Capitaine Billotte à Stonne

Bonjour Thierry,

Thierry Moné a écrit:

Je constate à vos dernières interventions que vous avez un peu de mal à vous repérer dans la démarche générale de la recherche en cours et que vous en attendez toujours des révélations, des nouveautés, des références, etc.

C'est toujours très agréable de lire ce genre de remarque, merci.

Bien évidemment je suis toujours à la recherche d'éléments nouveaux et de nouvelles pistes à suivre.

N'avez-vous pas vous-même acquis cet ouvrage pour éventuellement apporter des précisions quant au débat en cours ?

Enfin, et non des moindres, pour citer un ouvrage dans un écrit, il me semble qu'il est important d'en connaitre les sources afin de situer les bases de travail de son auteur. Mais visiblement, nos points de vue diffèrent sur ce point.

Bonjour à tous, 

Je reviens un petit peu en arrière dans l'ouvrage d'Albert Schick en récupérant dans les partie "Introduction" et "Establishment of the Division" des éléments importants, relatifs à l'aspect lacunaire des Archives officielles, constaté par plusieurs chercheurs.

Réf. Schick 13

p. 1

Bonsoir à tous, 

Je reprends le cours chronologique des écrits d'Albert Schick avec la fin de l'intervention de la 10. Panzer-Division à Stonne.

Réf. Schick 14

Suite...

Je reviens sur le contenu de mon précédent billet pour préciser qu'après vérifications, Albert Schick a repris dans cette partie le KTB de la 10. Panzer-Division, même s'il n'utilise qu'une seule phrase entre guillemets.

Cette citation donne l'occasion de comparer la phrase telle qu'elle apparaît dans le Kriegstagebuch de la 10. Panzer-Division du 9.5 au 29.6.1940 à la date du 16 mai 1940 à 24 heures :

“Damit sind die für die Division und zugeteilten Truppenteiles verlustreichen und schweren Kämpfe zur Deckung des Brückenkopfes von Sedan siegreich beendet.”

à la traduction en langue anglaise de l'édition de 2013 :

“Thus, for the division and its attached units, the heavy and costly fighting to shield the Sedan bridgehead reached its successful conclusion” (War Diary of 10. Pz.Div.)

à la traduction en langue française :

Ainsi, les durs et coûteux combats menés pour assurer la couverture de la tête de pont de Sedan ont été couronnés de succès pour la Division et ses unités rattachées.

Suite...

En page 186 de l'ouvrage d'Albert Schick, on trouve un bilan des pertes humaines de la 10. Panzer-Division, enregistrées entre le 10 mai 1940 et le 25 juin 1940 :

Pertes totales (tués, blessés, disparus) : 1 964 (113 off - 1 851 s/off + troupe)

Tués : 420 (23 off - 397 s/off + troupe)

Blessés : 1 488 (89 off - 1 399 s/off + troupe)

Disparus : 56 (1 off - 55 s/off + troupe)

Cordialement,

Bonjour à tous, 

Voici la chaîne de commandement du Panzer-Regiment 8 au début de Fall Gelb (Cas 1). C'est en particulier la chaîne de commandement utilisée lors de l'épisode de Stonne qui nous occupe.
On notera que la 10. Panzer-Division est normalement sous commandement du XIXe Armee-Korps du général Guderian. Toutefois, du fait de la mission de couverture donnée à la 10. Panzer-Division en attendant les divisions d'Infanterie de relève, la Division passe momentanément sous commandement du XIVe Armee-Korps du général von Wietersheim (en théorie du 15 mai 12 h au 17 mai 00 h mais plus longtemps dans les faits à cause des délicates et longues opérations de relève de nuit par la 16. Infanterie-Division).

Dans ce cas de figure, l'autorité immédiatement supérieure au colonel commandant le Panzer-Regiment 8 (Oberst Botho Henning Elster) est le commandant de la 4. Panzer-Brigade, l'Oberst Landgraf. 

Ce circuit assez particulier explique pourquoi l'on ne trouve que peu de choses sur les deux régiments de chars dans le KTB de la 10. Panzer-Division. Il aurait fallu mettre la main sur les archives de la 4. Panzer-Brigade pour connaître les ordres initiaux et les ordres de conduite donnés aux formations de chars... Hélas, ce document semble avoir été détruit (à Prague, d'après Albert Schick).



Cordialement,

Bonjour,

Je lis ci-dessus que le lieutenant von Winterfeld est tombé le 15 mai, unique chef de compagnie mort pendant la campagne. J'imagine que cela suppose qu'il a perdu la vie au combat de Yoncq, mené parallèlement à l'engagement vers Stonne par la 10. PzD. Une affaire qui mériterait un coup de projecteur, les pertes allemandes, notamment matérielles, y ayant été sensibles.

Cordialement.

Jean-Claude

Bonsoir à tous, 

Je reprends le cours chronologique des écrits d'Albert Schick.

Réf. Schick 15

17 mai 1940
p. 107
Au petit matin, le général Schaal devance sa division pour faire un compte rendu au général [Guderian] au PC du XIX. Armee-Korps. À 10 heures, le PC de la Division suit en passant par Pont-Maugis, Sedan, Montchery [Donchery], Flize, Boulzicourt, Poix-Terron, Chaumont[-Porcien] et Noircourt [5 km SE de Montcornet]. En début d'après-midi, le PC al arrive à son nouvel emplacement à Begny [Bergny]. Dans la soirée, le PC retourne à Noircourt où il s’installe.

Les unités de la division sont de nouveau réparties en deux Groupements tactiques (Kampfgruppen) :

a.    Kampfgruppe Schützen-Brigade : 10. Schützen-Brigade (moins II./Schützen-Regiment 69), II./Art.Rgt. 90 et une compagnie du Panzer-Jäger-Lehr-Abteilung.

b.    Kampfgruppe Panzer-Brigade : 4. Panzer-Brigade, II./Schützen-Regiment 69, I./Art.Rgt. 90, Panzer-Jäger Abteilung 521 (moins une compagnie), 3./Fla. 55, 3./Pi. 49.

Ces éléments sont à peu près conformes au KTB de la 10. Panzer-Division, avec toutefois des fautes de retranscription ; par exemple, il est bien écrit "Donchery" dans le KTB et non pas "Montchery".

Cordialement,

Bonjour,

Sur les pertes de la 10. PzD le 15 mai, le témoignage de Lerecouvreux, de la 2e DLC, qui se trouve à la lisière de la forêt de Sommauthe, juste à l'est de Stonne :

« Jamais l'ennemi ne put aborder notre ligne. L'un des premiers tirs fut destiné à une attaque de chars. Oh ! depuis les racontars des fuyards de la veille, ils avaient bien fondu en route, les pauvres chars ! Il semble qu'au total, devant notre front, il n'en parut au maximum qu'une quarantaine à la fois. La première attaque, la plus importante, fut visible à son débouché des bois au nord de la Besace, et les 75 remplirent correctement leur office ; ils firent flamber quelques chars et dissocièrent les autres, qui s'éparpillèrent sur un front tel que l'attaque perdit sa force ; quatre d'entre eux furent démolis par un maréchal des logis du 3e régiment de dragons portés servant lui-même un canon de 25. Deux autres chars vinrent échouer sur le front même de notre division et les équipages en furent fait prisonniers ; l'un d'eux y tenait sans doute, car son char était en ordre de marche, et il aurait pu regagner ses lignes. »
IN
Marcel Lerecouvreux, Huit mois d'attente, un mois de guerre, Lavauzelle, Paris, 1946, page 169.



Un dragon du 3e régiment témoigne par ailleurs dans le même sens.


Cordialement.

Jean-Claude

Bonjour,

Voici la photo bien connue du 711 où l'on voit les tombes de 4 tankistes :



Or, une photo en meilleure définition de ces tombes montre que ces tankistes ne font pas partie de la même Kompanie, il ne s'agit donc probablement pas des membres d'un même équipage :

Bonjour à tous, 

Voici la chaîne de commandement simplifiée de la 10. Panzer-Division telle que définie le 17 mai 1940 après l'affaire de Stonne, dans le KTB de la Division repris dans l'ouvrage d'Albert Schick. Du même coup, on peut replacer dans cette chaîne la position du Panzer-Regiment 8 (Cas 2). 

Avec la création de 2 Kampfgruppen (voir mon précédent billet), on pourrait penser que le changement d'articulation va changer la chaîne de commandement observée au "Cas 1" en créant deux "Groupements de circonstance" d'à peu près égale valeur, en cassant la structure des deux brigades spécialisées (char et infanterie motorisée). C'était la solution adoptée par exemple à la 1. Panzer-Division dans le même Armee-Korps de Guderian. A la 10. Panzer-Division, pour une raison que je ne m'explique pas pour l'heure, le général Ferdinand Schaal demeure assez "rigide" et s'il consent à prêter un bataillon d'infanterie aux hommes des chars, il ne semble pas question (à ce moment des opérations) de prêter le moindre char aux hommes de la reine des batailles !

Pourrait-il s'agir d'une affaire de compétence au niveau des patrons de brigade ? A priori non puisque Franz Landgraf est un ancien chef de corps du Panzer-Regiment 7 et que Wolfgang Fischer commandera bientôt la 10. Panzer-Divison (il succède au général Schaal le 2 août 1941 et sera tué le 1er février 1943 en Tunisie, après qu'il fut entré accidentellement dans un champ de mines).

Du coup, le changement théorique d'articulation ne change rien à la chaîne de commandement de la Division. Dans le "Cas 2", l'autorité immédiatement supérieure au colonel commandant le Panzer-Regiment 8 (Oberst Botho Henning Elster) est toujours le commandant de la 4. Panzer-Brigade, l'Oberst Franz Landgraf. 

Quand le général commandant la 10. Panzer-Division donne ses ordres initiaux ou de conduite, il s'adresse toujours à ses deux brigades spécialisées (4. et 10.).




Cordialement,

Eric Denis a écrit:

Bonjour,

Voici la photo bien connue du 711 où l'on voit les tombes de 4 tankistes :



Or, une photo en meilleure définition de ces tombes montre que ces tankistes ne font pas partie de la même Kompanie, il ne s'agit donc probablement pas des membres d'un même équipage :

Bonjour,

Pour mémoire, de la gauche vers la droite :

Obergefreiter Herbert Ott de la 7. Kp. / Panzer-Regiment 8
né le 23.03.1916, mort le 15 mai 1940.
Aujourd'hui, cimetière de Noyers-Pont-Maugis, Bloc 2, tombe 1400.

Feldwebel Wilhelm Heimberger de la 6. Kp. / Panzer-Regiment 8
né le 06.09.1914, mort le 15 mai 1940.
Aujourd'hui, cimetière de Noyers-Pont-Maugis, Bloc 1, tombe 21.

Unteroffizier Georg Götze de la 7. Kp. / Panzer-Regiment 8
né le 02.04.1914, mort le 15 mai 1940.
Aujourd'hui, cimetière de Noyers-Pont-Maugis, Bloc 2, tombe 2451.

Gefreiter Peter Hartschen de la 3. Kp. / Infanterie-Regiment Gross Deutschland
né le 27.04.1916, mort le 16 mai 1940.
Aujourd'hui, cimetière de Noyers-Pont-Maugis, Bloc 1, tombe 17.

Source : recherche personnelle de décembre 2012 dans les archives en ligne de Noyers-Pont-Maugis (avec l'aide Jean-Jacques pour déchiffrer le nom de la dernière tombe), et aujourd'hui dans l'index de l'ouvrage de Kevin Fish Panzer-Regiment 8, pour trouver la compagnie d'appartenance du Sergent Georg Götze, indication qui ne figure pas sur la croix de sa sépulture provisoire (cliché).
Référence de 2012 sur ATF40 : https://atf40.1fr1.net/t5726p25-vraies-ou-fausses-images-de-stonne

Cordialement,

jicé a écrit:

Bonjour,

Je lis ci-dessus que le lieutenant von Winterfeld est tombé le 15 mai, unique chef de compagnie mort pendant la campagne. J'imagine que cela suppose qu'il a perdu la vie au combat de Yoncq, mené parallèlement à l'engagement vers Stonne par la 10. PzD. Une affaire qui mériterait un coup de projecteur, les pertes allemandes, notamment matérielles, y ayant été sensibles.

Cordialement.

Jean-Claude

Bonsoir,

15 mai 1940
25 juin 1940
http://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/Panzerregimenter/PR7-R.htm

Cordialement,

avz94 a écrit:

Bonsoir Thierry,
si cela peut aider, sur mon message en date du 16 janvier 2008 se trouvant  ICI  j'avais recopier le témoignage du DE KARL KOCH.
Cordialement

Bonjour Alain, 

J'ai relu tout ton fil et j'ai retrouvé ce passage dans ton post du 16 janvier 2008 à 23 h 11.
https://atf40.1fr1.net/t499-la-3e-dim-dans-la-bataille-de-stonne

Je me pose trois questions :

- qui est le rapporteur ("je") de cette rencontre d'après-guerre avec un officier allemand ?
- quelle est la référence de cet écrit (en dehors des "Cahiers de l'Artillerie) ?
- s'agit-il d'une note de bas de page (parenthèses) ?

"(Un allemand des Panzers légers de RAUCOURT, que j'ai rencontré après guerre à STONNE, m'a dit qu'il était cet après-midi là au milieu du bombardement par nos 75, à l'instant du ravitallement de ses chars. Il m'a dit quel effroi fut le sien en constatant la précision, la rapidité des tirs et leur puissance de destruction. Et comment les incendies, à cause de l'essence, surgissaient de partout. Ils se savaient en terrain conquis, sans coup férir. Ils ne seméfiaient pas qu'on put les voir si bien des hauteurs, au-dessus de STONNE. Ils durent faire appel à une autre Compagnie, des Panzers IV, pour assurer à leur place l'attaque du lendemain, à l'aurore.
Il m'expliqué aussi comment les éléments détruits de la 10° Panzer, comme ceux du GROSSDEUTSCHLAND étaient en priorité remplacés, matériels et hommes, en allant chercher à SEDAN près de la masse des hommes et des engins qui passaient, arrivant d'Allemagne. C'est pourquoi, malgré leurs lourdes pertes des 14, 15 et 16 mai, ils s'étaient quotidiennement parfaitement reconstitués. Dans la nuit du 16 au 17 mai ils repartirent en parfait état vers MONTCORNET et GUISE. Pendant les trois jours qu'ils passèrent auprès de nous, STONNE avait changé 17 fois de mains. Sur 90 chars, ils en eurent 60 détruits, en plus du grand nombre de blessés et de morts laissés à RAUCOURT et à MAISONCELLE (540 hommes tués). Pour la première fois, écrira l'un des gradés de ce Régiment, et contrairement aux prévisions, nous sommes arrêtés par l'ennemi, quoi que nous ayons mis en oeuvre tous nos moyens. A STONNE, 24 carcasses de leurs chars de la 10° Panzer restèrent dans les ruines du village, tenant compagnie à 33 carcasses de chars français.)"

Merci de tes précisions !

Thierry

Suite...

Alain, pour plus de commodité (éviter les allers-retours entre deux fils), je place ici le témoignage du Feldwebel Karl Koch, chef de char du Panzer IV 711, que tu rapportes vers la fin de ton fil.

J'appartenais à la 10e Panzerdivision, 7e Compagnie du 8e Panzer Régiment.

Mon char était un Pz IV, armé d'un canon de 75 et de 2 mitrailleuses. nous communiquions par radio avec les autres chars. Des camions nous avaient livré des munitions et des bidons d'essence.

Nous sommes arrivés le 15 mai, venant de BULSON-FLABA et nous allions vers STONNE avec 5 Pz IV et une section de 5 char légers Pz II. Juste avant l'entrée de la localité, nous avons été surpris par une pièce antichar; les trois premiers Pz IV ont été détruits. J'étais dans le 2ème char; notre pilote fut atteint mais il parvint tout de même à faire virer notre blindé.

En tant que plus jeune de l'équipage, je reçus la mission d'aller voir le conducteur. Je descendis de ma lucarne, j'allais voir le conducteur mais ne pus lui être d'aucun secours car il était grièvement atteint. Je retournai à la tourelle qui avait été abandonnée entre-temps par l'équipage. Jetant un regard à l'intérieur du char, je découvris que le radio y était encore; mais il était très choqué de sorte qu'il ne me donna aucune réponse.

En quittant le char, je découvris l'antichar, juste devant le premier char, camouflé en tas de fumier.
Il faut beaucoup de courage pour laisser approcher des char aussi près! Ils nous ont tirés de très près! Les volets des chars qui se trouvaient en face du nôtre étaient ouverts aussi; le troisième char, en feu put encore virer. Je retournai en rampant dans le fossé, les balles sifflant au-dessus de ma tête et dus passer près des chars qui brûlaient et explosaient. Arrivé au virage, il y avait les 2 chars Pz Iv restant et la section de chars légers de Pz II, prêts à poursuivre leur avance. Notre chef se trouvait debout sur le premier char avec plusieurs membres des équipages. Soudain, nous reçûmes des tirs de fusil venant des boqueteaux bordant la route. Poussant un "HURRAH", notre chef sauta du char dans les bois; les fantassins qui s'y trouvaient prirent aussitôt la fuite vers STONNE. Nous courûmes derrière eux jusqu'à l'entrée de STONNE; c'est alors que nous réalisâmes que nous n'étions que trois. D'ailleurs je remarquai que je n'avais tiré aucun coup de feu, car mon pistolet était encore à la sécurité.

C'est alors que les deux Pz IV et la section de char légers de Pz II entrent dans STONNE. La pièce antichar française avait déjà changé de position. Nous retournâmes à nos chars détruits. Mon radio était sorti entre temps et gisait mort contre le char, une balle dans la tête; le pilote, à demi dans la tourelle, à demi sur son siège, était mort aussi. Nous étions trois survivants et comme tous les trois, nous formions une équipe de tourelle, l'idée nous vint que nous pourrions encore utiliser ce char comme engin de tir. Nous tirâmes le pilote entièrement hors de la tourelle afin que celle-ci puisse pivoter. La section de char légers arriva alors à toute vitesse de STONNE et passa devant nous en criant :" attaque de char ennemis"!

Nous étions avertis; mais d'où venaient-ils ? De STONNE ou des champs ? Presque aussitôt le premier char arriva à travers les vergers, à gauche de STONNE. A environ 600 mètres, nous ouvrîmes le feu. Après deux impacts, plus rien ne bougeait. Environ 10 minutes après arriva le deuxième char près du premier, il subit le même sort; il el alla de même pour le troisième char qui arriva environ 20 minutes plus tard.
Entre les tirs, nous allions chercher des munitions dans mon char en face. Entre temps, un groupe d'infanterie française apparût sortant de STONNE et courant tranquillement. Nous pensions qu'ils voulaient se rendre; mais quand ils nous reconnurent, ils se mirent à tirer, alors un coup à tir tendu ramena le calme dans le secteur.

Après un long moment, un quatrième char arriva à travers les vergers; c'étais un monstre, nous n'avions aucune idée de ce que la France possédait comme chars.

Nous tirâmes environ 20 coups sur lui, sans le moindre succès. Cependant quelques coup supplémentaires parvinrent à le décheniller. Longtemps après arriva le cinquième char français, un char B1 aussi, faisant feu de partout. Mais il ne nous avait pas découverts. Nous tirâmes, mais ne pûmes l'endommager jusqu'à ce qu'un coup abîme son canon de tourelle. De ce fait, au tir suivant, la charge éclata en arrière. Le calme s'établit. Nous avions épuisé nos munitions et quittèrent notre Panzer.

L'après-midi était déjà bien avancée; nous repartîmes vers l'arrière. Après le virage connu de l'entrée de STONNE, beaucoup de troupe attendaient mais personne n'avait osé avancer.

Le jour suivant, nous retrouvâmes notre unité. Nous apprîmes alors que les deux chars Pz IV avaient aussi été détruits derrière STONNE.

Bonjour à tous, 

Voici un extrait de l'ouvrage de Kevin Fish (USA) sur le Panzer-Regiment 8 (2008), relatif au témoignage de l'adjudant Karl Koch.
 

 
 
 

 
The next tank, another Char-B nicknamed “Gaillac,” was hit and immobilized when it was hit on its track by Koch’s 75mm gun, a third Char-B “Hauvillers” was also rendered useless when a round succeeded in damaging the turret. Koch also claims to have knocked out between two to three light H-39s, but with all the rounds being fired about, it is difficult to determine who exactly can claim the destruction of these H-39 tanks. With the loss of these tanks the French, like the Germans before them, chose to withdraw from the town. While they did so Koch and his crew gathered more ammunition from the two disabled Mk IVs.[...]


During the day’s fighting at least five Mk IVs, twelve vehicles, and six Pak guns had been knocked out. The Germans claimed the destruction of some thirty-three French tanks, but the actual figure stands at about ten. For the II. Abteilung, it suffered nine dead and a number wounded; those killed were: Olt Horst Uhlenhaut, Lt Dieter Risch, Fw Heimberger, Uffz Gross, Uffz Koschig, Uffz Michelt, Uffz Schwede, Uffz Götz, and Ogfr Ott. Most of these men came from the 7th and 8th Companies,

Cordialement,

Bonsoir à tous, 

A propos du souvenir du Panzer-Regiment 8 dans sa garnison de Böblingen, près de Stuttgart. En juillet 2019, un article a quelque peu défrayé la presse locale :

Article de Kathrin Haasis en date du 8 juillet 2019 :
 
Dans cet article, on apprend que des vétérans avaient réuni - il y a une trentaine d'années - quelques souvenirs du Panzer-Regiment 8, régiment que la ville de Böblingen avait accueilli triomphalement en 1938 lors de son arrivée dans sa garnison.

Ces souvenirs avaient fait l'objet d'une exposition à la Marie de Böblingen en 1998, puis donnés à la municipalité. Faute de place, les souvenirs avaient tout d'abord été remisés dans les combles de l'édifice. Il y a 16 ans, deux pièces leur ont été consacrées au... Musée de la Boucherie ! Ces deux pièces n'étaient ouvertes au public que sur demande. 

Toutefois, des dérives ayant été observées dans la mise en scène desdits souvenirs, la municipalité s'est sentie "délivrée" quand le Musée d'histoire de la Défense de Rastatt s'est porté acquéreur des pièces présentant une valeur historique, afin de les replacer dans un contexte historique approprié.

Alors qu'un seul membre du conseil municipal (très orienté) réclamait le retour des souvenirs à Böblingen, le Maire a expliqué qu'il s'agissait de l'histoire de la Wehrmacht et non de l'histoire de la ville et "qu'il n'était pas bon que le métier de boucher et le métier de soldat soient exposés sous le même toit..."

Une évocation des combats de Stonne se trouvait peut-être, sous une forme ou sous une autre, dans ces souvenirs des vétérans du Panzer-Regiment 8 conservés à Böblingen jusqu'à 2019. A présent, il conviendrait de contacter le Musée d'histoire de la Défense (Wehrgeschichtlisches Museum Rastatt) à Rastatt pour en avoir le coeur net. Nos amis alsaciens n'en sont pas très loin... 
https://www.museumspass.com/fr/musee/wehrgeschichtliches-museum-rastatt

Cordialement,

Bonsoir Thierry,

Pour ceux qui ne maîtrisent pas bien l'allemand, est-ce que l'article apporte quelque chose au sujet de Stonne ou de la campagne de 40 du régiment ?

D.

dhouliez a écrit:

Bonsoir Thierry,

Pour ceux qui ne maîtrisent pas bien l'allemand, est-ce que l'article apporte quelque chose au sujet de Stonne ou de la campagne de 40 du régiment ?

D.

Bonjour Didier,

J'ai traduit pour moi l'ensemble de l'article avec l'aide du traducteur de G... Je n'en ai rapporté que la substance sur le présent fil pour indiquer la piste suivie. En outre, je viens de rajouter un paragraphe à mon précédent billet pour mieux expliquer la démarche suivie dans le cadre de la recherche (sur le fait d'armes du capitaine Billotte à Stonne).

Le lien n'est là que pour préciser la source, en aucun cas pour ennuyer ceux qui ne maîtrisent pas bien l'allemand et dont je fais d'ailleurs partie.

D'autre part, j'ai envoyé une correspondance aux services de la ville de Böblingen, correspondance demeurée pour l'instant sans réponse. Cette démarche est également liée à la recherche rappelée plus haut sur le fait d'armes de Stonne. 

Maintenant, si ces billets vous semblent inutiles ou trop éloignés des centres d'intérêt du Forum ATF40, n'hésitez pas à me le dire clairement et je ferai un tri autrement plus sélectif à l'avenir.

Cordialement,

Bonjour à tous, 

Après d'assez longues recherches, j'ai enfin trouvé hier un bon indice de l'existence d'un bulletin de liaison de l'amicale des vétérans du Panzer-Regiment 8.

Le "bulletin de liaison" est une source que j'avais exploitée avec un peu de réussite au cours de mes recherches relatives à la 1. Panzer-Division (face aux Spahis de La Horgne). Dans le cas de ladite recherche, je n'avais pas trouvé de publication au niveau régimentaire (Panzer-Regiment 1 et Panzer-Regiment 2) mais une belle production au niveau divisionnaire. J'avais donc acquis une bonne partie de ces bulletins par l'intermédiaire d'un vendeur allemand.

Dans le cas qui nous occupe (pour mémoire, le fait d'armes du capitaine Billotte à Stonne), voici ce que j'ai trouvé :
Nachrichten für die Angehörigen des Kameradschaftsbund : Ehemaliges Panzer-Regiment 8, Böblingen E.V. Nachrichtenblatt Nr. 4, Januar 1955
[Nouvelles pour les membres de l'Amicale de l'ancien Panzer-Regiment 8, Böblingen E.V. Bulletin n° 4, janvier 1955]
Source : 
http://www.denksteine-schoenbuch.de/GEMBB/BDenkmal.php?nr=B009TA (Cf. annexe 5 [Anlage 5])




Reste à découvrir ces bulletins et espérer y trouver mention des combats du Panzer-Regiment 8 à Stonne. Avis aux amateurs... bonne recherche.

Cordialement,

Thierry Moné a écrit:

Suite...

Dans la littérature récente :

Die Grenzen des Gehorsams : Das Leben des Generalmajors Botho Henning Elster in Briefen und Zeitzeugnissen (Lebensberichte - Zeitgeschichte) by Welf B. Elster (2005).

(Les limites de l'obéissance : la vie du général de division Botho Henning Elster au travers de lettres et de témoignages (récits de vie - histoire contemporaine) par Welf B. Elster, 2005).



Cordialement,

PS. Je viens de commander un exemplaire d'occasion à Berlin (38,52 euros sur Amaz.. mais 8,20 euros port compris sur Eb.. chez un très bon libraire de Berlin ! Il en reste 1 ex au même prix pour les amateurs éventuels).
On verra bien si cet ouvrage familial évoque le temps de commandement du Panzer-Regiment 8 et, pourquoi pas, les expériences traumatisantes de Stonne en mai et de l'attaque au sud d'Amiens en juin 1940.

Bonjour à tous,

Je viens enfin de recevoir cet ouvrage en provenance de Berlin. D'habitude cela va très vite avec ce vendeur mais je constate que tout envoi de l'étranger passe beaucoup de temps en douane... 

Cet ouvrage ne contient hélas pas le mot "Stonne" et la partie Campagne à l'Ouest est vraiment voisine de zéro...

Par contre, j'y ai relevé une référence que personnellement je ne connaissais pas, relative au Panzer-Regiment 8 :

Generalmajor Heinrich Felix Beckmann (1925-2018), Panzerkampf in zwei Kontinenten am Beispiel des Panzerregiments 8, Eigenverlag, 1966 (et 1994 ?), 146 p.

Je ne sais pas exactement ce que contient cet ouvrage difficile à trouver et au format voisin du A4 (si j'ai bien compris). J'ai trouvé un exemplaire de cet ouvrage en Allemagne, chez un vendeur spécialisé. Wait & see...

Sauf découverte de dernière minute, cet ouvrage viendra clore ma recherche des Sources imprimées allemandes relatives au Panzer-Regiment 8, même si je n'ai pas réussi à obtenir (pour l'heure) toutes ces sources imprimées en langue allemande.   

Cordialement,

Thierry Moné a écrit:

J'ai enfin reçu des Etats-Unis l'ouvrage d'Albert Schick [...]

Albert Schick (1905- ?), Combat History of the 10. Panzer-Division 1939-1943, trad. Robert Edwards, John Fedorowicz Publishing, Canada, 2013 (original en allemand 1993), 562 p.

Ouvrage relativement difficile à trouver et... très cher ! Pratiquement que du texte et quelques très mauvais clichés (en réduction) en fin d'ouvrage, tirés de l'ouvrage initial allemand encore plus introuvable [...]

Bonjour à tous, 

J'ai fini par repérer un exemplaire original en langue allemande, que je devrais recevoir dans un mois environ.



Cordialement,

Bonjour à tous,

Dans l'ouvrage de Kevin Fish, je relève dans les sources (notes en fin d'ouvrage) qu'un compte rendu de combat du I. Abteilung / Panzer-Regiment 8 se trouverait dans le roll Nara 315 / 559.

J'ai loupé quelque chose ?

Cordialement,

Bonjour Thierry,

je viens de consulter l'inventaire fourni par Digital History Archive et je n'ai rien vu de tel. Voici le lien si vous ne l'avez pas déjà.

http://www.digitalhistoryarchive.com/uploads/2/5/4/1/25411694/t-315_records_of_german_field_commands_-_divisions__part_iii_.pdf

Cordialement.
Yann