement du III/441° RP est à Béthencourt, au nord de Liancourt.

8 juin : engagement de la 241° DLI avec le 25° corps d’armée

 
Au 8 juin, la 241° DLI est installée défensivement  sur une ligne est-ouest partant de l’Oise à Cinqueux, Catenoy, Clermont, La Neuville en Hez, La Rue Saint Pierre et Bailleul avec :
- Secteur est : 264° RI et 441° RP (II/264° RI à Rantigny, III/264° RI au massif de Catenoy).
- Secteur ouest : 219° RI et 404° RP (Clermont compris). Le poste de commandement du 219° RI est à Thury-sous-Clermont (I/219° RI à Clermont, II/219° RI à La Neuville en Hez).
- 98° RAD : poste de commandement à Cambronne lès Clermont.
La division est au nord du Thérain et de l’Oise. Le 122° GRDI protège l’installation de la division et s’organise à une dizaine de kilomètres au nord, au niveau du village de Froissy et sur la route Beauvais – Froissy.
 
Le 8 juin, les armées françaises reculent. Les unités du 10° corps d’armée (10° armée) et celles du 1° corps d’armée (7° armée), font mouvement vers l’Oise. Le 10° corps d’armée se positionne à l’ouest du 25° corps tandis que le 1° corps est encore devant les positions du 25° corps.
Au matin, il est prévu que le 25° corps d’armée réalise une opération dans le flanc des troupes allemandes qui progressent vers Rouen avec les 4° DCR, 85° DIA et la 241° DLI. Cette dernière doit progresser sur Bresles, Clermont et Montreuil.
Cet ordre est annulé peu après et les unités du 25° corps doivent protéger les troupes qui reculent depuis la Somme en avançant leur front. La 85° DIA doit se porter sur le front Saint Omer en Chaussée – Blicourt et la 241° DLI, sur le front Maisoncelle – Saint Pierre – Reuil sur Brèche. La 4° DCR, depuis la région Pierrefitte en Beauvaisis – La Neuville – Bonnières, est en réserve.
La 241° DLI quitte ses positions et progresse en direction d’Abbeville Saint Lucien, au nord-ouest de ses positions, sous la couverture de la cavalerie. Le 122° GRDI doit occuper la ligne Auchy la Montagne – Francastel - Ourcel Maison et le 42° escadron du 10°  Dragons doit occuper la ligne Maisoncelle – côte 157 – Reuil sur Brèche. Cette ligne constitue l’objectif à atteindre.
 
Des attaques aériennes gênent le déplacement des unités d’infanterie, alors que le 122° GRDI, le 42° escadron et l’artillerie se déplacent sans difficultés. Pour faciliter le mouvement de l’infanterie, il est décidé d’envoyer d’abord sur la position un bataillon par régiment (III/219° RI et I/264° RI), sous les ordres du colonel Vallet, commandant l’ID. Ces deux bataillons subissent des pertes lors de lors débarquement, en particulier le I/264° RI.
 
Malgré la pression allemande, les unités du 10° corps arrivent à retraiter. La 16° DI s’intercale entre les 85° DIA et 241° DLI. Elle s’installe derrière le Thérain, au sud-ouest de Beauvais, au niveau de Rochy - Condé, Montreuil sur Thérain, Villers – Sépulcre et à Hermes.
 
La 13° DI, fortement réduite après les précédents combats sur la Somme, retraite au sud de Beauvais et s’installe aussi derrière le Thérain,  à Berthecourt et Noailles, derrière la 241° DLI. La 24° DI, en fin de journée, est dispersée avec des éléments à Beauvais, à Breteuil et dans la forêt de Hez, au nord-ouest de Clermont.
 
Les unités retraitant étant à l’abri, à 18h00, la 241° DLI revient sur les positions qu’elle occupait en matinée. Les deux bataillons avancés (III/219° RI et I/264° RI) occupent au soir la ligne Tillé – Nivillers – Fouquerolles pour assurer la liaison avec la 85° DIA et protéger les unités recueillies. Le 42° escadron se porte à Mouy, en arrière de la division.
 
Le 122° GRDI est accroché à Francastel. Il se dégage à travers les champs par Maulers. Il est encore accroché à Froissy, débordé parles troupes allemandes. Après la défense des positions, il décroche difficilement. Le premier peloton moto, avec le capitaine André, est séparé des trois autres pelotons. Le premier peloton se replie à la recherche de la 241° DLI tandis que les trois autres pelotons sont mis à la disposition du 42° escadron du 10° Dragons.
A 20h00, le général Audet ayant été blessé, le général Wemaëre, commandant la 85° DIA, prend le commandement du 25° corps d’armée et il est remplacé par le général Normand qui commande l’ID 85.
Les pertes suivantes sont à noter :
 
- Lecerf Alexandre (98° RAD) à Cambronne lès Clermont.
- Obled Robert (98° RAD) à Cambronne lès Clermont.
- Carpentier Jean (264° RI) à Abbeville-Saint-Lucien.
- Daumont Modeste (264° RI) à Abbeville-Saint-Lucien.
- Dourin Marcel (264° RI) à Abbeville-Saint-Lucien.
- Fourrier Gabriel (264° RI) à Abbeville-Saint-Lucien.
- Heschung Lucien (264° RI) à Abbeville-Saint-Lucien.
- Jardonnet Maurice (264° RI) à  Velennes (2 km au sud d’Abbeville Saint Lucien).
- Jolibois René (264° RI) à Abbeville-Saint-Lucien.
La ville de Beauvais subit des bombardements sporadiques du 18 au 25 mai 1940 mais ce fut surtout du 5 au 9 juin que les bombardements de la Luftwaffe furent les plus intenses. Puis dans la nuit du 13 au 14 juin ce fut la Royal Air Force qui bombarda la ville occupée par les allemands. Entre le 5 et le 8 juin 1940, le centre du Beauvais a été détruit à plus de 50%. Le 8 juin fut la journée la plus éprouvante pour la ville, 7 à 8 attaques aériennes eurent lieu dans la matinée. En début d'après-midi, la ville subit deux nouvelles attaques aériennes et une autre dans la soirée qui détruisit l'hôtel de ville. La ville se transforma en un gigantesque brasier.
Dans la nuit du 9 au 10 juin les premiers éléments motorisés de l'armée allemande pénètrent dans la cité dévastée. Il n’y a plus ni eau, ni gaz, ni électricité. Ni d’ailleurs d’habitants. La chaleur était insoutenable, il était impossible de rejoindre le centre ville avec un véhicule.

9 juin : la 241° DLI protège le repli des troupes françaises

Le général Libaud, précédemment commandant du 41° CAF, prend le commandement du 25° corps en remplacement du général Audet, blessé. Ce jour, l’armée de Paris est créée avec les 10° et 25° corps d’armée. Elle est commandée par le général Héring, auparavant responsable du Gouvernement Militaire de Paris.
Au matin, les deux bataillons avancés (III/219° et I/264° RI) se replient sur Hermes ce qui permet de raccourcir le front de la division. Dans la matinée, les avant-gardes allemandes de la 9° Pz Div sont au contact des troupes françaises à Hermes, La Neuville en Hez et Clermont. Les positions sont maintenues avec le soutien de l’artillerie.
Malgré l’engagement de nouvelles unités, le front français est contraint au recul. Les troupes, débordées à l’est comme à l’ouest, se replient vers le sud. Elles vont tenter de se rétablir au niveau de la ligne Chauvineau.
La ligne Chauvineau est un ensemble de fortifications dont la construction a débuté juste avant la Seconde Guerre mondiale, destiné à la défense de Paris. Cette ligne se déploie en arc de cercle autour de Paris, sur une longueur de 130 km. Étudiée dès 1931 mais commencée qu'en 1939, sa réalisation fut trop tardive et trop sommaire pour avoir un rôle significatif en 1940.
 
Sous la protection du 25° corps d’armée, les unités du 10° corps prennent position derrière l’Oise, sur la partie ouest de la ligne Chauvineau, avec du nord au sud :
 
- La 24° DI doit s’organiser entre Bruyères sur Oise et Boran sur Oise, après la traversée de l’Oise à Pont Sainte Maxence.
 
- La 16° DI, aux moyens très réduits se met en place dans le secteur Mours – Beaumont sur Oise – Noisy sur Oise.
 
- La 13° DI se replie en cours de journée derrière le Thérain puis sur l’Oise à L’Isle-Adam. Le 21° RI se déploie au Sud de L’Isle-Adam, le 8° RTM à L’Isle-Adam et le 60° RI au Nord jusqu’à Mours en liaison avec la 16° DI.
A l’arrière, plus à l’ouest, le long de la Seine et de l’Oise, les positions sont tenues par la 84° DIA, arrivée la veille sur la ligne Chauvineau avec le dispositif suivant :
- Le 4° RTT (régiment de Tirailleurs Tunisiens) prend position sur l’Oise à Méry-sur-Oise,


- le 8°  RTT s’installe de Mériel à Royaumont, renforcés par quelques éléments disparates qui ont rejoint la division.


La 84° DIA  ne possède plus d’artillerie, ni génie, ni transmission ou service. Seule une batterie de 47mm AC et une batterie de 25mm AC sont présentes.
Suite à ces mouvements, la 241° DLI est en première ligne. Elle doit protéger le repli des unités venant de la Somme. Ensuite, elle doit se plier vers l’Oise au niveau de l’Isle Adam.
La 85° DIA a la même mission et elle devra s’installer ensuite entre Meulan et l’Isle Adam.
Il faut noter des attaques et des bombardements ennemis, notamment à Neuville en Hez tenu par le II/219° RI.
 
Suite au contact avec les troupes allemandes, les décès suivants sont à noter :
- Cloche Louis (brancardier) : sergent (219° RI) à La Rue-Saint-Pierre (lieu dit La Tuilerie) ;
- Brugier Jean (404° RP) à La Neuville-en-Hez.

10 juin : réorganisation derrière l’Oise

 
Pendant la nuit du 9 au 10 juin, la 241° DLI se replie derrière le Thérain. Elle doit empêcher toute tentative allemande de franchissement entre Therdonne et Creil. Puis, à 4h00 du matin, elle reçoit l’ordre de franchir l’Oise. A marches forcées, se défiant de l’aviation, le 264° RI traverse l’Oise au pont de Beaumont sur Oise encore intact dans la soirée après avoir suivi la route Liancourt, Mello et Neuilly-en-Thelle. Le 264° RI se regroupe dans la forêt de Carnelle, à 2-3 kilomètres au sud-est de Beaumont-sur-Oise.
Le 122° GRDI protège le retrait de la division et a un accrochage avec les troupes allemandes à Mouchy le Châtel. Il se replie vers le sud  tout en ayant un nouveau contact à la sortie Sud de Morangles, non loin de l’Oise.
Le repli s’effectue au cours de la journée, sous la protection de détachements établis en tête de pont au nord de l’Oise : un bataillon du 219° RI à Puiseux le Hautberger, un bataillon du 264° RI à Neuilly en Thelle, le I/441° RP à Crouy en Thelle et le 42° escadron du 10° Dragons à Précy sur Oise.
 
Le 441° RP se replie aussi vers l’Oise avec un regroupement dans la forêt du Lys, au sud-ouest de Chantilly. Le mouvement s’opère sans difficulté et sans être pris à partie par l’aviation allemande puis le régiment rejoint la forêt de Carnelle.
 
En soirée, toute  la division étant rassemblée au sud de l’Oise, les ponts sur la rivière sautent : pont-route de Persan Beaumont, pont-rail de Mours, ponts de l’Isle Adam et ponts route et rail de Mériel.
 
Après les précédents engagements et le repli depuis le Thérain, les élements de la 241° DLI sont à l’arrière du front pour réorganisation. Le 219° RI cantonne à Nerville la Forêt, juste à l’est de L'Isle Adam.
 
La 85° DIA s’installe de Meulan en Yvelines à L'Isle-Adam. En fin de matinée, après son passage, les ponts des voies ferrées d’Epluches, de Conflans-Sainte-Honorine et de Pontoise sont détruits. A 15h00, après le retrait des unités en arrière-gardes, les ponts d’Auvers-sur-Oise, de Pontoise, de Cergy, de Triel et de Neuville-sur-Oise sont à leur tour détruits. En fin de journée, le dispositif de la division est le suivant : à gauche le 11° RTA, au centre le 3° Zouaves, à droite le 19° RTA avec en soutien le 8° RTT détaché de la 84° DI. Le 8° RTT fait la jonction avec la 13° DI.
La 13° DI continue à se regrouper derrière L’Isle-Adam dont les ponts sur l’Oise sautent entre 21h30 et 21h45. Mais un ordre impératif interdit la destruction du le barrage-écluse, malgré les protestations du général Baudouin, commandant la 13° DI. Le haut-commandement craint que la destruction de cet ouvrage n’abaisse le niveau de l’Oise et ne facilite sa traversée en amont.
Cet ouvrage se trouve au niveau de l'île de la Dérivation. Cette île, artificielle, a été créée pour la construction du barrage et de l’écluse. Le barrage enjambe la rive côté Parmain à cette île. L’écluse enjambe l’île à l’autre rive située sur L’Isle-Adam.
La 13° DI est fortement diminuée depuis les précédents combats et elle est réduite à la valeur de 4 bataillons, le 60° RI formant deux petits bataillons à deux compagnies chacun.
Néanmoins, elle est renforcée par des éléments d’artillerie conséquents : un groupe de 6 pièces de 75 du 315°, un autre du 304° et un groupe de 12 pièces de 105 du 120° R.A.L. Au total, elle est soutenue par 7 pièces de 47 antichars et 66 pièces d’artillerie.
L’organisation de la 13° DI  est la suivante :
 
- Au nord : 60° RI (II/60° RI et III/60° RI) occupe la zone comprise entre la Faisanderie et le Kiosque.  Appui en artillerie : un groupe du 28° RAD, II/315°  RAP.
 
- Au centre : 8° RTM (valeur d’un bataillon) tient la ville de L’Isle-Adam, sa limite à gauche passant par la pointe sud de l’île du Prieuré, sa limite à gauche passant par la pointe sud de l’île du Prieuré, sa limite à droite par le château de la Faisanderie. Appui en artillerie : un groupe du 28° RAD, III/304° RAP.
 
- Au sud : 21° RI (valeur d’un bataillon) occupe la partie de la ville à partir de l’Usine à gaz et le terrain s’étendant au sud de L’Isle-Adam jusqu’au hameau de Stors exclu.
Appui en artillerie : un groupe du 28° RAD.
D’autre part, un groupement d’artillerie est constitué sous le commandement du lieutenant-colonel Pagès avec les 2 groupes du 228° RALD et 1 groupe du 120° RAL.
Le poste de commandement de la 13° DI est installé d’abord à Nerville la Forêt, puis il est déplacé plus à l’est au château de Maffliers.
A 14h00, après la nuit passée dans la forêt de Carnelle, bourrée de troupes, le II/264° RI reçoit l’ordre d’aller prendre position à l’Isle-Adam pour renforcer la 13° DI. Précédant le gros du bataillon, des éléments de chacune des compagnies sont transportés en camionnettes, et sont chargés d’occuper des positions avancées, couvrant le dispositif que le bataillon doit prendre, dans le secteur du 8° RTM.
Les unités françaises vont être confrontées au VIII AK commandé par le generaloberst Walter Heitz avec les 8 ID (général Koch-Erpach) et 28 ID (général Sinnhuber).
Au matin du 10 juin, les 8. ID et 28. ID reprennent leur progression vers le sud. La 8. ID est dirigée vers le secteur de L’Isle-Adam. Cette unité, composée des 28. IR, 38. IR, 84. IR, est commandée par le général Rudolf Koch-Erpach.
A 6h30, la progression de la 8. ID débute en direction de L’Isle-Adam avec en tête le 28. IR suivit par les 38. IR et 84. IR. Les éléments motorisés d’avant-garde du « Groupe Waßmuth » (commandant du 8.PzJgAbt) atteignent vers 10h00 la lisière nord de la forêt de Hez entre la Neuville-en-Hez et Clermont ou ils sont accrochés par quelques blindés français de la 2° DCR. Après de brefs combats, ceux-ci se replient permettant la poursuite de la progression allemande par Hondainville en direction du sud. La 2° DCR passe l’Oise en milieu de journée et s’installe à l’Isle Adam, Mours, Mériel et Nerville. Sa mission est d’organiser la défense des ponts.
Le 10 à la nuit, les ponts sur l'Oise sautent, à l'exception du barrage-écluse.
 
Il convient de noter les décès suivants :
 
- Quernée Marcel, soldat au III/219° R.I. à l’hôpital d'évacuation n°7 suite aux précédents combats
- Robert Gaffez (219° RI) à La Neuville en Hez (Les Brulys dans forêt de Hez).
- Pirotais Jean Marie (219° RI) à Clermont.

11 juin : installation à Mériel

 
Pour étayer le front, la 241° DLI, réorganisée, s’établit entre Mériel et L’Isle Adam, entre la 85° DIA et la 13° DI, en constituant deux groupements :
- Nord : 264° RI, 441° RP et I/98° RA en soutien.
- Sud : 219° RI (moins un bataillon en réserve de division), 404° RP et II/98° RA en soutien.
Le poste de commandement est à Villiers-Adam.
 
La 2° DCR, stationnée derrière l’Oise, quitte le front en soirée pour être placée en réserve d’armée.
 
Le front étant faiblement tenu par la 13° DI, fortement diminuée, un remaniement est envisagé. Il est prévu de reporter plus au nord le front de la 13° DI en direction de Mours, secteur de la 16° DI. Le 21° RI devrait se positionner à la droite du 60° RI, vers la ferme des Vanneaux, et le 8° RTM passerait en réserve dans la région de Prérolles, au sud de Mours. L’espace libéré par le 21° RI et le 8° RTM doit être occupé par la 241° DLI.
La relève est prévue pour la nuit du 11 au 12 juin. Malheureusement la 241° DLI, très éprouvée par les précédents engagements, est dans l’impossibilité de répondre immédiatement à ces instructions. Seul le II/264° RI a été envoyé la veille en renfort à la 13° DI. Cette relève est reportée au lendemain. Néanmoins, le I/441° RP se porte en réserve à Carnelle, au sud de Beaumont-sur-Oise; puis est désigné pour occuper l’Isle Adam avec le II/264° RI.
A L’Isle Adam, secteur de la 13° DI, la défense de l’île du Prieuré et de l’ile de la Dérivation  est confiée au II/264° RI sous le commandement du Lieutenant Merle. Il y sera fait prisonnier le 13 juin au matin en résistant jusqu’au dernier moment, n’ayant pas été touché par l’ordre de décrochage. La section de mortiers de 81 de la CA2 du 264° RI est  en position dans le parc du Château Manchez. Elle est composée de 14 hommes sous les ordres de l’Aspirant Wesnachter.
 
Il faut signaler que le 264° RI est composé de beaucoup d’hommes ayant appartenus au 337° RI. Par hasard, le 337° RI était de septembre à novembre 1939 cantonné à l’Isle-Adam et à Mériel. Lors de ce séjour, les hommes du 337° RI avaient édifié les quelques défenses existantes.
 
Côté allemand, le VIII AK reçoit la mission de progresser le long de l’axe Clermont – Beaumont sur Oise et de préparer pour le 12 juin une attaque sur l’Oise. Dès l’aube, la progression de la 8 ID reprend et à 5h00 du matin les 38 IR à droite et 28 IR à gauche franchissent la route Bresles – Clermont, c'est-à-dire la ligne précédemment tenue par la 241° DLI.
 
En même temps, le « Groupe Waßmuth » protège les passages du Thérain à Hermes et à Villers-Saint-Sépulcre. A partir de midi, les reconnaissances montrent que seuls quelques éléments d’arrière-garde français subsistent encore sur la rive Nord de l’Oise. A 13h00, le III/38 IR atteint le village de Ronquerolles à environ 6 km au nord de L’Isle-Adam.
Le général Koch-Erpach, commandant la 8 ID, prend alors la décision de forcer le passage sur l’Oise le jour même par une attaque surprise. En début d’après-midi, le commandant du 38 IR ordonne à son bataillon de tête d’envoyer des éclaireurs le long de l’Oise afin de vérifier la réalisation de ce coup de main. Les reconnaissances, à la recherche d’un lieu de passage convenable à Parmain, en face de l’Isle Adam, et entre Champagne-sur-Oise et Bruyères-sur-Oise, rencontrent une forte résistance depuis les rives Sud de l’Oise de la part des unités françaises. En fin d’après-midi, les troupes allemandes sont présentes, en particulier devant les 60° RI et le 21° RI. Une tentative de franchissement débouchant de Champagne sur Oise et de ses abords est arrêtée par le 60° RI et par les feux de l’artillerie.
Le coup de main n’ayant que peu de chance de réussir, l’attaque est reportée comme prévue pour le lendemain. Les allemands mettent à profit la fin de l’après-midi pour prendre position en vue de l’attaque du lendemain. L’artillerie allemande se met en place et vers 16h00, elle commence ses tirs sur L’Isle-Adam, les routes, les carrefours et tous les points sensibles de la rive sud. Pendant ce temps, le 8° bataillon de pionniers prépare le matériel de franchissement en regroupant 15 bateaux et 35 canots pneumatiques.
Suite à l’action de l’artillerie allemande, les pertes suivantes sont à noter :
 
- Barrière Charles (sergent-chef au 264° RI) à l'Isle-Adam.
- Boulet Gaston : (264° RI) à l'Isle-Adam.
- Mordant Marcel (soldat au 264° RI) à l'Isle-Adam.
- Duc Louis (441° RP) à l'Isle-Adam (forêt).

12 juin : le 264° RI engagé


Dans la nuit du 11 au 12, les troupes françaises du Génie font sauter le pont du Moulin et les deux passerelles en béton en aval et en amont de l’île de la Cohue.
Dans le secteur de L’Isle-Adam, les batteries françaises exercent durant toute la nuit du 11 au 12 des tirs de harcèlement sur les troupes allemandes des 8 ID et 28 ID à Champagne, Jouy le Comte, Petit Val et Parmain. Les batteries se déplacent continuellement, empêchant les tirs de contre-batterie de la part des allemands.  Mais pour le 12 juin, le commandement allemand a décidé de franchir l’Oise et de continuer la progression vers le sud. La 8 ID se prépare et à la faveur de l’obscurité, le matériel de franchissement est amené en avant. Des pièces antichars sont déplacées en première ligne. Dès 04h00, l’artillerie allemande commence à pilonner les positions françaises pour préparer un franchissement en force de la rivière.
L’heure de l’attaque est fixée pour 9h50 entre Parmain et Jouy le Comte en direction de L’Isle-Adam avec 2 bataillons du 84 IR et 2 bataillons du 38 IR.
Au lever du jour, les troupes d’assaut allemandes prennent position à environ 400 mètres des berges de l’Oise. Les unités françaises réagissent par quelques coups de feu isolés ou par des rafales d’armes automatiques à chaque mouvement suspect. Le terrain prévu pour l’assaut descend à découvert jusqu’à la rivière à la vue des français mais les unités allemandes parviennent malgré tout jusqu’au bord de l’Oise.
Après des tirs de réglage d’artillerie réalisés entre 9h40 et 9h50, des attaques simulées sont lancées par l’infanterie pour obliger l’artillerie française de se dévoiler. A 9h50, plus de 100 pièces d’artillerie ouvrent le feu sur les positions françaises. En même temps, les hommes du 8° bataillon de pionniers mettent à l’eau les canots pneumatiques et commencent la traversée sous le feu des mitrailleuses. L’artillerie française effectue alors avec précision des tirs d’interdiction sur les différents lieux de franchissement. Les troupes d’assaut allemandes ne peuvent prendre pied sur la rive sud de l’Oise. L’ordre de repli est donné et cette première tentative de franchissement échoue.
Le commandant du 38 IR, avant de renouveler l’attaque, décide de reconnaître plus soigneusement les positions françaises que son artillerie n’a pu réduire au silence. Par de nouvelles attaques simulées, il oblige les positions françaises à se dévoiler permettant ainsi de les réduire au silence une à une.
A 12h10, une nouvelle tentative de franchissement est lancée par les 1° et 3° bataillons du 38 IR, toujours appuyée par l’artillerie. En réponse, l’artillerie française continue des tirs qui causent à nouveau des pertes en hommes et en matériel du côté allemand. Une nouvelle position de mitrailleuse française qui n’avait pas encore été reconnue gène à nouveau la progression des troupes d’assaut allemandes. Malgré cela, le 8° bataillon de pionniers, après avoir mis à l’eau de nouveaux canots pneumatiques, tente une nouvelle traversée de la rivière mais les tirs d’armes automatiques et de l’artillerie empêchent de nouveau cette seconde tentative.
Devant ce nouvel échec, le commandant du 38 IR cherche à nouveau des points de passage plus favorables pour ses troupes. A 14h00, le I/38 IR déclenche un nouvel assaut protégé cette fois par un écran de fumigène. La 3° compagnie met à l’eau les dernières embarcations encore disponibles mais le feu français annihile de nouveau ce troisième assaut.
L'Isle-Adam est bombardé violemment tout l'après-midi. En fin de soirée, après cette succession de revers, le commandant du VIII AK décide de suspendre les opérations et de préparer pour le lendemain une attaque par la 28 ID en direction de Beaumont-sur-Oise. Mais le général Koch-Erpach, commandant la 8 ID, décide de tenter une dernière fois de forcer le passage avant la tombée de la nuit.
Toute la journée, l'ennemi a exercé une forte pression sur les positions françaises. L'artillerie de campagne, dont le I/98° RA, en position sur les hauteurs de Presles et Neuville, correctement renseignée et secondée par les feux de mortiers de 8l, a effectué des tirs de barrage d’une violence sans précédent.
A 18h25, le 38 IR se met en place pour un nouvel assaut. Toutes les armes disponibles sont employées et l’artillerie allemande concentre ses tirs sur le secteur retenu pour l’assaut afin de réduire au silence toutes les pièces françaises. Vers 23h00, la 2° compagnie force le passage en utilisant notamment le barrage qui n’avait pas été détruit par les français et prend pied sur l’Ile de la dérivation tenue par des élements du III/264° RI commandés par le lieutenant Merle, qui sont fait prisonniers.
Simultanément, la 10° compagnie, aux ordres du lieutenant Prohaska, protégée par un écran de fumigène, réussit à mettre ses embarcations à l’eau et parvient rapidement sur l’autre rive. Les allemands réussissent à progresser dans les hautes herbes mais ils sont arrêtés à 200 mètres des lignes par les feux du 8° RTM et du 60° RI. Ils parviennent néanmoins à créer une poche dans la partie nord de L’Isle-Adam, au niveau de la liaison entre le 8° RTM et le 60° RI. Rapidement le reste du 38 IR franchit l’Oise. Les combats font rage dans la forêt toute la soirée car les positions françaises sont défendues âprement.
Vers 22h00, l'ordre de reprendre la position est donné. Seulement quelques groupes du 8° RTM, du 60° RI, des éléments du 264° RI sont concernés. La violence des bombardements allemands avaient fortement réduit les unités et le II/264° RI participe à la contre-attaque avec des effectifs restreints composés de gradés de la CA2 sous le commandement du lieutenant Roncheux et d'une section de voltigeurs, commandée par l'aspirant Bassompierre. Le tout est appuyé par 2 mitrailleuses récupérées sur le terrain. Avec l’appui de l’artillerie, le capitaine Evain du 8° RTM conduit cette vigoureuse contre-attaque qui rejette les allemands de l’autre côté de la rivière. La réaction allemande se traduit immédiatement par un redoublement des tirs d’artillerie mais il n’y aura pas d’autres tentatives de franchissement durant la nuit.
Un détachement qui occupait l’île de Champagne que les allemands du 28 IR venaient d’atteindre, tient héroïquement jusqu’à minuit. Ce détachement se repliera ensuite en barque et à la nage.  La section de mortiers de 81 de la CA2 du 264° RI en position dans le parc du Château Manchez et composée de 14 hommes sous les ordres de l’Aspirant Wesnachter a été totalement anéantie à l’exception de leur chef.
Les positions sont reprises vers 23h00 pour les abandonner sur ordre. Devant les attaques allemandes, les troupes françaises sont débordées et sont contraintes au recul. A la fin de cette journée, le général Weygand, après avoir déclaré Paris ville ouverte la veille, donne l’ordre aux troupes de se replier au Sud de la Seine.
Au cours de la nuit, sur ordre du 25° corps d’armée, la 241° DLI doit se  replier sur la Seine, entre Colombes et Saint Gratien. Le colonel Vallet, commandant l’ID, protège le mouvement avec une arrière-garde composée d’un bataillon par régiment, d’une batterie d’artillerie et du 122° GRDI. Certains élements du 264° RI ne peuvent pas être informés du décrochage et seront faits prisonniers le lendemain matin.
Voici les notes du docteur Aubry, médecin au II/264° RI :
 
« Le soir, le bombardement semblait s’atténuer, les blessés n’arrivaient plus, lorsqu’un planton du P.C. vient m’avertir que nous décrochons immédiatement, les allemands commencent à s’infiltrer. Je fais le compte de mes blessés, vingt environ ne pouvaient marcher. Je bondis auprès du commandant Andlauer (2° bataillon) lui demandant une voiture. « Je n’en ai pas » me dit-il. « Toutes les voitures de liaison, ravitaillement ou autres ne sont pas revenues ». Je réfléchis et lui fis mes adieux estimant que je ne pouvais abandonner mes blessés et que je serai prisonnier avec eux. Je retournai au poste de secours et fis part de mon entrevue, je laissai mes infirmiers libres de faire ce qu’ils voulaient, tous voulurent rester. Quand tout à coup un soldat polonais vint me prévenir que les blessés pourraient être transportés sur leurs attelages antichars. Ce ne fut pas long, en quelques instants le poste de secours était évacué et dans la nuit noire nous installions nos blessés et remontions vers la forêt, laissant derrière nous l’Isle-Adam chèrement défendue. ».
Durant la journée,  le 441° RP subit un bombardement intensif à L’Isle Adam et dans les bois au sud-est. Il éprouve des pertes importantes. En fin de journée vient l’ordre de se porter à Chauvry, à l’est de Villers Adam, dans la forêt de Montmorency, au nord de Paris, puis de traverser la Seine la nuit par Sannois et Argenteuil pour se regrouper à la Garenne-Colombes. Le colonel Cardot fait une commande de munitions et de matériel de transport. 
Les pertes suivantes sont à noter pour le 12 juin, essentiellement supportées par le II/264° RI :
 
- Brouant Eugène Edouard (264° R.I) à  l'Isle-Adam.
- Canonne Henri (264° RI) à Isle-Adam.
- Collard François (264° RI) à l’Isle Adam.
- Corman Paul (264°RI) à l’Isle Adam.
- Crétu Henri Alfred (soldat au 264° RI) à l'Isle-Adam.
- Digelman Pierre (264° RI) à l’Isle-Adam.
- Dubois Henri (264° RI) à l’Isle-Adam.
- Duroy Georges (caporal au 264° RI). à l'Isle-Adam.
- Jaffré Joseph Marie (soldat au 264° RI).
- Jarny Ernest (264°RI) à l’Isle Adam.
- Gousseaux Paul (264°RI) à l’Isle Adam.
- Hulselstein Pierre (264°RI) à l’Isle Adam.
- Le Guiffant Jean Michel (264° RI) à l’Isle Adam.
- Plumail Joseph André (264° RI) à l’Isle Adam.
- Quemeneur François (219° RI) à Nerville la Forêt (à côté de l’Isle Adam).
- Treseux Jean Paul (264° RI) à l’Isle Adam.
- Scheid Nicolas Théodore Charles (264° RI) à l'Isle-Adam.
- Simon Paul Victor (264° RI) à l'Isle-Adam.
- Cotonnec Aristide (441° RP, 12° compagnie) à l'Isle-Adam.
- Fagnou Arsène (441° RP) à l'Isle-Adam (forêt).
- Gaude Henri (441° RP, 12° compagnie) à l'Isle-Adam (forêt).
- Sigogne René (441° RP) à l'Isle-Adam.
 
A bientôt pour la suite et fin.
 
Merci d’avance pour toute remarque.
 
Cordialement
 
Rémy SCHERER
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Historique de la 241e DLI : essai Empty
MessageSujet: Re: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptyVen 3 Mai 2019 - 4:38

Bonjour à tous,
 
Voici la suite et la fin de cet essai (13-19 juin) concernant la 241° DLI.


Bonne lecture.

Le repli vers le sud et la disparition progressive de la 241° DLI

13 juin : le passage de la Seine

 
Le 25° corps d’armée, qui couvre les avancées de la capitale, reçoit l’ordre de se replier de part et d’autre de Paris, jusqu’aux vallées de Chevreuse et de l’Orge. Ce repli ouvre à la 18° armée allemande l’accès à Paris.
 
Le repli de la 241° DLI s’accomplit alors vers la Seine, par l’ouest de Paris, cette dernière étant déclarée villepuis au pont de Sèvres.
 
A L’Isle Adam, n’ayant pas été touché par l’ordre de décrochage, les défenseurs de l’île du Prieuré et de l’ile de la Dérivation, sous le commandement du Lieutenant Merle (II/264° RI), sont faits prisonniers, après avoir résisté jusqu’au dernier moment. 
La 241° DLI opère son mouvement de repli en deux colonnes, par la patte d’oie d’Herblaye et par Sannois. Ce n’est qu’en début d’après-midi qu’elle arrive sur les nouvelles positions qui lui sont fixées. Le 264° RI fait mouvement sur Gennevilliers et le 219° RI sur Colombes. L’arrière-garde se trouve accrochée à plusieurs reprises. A 16h00, le 122° GRDI, qui exerce toujours une action retardatrice entre Cormeilles en Parisis et Bezons, est attaqué à la patte d’oie d’Herblaye par des avant-gardes allemandes motorisées. Il rentre vers 18h00 avec tout son personnel. Un autre accrochage a lieu à Sannois où un capitaine d’infanterie et quelques fantassins sont capturés. A partir de 15h00, toutes les troupes ayant franchi la Seine, les ponts sur le fleuve sautent depuis Colombes jusqu’à Epinay.
 
Une fois la Seine franchie, la 241° DLI reçoit l’ordre de se replier sur l’Yvette, à Bures sur Yvette et Longjumeau. Le repli s’opère par deux itinéraires, l’un par l’ouest (219° RI), par les pentes est du Mont Valérien, la station de Chaville, Velizy, Jouy en Josas, Gray, Orsay et Bures sur Yvette ; l’autre par l’est (264° RI), par les bords de la Seine, de Neuilly à Sèvres, le carrefour de Petit Clamart, Bièvres et Palaiseau, sous la couverture d’une arrière-garde formée par le II/219° RI, d’une batterie du 98° RA et du 122° GRDI.
 
A 20h00, le repli s’amorce. Le 219° RI fait mouvement, à pied, sur Orsay. Le 441° RP a pour objectif la Ville du Bois, au sud de Longjumeau. Lors de la marche forcée, le 441° RP a des pertes d’effectifs. A son arrivée à la Ville du Bois, le 441° RP met en état de défense de la ville et érige des barrages antichars. Le 404° RP se replie sur la coupure de l’Yvette au niveau de Longjumeau.
 
Les éléments d’arrière garde décrochent à 22h30. En soirée et pendant la nuit, les unités se replient sur l’Yvette.
 
A Briare, la réunion du Conseil suprême interallié, entamée la veille entre Paul Reynaud, le président du Conseil français, le maréchal Pétain, le général Weygand, Winston Churchill et sir Anthony Eden, se poursuit. Le général Weygand estime, en qualité de commandant en chef de l'armée française, qu'il est nécessaire de demander un armistice. Le maréchal Pétain est du même avis, mais Reynaud repousse énergiquement cette proposition.
 
Le général Weygand signe alors l'ordre de retraite générale sur la Loire, dernier espoir de rétablissement. Les restes de l’armée française vont tenter de rejoindre la Loire malgré une forte pression des troupes allemandes.
 
Il est à déplorer les pertes suivantes, dont la plupart sont liés aux combats de la veille à l’Isle Adam :


- Mondan Germain (219° RI).
- Fraysse Auguste (pionnier au 404° RP) à Écouen.
- Altruie Richard (264° RI) à Suresnes.
- Bogaert Henri (264° RI) à Versailles.
- Caron Émile (soldat au 264° RI) à l'Isle Adam.
- Cecconi François (soldat au 264° RI) à l'Isle Adam.
- Charbonneau Alphonse (264° RI) à l’Isle Adam.
- Geay Henri (264° RI) à l'Isle Adam.
- Gourdain Léon (264° RI) à Versailles.
- Gruhier Léon (soldat au 264° RI) à l'Isle Adam.
- Leclerq Robert (264° RI) à l'Isle Adam.
- Millescamps Henri (264° RI) à l'Isle Adam.
- Pilliard Jean (soldat au 264° RI) à L'Isle Adam.
- Prensier Maurice (264° RI) à l'Isle Adam.
- Rose Alexandre  (264° RI) à l'Isle Adam.
- Sartor Ferdinand (264° RI) à Versailles (hôpital militaire Dominique Larrey).
- Tilling Guillaume (264° RI).
Les jours suivants, d’autres hommes décéderont de leurs blessures suite à ces combats comme :
- Gourio Jean-Marie (caporal au 264° RI) mort le 15 à l’Isle Adam.
- Liebault Paul (264° RI) mort à l’Isle Adam.
- Guilbaud Paul (264° RI) mort le 14 juin à l’Isle Adam.

14 juin : repli sur l’Yvette

 
Après son repli nocturne, la 241° DLI s’installe sur la position prévue. Le 219° RI prend position à Orsay, sur la coupure de l’Yvette. Les 264° RI est à Palaiseau. Le poste de commandement de la division est à Nozay. La 241° DLI est toujours intercalée entre les 85° DIA (à l’ouest) et 13° DI (à l’est).
 
Les pionniers du 404° RP organisent des môles défensifs au Bois Carrés et aux rochers de Saulx au sud de Longjumeau.
 
Ce jour, le GFM n°3 (groupe franc motorisé) est rattaché à la 241° DLI. Il est engagé aussitôt et en début d’après-midi, il est au contact avec les allemands aux environs de Longjumeau et de Savigny sur Orge et il subit des pertes matérielles et humaines :
- Sous-lieutenant Jean Millon de la Verteville à Auvers Saint Georges (au nord d’Etampes).
- Lieutenant Paul-Edouard Schott à Palaiseau dans son char en flammes après avoir détruit deux engins blindés allemands.
- Brigadier Charles-Léon Penloup tué dans son char à Savigny-sur-Orge.
 
Les allemands occupent Versailles et continuent leur progression. A 18h45, ils atteignent Champlan. Les 404° et 441° RP sont repliés sur l’Orge. Deux bataillons ainsi que deux bataillons de pionniers organisent des môles défensifs aux bois Carrés et au Rocher de Saulx. Le 122° GRDI est toujours en arrière garde et il a un engagement contre des unités de reconnaissance allemandes au Christ de Saclay.
 
Il est à déplorer les pertes suivantes pour la division :


- Creusy Louis Georges (soldat au 219° RI) à Tremblay-Lès-Gonesse (dans le bois Saint Denis).
- Lequèvre André (soldat au 219° RI) à Orsay.
- Loudu Corentin (pionnier au 441° RP) à Palaiseau.

15 juin : évacuation vers la Loire et perte du II/264° RI

 
A 5h00, la 241° DLI doit se replier sur La Rémarde, affluent de l’Orge, à une quinzaine de kilomètres vers le sud. Elle doit s’installer sur la ligne Saint Maurice - Montcouronne – Egly, toujours sous la protection d’une arrière-garde. Mais la progression allemande sur l’axe Longjumeau – Arpajon est rapide et perturbe le repli français.
 
Le 122° GRDI, le 10° escadron et le GFM n°3 sont en arrière garde et sont engagés toute la journée pour protéger le repli de la division. Ils effectuent des reconnaissances sur Montlhéry, Longjumeau et ont des contacts sur la route de la Folie Bessin, à Nozay. A 7h30, une avant-garde de la 9 Inf. Div. s’empare de Nozay. Mais le 122° GRDI et le groupe franc n°3 parviennent à reprendre la localité, après avoir subi de lourdes pertes. Mais, à 9h00 ils doivent évacuer Nozay. Le cavalier Louis-Marius Massard du 3° GFM est mortellement blessé d'une balle au front à Nozay en servant un fusil-mitrailleur, pris à partie à courte portée par une automitrailleuse allemande.
 
Ensuite, le peloton moto du 122° GRDI et des éléments du 10° escadron organisent la défense du carrefour de Bel Air au nord-ouest d’Arpajon. Ils décrochent à 11h00 sur ordre de la division une fois cette dernière repliée. Le 122° GRDI, le 10° escadron et le groupe franc n°3 sont amoindris après ces combats.
 
La Ville Du Bois, occupée par des élements du 441° RP, est aussi attaqué par les troupes allemandes. L’avance allemande coupe la liaison de la 241° DLI avec la 13° DI. Le II/264° RI qui tenait le môle du bois des Carrés, est encerclé et perdu pour la division. Le reste du 264° RI et le 219° RI sont désorganisés.
 
Des élements motorisés allemands progressent sur Etampes qui sera occupée en journée. Cet axe est défendu par deux bataillons du 441° RP installés à Chamarande, entre Arpajon et Etampes, faiblement équipés, regroupant à peine 500 pionniers.
 
Cette progression menace le repli de la 241° DLI, d’autant plus que la ville d’Etampes est faiblement défendue. Les débouchés d’Etampes sont tenus par 3 canons de 75 du 125° RALA installés à l’ouest d’Etampes et au pont de Chalo Saint Mars, ainsi que par quelques chars FT récupérés vers Brières, au nord d’Etampes. Le 219° RI se replie sur Souzy la Briche. Pendant le trajet il est harcelé et bombardé par l'ennemi. L'après-midi le régiment prend position à Souzy la Briche. Il est en liaison à l’ouest avec le 3° Zouaves de la 85° DIA. Les unités se réorganisent ensuite, le 219° RI à Souzy et le 264° RI à l’est du dispositif.
 
Les troupes parviennent à retraiter et à la nuit, la 241° DLI est installée à Sermaise, Souzy la Briche, Mauchamps et Chamarande, au nord d’Etampes. Le poste de commandement de la division est à Montflix (commune de Villeconin).

Dans la nuit, la division se replie encore et occupe une ligne au niveau d’Etampes en occupant Le Rotoir, Boissy le Sec, Le Chesnay et Brières les Scellés avec des bouchons à Saint Chéron et à Etrechy. Le 441° RP se porte à Mespuits, au sud-est d’Etampes.

La 241° DLI est talonnée par les troupes allemandes avec la 9 Inf.Div qui occupe Etampes, ville presque désertée par ses habitants, bombardée la veille. Après le départ précipité des forces de l’ordre françaises et avant l’arrivée de la Wehrmacht, des pillages ont lieu. Une fusillade a lieu à la gare, quand des soldats de la 7° section des Chemins de fer de campagne tirent sur une avant-garde allemande.
 
L’officier commandant ce détachement, revolver au poing, intime l’ordre aux mécaniciens de ne pas avancer. Mais des coups de feu sont tirés du train où se trouvent d’autres cheminots (environ 200) mobilisés à la 7° section des Chemins de fer de campagne, et arrivés la veille au soir en gare d’Etampes. L’officier et deux soldats allemands qui l’accompagnent sont abattus, La riposte allemande est rapide et une trentaine de soldats allemands déchargent leurs fusils sur les deux côtés du train. Tous les occupants du train descendent alors en levant les mains et  abandonnent le convoi. Six soldats de la 7° section sont tués ainsi qu’un agent de la voie. Un agent de l’exploitation est grièvement blessé. D’autres militaires sont blessés, eux aussi, et transportés à l’hôpital.
Le soldat Prodhomme Jean Marie du 264° RI décède à Nozay et le caporal-chef Allée Joseph (441° RP) à Ballainvilliers. Le pionnier Roche François (441° RP) décède aussi ce jour.


A23h30, la 241° DLI, comme les autres unités de l’armée française, doit se replier derrière la Loire par les ponts d’Orléans et de Jargeau.

16 juin : capture du 219° RI et du 122° GRDI

 
La 241° DLI recule vers la Loire en journée via Pithiviers. Le trajet passe par Boutervilliers, Angerville et Andonville, sous la protection des unités de cavalerie installées à Mondésir, entre Etampes et Angerville. A 9h00, le 122° GRDI et le GFM n°3 sont au contact des troupes allemandes à Pussay, Angerville et Méréville.
 
A 5h30 du matin, le 219° RI décroche pour Chalo Saint Mars mais il est encerclé peu après. Par petits groupes le régiment force le passage vers le sud-ouest mais doit déposer les armes en entier dans l'après-midi à Congerville - Thionville.
 
Grâce à la 2° DCR qui tient les carrefours de Méréville, Angerville, Autruy sur Juine, Allainville en Beauce et Bazoches les Gallerandes, le 264° RI et les régiments de pionniers peuvent se replier sans trop de difficultés.

Les 1° et 3° bataillons du 441° RP, amoindris, arrivent à Laas, au sud de Pithiviers (Loiret).  A 14h00 se produisent quelques  escarmouches avec des motocyclistes allemands se dirigeant de Pithiviers à Orléans. Le Colonel Cardot du 441° RP donne l’ordre de franchir la Loire à Saint Denis De L’Hôtel et Jargeau entre 18h00 et 22h00.

Vers 18h00, la 2° DCR se replie à cause de l’avance allemande sur Pithiviers et Orléans. La 241° DLI, qui devait faire étape à Outarville, doit continuer sa marche sur Orléans.  Les restes du 122° GRDI, ainsi que la 10° BDAC du 98° RA, qui devaient atteindre Sougy, au nord-est d’Orléans, sont encerclés à l’est d’Orléans, sur la RN 152. La retraite est d’autant plus difficile que les ponts d’Orléans ayant sauté, les éléments motorisés de la division doivent rejoindre Beaugency.
 
De nouveaux décès sont à signaler dont :

- Chevaleyre Etienne (404° RP) à Villeconin.
- Michel Pierre (404° RP) à Villeconin.
- Fauvel Paul (219° RI) à Dommerville / Angerville.
- Huget Georges (219° RI) à Orleans.
- Ayez Léon (264° RI) à l’hôpital Foch de Suresnes (suite blessures).
- Mehaut Alfred (98° RA) à Angerville.
 

17 juin : traversée de la Loire

 
A Beaugency, les restes de la 241° DLI, c'est-à-dire le 264° RI et des éléments motorisés dont l’artillerie tractée, traversent la Loire avec les éléments de la 85° DIA. Ils se regroupent dans l’après-midi à Ligny le Ribault, à quelques kilomètres au sud-est de Beaugency. Le 264° RI établit des bouchons aux Gachetières et à Jouy le Potier. Mais le recul n’est pas fini et la division doit se replier sur la région de Bracieux, au sud de Blois, sous la protection de bouchons établis à Thoury et à Dhuizon. Le 404° RP se dirige aussi sur Blois. A l’est de la 241° DLI, la 19° DI retraite aussi vers le sud.

18 juin : repli sur le Cher


La 241° DLI arrive à Bracieux vers 0H30 et elle y stationne la journée. A ce jour, la 241° DLI se limite à 250 combattants environ, soit les 1° et 3° bataillons du 264° RI, bien amoindris.
 
Ce jour, le 125° GRDI est rattaché à la 241° DLI. Ill est dirigé sur Fontaines-en-Sologne.
 
Le 125° GRDI est formé le 1° juin 1940 et stationné à Guibeville (Seine-et-Oise). Il fait mouvement sur Montereau, puis sur Blois le 12 juin 1940 pour prendre liaison avec la 9e DLIC qui doit débarquer à Châteauroux. Cette unité ne sera jamais opérationnelle et en cours de route, le 125° GRDI reçoit la mission d’occuper défensivement les issues des routes de Blois au nord de la Loire. Il se replie en rive sud le 17 juin et il est alors rattaché à la 241° DLI, présente dans le secteur à ce moment.
 
A l’est, la 19° DI, rattrapée par les troupes allemandes, disparaît. Le front est alors occupé par le groupement Bazelaire, regroupant les restes des 4° DIC, 13° DI et 24° DI. Mais ce groupement est en pleine retraite vers le sud. Le 74° GRDI (4° DIC) atteint Dhuizon puis recule jusqu’à Villeneuve.
 
La pression allemande est toujours présente et des bombardements allemands ont lieu sur Bracieux. Des victimes civiles sont à déplorer comme Cudot Antonin.
 
Vers 20h00, la 241° DLI reçoit l’ordre de se porter sur le Cher. La division doit d’abord se réorganiser derrière le Beuvron, ce qui est prévu pour cette nuit. Ensuite, la nuit suivante, il est prévu de se replier pour gagner le Cher. Pour protéger le mouvement, les carrefours de Neuvy et de Villeneuve, entre Dhuizon et Vernou en Sologne, sont occupés défensivement.
 

19 juin : derniers combats et disparition de la 241° DLI

 
Au matin, les allemands attaquent à Villeneuve, entre Dhuizon et Vernou en Sologne. Le point d’appui français cède. Le lieutenant Hanin du 264° RI est mortellement blessé au cours de cet accrochage. Une contre attaque permet de réoccuper le carrefour. A l’est de la 241° DLI, le repli du groupement Bazelaire permet aux allemands de progresser sur Romorantin.
 
Débordée sur sa droite, la 241° DLI se replie sur le Cher, par Sassay et Thésée, ville sur le Cher, où elle rejoint la 85° DIA. Elle est couverte par le 125° GRDI qui forme des bouchons à la côte 123, et à Dhuizon. A Dhuizon, un peloton est approché par un groupe porté allemand annonçant l’armistice. Mais il parvient à retraiter sur Saint-Aignan-sur-Cher et organise la défense du pont qui est miné.
 
Après le repli, les restes de la 241° DLI sont derrière le Cher avec le 125° GRDI et un groupe franc de cavalerie à Saint Aignan sur Cher, une section du dépôt de Guerre d'Infanterie n° 51 d'Orléans au barrage de Mareuil sur Cher. Thésée est tenu par le du 42° escadron du 10° Dragons, appuyé par le II/98° RA. La destruction du pont est entreprise immédiatement avant l’arrivée des troupes allemandes.
 
La 85° DIA a le dispositif suivant : Pont d’Angé : 54° BMM; Thésée : 11° RTA; Saint Aignan : 19° RTA et 85° GRDI. Le pont de Saint Aignan saute à 20h30 et celui d’Angé à minuit.
 
Le 404° RP se replie à Châteauroux dans l’Indre via Tours et finira son périple à Pouillac, petit village de la Vienne.
 
Très amoindrie, ne possédant quasiment plus d’infanterie, la 241° DLI passe alors ses éléments combattants à la 85° DIA, notamment le 98° RA et le 125° GRDI. Le chef de bataillon Boulat prend le commandement du détachement qui est placé sous les ordres de la 85° DIA. Le capitaine Desserve, ID/241, prend le commandement des troupes de la tête de pont de Thésée, principalement constituées par la compagnie de commandement du 264° RI.  
 
Les combats ont été encore vifs et de nombreuses pertes sont à déplorer dont :

- Foeliex Georges (soldat au 264° RI) à Vernou-en-Sologne.
- Dreyfus Georges (264° RI) à Manthelan (Indre-et-Loire), à la suite de blessures.
- Hanin Fernand (lieutenant au 264° RI) à Villeneuve.
- Lallement Marius (264° RI) à Vernou-en-Sologne.
- Milsant Auguste (264° RI) à Vernou en Sologne.
- Moutier Joseph (264° RI) à Vernou en Sologne.
 
Epilogue
 
Les rescapés de la 241° DLI finiront leur périple avec la 85° DIA. Le 20 juin, Saint Aignan et Thésée sont occupés par les allemands (44 Inf Div). La 85° DIA se replie sur l’Indre au niveau de Perrusson et Saint Hippolyte. Le lendemain, elle abandonne cette position pour reculer sur la Creuse au niveau de La Roche Posay et Blanc. Sous la pression allemande, la 85° DIA avec les restes de la 241° DLI décroche pour la Charente le 22 juin. Après avoir tenu la ligne de la Charente, la 85° DIA se porte sur la Dordogne au niveau de Linde et Le Buisson. L’armistice alors arrêtera les hostilités.
 
Les opérations de dissolution eurent lieu à Bergerac pour le 264° RI, à Cadouin pour le 219° RI.
 
Lancée dans la bataille sans avoir fini ni même entamé sérieusement sa formation, la 241° DLI n’a pas pu exercer efficacement une action sur le sort de des armées françaises en plein recul. Son cas est malheureusement commun à celui aux autres divisions légères d’infanterie qui ont pesé bien peu dans la campagne de France.
 
Sources principales
 
- Pour l’armée française : ATF 40 ;
- Pour l’armée allemande : Lexikon der Wehrmacht ;
- Blitzkrieg à l’ouest : Jean-Paul Pallud (éditions Heimdal) ;
- Mémorial de la bataille de France : Jean-Yves Mary (éditions Heimdal) ;
- Pour les militaires français : memorial-genweb.org ;
- Pour les groupes de reconnaissance : Mémorial des groupes de reconnaissance 1939-1940 (Union nationale de la cavalerie, de l’arme blindée et des chars – 1956) ;
- Pour la 241° DLI : Historama hors-série 8 : L’infanterie française des origines à 1945 ;
- http://lignechauvineau.free.fr/Combats.htm
- http://amisdelisleadam.org/guerre-39-45.php
 
Merci d’avance pour toute remarque, car cet essai est loin d’être exhaustif.



Cordialement



Rémy SCHERER
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MessageSujet: Re: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptyLun 20 Mai 2019 - 11:56

Merci Remy pour cette belle synthèse.

Cordialement,
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MessageSujet: Re: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptyMar 21 Mai 2019 - 5:09

Bonjour à tous,

je remercie Nicolas Palmier pour son avis.

Cela me donne envie de continuer (d'ailleurs je reprends entièrement un essai concernant la 235° DLI).

En complément, pour les combats à l'Isle Adam les 11 et 12 juin, je vous conseille le site suivant :

http://lignechauvineau.free.fr/13emeDI.htm

Il y a des précisions sur l'engagement du II/264° RI et des cartes instructives pour suivre ces combats.

Bonne lecture, cordialement

Rémy SCHERER
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MessageSujet: Re: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptySam 15 Juin 2019 - 5:19

Bonjour à tous,  juste un complément concernant le 441° RP, intégré à la 241° DLI.


Au 27 juin, le 441° RP compte seulement 8 officiers, 9 sous-officiers et 88 hommes de troupe, sur un effectif d'environ 2500 hommes.



Cordialement


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MessageSujet: Re: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptyMar 25 Juin 2019 - 15:42

Bonjour à tous,

je reviens sur ce sujet pour présenter un nouvel épilogue.

En effet, grâce à Pontus qui m'a fourni l'historique de la 241° DLI tiré du GUF (Grandes Unités Françaises, volume 2, du service historique de la défense), j'ai pu découvrir de nouveaux éléments présentés ci-dessous.



Epilogue
 
Les rescapés de la 241° DLI finiront leur périple avec la 85° DIA. Le 20 juin, Saint Aignan et Thésée sont occupés par les allemands (44 Inf Div). La 85° DIA se replie sur l’Indre au niveau de Perrusson et Saint Hippolyte. Le lendemain, elle abandonne cette position pour reculer sur la Creuse au niveau de La Roche Posay et Blanc. Sous la pression allemande, la 85° DIA avec les restes de la 241° DLI décroche pour la Charente le 22 juin. Après avoir tenu la ligne de la Charente, la 85° DIA se porte sur la Dordogne au niveau de Linde et Le Buisson. L’armistice alors arrêtera les hostilités.

Les restes de la 241° DLI, essentiellement des troupes non combattantes groupées autour de l’état-major, vont aussi continuer la retraite en direction du sud-ouest.  Le 20 juin, l’état-major s’efforce de regrouper les isolés de la division. Le poste de commandement est successivement à Nouans Les Fontaines (Indre et Loire, au sud de Saint Aignan), à La Celle Guénand (Indre et Loire) vers 16h00) puis à Yzeures sur Creuse en soirée.


Le 21 juin, sur ordre du corps d’armée, le détachement de la 241° DLI se porte sur Mérigny (Indre) en matinée puis sur Journet (Vienne) à 14h00.


Le 22 juin, vers 12h00, le détachement fait mouvement sur Saint Martin Lars, Peyroux et Joussé puis sur Champagne-Mouton (Charente) et Saint Gervais. Une compagnie d’infanterie constituée avec les trains régimentaires du 219° RI est mise, à Asnois (Vienne), à la disposition de la 85° DIA.


Le 23 juin, à partir de 0h00, le détachement continue la retraite en direction de la région de Dirac, Bouex, Sers puis, à partir de 17h00, sur la région de Grésignac et La Chapelle-Grésignac, en Dordogne, où s’installe le poste de commandement divisionnaire.


Le 24 juin, vers 12h00, sur ordre, mouvement vers la région de Sauveterre la Lémance et de Lapile (Lot et Garonne).


Le 25 juin, jour de la cessation des hostilités, le détachement reste dans la région de Sauveterre la Lémance.


Le 26 juin, les restes de la 241° DLI font: mouvement en Dordogne dans la région de Cadouin, Molières, Saint Avit Sénieur, Biron et Soulaures où sont regroupés tous les éléments détachés de la division. Le poste de commandement s’installe à Cadouin.


Les opérations de dissolution auront lieu à Bergerac pour le 264° RI, à Cadouin pour le 219° RI.


Au 27 juin, le 441° RP compte seulement 8 officiers, 9 sous-officiers et 88 hommes de troupe.

Lancée dans la bataille sans avoir fini ni même entamé sérieusement sa formation, la 241° DLI n’a pas pu exercer efficacement une action sur le sort de des armées françaises en plein recul. Son cas est malheureusement commun à celui aux autres divisions légères d’infanterie qui ont pesé bien peu dans la campagne de France.

Encore merci à Pontus cheers .

Je suis toujours preneur de toute information concernant cette unité.

Cordialement

Rémy SCHERER
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Fantassin
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MessageSujet: Re: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptyMer 26 Juin 2019 - 6:51

Bonjour,

Merci de contribuer à sortir de l'obscurité ces combattants qui ne déméritèrent pas.

Cordialement

F
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RSCHERER
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RSCHERER


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MessageSujet: Re: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptyVen 28 Juin 2019 - 16:46

Bonjour à tous,

juste ce message pour remercier Fantassin.

Cela m'encourage à continuer.

Cordialement

Rémy SCHERER
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OSCARSIERRA94
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MessageSujet: Re: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptySam 4 Jan 2020 - 20:33

Bonjour et merci pour votre travail,

Je recherche des informations sur la Compagnie de Génie 241/1, mon grand père y a servi comme caporal, participant à des destructions sur l'Oise les 12 et 15 juin 1940, (attribution de la Croix de Guerre pour ces actes) et démobilisé dans le Gers au centre de Démobilisation de Riscle.

Espérant que vous pourrez m'éclairer ...
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RSCHERER
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MessageSujet: Re: Historique de la 241e DLI : essai   Historique de la 241e DLI : essai EmptyLun 6 Jan 2020 - 10:08

Bonjour à tous,

je me permets de répondre à OSCARSIERRA94 pour la compagnie du Génie 241/1.

Malheureusement, je n'ai rien de précis. pour cette unité.

Pour de plus amples renseignements, je ne vois que le service historique de la Défense où se trouvent des archives concernant la 241° DLI aux côtes 32N372 et 32N373.

J'espère que vous pourrez trouver des informations utiles.

Cordialement

Rémy SCHERER
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