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| Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl | |
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+14JARDIN DAVID Thierry Moné Claude Girod Loïc M. Chef Chaudard Norodom Eric Denis herve7 Daniel Laurent Stéphane Ferrard françois vauvillier Louis Martel dhouliez François Delpla 18 participants | |
Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mar 24 Juil 2012 - 21:37 | |
| - Norodom a écrit:
- Bonsoir,
alain adam a écrit: "Roger, j'ai juste une question : Apres, le 26 , Est ce l'infanterie allemande ou les chars qui ont attaqué et investit Dunkerque ?"
Si ce sont les chars qui ont reçu l'ordre d'arrêt, auxquels vous pensez, ce ne nont pas ceux-là, s'il y en eût, qui ont atteint les plages et surtout pas avant la fin des opérations de réembarquement du CEB, le 3 juin. L'ordre de remise en marche est parvenu aux unités blindées stationnées sur l'Aa, le 27 mai. Mais il est bon de connaître que cet ordre n'autorisait que l'emploi d'infanterie motorisée et excluait l'utilisation des unités blindées. Cette mesure peut surprendre, sauf si on garde à l'esprit que le Haltbefehl était une interdiction d'aller plus avant et non pas une interdiction de combattre. Un char à l'arrêt n'en reste pas moins une pièce d'artillerie. Cette mesure a été considérée, en un premier temps, par certains officiers, comme une abberration qui a favorisé le repli des Alliés.
L'objectif de l'opération dans ce secteur nétait pas de s'occuper de la zone d'embarquement qui restait à la charge de la seule Luftwaffe. L'objectif était de démanteler le système de protection du couloir mis au point par Lord Gort. Décrire ici, les détails des batailles qui se sont déroulées aux alentours de Dunkerque, vaudrait tout un volume et s'écarterait du fil directeur du présent débat qui met deux thèses en opposition. Il est toutefois un fait d'importance à retenir, c'est que dans les premières heures du 28 mai, l'armée belge capitula, ce qui découvrit sur 35 km et jusqu'à la mer, le flanc gauche du dispositif de Gort. Des troupes venant de ce secteur se sont trouvées "aux premières" pour atteindre les plages, mais elles y parvinrent après de violents combats, face à des troupes dont la résistance acharnée a permis de sauver jusqu'au bout, une grande partie du CEB.
Dunkerque était à ce moment là "l'enfer"... les réservoirs à pétrole, les entrepôts, les hangars, les installations les quais... tout brûlait.
Quels étaient les premiers envahisseurs ? très probablement des unités motorisées et des éléments d'infanterie... mais sûrement pas les chars qui n'avaint plus rien à faire là.
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En fait Roger , ma question était a double sens , car j'ai relu cet après midi un rapport ( allemand ) des armées au grand commandement indiquant les attaques effectuées par le groupe Kleist ( est ce uniquement l'infanterie motorisée ? ) , entres autres , et précisant , pour le début de période qui nous intéresse un point que je trouve assez intéressant : les panzers ont du reculer et se repositionner car la pression a l'Est ( comprendre : venant du secteur allié de Dunkerque ) était trop forte . Voila un point nouveau pour moi . Maintenant j'ai pu me tromper dans la traduction . Pour info , ce rapport est en date du 26 , et il indique la prise de Calais en fin de soirée . L'autre sens était de vérifier avec vous si la zone était bien "interdite" aux panzers du fait de la zone marécageuse , mais d’après moi , ce sont plutôt les bouchons causés par les milliers de véhicules alliés abandonnés/sabotés qui poseront des soucis ... d'autant plus si on élimine la possibilité de couper a travers champs du fait des zones marécageuses . L'un dans l'autre , une colonne de chars aurait de toute façon eu des problèmes a circuler et quelques points d'appui solidement armés en anti-chars auraient pu faire un carnage . Alain |
| | | dhouliez Admin
Nombre de messages : 9112 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mar 24 Juil 2012 - 22:33 | |
| Bonsoir,
Quelques précisions sur le terrain "marécageux" :
En période sèche, la zone entre Gravelines et Saint-Omer n'est pas particulièrement marécageuse au sens "terrain mou dans lequel les chars s'embourbent"... En mettant de côté les zones d'inondations essentiellement à la frontière belge (les Moëres sont sous le niveau de la mer), il y a par endroits des marais constitués de petites parcelles uniquement accessibles en barque à l'époque (notamment à proximité immédiate de Saint-Omer et en gros jusqu'à Watten) (prononcer ouatte).
Mais par contre, il y a tout un réseau de canaux secondaires, de fossés profonds, appelés watergangs ou watringues, qui n'en font pas une région très facile d'accès pour les chars, et facilitent la défense anti-chars grâce de plus aux haies assez nombreuses à certains endroits.
Il suffit de jeter un oeil sur Google map pour se rendre compte que dans ce coin, les chars sont particulièrement asujettis aux routes.
C'est un élément à ne pas perdre de vue quand on parle d'emploi de Panzer Divisions...
Les locaux du forum n'hésiteront pas à apporter des précisions si nécessaire.
Cordialement,
DH |
| | | François Delpla Capitaine
Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 05/06/2010
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 4:56 | |
| Je réclame le droit de mieux aimer, dans un livre ou chez un auteur, certains passages que d'autres.
C'est vrai pour Frieser et aussi pour le livre de Jean Vanwelkenhuyzen intitulé Miracle à Dunkerque, que je trouve globalement raté. J'en sauverai certains passages, notamment au début, quand il est démontré que l'ordre d'arrêt empêche une très prochaine saisie des accès terrestres de Dunkerque, sur le modèle calaisien et boulonnais.
Les discussions sur les routes, les marais, la relève des chars, doivent distinguer soigneusement la situation d'avant le Haltbefehl de la situation créée par lui.
En outre, ce que j'ai dit d'une relève par l'aviation (cela se prépare, et ne s'improvise pas en 24 h sur un simple coup de fil du chef de l'aviation au grand chef) s'applique à plus forte raison à l'examen du terrain. |
| | | dhouliez Admin
Nombre de messages : 9112 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 7:23 | |
| - François Delpla a écrit:
- Je réclame le droit de mieux aimer, dans un livre ou chez un auteur, certains passages que d'autres.
Il ne s'agit pas de sentiments, en l'occurence... - François Delpla a écrit:
- En outre, ce que j'ai dit d'une relève par l'aviation (cela se prépare, et ne s'improvise pas en 24 h sur un simple coup de fil du chef de l'aviation au grand chef) s'applique à plus forte raison à l'examen du terrain.
Oui, sauf que la situation a évolué très vite... Où ai-je lu qu'il n'y avait pas de plan précis au delà de la percée sur la Meuse, et que, alors que les militaires comptaient se diriger vers le Sud, c'était Hitler qui avait imposé la direction de la côte ? Si il n'y a pas de plan précis, il n'y a pas de raison qu'il y ait une étude minutieuse du terrain. |
| | | François Delpla Capitaine
Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 05/06/2010
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 7:48 | |
| Je réclame le droit de ne pas apprécier autant, chez un auteur, certains passages que d'autres.
Vous citez, vous, un très bon auteur, dont j'approuve tout par définition, quitte à changer d'avis si nécessaire. Il insiste sur le fait que Hitler a imposé la direction de la mer, donc une stratégie de bouclage de l'encerclement avec toutes les forces blindées. Quand donc ? Le 18. Six jours avant le 24.
Si le terrain aux abords de Dunkerque posait problème, on devrait voir dans les archives monter des alarmes à mesure qu'on s'en approche, et des suggestions de relève par l'infanterie. En tant qu'auteur de livre sur Dunkerque qui a le plus exploré les archives allemandes, je puis vous assurer que ce n'est nullement le cas.
Toutes ces marécageuses affaires sont bel et bien postérieures à l'ordre d'arrêt, et tributaires de la situation qu'il a créée. |
| | | dhouliez Admin
Nombre de messages : 9112 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 8:17 | |
| - François Delpla a écrit:
- Je réclame le droit de ne pas apprécier autant, chez un auteur, certains passages que d'autres.
Mais bien sûr, tout comme je réclame le droit d'espérer une critique plus objective... - François Delpla a écrit:
- Vous citez, vous, un très bon auteur, dont j'approuve tout par définition, quitte à changer d'avis si nécessaire. Il insiste sur le fait que Hitler a imposé la direction de la mer, donc une stratégie de bouclage de l'encerclement avec toutes les forces blindées. Quand donc ? Le 18. Six jours avant le 24.
- François Delpla a écrit:
- Si le terrain aux abords de Dunkerque posait problème, on devrait voir dans les archives monter des alarmes à mesure qu'on s'en approche, et des suggestions de relève par l'infanterie...
1° Le terrain aux abords de Dunkerque pose problème dès lors qu'il y a une résistance en face 2° Tout va très vite... et jusque là, les allemands progressent sans guère trouver de résistance, sauf autour de Boulogne et Calais, et n'ont pas vraiment besoin de quitter les routes... 3° Toutes vos remarques ne font que renforcer la thèse d'une reprise en main par Hitler : les commandants sur le terrain ont tellement "le nez dans le guidon" et sont tellement euphoriques qu'ils ne perçoivent plus les dangers, et il faut qu'Hitler reprenne à son compte l'ordre de Von Rundstedt pour s'assurer qu'il sera obéi. 4° Toujours rien par contre qui efface les faiblesses relevées de votre thèse diplomatique. (édité pour cause d'oubli des "quote" de citation)
Dernière édition par dhouliez le Mer 25 Juil 2012 - 13:07, édité 1 fois |
| | | Chef Chaudard Caporal-chef
Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 16/06/2008
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 12:27 | |
| - Citation :
- Il insiste sur le fait que Hitler a imposé la direction de la mer, donc une stratégie de bouclage de l'encerclement avec toutes les forces blindées. Quand donc ? Le 18. Six jours avant le 24.
Non. Il est bien prévu de se diriger vers la côte dès le 26 février. Vous devez confondre avec une variante qui aurait diurigé une partie des forces vers le sud ouest?: ...La 2eme armée avait l'ordre de suivre d'abord l'offensive en restant à l'arrière, échelonnée en profondeur, puis de reprendre la section du front qui se libérerait après que les 4ème et 12eme armée auraient bifurqué en direction des côtes de la Manche... (Ordre de marche n°4 "Fall Gelb", Frieser, "Le mythe de la guerre éclair", p.85, texte souligné par moi) |
| | | Chef Chaudard Caporal-chef
Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 16/06/2008
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 12:31 | |
| Désolé: lire "24 février" pour le Aufmarschanweisung N°4, Fall Gelb... |
| | | Eric Denis Admin
Nombre de messages : 7234 Age : 57 Localisation : Toulon Date d'inscription : 04/05/2006
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 12:49 | |
| Bonjour,
Toujours dans l'ouvrage de Guderian, je note que les ordres ne disent en effet rien après le passage de la Meuse, mais le général précise aussi que, dans son exposé concernant l'action du XIX. AK après avoir franchis la Meuse :
"Hitler demanda alors : "Et ensuite, que voulez-vous faire?" Il était le premier à me poser cette question décisive. "Si aucun ordre contraire n'intervient, répondis-je, je continuerai le lendemain ma poussé en direction de l'Ouest. Le commandement suprême aura à décider s'il faut mener vers Amiens ou vers Paris. "A mon avis, la direction de la poussée la plus efficace passe par Amiens jusqu'à la Manche." Hitler approuva d'un signe de tête sans rien ajouter. Seul le général Busch qui commandait la 16e armée, à ma gauche, s'écria : "Je ne pense pas que vous passerez la rivière." Hitler, visiblement tendu, guettait ma réponse. "Ne vous fatiguez pas à le croire", fis-je. Hitler ne dit rien sur le sujet." _________________ Cordialement Eric Denis
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| | | Eric Denis Admin
Nombre de messages : 7234 Age : 57 Localisation : Toulon Date d'inscription : 04/05/2006
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 13:09 | |
| Bonjour,
Dans l'histoire de l'IRGD, il est noté que le 28, le temps est maussade et pluvieux. Cette menace de pluie était elle ressentie les jours précédents?
SI c'est le cas, c'est un argument de plus pour une raison militaire au Haltbefehl, en fonction du terrain maréacageux et de la gène que procure la pluie dans l'engagement des blindés, masquant partiellement les épiscopes et les organes de visée, tout en limitant la visibilité.
Il pourrait être pertinent de consulter les rapports météorologiques de la Luftwaffe pour les journées du 24 et suivantes.
Notons en outre que le 23 mai, Sir Oswald Mosley, chef historique du parti fasciste britannique, est arrêté et qu'un membre du parlement, le capitaine Ramsay, est arrêté le même jour, à cause de ses connections avec le Right club, société secrète fondé par Mosley pour unifier les mouvements d'extrêmes droites en Grande-Bretagne. _________________ Cordialement Eric Denis
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| | | Chef Chaudard Caporal-chef
Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 16/06/2008
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 13:34 | |
| - Citation :
- SI c'est le cas, c'est un argument de plus pour une raison militaire au Haltbefehl, en fonction du terrain maréacageux et de la gène que procure la pluie dans l'engagement des blindés,...
Ou l'inverse: l'impossibilité pour la Luftwaffe d'intervenir à cause du mauvais temps justifierait la continuation des attaques au sol. Je ne pense pas que ce genre de choses soit un indice utilisable pour justifier des raisons militaires. Il faut bien avouer que les indices sont maigres et toutes les théories avancées sont plus basées sur des suppositions dont nous essayons de déterminer la "logique" et la "plausibilité" que des faits. ainsi: François trouve "logique" un arrêt pour laisser le temps aux alliés de tirer les conséquences de leur profonde défaite, ayant d'ailleurs indiqué par avance qu'il désirait une "paix sur le tambour". Frieser trouve "plausible" que Hitler cherche à resserrer les boulons avec ses généraux, là, à ce moment précis, après avoir démontré qu'il avait été précédemment "dépassé par sa base". Quand aux autres théories, elles sont également soit "logiques": les Panzer ayant atteint la mer, ils ont fait leur boulot, on les arrête, le reste de l'affaire étant confié à d'autres, soit "plausibles" s'agissant des marais, des difficultés de ravitaillement, de l'usure des unités. Mais il faut bien avouer que l'on a pas grand chose, d'autant plus que certaines théories tentent de se justifier par le fait... que les autres sont fausses! Par exemple Frieser, qui dit qu'il ne voit pas d'autre explication que la sienne, les autres étant écartées... Et François, qui fait de même pour la thèse "diplomatique"! Restons zen et ouverts, donc... |
| | | Norodom Caporal-chef
Nombre de messages : 72 Age : 96 Localisation : Sud-Toulousain Date d'inscription : 19/07/2012
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 14:49 | |
| Bonjour,
Je reviens sur les deux messages d'hier, d'Alain et Eric Il y a peu de choses à ajouter sur les précisions apportées par Eric, sur le terrain "marécageux" Son distinguo entre les marécages et le réseau de fossés et de canaux est très clair. Sur les problèmes d'accessibilité à ce type de terrain, je vais y venir dans ma réponse à Alain.
Alain voudrait savoir quelle unité allemande a pénétré la première sur les plages abandonnées de Dunkerque... Je n'ai pas trouvé de textes qui apportent des précisions sur ce point... en existe t'il ?
Alain, vous citez le grouple Kleist.... vous ne devriez pas ignorer que ce groupe est un ensemble qui cmprend plusieurs corps d'armée. Sans entrer dans les détails de sa structure, les unités conduites par Guderian y figurent.
Lorsque l'évacuation du CEB s'est terminée, c'était le résultat de l'effet d'une peau de chagrin réduite à peu de chose.... la mise à néant par un encerclement, l'effet d'un étau qui se referme. Qui donc se présentait aux premières loges ?... Très probablement des éléments d'infanterie accompagnés d'éléments motorisés. Je rappelle que "motorisé" ne s'applique pas aux seules motos mais encore à toutes sortes d'engins, dont les véhicules de transport des troupes, les auto-mitrailleuses etc...
Venons-en aux panzers et aux difficultés qu'ils peuvent rencontrer dans le franchissement des obstacles de toutes sortes. Pratiquement, peu d'obstacles peuvent les arrêter... les grandes étendues boisées des Ardennes que l'on pensait infranchissables ne les ont pas gênés.
Dans le cas qui nous intéresse ici, la configuration du terrain ne gênait en rien les panzers... ce qu'il faut avoir à l'esprit c'est qu'un panzer isolé court à sa perte... les panzers avançaient avec en soutien toute une armée de fantassins... ce sont ces derniers qui font le "ménage" dans les endroits retranchés. Et puis il y a toute la logistique... les véhicules de ravitaillement en carburant et en munitions, et aussi quelques éléments mobiles des transmissions, qui suivent etc...
Lorsque le 23 mai, Rundsted insista sur la nécessité d'une pause pour compléter ses unités et rétablir l'équilibre des forces avant le "dernier acte", c'est qu'il avait tenu compte des "impératifs"et qu'il avait bien mesuré le potentiel de défense de ses voisins d'en face.
Cordialement, Roger |
| | | Chef Chaudard Caporal-chef
Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 16/06/2008
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 15:11 | |
| - Citation :
- Lorsque le 23 mai, Rundsted insista sur la nécessité d'une pause pour compléter ses unités et rétablir l'équilibre des forces avant le "dernier acte", c'est qu'il avait tenu compte des "impératifs"et qu'il avait bien mesuré le potentiel de défense de ses voisins d'en face
C'est ce genre d'affirmation que l'on a du mal à prouver: le bouillant Guderian dit exactement le contraire! Il valait mieux foncer alors que les alliés sont destabilisés. De fait, et c'est ce qui fait que Lidell Hardt s'interroge sur les raisons du "Hatlbefehl", c'est que le retard pris à cause de lui va permettre aux alliés d'organiser leur périmètre de défense. Quand les troupes Allemandes s'élancent le 27, ils se heurtent à des défense qui n'existaient pas le 24. La suite est connue: le répis va permettre, selon lui, le "miracle" de Dunkerque. |
| | | Norodom Caporal-chef
Nombre de messages : 72 Age : 96 Localisation : Sud-Toulousain Date d'inscription : 19/07/2012
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 17:43 | |
| @ Chef Chaudard
"C'est ce genre d'affirmation que l'on a du mal à prouver: le bouillant Guderian dit exactement le contraire! Il valait mieux foncer alors que les alliés sont destabilisés.
De fait, et c'est ce qui fait que Lidell Hardt s'interroge sur les raisons du "Hatlbefehl", c'est que le retard pris à cause de lui va permettre aux alliés d'organiser leur périmètre de défense. Quand les troupes Allemandes s'élancent le 27, ils se heurtent à des défense qui n'existaient pas le 24. La suite est connue: le répis va permettre, selon lui, le "miracle" de Dunkerque."
Bonjour Thierry,
Les alliés destabilisés ! Curieux que Guderian dise celà... c'est oublier l'évènement qui s'est produit le 21 mai au sud d'Arras. Alors que Guderian avait investi Boulogne et Calais, coupant le CEB de ses bases logistiques, les autres corps de panzers se dirigent vers Arras et Lille. Le CEB de Gort tente une percée en direction du sud à travers le couloir des panzers. Il met en jeu deux divisions d'infanterie, une brigade blindée et quelques éléments français. La 7ème panzers est malmenée et subit de très lourdes pertes. Les énergies des équipages allemands étaient émoussées, au point que Rommel dût établir un barrage de canons de 88 pour briser l'assaut des chars britanniques.
Revenons à Dunkerque... Il faut bien avoir à l'esprit qu'il y eut sur les lieux, deux théatres d'opérations... l'un se situait dans la zone d'embarquement et l'autre dans le couloir d'accès à cette zone. Et c'est ce dernier qui nous vaut nos discussions passionnées... Il est bien évident que l'arrêt momentané des chars a offert un répit à Lord Gort pour renforcer son système de défense du couloir... çà, c'est la conséquence des mesures de précaution que préconisait Rundsted. J'ajoute même que ce répit a permis aux embarcations de l'amiral Ramsay de s'avancer jusqu'à l'estuaire de l'Aa, au grand dam des officiers des unités de panzers qui se seraient bien passés de voir ce spectacle. Alors, bien sûr que cet arrêt en a intrigué plus d'un et qu'il nous intrique encore... vous citez Lidell Hardt... Ajoutons lui Franz Halder, chef de l'état major général allemand lequel avait noté que ces ordres venus d'en haut sont parfaitement incompréhensibles et que le matin du 26 mai, les chars sont arrêtés comme s'ils avaient pris racine. Plus tard, lorsque Rundsted a expliqué les raisons de sa décision officilisée par Hitler le 24 mai, la plupart des généraux de l'état major, ont avoué n'avoir pas cru vraiment possible une action décisive des panzers. Et puis, en marge de ces états d'âme, il y avait les soucis de prestige...
Alors, en conclusion, est-il réaliste de parler de "miracle de Dunkerque" ... ? Après tant d'années, bien sûr on peut encore épiloguer sur ce qui apparaît comme ayant été des erreurs, car des erreurs, même dans les cas où l'on croit avoir tout prévu il s'en produit. Personnellement, au travers de tout ce qui a été dit ou écrit, car il faut bien exprimer un avis: Je suis convaincu que le fautif _ car il en faut un _ a été Goering... Fautif pour ne pas avoir tenu compte de certains facteurs: Le sable rendait ses bombes inopérantes... et surtout pour avoir sous-estimé la pugnacité de Lord Gort, l'habileté de l'amiral Ramsay qui dirigea les opérations d'embarquement et encore, pour avoir sous-estimé l'efficacité de la RAF.
Cordialement, Roger |
| | | Chef Chaudard Caporal-chef
Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 16/06/2008
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 18:29 | |
| Je ne sais pas dans quelle mesure on peut impliquer Goering: ses rodomontades sont-elles réelles? Feintes? Le fait est que son état-major n'est pas aussi optimiste que lui. Non seulement, au moment de la décision d'arrêt, la poche est encore trop grande pour que les bombardements soient efficaces, mais il parait évident qu'e la Luftwaffe ne pourra efficacement s'opposer à un rembarquement des Britanniques. Non seulement la plupart des appareils sont encore basés en Allemagne, et sont donc en limite de rayon d'action, mais quelques jours de mauvais temps et c'est le chômage technique.
Donc, plusieurs hypothèses, ici: soit Goering est un imbécile, soit il "couvre" un ordre du Fuhrer, à sa demande, comme le dit François, soit personne ne pense un rembarquement possible et on songe simplement qu'on a largement le temps de bombarder des alliés pris au piège.
Si l'on en croit Guderian il lui était encore possible de forcer le passage au moment où l'ordre d'arrêt lui est confirmé, estimant que les forces qui lui sont opposées sont encore faibles. Ce qui ne sera plus le cas lorsqu'il sera levé. Est-ce vrai? Je n'ai pas mes sources ici, mais il me souvient qu'il n'avait pas tort: la défense est encore inorganisée à ce moment, les faibles troupes disponibles ayant été jetées dans Calais avec les conséquences que l'on connait. Quelqu'un peut confirmer? Bruno?
Si c'est le cas, ce répit permet effectivement le succès de Dynamo.
Reste à définir les raisons du "Haltbefehl"; qui permettront de dire si c'était une erreur, ou une nécessité. |
| | | Norodom Caporal-chef
Nombre de messages : 72 Age : 96 Localisation : Sud-Toulousain Date d'inscription : 19/07/2012
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 19:17 | |
| @ Chef Chaudart,
Je ne reprens pas la totalité de votre citation... on s'y retrouvera aisément sans celà... Rappelons seulement les faits... Lorsque Hitler donne l'ordre d'arrêt, c'est après l'avis de Rundstedt et la proposition de Goering de liquider le CEB avec ses avions... OK ? Vous pensez que la Luftwaffe a été relativement passive... Prenez donc le soin de lire les témoignages de ceux qui étaient présents dans le secteur et vous aurez une idée de ce qu'est l'Enfer. Vous en trouverez certainement, peut-être pas autant que j'ai pu en retenir en 67 ans... mais surtout un bon conseil, faites un tri... et ce n'est pas simple. Je vous cite un exemple que vous ne devriez pas avoir de mal à trouver... celui de Jacques Mordal, un marin qui à l'âge de 30 ans, prit part aux opérations de Dunkerque, au cours desquelles il fut coulé deux fois en quinze jours et grièvement blessé. Pour le reste je crois que vous n'avez pas pris suffisamment le temps de me lire... aussi je ne me répète pas. Et si vous avez une question précise, j'écris bien précise, alors n'hésitez pas, tout le plaisir sera pour moi d'y répondre.
Cordialement, Roger |
| | | Eric Denis Admin
Nombre de messages : 7234 Age : 57 Localisation : Toulon Date d'inscription : 04/05/2006
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Mer 25 Juil 2012 - 19:33 | |
| Bonjour, - Chef Chaudard a écrit:
- Non seulement la plupart des appareils sont encore basés en Allemagne, et sont donc en limite de rayon d'action, mais quelques jours de mauvais temps et c'est le chômage technique.
Selon les rapports de la FLAK, une demande régulière de moyens lui sont demandés pour défendre les aérodromes avancés suivants les troupes terrestres. Je ne peux néanmoins pas préciser de quels types d'appareils nous parlons, mais en toute logique ce doit être des appreils légers commes des chasseurs et des Stukas. _________________ Cordialement Eric Denis
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| | | François Delpla Capitaine
Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 05/06/2010
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Jeu 26 Juil 2012 - 7:50 | |
| - dhouliez a écrit:
- Toutes vos remarques ne font que renforcer la thèse d'une reprise en main par Hitler : les commandants sur le terrain ont tellement "le nez dans le guidon" et sont tellement euphoriques qu'ils ne perçoivent plus les dangers, et il faut qu'Hitler reprenne à son compte l'ordre de Von Rundstedt pour s'assurer qu'il sera obéi.
Tenons-nous en donc à ceux qui n’ont pas le nez dans le guidon et sont payés pour regarder un peu plus loin que le prochain virage, à savoir les commandants des groupes d’armées A (Rundstedt) et B (Bock) ainsi que de l’armée elle-même (Brauchitsch et Halder). Leur point de vue est connu au jour le jour par les journaux de Halder et de Bock, très fiables et fort bien édités en livres. Nous y trouvons des justifications du Haltbefehl formulées par Hitler et Rundstedt, qui déclenchent le scepticisme, à la fois courroucé et moqueur, de Halder et de Bock. Chez Halder nous trouvons, dans la bouche de Hitler, la fameuse métaphore du marteau et de l’enclume (les Hgr A et B échangeant, sur l’ordre du dictateur, leurs rôles, et Halder constatant immédiatement l’absurdité de faire des troupes les plus mobiles une enclume pour baptiser marteau une infanterie jusque là missionnée pour grignoter petit à petit le terrain). Le journal de Bock rapporte une conversation avec Rundstedt quelques jours après l’arrêt (de mémoire, vers le 29) : à son collègue qui l’engueule parce que l’arrêt a fourni à l’ennemi la possibilité de s’embarquer, Rundstedt répond que les « pauvres petites troupes de Kleist » (la totalité des Panzer !) n’auraient pas fait le poids en cas de contre-attaque. Ce texte est utile pour démontrer que Rundstedt fait semblant d’oublier le ba ba de sa profession, afin de couvrir un ordre de Hitler. Il aide aussi à comprendre pourquoi l’arrêt est si bref et Rundstedt chargé par Hitler, officiellement, d’y mettre fin à sa guise. Cet arrêt n’est qu’une tentative pour donner encore un peu de temps au scénario initial, pensé sous Chamberlain : la percée de Sedan suivie d’une débandade générale dans laquelle son offre de paix serait accueillie comme une aubaine. @ Chaudard -la chevauchée de Guderian vers la mer est effectivement prévue dès février ; -ce qui se décide le 18 mai, c’est l’envoi vers la côte de la totalité des blindés, donc une stratégie d’encerclement des troupes du nord, sans leur faire beaucoup de mal dans l’intervalle ; alors que Manstein avait prévu, dans son plan auquel tout le monde, y compris Hitler, est censé se rallier en février, de garder sur l’ Aisne une partie des blindés pour aller détruire l’ennemi là où il se trouvait –il emploie l’expression : « dans des batailles de rencontre ». C’est ce projet que Halder défend, contre Hitler, les 17 et 18 mai, avant de s’incliner. |
| | | Loïc M. Commandant
Nombre de messages : 619 Date d'inscription : 12/01/2009
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Jeu 26 Juil 2012 - 9:08 | |
| Je vois qu'il est cité le nom de Liddell Hart. Parlez-vous de son livre "Les généraux allemands parlent" (titre anglais "The other side of the hill") ? Je viens d'acheter une version poche (dépôt légal mars 2011, chez Perrin, collection Tempus). Il s'agit de la traduction de la version britannique de 1951, qui dispose de plusieurs chapitres supplémentaires par rapport à celle de 1948. Cette première édition avait été traduite en français dès 1949, mais la seconde ne l'avait jamais été jusqu'à présent. Bref (outre qu'il faut que je signale ça dans la section Livres), je vois qu'il y a plusieurs passages consacrés au Haltbefehl. Je tâcherai d'en faire la synthèse. Mais j'imagine que ceux qui citent ici Liddell Hart se basent sur la version anglaise de 1951 et donc connaissent déjà l'essentiel ? |
| | | Eric Denis Admin
Nombre de messages : 7234 Age : 57 Localisation : Toulon Date d'inscription : 04/05/2006
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Jeu 26 Juil 2012 - 10:16 | |
| Bonjour,
Je livre ici l'avis de Keitel, donné dans l'ouvrage de Walter Gorlitz, "Le maréchal Keitel, souvenirs, lettres, documents" :
" Par simple respect de la vérité historique je me sens tenu à rapporter ici ce que je sais des événements de cette période. Car c'est à tort que j'ai entendu imputer à Hitler au cours de ce procès, tant par l'État-Major général que par les commandants en chef, l'exclusive responsabilité de la décision qui provoqua devant Dunkerque cette fausse manœuvre d'arrêt de l'offensive allemande. Il se trouve que j'ai été témoin de l'importante réunion tenue à l'O. K. H. à .ce propos et au cours de laquelle on décida de demander au Fùhrer de trancher en la matière. On ne se souciait en effet pas d' « encaisser » la responsabilité de l'opération en cas d'échec; et quelle que fût l'impatience avec laquelle on subissait en général sa tutelle, on préférait, en l'occurrence, lui laisser toute la responsabilité de la décision.
Chacun avait gardé présente à la mémoire l'inondation volontaire de la plaine des Flandres entre Bruges, Nieu-port et Dixmude qui provoqua en 1914 l'arrêt de l'aile droite allemande en amenant celle-ci à s'enliser dans les marécages. Les mêmes circonstances de terrain se retrouvent au sud et au sud-ouest de Dunkerque où une plaine basse, située au-dessous du niveau de la mer, est parcourue par d'innombrables canaux d'irrigation.
Le détachement d'armée cuirassé von Kleist était arrivé à la limite de cette plaine et se tenait prêt à la franchir sur les deux ou trois chaussées surélevées qui traversent la zone. Cette sitution fut exposée au Fùhrer en faisant ressortir avec insistance que, dans ce bas pays, en raison de l'existence de nombreux fossés et canaux, les forces blindées étaient invariablement liées à la route; donc dans l'impossibilité en cas d'une résistance opiniâtre de l'ennemi — aisément prévisible sur les principaux axes routiers — de développer en éventail quelque manœuvre que ce fût. Ce qui conduirait, fit-on encore remarquer, au cas où l'ennemi aurait déjà pris les mesures de défense appropriées — et cela ne se révélerait que lors de la prise de contact — à des combats frontaux prolongés devant ces goulots et même, le cas échéant, en mettant les choses au pire, à nous obliger à faire demi-tour pour aller rechercher ailleurs, au prix d'une grosse perte de temps, une zone d'attaque mieux appropriée.
On incita de la sorte le Fùhrer, auquel on ne peut certes faire le reproche d'avoir manqué en général d'esprit offensif, à décider de ne pas risquer ce raid trop osé, et à lui préférer le détour par la bande côtière, très étroite à vrai dire, mais plus sûre. Si les chefs responsables avaient été certains de leur affaire, ils n'auraient pas sollicité une décision, mais agi d'eux-mêmes. Il est hors de doute que la détermination à laquelle s'arrêta le Fùhrer constitua sur le plan tactique et stratégique une erreur..."
Walter Gorlitz ajoute un commentaire sur ce passage :
" Sur ce point si âprement controversé, de « l'arrêt devant Dunkerque », a fleuri toute une littérature qu'on pourra utilement consulter. Entre autres l'ouvrage de Jacobsen : Dunkerque, pages 94 et suivantes, paru en 1958. Il semble en réalité que la responsabilité de la décision de temporiser incombe surtout au général von Rundstedt qui commandait le groupe d'armées. Quant à Hitler, malgré les éminentes qualités de stratège que lui reconnaît si volontiers le maréchal Keitel, il ne corrigea pas cette erreur de son subordonné en raison de l'inquiétude qu'il éprouvait pour le flanc sud, très largement étiré, de son corps cuirassé. " _________________ Cordialement Eric Denis
|
| | | Chef Chaudard Caporal-chef
Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 16/06/2008
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Jeu 26 Juil 2012 - 10:30 | |
| Oui, Loïc, j'ai le même "poche" de Lidell Hart. |
| | | dhouliez Admin
Nombre de messages : 9112 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Jeu 26 Juil 2012 - 12:59 | |
| - François Delpla a écrit:
- Chez Halder nous trouvons, dans la bouche de Hitler, la fameuse métaphore du marteau et de l’enclume
La fameuse métaphore n'est pas de Hitler, mais de Halder... - François Delpla a écrit:
- Le journal de Bock rapporte une conversation avec Rundstedt quelques jours après l’arrêt (de mémoire, vers le 29) : à son collègue qui l’engueule parce que l’arrêt a fourni à l’ennemi la possibilité de s’embarquer, Rundstedt répond que les « pauvres petites troupes de Kleist » (la totalité des Panzer !) n’auraient pas fait le poids en cas de contre-attaque. Ce texte est utile pour démontrer que Rundstedt fait semblant d’oublier le ba ba de sa profession, afin de couvrir un ordre de Hitler. Il aide aussi à comprendre pourquoi l’arrêt est si bref et Rundstedt chargé par Hitler, officiellement, d’y mettre fin à sa guise.
Ca ne démontre rien du tout, puisque Von Rundstedt est à l'origine de l'ordre ! D'autre part, Kleist est loin de disposer de la totalité de "ses" Panzer Divisions pour l'attaque de la poche. Certaines sont immobilisées à Calais et Boulogne, une est en réserve, d'autres sont plus loin... Et d'autre part, les divisions au contact sont étirées, d'où l'ordre de recoller... |
| | | Norodom Caporal-chef
Nombre de messages : 72 Age : 96 Localisation : Sud-Toulousain Date d'inscription : 19/07/2012
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Jeu 26 Juil 2012 - 17:15 | |
| Bonjour,
Je remercie notre collègue toulousain Eric, de nous rappeler ce "Keitel by Gorlitz" Ce qui me donne l'occasion d'écrire ici que celà ne mérite pas d'être pris très au sérieux.... Il suffit pour s'en convaincre d'observer la personnalité du général Wilhelm Keitel, personnage "falot" qualifié par Blomberg de simple "chef de bureau" _ citation sur Wikipedia _ et son attidude lors de sa comparution au procès de Nuremberg... passons... Quant à Walter Görlitz, son commentaire fait sourire... voilà un gus qui se réfère à Jacobsen pour nous dire qu' "il semble en réalité que la responsabilité de la décision de temporiser incombe surtout au général von Rundstedt" Singulière démonstration d'une certitude ! Vous noterez qu'il présente Jacobsen comme étant un littéraire dans un grand jardin rempli de fleurs.
Et maintenant un petit Haltbefehl.... Une petite "colle" en quatre questions à l'adresse de François Delpla:
Bonjour François
1 - Nous savons qu'après la guerre, le général Blumentritt, chef des opérations de Rundstedt, avait rapporté l'étonnement de lui même et de son entourage lorsque Hitler fit part de "son admiration de l'Empire britannique, de la nécessité de son existence et de la civilisation que l'Angleterre avait donnée au monde." J'ignore quand et dans quelles circonstances a eu lieu cette "déclaration d'amour", mais probablement pas le 24 mai... qu'en savez-vous ?
2 - S'il avait été dans cet état d'esprit le 24 mai, et qu'il aurait souhaité que les Anglais se "fassent gentiment la malle" pourquoi a t'il autorisé Goering à les pilonner ?
3 - Pensez-vous que le 5 juin il ait pu être gagné par des regrêts qui pourraient être de deux sortes.... soit qu'il en ait trop fait... soit qu'il n'en ai pas assez fait ?
4 - Toujours dans l'hypothèse de l'homme au grand coeur, vous qui connaîssez bien le personnage, qu'auriez-vous fait à sa place ?
Amicalement, Roger |
| | | Norodom Caporal-chef
Nombre de messages : 72 Age : 96 Localisation : Sud-Toulousain Date d'inscription : 19/07/2012
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Jeu 26 Juil 2012 - 18:07 | |
| INFORMATION :
La chaîne de Télévision "Toute l'Histoire" diffuse ces jours-ci un documentaire de Gordon Stevens "Blitzkrieg" (La guerre mode d'emploi) La nécessité d'arrêt des chars est développée dans ce film qui décrit en parallèle la stratégie appliquée par les Allemands en 1939 en Pologne et en 1940 en France et celle appliquée par les Américains en 2003 en Irak. A ceux qui n'ont pas vu ce film et qui ont la possibilité de recevoir cette chaîne, je leur recommande tout particulièrement. Prochaines diffusions: vendredi 27 juillet à 16 H 20 et dimanche 29 juillet à 14 H 20. J'ajoute qu'il serait intéressant que cette diffusion donne suite à un échange de commentaires. |
| | | Chef Chaudard Caporal-chef
Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 16/06/2008
| Sujet: Re: Enigme septuagénaire, l'arrêt devant Dunkerque ou Haltbefehl Jeu 26 Juil 2012 - 18:32 | |
| - Citation :
- 2 - S'il avait été dans cet état d'esprit le 24 mai, et qu'il aurait souhaité que les Anglais se "fassent gentiment la malle" pourquoi a t'il autorisé Goering à les pilonner ?
Je laisserai François répondre aux autres questions, mais, pour celle-ci: selon lui, il n'a jamais été question que l'ordre d'arrêt ait été destiné à permettre le rembarquement des troupes Britanniques! Hitler, comme ses généraux, croit les troupes alliées prises au piège, ce qui lui permet de laisser quelques jours de réflexion à son adversaire. Goering n'est là que pour justifer l'arrêt vis à vis des militaires Allemands et continuer à mettre la pression sur les Alliés. Cela répond incidemment à la question de la levée de l'arrêt (toujours selon François): une fois la mer atteinte, les Alliés ont besoin de quelques heures ou jours pour passer du traumatisme de la défaite totale à la réflexion, qui doit déboucher sur la seule solution: une demande de paix. Cette réflexion suppose quelques actes qui demandent un peu de temps: renversement possible de Churchill pour le remplacer par un Halifax moins belliciste, par exemple, discussions et/ou dissensions avec l'allié Français, voire pression de l'opinion publique qui voit ses "boys" piégés mourir pour rien sous les bombes, etc... les franco-britanniques doivent avoir le temps d'assumer le choc causé par l'encerclement de leurs troupes... et comprendre le message subliminal du Fuhrer envoyé par l'intermédiaire du "Haltbefehl": "c'est l'occasion - peut-être la dernière - de négocier un accord de paix qui ne soit pas trop draconien avec moi"... Cela se tient parfaitement, à mons sens, mais ce que l'on reproche à François c'est le manque d'indices propres à étayer sa thèse... et la possibilité que le Haltbefehl soit du uniquement à des causes militaires (ce qui reste également à démontrer). |
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