Yachts armés

Bonjour Pontus,

Je suis en train de refondre ma liste des AD et VP et c’est un sacré sac de nœuds pour certains navires requis tardivement. A priori, les réquisitions de juin 1940 concernent des chalutiers ou autres pour les besoins des évacuations des ports de l'Atlantique, soit pour du personnel militaire soit pour évacuer des encaissements et des valeurs de différentes banques et sociétés. Généralement, ces bâtiments n'ont pas eu de numéro en AD ou VP.
Une exception, des AD de la série en "400" qui sont des dragueurs spéciaux requis et armés pour la lutte contre les mines magnétiques.
J'ai aussi un ou deux AD requis en septembre ou octobre 193 qui ne semblent pas avoir de numéro en AD, pour l'instant, je les mets de côté car j'ai peut-être zappé l'info.

Pour en revenir au Béarn / Béarnais, l'hypothèse du "junior mine planter" Major Lester E.Moreton tient la route :
- 1) le site Naval Sources "http://www.navsource.org/archives/30/09/0920.htm" perd sa trace en 1935, année à laquelle il passe sous pavillon français.
- 2) Le site shipstamps.co.uk le confirme comme ex mine planter mais sans donner son nom d'origne.

@+
Alain

Bonjour Alain,

Concernant le Béarnais, il n'y a pour moi peu de doute, je dispose de photos sous pavillon américain et français, je les posterai dans un sujet dédié à ce navire dans les jours qui viennent pour éviter de brouiller celui-ci. J'ai traduit junior mine planter par mouilleur de mine j'espère ne pas avoir commis d'hérésie  .
Pour les numérotations, un certain nombre de vedettes réquisitionnées en 39 n'en a jamais reçu, j'ignore pourquoi. Cela semble indépendant de leur taille et de leurs fonctions mais il s'agit souvent de navires basés outre mer. 

Bien amicalement,
Pontus

Bonsoir Pontus

Mine Planter est bien l'équivalent du terme français de mouilleur de mines.
Les Américains avaient classé leurs mouilleurs de mines, ceux de plus de 1100 t sous le vocable "mine planter" et ceux de petites taille (dans les 150 -200 tx de JB) sous le vocable "junior mine planter".

à+
Alain

Bonjour,

Voici l'AD128 Marelyn



29,57x5,48x2,13m (selon MotorBoating)
27,76x5,27x3,26m (selon Merchant vessels of the United States - 35)
119 GRT
80tx Net

Machine : 2 moteurs diesel Sulzer 300Cv
Coque en acier galvanisé
rayon d'action 3000 miles à 10n

Construit comme yacht à vapeur en 1929 au chantier naval J.Samuel White à Cowes en Grande Bretagne sous le nom d'Octoo. Ce navire passe ensuite en Espagne où il prend le nom d'Helius. Durant cette période, il échange sa chaudière à vapeur contre deux diesel Sulzer. En 1934, l'Helius est racheté par Humprey W.Chadbourne qui le rebaptise Marelyn. Désormais son port d'attache est New York et son pavillon, américain.
Vendu en 1937 à un Français, la Marelyn est  réquisitionnée à Nice le 28/08/40, elle sert de gardien de barrage aux Salins d'Hyères. Dé requise le 16/11/40, elle est saisie par les Allemands à Antibes lors de l'occupation de la zone libre et devient le M7606 en 1943.
La Marelyn aurait été rendue en 1945. Son sort ultérieur est inconnu.

Sources :
Motor Boating - Mai 34
MotorBoating - Juil 37
Merchant vessels of the United Sates (1934-1937)
French Navy VolII Henri Le Masson

Bien amicalement,
Pontus

Bonsoir,

Le Die Deutschen Kriegschiffe - 1815 - 19454, Band 8/2, autrement dit le Gröner, donnent comme caractéristiques :
BRT : 123 tx - 29,57 x 5,36 x 2,20 m -TE : 2,92 m - 2 moeurs 4T, 6 cylindres totalisant 300 CV.
Son propriétaire à la déclaration de guerre est le comte Cahen d'Anvers et son port d'attache est Cannes.

@+
Alain

Merci Pontus pour vos recherches intéressantes sur la série des dragueurs auxiliaires AD; ces petits navires réquisitionnés sont pour la plupart inconnus, vous faites donc un travail très utile pour combler ce manque.    

Cordialement 

Alain

Merci Alain,

Voici un complément d'information sur ce navire :
Le Tirrena est le yacht de l'ingénieur automobile français Louis Coatalen. Ce dernier qui a fait l'essentiel de sa carrière en Angleterre, a liquidé ses actifs à l'approche de la soixantaine pour s'acheter une villa à Capri et se faire construire ce yacht.
La construction du Tirrena débute en octobre 1937 au chantier naval de Vries frères à Aalsberg aux Pays bas. Lancé en mai 38, il comprend alors 4 cabines spacieuses et un salon. Ses formes élancées lui permettent de naviguer sur les canaux.
Le Tirrena bat tout d'abord pavillon Hollandais puis passe en France. Il gagne la Méditerranée, certainement par la voie maritime, puisqu'il est signalé à Oran le 27 juin 1938 sous les couleurs anglaises. Enregistré ensuite à Cannes et sans doute francisé, le Tirrena est réquisitionné dans cette même ville le 15 mai 1940. Sa marque de coque est AD251 (qu'il partage, bizarrement, avec le  Fleur de mai). Il est dé requis toujours à Cannes, le 16 octobre de la même année. J'ignore quelle fut son utilisation pendant cette période. Elle est peut-être liée à l'organisation défensive du secteur à l'approche de l'entrée en guerre de l'Italie ou au remplacement d'un navire avarié. Aucune information non plus sur d'éventuelles modifications durant ces 5 mois dans la Marine Nationale.
La suite de la carrière de ce yacht est obscure. Saisi à Livourne, très certainement après novembre 1942 et incorporé dans la marine italienne, le Tirrena est ensuite sabordé pour boucher un canal, je ne saurais dire à quelle date, ni où. 


Dernière photo le Tirrena pavoisé sous couleurs hollandaises lors de son lancement en 38

Pontus

Petit ajout,

Je m'aperçois en comparant les photos que le Tirrena est très semblable au Chanterêve construit dans le même chantier en 1937. 
On comprend dés lors l'intérêt pour la Marine Nationale de posséder ces deux navires aux lignes identiques ou presque.

L'AD210 Chanterêve (photo Marius Bar partagée pour discussion)


Par contre la motorisation diffère : le Chanterêve est propulsé par deux moteurs diesel Kermath de 113 CV chacun.

Pontus

Bonjour,

Entrant à la fois dans la catégorie des arraisonneur-dragueurs d’origine allemande et des yachts armés voici l’AD10 Yma.
Propriétaire : M de Chevasnerie
Chantier : Von Hacht (Hambourg)
Coque : ?
Jauge : 21 GRT
Dimensions : 17,5x4x1,05m
Machine : 1 moteur Daimler 4 cylindres 
Réquisition : à Auray du 04/09/39 à 02/05/40



Il s’agit de l’ex dragueur portuaire allemand F48 lancé en 1918 aux chantiers von Hacht, à Hambourg. Interné à Hellevoetsluis en Belgique, le 15 novembre 1918 avec d’autres vedettes du même type, le F48 intègre ensuite la marine belge et devient le V10 Panthère puis le Capitaine Maroy. Vendu en 1927 en France, il passe apparemment entre les mains de plusieurs propriétaires privés, qui le renomment Dixi en 37 puis Yma. En 1939 l'Yma appartient à monsieur de Chevasnerie, son port d’attache est Le Havre et il navigue en Manche. Réquisitionné le 04 septembre à Auray comme arraisonneur-dragueur, l’Yma est utilisé comme explorateur à Boulogne.
Ensuite les sources sont confuses, l’Yma aurait été dérequis le 02 mai 40, toutefois son dossier de réquisition court jusqu’en 1942. Saisi ensuite par les Allemands, l’Yma aurait coulé à Bordeaux en mai 1944.

La photo provient du site  : http://www.marinebelge.be/ 
Il est fort possible que le navire ait eu une apparence bien différente en 1939. Je suis preneur de toute information complémentaire ou photo.

Bien amicalement, 
Pontus

Bonjour,

Voici l'Altona II à son lancement en 1933 sous le nom de Varis

Numéro de coque : AD218 (seule source : Henri Le Masson, French Navy II)
Propriétaire : 
Lancement : 1933
Chantier : Thornycroft, Hampton on Thames
Architecte : 
Coque : Bois
Jauge :  89GRT, 41tx net (en 1933), 119GRt (selon French navy II)
Dimensions : 26,58x4,72x2,59m (en 1933)
Machine : 2 moteurs diesel Thornycroft RL/6 d'une puissance totale de 252CV
Rayon d'action : 
Vitesse : 12n
Réquisition : Antibes 15/09/39-??/??/??  25/02/41-27-11-42


L'Altona II est lancée en juin 1933, sous le nom de "Varis" au chantier Thornycroft de Hampton-on-Thames. Son premier propriétaire est le Major Colin Cooper.
T.E Lawrence, le légendaire Lawrence d'Arabie, qui a eu l'occasion de le visiter peu après sa mise en service, le qualifie dans sa correspondance de "petit yacht très joliment aménagé, pourvu de cabines et de salons assez étonnants et d'une très bonne salle des machines". Moins deux ans plus tard le yacht passe entre les mains de Thomas F. Nash qui lui donne le nom d'Altona II. Son propriétaire suivant Frederick Hodges lui fait subir en 1937, un allongement dans un chantier naval de Bridlingsea. Immatriculé à Londres on le retrouve sur les bords de Seine la même année entre les mains de Maxime Maloine. Le yacht est le théâtre d'une tentative d'assassinat au marteau relatée par la presse de l'époque. Il est ensuite signalé à Alger en aout 1939.
Le navire est réquisitionné à Antibes le 15 septembre 1939 et sert en Méditerranée, j'ignore quelle est son affectation.
Derequis après l'armistice, l'Altona II est réquisitionné une seconde fois le 25 février 1941.
le 27 novembre 1942, l'Altona II qui appartient à la 30e section de dragage est amarrée avec le Caducée, le Lennyan et l'Ariel dans la darse vieille et sort intact du sabordage. Récupérée par les Allemands le yacht intègre le groupe A de la 6. Sicherungs-Flottille, stationnée à Toulon et sa marque de coque est M6004. J'ignore tout de son destin sous le pavillon allemand. Après guerre l'Altona II est simplement mentionné dans une liste de biens spoliés par les Allemands ce qui laisse entendre sous toute réserve qu'il a été perdu.
Je suis preneur de toute précision... Merci d'avance...

Sources :
Photo parue dans "The illustrated London News" du 09 décembre 1933
French Navy II, Henry Le Masson
Répertoire des biens spoliés durant la guerre 1939-1945
Réquisitions maritimes de la Seconde Guerre mondiale (SHD)
Lawrence of Arabia, the man behind the myth - TE Lawrence
Mercantile Navy List 1933-1938
Ingenium : Canadia Museum of Science and Innovation
Echo d'Alger, 14 aout 1940
Excelsior, 31 décembre 1937 

Amicalement,
Pontus

Bonjour, 
J'ai un autre AD218 le chalutier Le Cid; il y a donc eu deux navires ayant le même numéro; pourquoi?

Bonjour Alain,

Je pense qu'il s'agit d'une erreur de Le Masson car quand on consulte le "Théâtre Méditerranéen" du SHM (un des Caroff) l'Altona n'est jamais accolé à un numéro en AD.

Son matricule allemand est M 6004 et non pas M 6604.

La dernière trace opérationnelle que j'ai relevé dans le KTB de la 6ème Sischerung Flottille est le 25/06/1944 à Sète avec la mention "a.K.B." (j'ignore le sens de cette abréviation".

@+
Alain

Merci Alain.

Bonjour,

Merci pour ces précisions..
J'ai ajouté mes sources et effectué quelques corrections (la coquille concernant le matricule allemand notamment).
Le Masson est le seul a signaler deux AD218. Le Cid et l'Altona II. Ce qui ne m'a pas surpris outre mesure, puisque les marques de coque des arraisonneurs semblent ne pas être attachées aux navires mais à leurs affectations, selon ma compréhension.
Les dimensions sont celles de 1933, le navire a été allongé en 1937. Ce qui a du les modifier et qui est peut être à l'origine des différences observées concernant la jauge entre le Mercantile Navy de 1937 et le French Navy II. Je serais curieux de savoir ce qu'en dit le Groner, que je ne possède pas.
Enfin, l'Altona II ressemble au yacht pris en photo auprès de l'aviso les Eparges. Photo publiée sur un autre fil. Le yacht photographié parait toutefois un peu plus court.
Petit bonus, la photo d'une maquette du Varis (futur Altona II) réalisée en 1933.


Bien amicalement, 
Pontus

Bonsoir Pontus,

Voici ce que dit le Gröner :

Citation :

Yacht – JB : 84 tx – 11,50 x 2,50 x 1,20 m – 1 moteur Daimler-Otto.
1916 : construit par Stoel & Sons (Alkmaar) pour le compte de J.J. Remmert (Warmond) comme Joke.
Rebaptisé Altona II.
02/12/1942 : saisi par la Kriegsmarine. Affecté à la 6^e Sischerungflottille, A Gruppe, comme M 6004.

Je ne suis pas d'accord sur la ressemblance entre le yacht amarré près de l'aviso Les Eparges : les quatre grandes vitres au dessus du liston sont sur le même plan que le bordé général tandis que sur le yacht "mystère", le roof sombre est en retrait dans l'intérieur du bordé.

@+
Alain

Bonsoir Alain,

Visiblement le Gröner n'a pas considéré le même navire. 
Je suis en accord avec votre désaccord, j'évoquais simplement un air global de ressemblance, du peut-être, à une origine commune où un phénomène de mode à l'époque de la construction.
L'Altona II tout comme le Lennyan sont à écarter. Il reste le Dakar, le Caducée et le Black Joke présents lors du sabordage près de l'aviso "Les Eparges", comme candidats les plus probables. Il me semble que le Dakar est un navire à voile disposant d'un moteur auxiliaire, le Caducée (ex Nino I) est de construction italienne (chantier Beltrami), cela nous laisse le Black Joke comme favori.
Je connais les dimensions des ces trois navires, si l'on pouvait estimer avec une certaine précision la longueur du yacht mystère en comparant avec l'aviso à ses côtés, on aurait rapidement son nom...   

Bien amicalement,
Pontus

Bonjour,

Voici le Tess II, lorsqu'il naviguait sous pavillon anglais sous le nom de Vonna


Jauge : 132tx
Dimensions : 32x5,3x2,1m  
Machine : 2 moteurs Bollinder de 80 CV soit 160CV
Rayon d'action : 2000 miles
Vitesse : 10-12n
Réquisition : 03/06/16 (Le Havre)-26/11/18, 31/08/1939 (Marseille)-05/02/41 

Le Tess II est lancé le 28 juillet 1914 aux chantier Augustin Normand du Havre sous le nom de Vonna. Il s'agit du yacht privé 
d'Emile Dubonnet, millionnaire passionné de sport et de navigation rapide. Il a participé avant la guerre, à la conception de l'hydroplane Vonna et plus tard, d'un hydravion du même nom. Pour la navigation de plaisance, Emile Dubonnet préfère tout de même un navire plus paisible puisque ce Vonna ne file que 12 noeuds.
A son entrée en service est décrit ainsi par les journalistes de l'Ouest Eclair :
"Construit en acier, le Vonna, par ses lignes, rappelle un peu la forme du torpilleur.[...] Comme aménagements, le Vonna comporte, disposés de l’avant à l’arrière, salon, salle à manger, office, cuisine, puis les chambres construites en acajou et pourvues d’un service d’eau douce avec salle de bain également servie par les deux eaux. L’éclairage électrique, le chauffage et la ventilation, très bien compris, sont assurés par un groupe électrogène, indépendant de la machine. Les soutes à combustible sont prévues pour assurer au bâtiment un rayon de 2.000 milles. Le Vonna aura une dizaine d’hommes d’équipage, y compris le capitaine. Son port d’attache sera Le Havre.
Ce nouveau yacht, qui est muni d’un poste de T.S.F., dispose en outre, comme moyens de sauvetage, de trois embarcations, dont une vedette automobile. »  
Malheureusement la guerre arrive bien vite et le Vonna est réquisitionné, transformé en patrouilleur auxiliaire en juin 1916, il ne sera rendu qu'en novembre 1918. 
Vendu en 1919, à William Hall Walker, 1er Baron Wavertree, un touche à tout richissime séduit par l'espace en franc bord que lui offre ce navire pour le convertir en palais flottant, le Vonna enregistré à partir de 1922 à Portsmouth, navigue des côtes de Hollande à celles de Provence à plusieurs reprises.
En 1929, le navire passe entre les mains de Nicolas Zographos, figure du syndicat grec de Paris, joueur professionnel de baccarat, peut être en paiement d'une dette de jeu. Il est revendu en 1931 à une autre figure du syndicat Grec, l'Arménien, Zaret Couyoumdjian (dont l'autre yacht, le "Gulzar" s'illustrera à Calais et à Dunkerque en 1940).
Couyoumdjian navigue mais loue aussi son yacht à de riches aristocrates anglais. 
Le navire change de main et de nom en 1934, baptisé Allava, on perd quelque peu sa trace.
Tout juste ai-je trouvé qu'un yacht battant pavillon chilien portant ce nom venant de Barcelone, débarque des réfugiés espagnols, le 24 juillet 1936 à Port Vendres.
L'Allava est racheté en 1938 par Jacques et Christian Bénard, membres du Yacht Club de France et prend le nom de Tess II. 
L'accident en Manche d'un yacht dénommé Tess rapporté au début de la même année, explique certainement cet achat.
A nouveau rattrapé par la guerre, le Tess II est réquisitionné une deuxième fois le 31 aout 1939 à Marseille.
Le navire est affecté au service du pilotage de Port Vendres. Dérequis le 05 février 1941, le Tess II  apparait sur une liste de yachts saisis par les Italiens à Bastia en  1942, les aléas de la guerre font pourtant qu'il est incorporé dans la Kriegmarine en mai 1943 comme dragueur (M7608). Selon les minces données en ma possession, il termine les hostilités sur les côtes italienne. Restitué en 1945, le Tess II disparait du registre de la Lloyd en 1950.

SOURCES :
Photo : Mersea Museum 
Mercantile Navy 1922-1934
Les Augustin-Normand: sept générations de constructeurs de navires- Jean de La Varende P210
The Engineer, Volume 118 24/07/14 P93
Le Havre en 1914 P262
French warships of World War I P227
None But the Rich: The Life and Times of the Greek Syndicate - Charles Graves  - P88
LIMEKILNS & PASSAGIUM REGIMAE - T. & A. Constable Ltd. Edinburgh 1929 - PP71,74 
French Navy II - Henri Le Masson
Nur Wer Tot Ist geht kein Risiko mehr ein, Errata - Henry Lohne
Répertoire des biens spoliés en durant la guerre 1939-1945 P150

Presse :
Le Petit Havre 26 juillet 1914
Ouest-Éclair éd. de Caen, 29 juillet 1914
Le Figaro 17 juin 1931
Figaro 3 juillet 1938
Ouest-Éclair 24 juillet 1936

Sites :
War Graves Page 10 (P-R)- STEPHEN LANCELOT RAY, R.N.R

Bien amicalement,
Pontus

Bonjour à tous,

Du nouveau avec les yachts armés avec trois photos de l'AD128 Marélyn dont une sous les drapeaux.




Photo tirées du magazine le Yacht éditions de janvier et octobre 39

Bien amicalement,
Pontus

Bonjour,

Comme la pêche est bonne cette semaine, voici enfin une photo convenable de l'AD127 Tess II publiée dans le magazine le Yacht du 06 novembre 1937.


Bien Amicalement,
Pontus

Merci pour vos recherches, d'autant que ces petits navires sont les oubliés des ouvrages spécialisés, il est rare que l'on en parle et encore plus que l'on produise des photos ou des commentaires éclairés.

Alain

Bonjour, 

Merci Alain,
Prochainement il y aura un petit quelque chose concernant l'AD208 Galéjade autre yacht armé en arraisonneur dragueur dont l'apparence est inconnue.
Bien amicalement,

Pontus

Merci à tous de les avoir publiés !

Bonjour,
Voici l'AD293 Jean Mic

Jauge : 123tx
Dimensions : 27,75x5,56x1,95 (TE) m
Machine : 2 moteurs diesel Gardner de 72CV chacun, soit 144CV au total
Voilure auxiliaire  : trinquette, misaine, grand voile
Vitesse : 9n
Coque : Bois
Armement : ?
Réquisition : (24/07/39 Nice - 08/11/43 Erdek)


Commandants successifs :
24/11/39 : premier maître de manœuvre (R) Bodéré
06/02/40 : maître pilote de la flotte (R) Roussac
??? : maître de manœuvre Roussy
??/12/40 : premier maître de manœuvre Helliet
28/10/41 : premier maître de manœuvre Goraguer


Le Jean Mic est construit comme "goélette à moteur à coque en bois" aux chantiers Munro d'Oban en Ecosse en 1925 sous le nom de "Dwynwen" sur les plans de l'architecte JA.Mac Callumm, renommé pour la tenue de mer de ses créations. Je n'ai pas d'information son propriétaire initial car il ne commence à naviguer sous pavillon britannique qu'à partir de 1928. Cette année là racheté par Alexander M.Symington et Patricio Saens, tous deux résidant à Séville, et renommé Solaz. Son port
d'attache est Gibraltar jusqu'à son nouveau rachat. Au printemps 1931, il est vendu à l'industriel français Justin Laurens-
Frings, PDG de la firme Saponite et yachtman notoire. Il va donc passer sous pavillon français.
Basé initialement au Havre, le Jean Mic repasse en Méditerranée en 33 et aura désormais Bandol pour port d'attache.  
Début 38, il subit une remise en état aux chantiers Manzone de Monaco dans l'optique, comme beaucoup de yacht français dans les 2 années qui précèdent la guerre, d'une vente en Angleterre. Vente qui a sans doute échoué puisqu'on le retrouve en Méditerrannée sous pavillon français, l'année suivante.
Le Jean Mic est réquisitionné à Nice le 24 septembre 1939. En armement à Toulon au mois de novembre 1939 pour constituer avec l'Avocette (AD 291) et le Massalia (AD 292), la 52e
section de dragage destinée au Levant, totalement  démuni de dragueurs de mines.
Incorporé au sein d'un convoi comprenant outre la 52e section, des bâtiments de servitude, le Jean Mic appareille de Toulon le 8 décembre 1939.
Les trois bâtiments arrivent à Beyrouth le 24 janvier 1940 après une relâche en Corse puis à Bizerte (départ 1er janvier 1940) et diverses escales.
Peu d'informations sur son séjour au Liban si ce n'est un abordage avec le voilier Kairallah et la participation de la 52e section à des opérations de dragage pendant l'opération "Exporter".
Le 8 juillet 1941, le commandant de la division navale du Levant décide l'évacuation du port de Beyrouth soumis aux bombardements quotidiens de la RAF et à la merci des attaques de vedettes lance-torpilles.
Le capitaine de frégate Giraud-Jordan, de la direction du port, prend le commandement de tous les petits bâtiments disponibles et appareille avec eux le soir même pour Alexandrette. Les bâtiments concernés, dont le Jean Mic, appareillent à
partir de 20 heures. Le Jean Mic accompagné du Massalia arrive à Alexandrette le 10 juillet à 01 heure.
Le jour même, le général turc commandant la division d'Alexandrette demande le désarmement de tous les bâtiments : débarquement des armes portatives, des culasses et lunettes des canons, des culasses et pistons des mitrailleuses et la mise sous scellés des postes de TSF.
Le 11 juillet les autorités turques exigent également le débarquement des munitions. Le commandant Giraud-Jordan refuse mais le 12 juillet, il reçoit de l'attaché naval français en Turquie, des instructions pour exécuter cette demande.
Dans le même temps les turcs ont constitué une "commission de désarmement" qui après avoir contrôlé la réalisation des mesures prescrites, donne aux bâtiments français, le 22 juillet, l'ordre d'appareiller pour la baie d'Ayas jugée plus sûre.
Le Jean Mic appareille le 24 juillet à 13 heures et mouille en baie d'Ayas en fin d'après-midi vers 18 heures.
Aucun ravitaillement n'étant prévu pour les bâtiments français en baie d'Ayas et après de longs pourparlers, l'attaché naval français obtient que ces petits bâtiments soient envoyés à Erdek en mer de Marmara.
Mais pour effectuer cette traversée, il faut d'abord les faire transiter par Alexandrette pour s'y ravitailler en combustible et en eau.
Avec 4 autres bâtiments, le Jean Mic rallie Alexandrette le 9 septembre. Il en appareille le 16 septembre 1940 à 5 heures 30 à la remorque du Marius Chambon. La traversée qui ne doit être effectuée que de jour va durer du 16 septembre au 4 octobre au matin. Tous les bâtiments vont rester à Erdek jusqu'au 8 novembre 1943, date à laquelle ils sont vendus à la Turquie pour 18 millions de Francs suisses avec un droit de rachat dans les 6 mois qui suivent la fin de la guerre. Droit qui ne sera apparemment pas exercé. Le Jean Mic est intégré à la marine turque comme remorqueur sous le nom de Bozcaada. On perd sa trace ensuite.




SOURCES :
Le théatre méditerranéen du 2 septembre 1939 au 9 novembre 1942 - CF CAROFF (SHM-1960)
Fairplay Weekly Shipping Journal - 1944 - Volume 162
Entre Ciel et Terre - Jacques le Groignec - 2013
Le Yacht - 27 aout 1932 (Dossier spécial)
Le yacht années 32 à 39 (rubrique Nouvelles et faits nautiques)
Base de donnée internet : Scottish Built Ships - Fiche Owyn Wen
Mercantile Navy List : 1929, 1930, 1931
2- Turgut reis ve turk Denizcilik Tahiri Uluslarrasi - P420

Un petit ajout,



Bonne lecture
Amicalement,
Pontus